Basé en Australie, 3 Sprockets a déjà sorti deux jeux, Cubemen et Cubemen 2, des Tower Defense mêlés de RTS avec éditeur de niveaux plutôt réussis, qui ont servi de base pour leur troisième opus : Fight the Dragon. Ce hack’n slash ne propose pas de niveaux avec création aléatoire comme on en trouve dans la majorité des jeux de ce type, mais un éditeur de niveaux que la communauté devra apprendre à utiliser. Ce choix fait-il de Fight the Dragon un bon jeu ? Quelques éléments de réponse dans cet aperçu sur l’accès anticipé en version 3.7 

En développement depuis un petit moment, mais en accès anticipé sur Steam depuis mars 2014, Fight the dragon vous propose de prendre en main un héros des temps héroic fantasy et de lui faire vivre des aventures dans un univers composé, et c’est là la particularité du jeu, de niveaux autonomes. Cela peut paraître étonnant et cela manquera sûrement de cohésion, mais si on y réfléchit à deux fois, on se rend compte que l’idée est bonne. 


En effet, lorsque l’on fait une partie de jeu de rôle papier, on vit une aventure qui comprend un certain nombre de séances, pour ensuite poursuivre l’évolution de son personnage dans une nouvelle aventure. Dans Fight The Dragon, c’est exactement cela. Vous créez votre personnage parmi trois classes – le guerrier, le magicien de feu, le magicien de glace – (une quatrième est en préparation, le rogue) et de votre QG, votre maison, vous avez accès à cinq lieux différents : le cimetière et la customisation de votre personnage (inaccessibles actuellement) les missions, l’arène pour combattre le dragon, l’éditeur de niveau, le sanctuaire, votre coffre sous forme de sac à dos ou encore le jeu online. 

Considérez que l’arène est votre quête ultime, car elle vous permet de combattre un dragon des plus coriaces avec un million de points de vie (!). Mais pour la débloquer, vous devez d’abord passer par la map générale composé de niveaux autonomes. En effet, en réussissant ces niveaux, vous allez accumuler des parchemins de dragon qui vous permettront d’accéder à l’arène. 

A partir de la carte générale composée de multiples cases dans lesquelles apparaissent un niveau unique à condition que vous l’ayez débloqué ultérieurement, vous allez pouvoir partir à l’aventure. En effet, la caméra est centrée sur votre QG, c’est à dire votre maison et vous n’avez accès qu’aux cases adjacentes et à des niveaux déjà parcourus. En début de partie, vous n’avez accès qu’aux huit cases autour de votre maison qui correspondent à huit niveaux très faciles. Mais plus vous allez vous éloigner plus vous débloquerez de cases.

En partant de ce constat, on peut donc imaginer que votre aventure sera unique d’une partie à l’autre. Pourquoi faire les niveaux selon un cercle tout autour de votre maison et pas partir tout droit au nord ou au sud. De toute manière ce ne sont pas les niveaux qui manquent, je peux vous l’assurer avec des milliers construits par la communauté, même si je ne saisis pas bien comment ils sont disposés autour de votre maison et si même ils ne sont pas placés aléatoirement dans les cases selon leur difficulté. 

Grâce à l’éditeur très simple d’accès, et qui n’en fait pas pour autant un gadget inutile, la communauté rajoute des niveaux et donc des quêtes dans le monde qui entoure votre QG. On peut considérer que l’univers gagne en contenu et en richesse à chaque instant. Les développeurs parlent d’une centaine d’heures et forcément plus le temps passe, plus la communauté grandit et plus l’univers s’enrichit. Actuellement, il est indiqué lorsque l’on débute une partie un peu plus d’un millier de niveaux online, ce qui rassure sur la santé communautaire du bébé toujours en béta. 

Dans les niveaux, il faut savoir qu’il n’y a pas de murs invisibles comme dans de très (trop) nombreux jeux. Ils sont entourés de vide (certains environnements vous proposent la lave qui vous brûlera et vous tuera tout autant) et vous pouvez très bien perdre la vie en tombant. Dans ce cas, vous revenez au point de départ ou au dernier checkpoint de santé en ayant perdu une vie. Il n’y a pas de niveau de difficulté, mais on commence un niveau avec un certain nombre de vies. Si on meurt au combat, tombe dans le vide et que l’on a épuisé son stock de vie, la partie est finie et on se retrouve alors dans le QG. Pas de permadeath pour l’instant, mais j’ai l’espoir qu’il soit présent un jour. 

Ces niveaux comprennent des PNJ avec lesquels vous allez pouvoir tergiverser, des contenants que vous allez pouvoir piller et/ou détruire, des objets interactifs permettant d’ouvrir des passages ou résoudre des énigmes, et bien sur des tonnes de créatures à éliminer.  En ce début de partie, chaque niveau est extrêmement typé pour vous apprendre à jouer, mais surtout pour voir le potentiel de l’éditeur. En effet, on passe d’un niveau couloir, à un niveau avec énigmes puis un niveau en labyrinthe avec une baston finale qui oblige à réfléchir si vous voulez vous en sortir. On sent le potentiel du titre à travers tous ses styles de jeu. 

Selon la classe que vous allez choisir, vous aurez accès à quatre capacités gérables maximales grâce au binôme clavier/souris, ou le gamepad. Le jeu se montre bien plus intuitif à la manette qu’au clavier car il faut dire que le clavier en qwerty non reconfigurable n’aide pas. Il faudra donc attendre un patch… 

Le stick permet de se déplacer, les boutons de faire une attaque simple ou lourde, d’utiliser les compétences, de parer ou encore de courir et d’utiliser des potions. Le personnage monte et saute automatiquement lorsque l’environnement l’y autorise lui permettant d’atteindre des hauteurs. On est en terrain connu et c’est simple (trop simple dirons les hardcore gamers), mais efficace. 


Chaque niveau terminé vous donne un score, le droit de valider ou non la qualité de la map. le niveau reste alors accessible et possible à refaire si cela vous fait plaisir ou si vous avez échoué à le finir. Et bien sur vous garderez votre expérience et vos loots trouvés. Car, qui dit hack’n slash, dit grobillisme et loot.

Dans Fight the Dragon, on loote du matériel – de différents levels avec normal, magique, rare, légendaire et j’en passe –  et on le garde d’un niveau à l’autre. De toute manière entre chaque mission, on peut aller dans le sanctuaire pour aller échanger ces trouvailles et son or contre des objets aléatoires. Cela manque tout de même de commerciaux avides, mais nous sommes en bêta, alors patientons. 

Quant à l’évolution de son personnage, elle passe par l’ajout d’un point dans une des quatre caractéristiques. Votre personnage a aussi des compétences qui se débloqueront à un certain level. C’est simple et ne demande pas une réflexion trop poussée pour jouer et ce jeu conviendra tout aussi bien au débutant qu’aux hardcore gamers car certains niveaux se montrent des plus démoniaques. Ce qui est appréciable dans ce jeu c’est que l’on retrouve les deux gameplay que l’on avait dans Avencast sans en subir la dominance de l’un ou de l’autre. Vous n’aimez pas les niveaux casse-têtes, alors évitez-les et ne visitez que des niveaux bourrins. 


Graphiquement, cela reste assez cubique et si le moteur semble assez léger pour tourner sur des machines anciennes, on appréciera le nombre d’options possibles pour améliorer le rendu de la chose. Je dirai qu’il se place entre un Fate et un Torchlight et il faudra aimer les graphismes mignonnets pour rentrer dedans.

Pour l’instant, je reprocherai à Fight the Dragon, le choix de la caméra bien trop loin avec un angle de 45° qui peut tourner autour du personnage mais qui lors de grosse baston ne permet pas de bien voir ce qui se passe. La maniabilité est donc un peu approximative sachant qu’il est primordial de bien se déplacer sous peine de tomber dans le vide, de brûler dans la lave et donc de perdre la partie. Mais nous sommes toujours en bêta alors à voir pour la suite. Et puis je n’ai pas réussi à jouer en multijoueur online pour voir ce qu’il en est.

Mais il est bon de souligner, car c’est assez rare sur PC, que Fight the dragon offre la possibilité de jouer en coopératif à deux sur la même machine avec des manettes, ou bientôt à 4 en online. Bon d’accord, le second joueur est plutôt un invité et rejoint la partie directement dans le niveau sélectionné. L’écran est alors coupé en deux avec chacun sa partie. A l’instar de Dungeon defenders (qui est jouable jusqu’à 4 sur la même machine), la visibilité est encore plus mauvaise car l’action reste éloignée. Alors optez pour un grand écran car c’est bien plus appréciable. 

La force de Fight the Dragon ne provient pas de sa campagne ou de ses dialogues inexistants, mais de son éditeur de niveaux accessible et efficace qui permettra à sa communauté de l’enrichir au fil du temps. Il a de bonnes bases, même s’il reste un hack’n slash très simple à l’image de ses graphismes un peu trop cubiques. Bien sûr, il faudra attendre la version finale pour conclure, mais c’est déjà un produit abouti qui mérite que l’on s’y intéresse dès maintenant si on aime le genre. 

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