vendredi, avril 19, 2024

Gauntlet

Ce test a été écrit et publié par Killpower le 24 novembre 2014.

Parmi mes vieux compères, tous se souviennent de Gauntlet premier du nom, sorti en 1985. Un beath them all totalement déjanté croisant le médiéval fantastique sur une borne d’arcade qui innovait en permettant de jouer à quatre sur la même machine. Depuis, des pixels ont coulé sous les ponts et de très nombreuses évolutions ont suivi dans le monde vidéoludique. On a vu l’évolution des hack’n slash, des roguelikes et de nombreux jeux qui auraient pu être apparentés à des enfants de Gauntlet.
D’ailleurs, périodiquement, il y a eu des portages ou des adaptations portant nonchalamment le nom de cette licence. Mais jamais ces bâtards ne furent reconnus comme dignes successeurs de l’original qui resta dans les têtes des joueurs comme le meilleur. Il n’empêche que c’est en octobre 2014 qu’apparaît un vrai remake de ce dinosaure et après un rapide essai chronométré à quatre sur une PS3, durant la Gamescom 2014, il est temps aujourd’hui de vous parler de ce nouvel enfant prodige ou non, mais cette fois-ci sur PC. 

Vous ne trouverez pas de test du jeu, parceque tout simplement on ne peut pas considérer Gauntletcomme un RPG, un roguelike ou encore un hack’n slash. Tout au plus un beath’em all où l’objectif est de défourailler à tire-larigot tout ce qui vous passe sous la main, un défouloir qui ne demande ni caractéristiques, ni inventaire pour vous amuser. Avec un nombre d’ennemis conséquents à l’écran, on pourrait le comparer à Diablo 3 qui se joue à plusieurs sur console ou encore à RAW jouable à deux, qui lui, comprend tout autant d’ennemis à l’écran, mais Gauntlet est émasculé du contenu rolistique. C’est pour cela que j’ai décidé de vous le présenter dans le camp des “presque RPG”, car il serait difficile de le catégoriser autrement chez nous.


Gauntlet, il vaut mieux l’aborder à plusieurs – de 2 à 4 maximum en local ou via internet – et il est déconseillé de le parcourir seul. Pourquoi ? Pour deux raisons simples. La première c’est que le jeu est surtout un jeu multijoueur apéritif qui n’offre que peu de possibilités si on le fait seul comme je vais vous l’expliquer par la suite. La seconde raison est dûe à la difficulté. Avec quatre niveaux bien distincts, mais un nombre d’ennemis identique quel que soit le nombre de joueurs. Autant vous dire qu’il sera plus facile de jouer à plusieurs dans une ambiance bonne enfant avec coups de pute et coups de coude, que seul en espérant s’éclater. 

Mais qu’est ce que Gauntlet ? Tout simplement, comme l’ont dit ses géniteurs à l’époque, une adaptation de la version papier de AD&D sorti en 1971 qui offrait la possibilité de faire du PMT, c’est à dire du Porte, Monstre, Trésor. Pour ceux qui souhaitent plus d’informations sur l’original, je vous renvoie sur ce site qui vous en apprendra bien plus que ce que l’on pourrait faire ici même.

Gauntlet le remake de 2014, vous offre la possibilité de choisir entre les quatre personnages d’origine, ayant chacun des coups particuliers et une attaque spécifique. Le barbare et sa hache à deux mains vous permettra de fendre et hacher, voire de réaliser un tournis mortel permettant de démembrer moult adversaires vous entourant, l’amazone avec son épée et son bouclier pourra couper et trancher et envoyer ce dernier à travers les rangs ennemis, l’elfe archer fléchera et posera une bombe dévastatrice.

Enfin, le magicien aura sa petite particularité de pouvoir jongler entre neuf sorts différents en enregistrant la combinaison magique d’un sort en appuyant sur deux boutons/touches au choix. Comme on peut le faire avec Magicka, sauf que ce dernier est bien plus riche en combinaisons, alliant jusqu’à cinq éléments (au lieu des deux du sorcier de Gauntlet). Les différences de maniement des quatre personnages sont donc un point fort du jeu, tout en sachant qu’il y a forcément des déséquilibres entre eux, avec un avantage pour les classes d’attaque à distance. 


Le début de partie se résume à une descente sur une plateforme dans le donjon avec apprentissage du maniement des quatre protagonistes. La suite se passe dans les souterrains, dans lesquels vous allez choisir l’un des personnages, car vous serez seul en solo, contrairement à un Dongeonland qui proposait d’être accompagné par des amis gérés par une IA débile. C’est donc, je l’avoue, tout aussi bien.

On démarre dans la salle centrale qui permet d’accéder aux trois fois quatre missions qui se débloqueront au fur et à mesure de votre progression. Chaque mission est constituée de trois ou quatre niveaux dont l’objectif est d’aller d’un point A à un point B en éliminant tous les ennemis pour débloquer le plus souvent la pièce suivante. A la quatrième mission, au niveau trois vous aurez un boss à affronter. 

On retrouve donc le même syndrome que Dungeonland avec cette obligation de tout tuer pour avancer. Forcément au bout de quelques heures la répétitivité de cette mécanique et le manque de technique de combat se font sentir et on finit par s’ennuyer. Souvent pour vous stimuler, vous traverserez des niveaux où on vous collera au fesse “la mort” qui se montrera extrêmement punitive et qui vous obligera à parcourir le niveau le plus rapidement possible. Enfin si on veut, parce que le décès n’est pas une fin en soi, vu que l’on peut ressusciter à tout moment pour poursuivre avec une pénalité de pièces d’or.

Ces dernières sont d’ailleurs l’objectif de votre réussite. Récupérer le maximum d’or pour que vous puissiez établir un score qui pourra être comparé avec vos trois autres concurrents-amis, mais aussi les joueurs du monde entier. De plus, dans l’arène principale vous pourrez acheter pour chaque héros des vêtements offrant un skill différent sans bonus, mais aussi deux apparats tout au plus, qui vous donneront quelques avantages avec trois niveaux d’upgrade.

Cela reste cher et si la transformation possible des ennemis en poulets fait sourire, on aurait aimé un peu plus de variété que les dizaines de possibilités accessibles par classe. Il n’y a donc pas de progression à proprement parler si ce n’est vestimentaire. 

L’histoire vous prendra entre cinq à dix heures pour être finalisée – pour un niveau de difficulté et avec un personnage – et on regrettera qu’il ne soit pas possible de sauvegarder durant une même mission qui se termine en une demi-heure à peu près. Et si par malheur, vous osez quitter un niveau en cours de route, vous perdrez toutes vos richesses et devrez le refaire entièrement.  Alors, prévoyez du temps. 


Niveau maniement, il est possible d’utiliser tout aussi facilement le clavier que la manette même si la seconde est bien plus appropriée avec une maniabilité optimale. Visuellement, le jeu montre une vue de dessus avec une caméra qui est centrée sur votre personnage, mais elle reste un peu trop loin de l’action.

Du coup, c’est tout mimi avec des effets de lumières et d’ombres à croquer, mais vu de près votre héros dans le menu est plutôt d’aspect monolithique enfin “polylithique”. Donc on ne se plaindra pas de cette vue lointaine, surtout que des chutes de framerate se ressentent durant quelques microseconde, l’oeil humain percevant des ralentissements avec une action qui semble moins fluide, lorsque les ennemis très nombreux et les effets visuels chahutent votre carte vidéo.

L’action est tout à fait prenante avec des ennemis qui possèdent eux aussi leur propre technique, mais comme il n’y a pas d’IA, ils ne sont pas bien compliqués à éliminer. Tout au plus le nombre viendra au bout de votre carcasse, car les totems les font apparaître indéfiniment si vous ne les détruisez pas rapidement. 

Si les niveaux sont jolis avec trois environnements différents, ils sont redondants et les mécanismes interactifs peu nombreux (pièges, tonneaux explosifs, cases trempolines) si bien que leur présence parait peu naturelle : s’ils sont là c’est qu’ils vont forcément servir à quelque chose. Pas de loot non plus à part l’or, tout au plus, des repas pour récupérer de la vie et des couronnes qui se placeront sur votre crâne (Hail to the king Baby!) et que vous pourrez échanger en fin de mission contre un bonus de score et de pièces.

Non vraiment en solo, le jeu est bien trop limité pour y trouver son compte et j’ai abandonné avant la fin du périple tellement je m’ennuyais. C’est avec une bande de co-équipiers que vous allez pouvoir montrer vos talents de stratège en récupérant le premier le poulet qui vous rendra de la vie ou encore en laisser les autres mourir pour piquer l’or. Tout un programme pour la joie et la bonne humeur que les plus vieux vicieux d’entre vous mettrons en application pour leur bien-être de maître du scoring.

Un jeu qui offre donc un système de coopération compétitive car d’un côté, il faut éliminer les ennemis mais aussi être le plus filou des quatre pour remporter une partie. En coop locale, n’importe qui pourra rejoindre la partie à partir du menu principal, car vous ne le pourrez pas en plein partie, tout en sachant que vous ne pourrez que vous partagez les quatre héros dans une partie.  

Reste à vous causer de la partie audio qui peut s’écouter à un ou plusieurs à condition de ne pas se lancer dans un concours de hurlement à la sauce “taïaut !” ou “haro !” lors de vos escarmouches, enfin si on peut le dire ainsi, et qui restent tout à fait correct pour ce qui est la musique, mais à demi-teinte pour l’audio avec des voix caverneuses à la limite parfois du ridicule. En tout cas, en se mettant dans l’ambiance sonore, rien de tel pour se défouler, cela passera bien mieux qu’un suppositoire à la Ritaline.   

Gauntlet 2014 est un remake assez fidèle à son ancêtre qui marqua toute une génération par son fun. Mais depuis, on a connu des jeux offrant bien mieux avec une richesse rolistique plus poussée : Dark Alliance et Champions of Norath, RAW, Diablo 3, voire même  How to survive ou Dungeonland et j’en passe. Gauntlet paraît donc désuet et has been, n’ayant pas réussi à évoluer avec son temps. Du coup, ce remake est correct si on tient compte de l’évolution technologique, mais son contenu manque d’embonpoint, surtout du point de vue des niveaux.  

Si  en solo, il ne mérite pas une note plus élevée que les deux doigts d’une main d’un gobelin dyscalculique, en multijoueur, il se présente comme un petit jeu apéritif qui fera sourire le temps d’avaler un verre cul-sec et qui aurait un peu plus que la moyenne sur notre site chéri, en attendant de passer à la pièce de viande plus juteuse qui suivra, foie de barbare. 

Note RPG 2 sur 5
Note testeur 06 sur 10
L'archiviste
L'archiviste
Administrateur de RPG jeux vidéo. Très vieux Joueur depuis le siècle dernier. Testeur et rédacteur depuis 1999 de RPG, même les pires. Relecteur bénévole de traductions de nombreux jeux vidéos RPG. Ancien membre de RPGFrance et de Dagon's Lair.

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