Legends of Eisenwald est le second jeu d’Aterdux et, semble t-il, la suite de Discord Time.  Après un premier jeu plutôt réussi, les développeurs sont donc attendus pour la suite avec impatience.  Pour couper court à tout suspens sans intérêt, je peux vous assurer que j’ai pris un sacré coup de pied au cul dès le lancement de la partie avec deux grands yeux écarquillés et un gros OUAHHH sortant de ma gueule (bah oui, les vieux RPGistes ça a de la gueule, tout comme ce jeu). Alors je reprends mes esprits et je vous fais le tour du propriétaire avec en prime une vidéo maison exclusive.

La bêta, en russe ou en anglais, nous demande de  récupérer d’abord les 600 mo du jeu sur la plate-forme de téléchargement de Desura pour accéder au jeu. Ensuite en lançant une partie, on s’aperçoit immédiatement que les menus et l’interface ont gagné en qualité avec plus de soin visuel et moins ce côté brouillon que l’on pouvait avoir avec le jeu précédent. Les développeurs ont donc gagné en professionnalisme et on sent qu’ils ont progressé dans tous les domaines. 


Cette bêta, que je nommerais plutôt alpha au vue du manque de contenu et du nombre d’options closes, ne nous permet de cliquer que sur un unique bouton du menu : “solo”. Et on ne nous propose qu’une seule campagne. Comme dans l’épisode précédent, on choisit son personnage entre le chevalier, l’archer et l’archimage, ce dernier n’étant pas accessible dans cette bêta. Et dès le chargement de la partie, on se retrouve en plein jeu et personnellement, j’ai pris une grosse claque. Le jeu est tout en 3D avec caméra zoomable et orientable centrée sur votre personnage.

Ce personnage, qui est, à l’échelle de l’univers qui l’entoure, plus grand pour bien le visualiser et le voir s’animer, est bien sur différent selon l’avatar que vous avez choisi en début de partie. Mais c’est surtout l’environnement tout en 3D  qui est de toute beauté, avec des graphismes qui donnent vraiment l’impression d’être au Moyen-Age. Pour ceux qui connaissent, imaginez la carte générale de Mount and Blade, avec les graphismes de Total War 2, lors des batailles et vous avez une petite idée de ce qui vous attend dans le jeu. Du grand art, moi je dis. L’ambiance médiévale et chevaleresque est parfaitement retranscrite et achève de nous transporter dans le passé avec bonheur.

En dézoomant au maximum, on peut apercevoir au loin une plus grande étendue de la carte et cela s’annonce très grand mais aussi très beau et immersif. Bon, d’accord, ce n’est que la première campagne dans un jeu qui en compte normalement plusieurs, mais si toutes les autres sont équivalentes à celle-ci, cela s’annonce grandiose.

On se promène dans ce monde parsemé de lieux tous visitables – villages, églises, châteaux – de champs, de forêts et l’on rencontre brigands, PNJ et autres personnages avec qui on peut interagir. L’univers est toujours en tour par tour simultané, car il se déplace en même temps que nous. Du coup, si on n’a pas donné d’ordre à son avatar, le jeu reste figé. Lorsque l’on pénètre dans une habitation, la caméra fait un mouvement dynamique comme si elle pénétrait dans ce lieu et vous passez aux écrans intérieurs des bâtiments qui sont aussi très soignés. Alors les possibilités que l’on pouvait retrouver dans Discord Times ne sont pas toutes implémentées et il reste encore beaucoup de travail, mais d’ores et déjà on peut estimer que l’atmosphère émanant de ce jeu est plutôt réussie. 


Dans la grosse nouveauté, on découvre la zone de combat. Lorsque l’on rencontre des adversaires, on se retrouve dans une zone de bataille. Out, les affrontements en 2D avec portraits placés sur la première ou la seconde ligne de combat comme on pouvait le voir dans Discord Time ou dans Disciples 2, nous voici dans une zone en 3D avec hexagones, comme on a pu le voir dans Disciples 3. Cette grande nouveauté offre de multiples possibilités stratégiques et les zones plutôt exsangues ne nous permettront pas de courir partout, comme on pouvait le faire dans Heroes of might and magic 5  ou King’s Bounty. Le placement de ses troupes est donc primordial et les combats se passent selon l’initiative des personnages, indiquée sur la gauche sous forme de portrait défilant de  bas en haut. Les animations restent encore molles et les combats manquent de punch, et il faudra voir si cette visualisation 3D des affrontements n’alourdit pas le rythme du jeu, mais pour l’instant, on apprécie.

Quant au côté RPG, toujours présent de manière sporadique, il parsème le jeu : inventaire du héros, arbre de talents, évolution de son armée, quête donnée par différents personnages avec gain d’argent. Etc, etc… Les personnages communiquent  avec affichage de votre personnage qui parle et de son message directement sur l’écran de la carte. On reste donc dans des monologues accompagnés de musiques symphoniques bien jolies. 


Pour l’instant, la bêta reste tout de même trop peu démonstrative du contenu complet du jeu. Il faudra donc en attendre une  nouvelle un peu plus conséquente ou une démo dans les mois à venir.  Quid des campagnes, des nouveautés ou des possibilités, les questions restent ? Mais dès à présent, je l’attends de pied ferme ce Legends of Eisenwald car il présente de sacrées qualités. Allez, pour vous, une petite vidéo en exclusivité de cette béta. Ouvrez grands vos yeux et fermez la bouche… 

En l’état, si on ne peut pas parler de l’aspect ludique et scénaristique de ce jeu de stratégie mâtiné de RPG, on peut au moins avouer que le côté graphique de Legends of Eisenwald et la finition des menus sont au rendez-vous. Maintenant, il faut espérer qu’Aterdux prenne le temps de finaliser sa création et de ne pas tomber dans les travers de la sortie précipitée pour rentabiliser, ce qui ne devrait pas être le cas, au vu de leur étiquette “indépendant”. On a donc bon espoir d’avoir entre les mains un futur hit.


La vision de Valandryl :
Jeu mêlant des influences diverses (King’s Bounty, Mount and Blade, Disciples, par exemple), Legends of Eisenwald propose une aventure composée d’une narration rôlistique, d’éléments RPG, de combats en tour par tour et de gestion d’une bande de soldats.

Le jeu comporte une campagne, dont l’histoire est plaisante, comportant des twists assez surprenants. Certes, vous n’avez pas vraiment la possibilité de changer le cours de l’histoire, mais vous avez une certaine liberté sur plusieurs scénarios. Certains autres sont plus dirigistes, et vous pousseront à donner le meilleur de votre groupe pour avancer là où d’autres scénarios plus ouverts vous offrent plus de souplesse.

Alors certes, avec un système de combat et de développement rappelant ceux de Disciples 3, on n’est pas sur les systèmes les plus stratégiques et tactiques, mais cela fonctionne bien. Vous aurez à gérer les promotions de vos soldats et à leur choisir une voie entre deux. Par contre, le fait d’être obligé d’attaquer ou d’utiliser une compétence au combat coupe une grosse partie de la dimension tactique : ici pas question de contourner les corps à corps pour chercher les archers, vos hommes au corps à corps sont obligés d’attaquer l’ennemi le plus proche. C’est, à mon sens, le seul défaut de ce jeu.

Pour le reste, le jeu propose des quêtes secondaires dont les résolutions sont régulièrement multiples ; à vous de voir comment vous préférez agir. Ces choix n’influent pas sur la trame principale, mais permettent de personnaliser l’expérience de jeu, ce qui est plaisant.

La narration est très réussie, même si la VF est parfois approximative. Mention spéciale aux nombreuses rumeurs dans les tavernes, qui narrent des histoires très intéressantes et apportent un lore bienvenu. Et nombre de ces rumeurs débloqueront des quêtes secondaires cachées, ou des événements planqués.

En bref, j’ai du mal à comprendre les avis mitigés que reçoit ce jeu. C’est un très bon jeu avec une très bonne narration, des scénarios variés et une histoire vraiment intéressante, dans un univers médiéval low-fantasy parfaitement incarné.

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