mardi, avril 23, 2024

Dragon Age : Inquisition (PS4)

Ce test a été écrit par Eronman et publié à l’origine le 03 décembre 2014 sur le site RPGFrance. Avec son aimable autorisation.
Test réalisé sur une version PS4 achetée par le site / Screenshots et vidéo capturés par RPGFrance

NOTES FINALES

Note de l'auteur
9
Note RPG
8

Nous nous y attendions tous, et cela est arrivé : une brèche et des failles vers l’immatériel se sont rouvertes, et Thedas est de nouveau la proie des engeances. Frappé par le sort, vous seul êtes en capacité de refermer ces failles pour sauver le monde en proie au chaos. La Chantrie, autrefois médiatrice, est aujourd’hui privée de sa Divine Justinia V et se déchire pour sa succession. Elle ne sera donc pas à vos côtés pour unir mages, templiers et gardes des ombres autour du même objectif. C’est alors à vous et à l’inquisition d’assumer cette mission. Voilà la base scénaristique autour de laquelle se déroule l’aventure du troisième volet des Dragon Age, qui a la lourde responsabilité de faire oublier une partie des errements de Dragon Age 2 tout en lorgnant du côté de l’illustre Dragon Age premier du nom, le “sacro-saint” Origins. Gros challenge pour les équipes de Bioware qui livrent là leur premier RPG sur cette génération de consoles, cinq années après le premier épisode de la série.

La Chantrie, Morrigan, Varric et des dragons…  Dragon Age est de retour !

Forte de son succès, la série des Dragons Age revient donc nous faire de l’œil en reprenant une partie des têtes connues par les fans de la série. Ce test étant consacré à ce nouvel épisode, assez différent des deux premiers, nous ne reviendrons que très sporadiquement sur d’éventuelles comparaisons avec ces derniers. Pour cela, nous vous renvoyons à nos tests de Dragon Age Origins et Dragon Age 2.

Pour ne pas faire durer le suspens, cet épisode est bon, voire très bon, mais il va diviser, c’est certain. Dit plus clairement : Dragon Age Inquisition, on l’aime ou on ne l’aime pas, mais les avis mitigés seront sans doute minoritaires. Tout dépend de ce que vous en attendez, et je n’en attendais finalement pas grand-chose, je fus donc, vous l’aurez compris, plutôt agréablement surpris !

Tout commence par un élément scénaristique qu’il serait de bon ton de bannir des cursus littéraires, à savoir que votre héros se réveille amnésique d’un mystérieux sommeil… Autant dire que n’importe lequel d’entre nous aurait pu donner à Bioware une idée bien plus transcendante que cette “ficelle” scénaristique ô combien usée. Heureusement, les choses se rattrapent par la suite et le jeu finit par offrir une trame intéressante.

Cela étant dit, et si l’on occulte cette entrée en matière expéditive, les premières impressions sont bonnes. Pour résumer sans vous spoiler, les brèches et failles communiquant avec le monde de l’Immatériel, source de la magie du monde de Thedas avec toutes les bonnes et mauvaises choses que cela implique, sont à nouveau ouvertes. Les forces intendantes du monde de Thedas étant plus que jamais en conflit, ni les puissants mages, ni les templiers ne sont à même de diriger une contre-attaque efficace. Vous seul, grâce à une mystérieuse marque apparue sur votre main lors de votre sommeil amnésique, êtes à même de développer la puissance nécessaire pour fermer ces failles. C’est donc à vous que revient l’honneur de bloquer l’accès à l’Immatériel, source de tous les maux.

La Chantrie, auparavant force de paix, est aujourd’hui déstabilisée par la disparition de sa Divine Justinia V, et le temps presse, il faut donc déclarer une Inquisition afin de rassembler au plus vite toutes les forces vives de Thedas et tenter de résister face au chaos annoncé. Grâce à l’aide de dissidents Chantristes, l’Inquisition est donc lancée, avec vous-même comme fer de lance et comme symbole de l’espoir retrouvé. Vous voilà alors pris dans une tourmente guerrière et spirituelle que vous allez devoir assumer en développant votre foi… ou pas.


Avant de passer à la création de votre personnage, vous pouvez vous rendre avec votre PC ou votre MAC sur la page Dragon Age Keep et importer depuis votre compte Origin le contexte mondial issu des choix qui ont été les vôtres dans les deux premiers Dragon Age, et même en avoir un résumé en vidéo. Si toutefois vous n’aviez pas fait les premiers épisodes, Dragon Age Keep vous permet quand même de générer ce contexte mondial en agissant sur les choix possibles pendant le déroulement de la vidéo. Ces informations seront ensuite automatiquement importées dans Dragon Age Inquisition lors de votre première partie, à la simple condition d’être connecté avec un compte Origin actif.

L’éditeur de personnage est la première étape de votre longue aventure, et si celui-ci ne comprend pas de répartition d’attributs ou de compétences, il est par contre un exemple au niveau de la personnalisation du visage de votre héros. Bioware fait là presque aussi bien que les maîtres de chez 2K games, les coiffures et barbes en moins. Il vous faudra choisir parmi quatre races, dont la nouvellement jouable des Qunari, et parmi trois classes que sont les mages, voleurs et guerriers. Notez au passage que chaque classe comprend ensuite encore trois spécialisations possibles. Toutes ces options offrent une palette de combinaisons relativement large, et donc d’emblée une potentielle rejouabilité, ou à minima quelques heures de test des différentes options qui s’offrent à vous.

Une fois ces formalités passées, une petite phase d’apprentissage est nécessaire, à la fois pour les mécaniques de jeu mais aussi pour manipuler les différents menus, assez difficiles à prendre en main. Ce manque d’ergonomie, y compris à la manette, est l’une des choses qui frappe, même si après une dizaine d’heures de jeu on s’y habitue, comme l’on s’habitue à ramasser des fraises des bois avec des gants de boxe. Comme le dit Monsieur Troll à ma droite, les amateurs de RPG que nous sommes sont pourtant habitués à “bouffer du menu et de la roue de sélection”, mais là c’est long à maîtriser quand même. Ce point négatif étant abordé, il faut reconnaître une certaine clarté dans l’affichage des informations, jusque dans les très nombreuses entrées du codex. Ce dernier est extrêmement bien fourni, et permet réellement d’avoir une lecture agréable du background historique de Thedas. Ne pas prendre le temps de les découvrir serait vraiment dommage, même si l’intérêt des informations du codex est très variable de l’une à l’autre.

L’évolution des personnages est bien étagée au cours de l’aventure, et permet de maintenir l’intérêt du “build” de ses héros, notamment grâce aux spécialisations de classes. Les points d’expérience se gagnent autant en gagnant des combats qu’en se documentant ou en découvrant de nouveaux lieux. Cela permet de monter en niveaux sans pour autant avoir à combattre à outrance, et évite donc le farming obligatoire.

Les arbres de compétences ne sont pas pléthore, mais sont assez bien pensés et lisibles, avec pour chaque classe quatre spécialités, comme par exemple quatre types de magie pour la classe des mages. Un petit point de regret, l’évolution des personnages est limitée aux compétences de combat, et la montée de niveau n’offre ni la possibilité d’augmenter ses attributs (force, dextérité…), ni la possibilité d’acquérir des talents non “guerriers”. Ce sont en fait les bonus offerts par votre équipement ou par des apprentissages qui vous permettront de vous améliorer en crochetage ou autres compétences fort utiles. Notez au passage que l’ouverture des portes et des coffres est uniquement conditionnée à cela, et qu’aucun “mini-jeu” de crochetage n’est présent. Le déblocage de quelques  passages est par ailleurs simplement débloqué “automatiquement” à condition d’avoir sous la main dans son groupe un mage, un guerrier, ou un voleur, puisque rappelons-le : dans Dragon Age vous évoluez en permanence avec un groupe de quatre personnages, dont le vôtre bien entendu. Il est toujours possible de passer de l’un à l’autre en permanence pour choisir quel membre du groupe vous souhaitez contrôler, y compris lors des combats.

Diviser pour mieux régner

Avant de pouvoir poursuivre un peu le dossier à décharge, débarrassons-nous des arguments à charge qui font de ce Dragon Age Inquisition un épisode qui divise. Si l’on devait le situer en terme de gameplay et de structure globale, Dragon Age Inquisition se situerait probablement entre Dragon’s Dogma pour son monde ouvert et sa gestion de groupe, Skyrim pour son immensité, sa beauté et son overdose de quêtes fedex, Assassin’s Creed pour sa moisson de mini-énigmes répétées à foison d’une zone à l’autre, et enfin Diablo III ou n’importe quel autre MMO pour sa coopération multijoueur. Le multijoueur, sur lequel nous reviendrons brièvement en fin de test, est heureusement totalement déconnecté du mode solo.

Avec un tel mélange de genres, il est assez facile d’imaginer les lacunes que peut comporter un tel jeu, et surtout l’aversion qu’il pourra provoquer chez ceux qui cherchent à retrouver des sensations connues.

Ambitieux et au contenu littéralement gigantesque, Dragon Age Inquisition est vaste au point qu’il soit assez difficile d’évaluer la durée de vie globale du jeu, qui oscille entre soixante et quatre-vingt-dix heures pour boucler la trame principale en fonction de la difficulté choisie, et probablement pas loin du double si vous êtes du genre à tout collectionner et tout explorer. De plus, si vous voulez venir à bout de la dizaine de dragons répartis sur Thedas, il vous faudra être fort, équipé, et les débusquer avant de pouvoir les occire… et si vous n’avez pas le niveau, certains d’entre eux seront tout simplement insensibles à n’importe laquelle de vos attaques.

Nous n’avons évidemment pas eu le temps de tout faire au moment où vous découvrez ce test. Mais nous savons que nous pouvons compter sur vous pour nous faire part de votre palmarès dragonesque, soit dans les commentaires du test, soit dans le topic dédié au jeu créé ici par notre ami fougnasse, que l’on salue au passage !

L’architecture du jeu en elle-même est assez fine, avec plusieurs petites choses tout de même très bien pensées, et que les commentaires divers et variés écrits depuis la sortie du jeu oublient parfois de mentionner. Tout d’abord, votre réussite dépend principalement de l’influence que vous saurez donner à l’Inquisition, et donc des points de puissance et d’atouts que vous allez pouvoir gagner, en plus des quêtes secondaires vous permettant de recruter des alliés.


Les points de puissance se gagnent de différentes manières, et surtout se dépensent de différentes manières. Ce système est bien une évolution par rapport à d’autres systèmes de jeu ne proposant que de cumuler ce type de “points d’influence” jusqu’à débloquer automatiquement du contenu. Ici, vous avez la main sur les choix prioritaires, vous permettant ainsi de lancer des actions à partir de la carte d’état major, autre innovation majeure de Dragon Age. Ces missions peuvent être de différentes natures (espionnage et renseignement, sécurité, prise de contact local, édification de tours de guet, etc…) et permettent de débloquer d’autres zones à explorer, de gagner des objets et d’avancer dans le scénario. Vous ne réaliserez pas toutes ces missions personnellement, et enverrez d’autres membres de l’inquisition s’en charger pour vous. Attention à envoyer l’émissaire le plus compétent pour chaque mission, car cela permettra de les réaliser plus rapidement, puisqu’une fois votre sbire envoyé sur place il vous faudra patienter un certain temps (réel) avant que celui ne revienne faire son rapport écrit et que vous puissiez tirer bénéfice de son travail. Cette partie de “micro-gestion” est la bienvenue car elle apporte une variété non négligeable au gameplay, et permet même grâce aux “atouts” de l’inquisition de débloquer des bonus, se traduisant parfois par des  lignes de dialogue alternatives offrant des modes de résolution différents pour certaines quêtes.

Cette gestion de l’influence globale des forces de l’inquisition, couplée à la logique de “housing” (ou gestion de votre camp de base) ainsi qu’aux opérations de terrain visant à marquer la présence de l’inquisition, sont les éléments qui font le plus penser à d’autres licences, et pas forcément des RPG. Il semblerait en effet que les gars de chez Bioware aient pensé qu’il était temps de digérer toutes ces influences. Ils ont donc pris aux jeux en monde ouvert ce qu’ils savent faire, qu’ils soient des RPG ou non, et l’ont intégré à l’univers de Dragon Age. Ce sont probablement ces influences qui rebuteront une partie des fans de la série, pour en séduire une autre.


Le joueur est donc poussé à avancer, comme dans un jeu d’aventure ou un MMO, à grands coups d’objectifs principaux et secondaires conditionnant le “déblocage” des zones et missions suivantes. Dit comme cela, on pourrait croire que Dragon Age Inquisition perd en liberté de choix et d’action, mais il n’en est rien, même si cette structure héritée des jeux d’action-aventure va faire dresser le poil aux plus réfractaires du genre. Le joueur peut en effet aller et venir pour reprendre plus tard quelque chose entrepris en début de jeu, ou encore aborder des zones jusque-là trop dangereuses pour s’y aventurer, et cela fait de cet épisode un véritable jeu à monde ouvert, même s’il est, dans les faits, tronçonné en de multiples zones. Par ailleurs, la découverte de lettres, de missives, et bien sûr de personnages prescripteurs de quêtes incitent clairement le joueur à explorer et découvrir les contrées de Thedas.

Si vous prenez le temps de le parcourir sans chercher à tout pris à avancer en ligne droite, si vous ne sombrez pas dans la collectionnite aïgue de certains objectifs peu intéressants, alors Dragon Age Inquisition pourra se montrer à vous sous son meilleur jour. C’est simple comme un RPG, et si le fait d’aller fleurir la tombe d’une femme pour son veuf de mari ne vous intéresse pas, alors refusez poliment et passez votre chemin, sinon allez-y et vous nous raconterez.

Tactique or not tactique, that is the question !

Le système de combat de Dragon Age Inquisition est double. Il tente d’ailleurs avec plus ou moins de succès de mêler action et tactique, avec un recours à la pause active facultatif. Dans les faits, tout dépend du mode de difficulté choisi et de l’activation des différentes options, en premier lieu celle du “tir ami” ou “friendly fire”. Principal changement orienté action, le tir automatique n’est plus de mise pour le personnage que vous contrôlez, et il faudra maintenir une gâchette enfoncée pour que celui-ci déclenche les coups de son attaque de base, à moins de ne jouer qu’avec la pause tactique qui active par défaut le tire automatique. Les personnages que vous ne contrôlez pas sont autonomes et suivront des schémas tactiques que vous leur aurez prédéfini, à moins que vous n’ayez désactivé totalement cette option pour gérer vous-même chaque mouvement de chaque personnage. Quoi qu’il en soit, le fait de devoir appuyer sur une gâchette pour frapper en continu n’est pas gênant si l’on alterne entre vue tactique et vue action, mais un peu plus gênant si l’on joue souvent avec la pause active, simple question d’habitude finalement.

Le reste des coups, pouvoirs et sorts sont déclenchés avec les touches principales du pad, et vous pouvez en activer jusqu’à huit disponibles en combat. Ce système est directement hérité de Dragon Age 2.

Les modes de difficultés facile et moyen ne vous demanderont pas vraiment d’avoir recours à la pause active, qui rappelons-le, permet de diriger les quatre membres de votre équipe action par action. Notons au passage la très bonne idée d’avoir permis l’accélération du temps sans quitter la pause active, gain de temps et d’efficacité. Les deux autres modes de difficulté, difficile et cauchemar, vous imposeront régulièrement, voire exclusivement, l’utilisation de la pause active et de la caméra tactique.

Cependant, le manque global de recul de la caméra tactique, notamment dans les intérieurs, ainsi que le pathfinding imposé pour le curseur de sélection (exemple : le curseur doit emprunter des escaliers pour aller à l’étage… no comment) sont deux éléments qui n’auront de cesse de faire rager les fans du système de combat de Dragon Age Origins, mieux optimisé sur ces deux points.


Pour résumer, ceux qui sont adeptes de combats plus tactiques devront opter à minima pour le mode difficile, tandis que les autres devront rester en mode normal. Le mode facile restant à proscrire si l’on souhaite ressentir un minimum la montée en puissance de nos héros et le souffle épique des combats, éléments non négligeables de l’expérience de jeu.

Un bon point pour les mages : l’utilisation des sorts de zone et d’altération devient un élément très tactique à partir du mode de difficulté difficile, et particulièrement subtil à utiliser si vous avez activé l’option “tir ami”. Autre aspect intéressant, l’utilisation de la topographie des lieux est mise à profit, particulièrement pour les archers qui peuvent même acquérir des compétences passives leur octroyant des avantages de dégâts lorsqu’ils utilisent des positions dominantes. Tout cela impose des classes réellement différentes en combat, et nécessite de bien les connaître pour optimiser leur complémentarité.

La quantité de combats est assez bien dosée pour ne pas morceler à outrance la progression du joueur ni l’exploration, l’équilibre des phases de gameplay est donc bien préservé, et c’est une qualité indéniable de Dragon Age Inquisition.

Un système d’artisanat, ou crafting, est également présent dans Dragon Age Inquisition, et nécessitera bien entendu de collecter des matériaux, plantes, mais aussi de découvrir des gisements de ressources, comme des sources d’exploitation de bois par exemple. Pas révolutionnaire en soi, ce système d’artisanat est tout de même très complet (armes, armures, améliorations, potions, bombes, pièges, etc.) et il est présent à différents niveaux du jeu. En clair, celui-ci vous servira autant à équiper votre petite équipe de héros qu’à équiper les troupes inquisitrices via les officiers de réquisition. Cette manière d’agir vous permettra alors de gagner et de dépenser des points de puissance et d’atouts de l’Inquisition sur la fameuse table d’état major dont il a été question un peu plus haut. Gourmand en ressources, l’artisanat vous poussera très probablement à bien choisir vos créations. Il ne faudra donc pas négliger de prélever des ressources lors de vos nombreuses phases d’exploration, d’autant que lors de la fabrication d’un objet, le fait d’opter pour tels ou tels matériaux confère différents bonus.

L’inventaire, même s’il permet d’équiper vos compagnons un par un, est partagé par tous et comporte un certain nombre d’emplacements, sans distinction de taille ou de poids des objets transportés, dommage.

Tu m’enverras une carte postale ?

Côté réalisation, les décors, les personnages et les combats sont tout de même très beaux, avec des effets (notamment de fumée et de feu) également très réussis. Le moteur 3D utilisé, le frostbite 3 de chez DICE, fait donc des merveilles, sauf pour les pilosités, même si elles ont été optimisées dans cette version console. La variété appréciable des environnements compense un peu l’aspect parfois très générique de la direction artistique, et en dehors de quelques métaux un peu trop brillants, on ne constate pas vraiment de faute de goût majeure.

Quelques animations et effets, notamment dans les phases de galop à cheval ou sur d’autres montures, sont clairement ratés comparés au reste du jeu. On constate aussi ça et là des rigidités non justifiées dans le pathfinding, obligeant parfois le joueur à contourner des groupes de pnj ou des micro-obstacles de manière pas très “naturelle”. A contrario, la physique du moteur 3D, rarement prise en défaut, est globalement très bonne et permet d’avoir des rendus assez réalistes quant à la difficulté du personnage à gravir des pentes fortes et/ou enneigées, avec des séances de glissades et des chutes en général justifiées. Newton peut donc reposer en paix. Du côté de la modélisation des visages, du doublage et de la synchronisation labiale, Dragon Age Inquisition fait plutôt bien le travail dans son ensemble, même si à ce jour pas mal de bugs sonores ont été constatés dans cette version PS4.

Des ambiances lumineuses et éclairages de qualité servent des paysages et des intérieurs souvent très beaux et assez détaillés. Et même si tout n’est pas accessible dans ce monde ouvert, l’impression de liberté et la joie de l’exploration restent intactes.


Le monde de Thédas est séparé en différentes zones de tailles très variables, allant du plus grand au plus petit environnement pensé uniquement pour un bout de mission ou pour servir de camp de base, à l’instar de certaines villes et forteresses. Malgré cela, compte tenu de l’immensité des zones principales et de la profusion de quêtes, Dragon Age Inquisition reste un jeu extrêmement vaste et agréable à découvrir, offrant au passage une bonne réjouabilité. Un système de voyage rapide, ou “fast travel”, permet de passer rapidement d’une zone à l’autre, et même de passer d’un campement à l’autre au sein d’une même zone. Les temps de chargement, inexistants au sein d’une même zone et cela y compris dans les transitions extérieur/intérieur, sont très raisonnables entre les zones du jeu et bien optimisés dans cette version PS4.

Pour ceux que l’aspect visuel d’un jeu peut rebuter, ne fuyez pas Dragon Age Inquisition, il est parmi les plus beaux jeux de cette génération de consoles au moment où vous lisez ces lignes.

Les principales ombres au tableau résident finalement dans des chutes de framerate pendant certaines cinématiques, et des bugs de son ou de sauvegarde automatique plus ou moins graves, mais nécessitant des reprises de sauvegardes pour être résolus : c’est toujours très désagréable. N’hésitez donc pas à sauvegarder souvent, d’autant que le système de sauvegarde très classique mais très efficace vous permet de le faire.

“Parlez, Inquisiteur, je suis toute ouïe…”

Parlons peu mais parlons bien, le système de dialogue est strictement identique à celui de la série Mass Effect, pour les connaisseurs. Chaque dialogue vous permet donc, via une roue, de choisir de quelle façon vous allez répondre ou interroger votre interlocuteur. À l’habitude de la série, des icônes indiquant l’humeur à laquelle correspond telle ou telle phrase (agressif, autoritaire…) sont visibles au centre de la roue de dialogues. Cette option est d’ailleurs désactivable, rendant alors vos choix encore plus spontanés, moins calculés.

Puisqu’il est question de choix, soyons clairs là dessus : à l’instar de Mass Effect, tous les choix de dialogues n’ont pas nécessairement de répercussion sur le déroulement du jeu. Cependant, chaque choix de dialogue un peu important, même s’il ne change pas le cours de l’histoire (ce qui est parfois le cas, rassurez-vous), donne lieu à une petite notification sur le côté de l’écran vous indiquant si vos compagnons de fortune approuvent ou désapprouvent vos décisions. Cet impact relatif indique tout de même quel est le niveau d’adhésion de vos acolytes, et peut conditionner, dans une moindre mesure, leurs réactions. Je vous laisse découvrir jusqu’où la désapprobation d’un membre peut vous mener.


Tous les personnages croisés au long de l’aventure ne peuvent pas être abordés pour une discussion, mais cela n’est pas gênant dans la mesure ou les dialogues restent tout de même nombreux, et entièrement doublés en français. Bioware s’est donc concentré sur les autres pnj, ceux qui parlent, pour leur faire dire un peu plus qu’une seule ligne de dialogue. C’est ainsi que certains d’entre eux se souviennent de vous, et auront parfois de nouvelles choses à raconter lors d’une prochaine rencontre, prenant même en compte certains de vos choix et tenant compte des soutiens politiques et militaires que vous privilégiez.

L’interaction réelle avec les membres de votre groupe est restreinte aux moments où ceux-ci seront au repos en lieu sûr, mais ces phases d’échanges existent bel et bien, et seront même l’occasion de parler de ce bon vieux Hawk, héros de Dragon Age 2, avec Varric son ami nain de toujours. En dehors de cela, certains dialogues (très courts) se dérouleront pendant les phases d’exploration, sans que vous n’interveniez dessus, mais avec parfois quelques joutes verbales assez drôles entre les membres de votre petite troupe. Pour ceux qui ont déjà joué à Mass EffectDragon’s Dogma ou même GTA dans un autre style, vous êtes habitués à ces dialogues pendant l’action, à mi-chemin entre aboiements inutiles, humour potache et petites infos utiles. Soyez rassurés, ces phases sont courtes, peu nombreuses et en général à propos.

Du multi dans mon Dragon Age ??? <BR>Et pourquoi pas dans Mass Effect tant que vous y êtes !

Côté multijoueur, Dragon Age fait beaucoup moins bien. La seule véritable surprise est de retrouver le système de crafting dans ce mode coopératif. Pour le reste, pas la peine d’en faire un roman, vous combattez à quatre joueurs des vagues d’ennemis en traversant des zones parsemées de checkpoints. Même si un effort a été fait pour vous faire croire que vous poursuivez un objectif commun, dans les faits ce multijoueur ne permet que de combattre pour récolter des points d’expérience et des ressources destinés à être dépensés par la suite.

Trois classes sont disponibles au départ, et l’intérêt principal de ce multijoueur va être de débloquer les neuf autres, correspondant plus ou moins aux différentes spécialisations du mode solo. Les arbres de compétences sont modifiés pour l’occasion, puisque le multijoueur ne permet évidemment pas de déclencher le mode pause active, mais qu’il est également limité à quatre actions paramétrables pour le combat, là où le solo en offre huit. Vous disposez donc de quatre emplacements pour des actions de combat, et quatre autres pour des pièges et potions, ce qui rend les combats beaucoup moins intéressants qu’en mode solo, même si la coopération apporte ce petit “plus” par rapport à une IA. Comme dans le mode solo, vous pourrez ranimer un coéquipier tombé au combat en vous penchant à son chevet durant quelques précieuses secondes.

Ce mode multijoueur est donc un peu anecdotique, et même s’il est très fonctionnel et pas foncièrement raté, son intérêt à moyen et long terme paraît limité, à moins que Bioware n’ait prévu de l’alimenter significativement dans les mois qui viennent.

La présence d’une plateforme d’achat de platines (monnaie du mode multijoueur) en euros bien réels paraît abusive compte tenu de la possibilité pour Bioware de commercialiser par la suite de nombreux DLC ou addons, même si les intéressés ont précisé qu’aucun contenu ne serait exclusif aux acheteurs de platine.

Une fois blindé de matériaux et de platines, vous pourrez fabriquer les armures permettant le déblocage des nouvelles classes et acheterez des “coffres surprise” plus ou moins chers et contenant des objets plus ou moins rare et (in)utiles. Bref, personne n’attendait Dragon Age : Inquisition pour son mode multijoueur… maintenant nous savons pourquoi… mais en même temps ce n’est pas vraiment le sujet, n’est-ce pas ?

Dragon Age Inquisition est un excellent jeu, même s’il ne plaira pas à tout le monde. Nous avons tous en tête l’expérience, plus ou moins marquante, des deux premiers volets. Mais si l’on occulte cela, il est possible d’appréhender ce nouvel épisode avec un œil neuf. Pour peu que l’on sache faire cet effort, Dragon Age Inquisition est objectivement une grande réussite. Par contre, si vous n’arrivez pas à vous défaire des stigmates du premier Enclin de Ferelden, alors il y a de fortes chances pour que ce dernier ne vous satisfasse pas complètement. Cela notamment en raison de son orientation en monde ouvert, imposant un déroulement et une introduction des quêtes secondaires parfois moins “enrobés” que par le passé (quoique). Mais avec sa durée de vie colossale, sa difficulté, sa beauté globale, ses choix moraux, son aspect micro-gestion, son scénario évolutif et ses nombreux dialogues, Dragon Age Inquisition s’érige directement en “Must Have” sur cette génération de consoles. Il est de loin le meilleur RPG sur PS4 à ce jour, et place la barre tout de même très haut.

+ Scénario intéressant et évolutif
+ Environnements très beaux et très variés !
+ Le Dragon Age Keep
+ Durée de vie colossale et bonne rejouabilité
+ Gameplay taillé pour la manette…

Note RPG 4 sur 5
Note testeur 09 sur 10

– …ou pas (menus pas toujours au top)
– Pas d’utilisation des capacités Dualshock 4
– L’aspect Assassin’s Creed Like en rebutera plus d’un
– Caméra tactique aux fraises (reliefs, intérieurs, forêt)
– Pas mal de bugs, obligeant même à reprendre des sauvegardes

Eronman
Eronman
Ancien rédacteur de RPGFrance.

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