On lisait il y a peu un test de Knights of the Chalice II  – Augury of Chaos, sur RPG Codex, qui était très critique. En effet, depuis sa sortie en juillet (revoir la présentation de Valandryl), le module inaugural Augury of Chaos pour le jeu est devenu célèbre pour son niveau de difficulté excessivement élevé et son équilibre médiocre, dont les patchs semblent n’avoir fait qu’effleurer la surface.

En clair, alors que le premier était une réussite grâce à une très bonne jouabilité, même si son style visuel à base de jetons, semblable à celui d’un jeu sur table, manquait d’attrait, son créateur français, Pierre Begue, souhaitait rendre le 2 plus attrayant visuellement avec un éditeur de campagne. Mais il semble qu’il se soit raté sur ce coup. Comme le dit la conclusion de la critique :

En tant que moteur de combat et d’aventure de RPG, Knights of the Chalice II est très solide, voire excellent, à l’exception de quelques bizarreries et problèmes. Mais la première campagne qui l’a accompagné n’est absolument pas à la hauteur, principalement en raison de sa conception de rencontres injustes, molles et sadiques. Lâcher une douzaine de dragons dans chaque combat pour “défier” le joueur est la solution la plus simple. Mais le but d’un jeu consiste à faire en sorte que le joueur aime le jeu et ait envie d’y revenir. Vous ne pouvez pas vous contenter de lui donner un coup de pied dans les dents et de vous arrêter là...
Honnêtement, on dirait que Pierre a pensé que puisque tout le monde a tellement aimé la bataille finale optionnelle de KotC1, chaque bataille ici devrait être comme ça aussi. C’est un massacre sans fin établi par un maître de jeu sadique, qui autrement aurait été rapidement abandonné par ses joueurs dans une vraie partie sur table.

Chauvin comme pas deux, on s’est tourné vers Delastone pour savoir ce qu’il pensait du jeu. Voici son avis :

J’ai seulement la version de base. Le jeu est très dur dans le sens où il faut maîtriser parfaitement les règles. Parfois, il y a plusieurs façons de passer une situation. Par exemple, en évitant un combat grâce à la diplomatie ou en passant par d’autres chemins tout en explorant. Un des gros défauts du jeu est le système d’initiative. En gros, sur certains combats, si tu n’es pas le premier à jouer, tu ne peux simplement pas gagner. C’est assez rude !

Le truc sympa c’est l’éditeur de campagne qui permettra sûrement d’avoir un contenu un peu plus équilibré ou moins punitif. C’est tout simplement un jeu pour les connaisseurs des règles et pour des gens qui n’ont pas peur de perdre sur un simple jet d’initiative.

Donc pour le moment, on attend que des joueurs créent du contenu car la campagne faite par le développeur est trop dure. Ca coupe le fun !

Je pense que l’on peut détester ce jeu par manque de compréhension. Le nombre de skills offerts au joueur est énorme et à moins d’une maîtrise totale de cette large sélection, beaucoup de joueurs abandonnent et critiquent le jeu pour sa dureté. Il s’adresse réellement à un public hardcore.
Un des gros trucs sympathiques du jeu, c’est le level design, la campagne elle-même, et les puzzles ou énigmes super bien faits. Et bien sûr, la création très poussée des personnages. Graphiquement bof, des bugs parfois (des portes coincent ou des effets de sorts qui bloquent) … ça arrive !
Mais le point fort reste l’éditeur. Et si le jeu fait fuir le commun des mortels, je ne suis pas sûr que des MJ se mettront à créer des campagnes ou des mods


La vision de Valandryl :
Knights of the Chalice était un jeu certes linéaire, mais bien réalisé, malgré sa fin trop hardcore et son aléatoire bidonnée en faveur de l’IA.
Knights of the Chalice 2, lui, prend la même base. Malheureusement, le développeur a fait son jeu seul et ça se sent. Il a manifestement décrété que puisque des joueurs avaient terminé le premier opus, le second devait être plus hardcore encore … et dès le début. Hélas, il n’a eu personne à côté de lui pour lui dire que ça n’allait pas.

Après deux heures de jeu extrêmement prometteuses, vous êtes jeté dans un événement pour lequel vous n’êtes pas prêt, et à partir de là vous êtes dans un couloir.

Le jeu vous laisse espérer que vous sortirez de ces égouts mais, après 10h de partie, vous comprendrez que toutes ces quêtes intéressantes qui vous restent, vous les oubliez.

Car Knights of the Chalice 2 est un couloir. Un long couloir, jalonné de combats et de combats et encore de combats. Hélas, leur design est atroce. Le créateur a voulu proposer un jeu hardcore au possible, et vous êtes donc *toujours* pris en embuscade. Les ennemis vont systématiquement réussir tous leurs jets de dés, là où vous raterez les vôtres.

Non content de vous prendre “par surprise” (mais qui peut encore être surpris après le second combat ?) le jeu vous interdit de vous booster avant les combats pour vous forcer à prendre les crowd control avant même d’avoir le droit de jouer. Et, bien évidemment, les ennemis sont tous des mages/psionistes de plus haut niveau qui vont vous noyer sous les boules de feu, les paralysies, les lenteurs, les étourdissements, les nausées etc.

Au final, le jeu a été créé pour être hardcore. Pas pour raconter une histoire, pas pour proposer une expérience RPG, pas pour être amusant, mais juste pour être mécaniquement hardcore.

Désolé, D&D n’a pas été créé pour ça. D&D est un système de jeu créé pour s’amuser autour d’une table, pour discuter, négocier, rigoler. Avec ce jeu, D&D a été détourné pour être une simple base mathématique en vue de flatter l’ego de joueurs ultra hardcore qui aiment optimiser leur personnages au millimètre près.

Ennuyeux, saoûlant, ce Knights of the Chalice 2 n’a même pas la justification de la rejouabilité, car le jeu est simplement un couloir et toute tentative de jouer de manière créative ou différente est immédiatement sanctionnée : Les 15 mages en face de vous en ont décidé ainsi. Et si ces 15 mages ne suffisent pas, n’oubliez pas qu’une des mécanismes de base du jeu est de faire spawner de nulle part des renforts aux ennemis à chaque round jusqu’à faire arriver des demi-boss.

Bref, un jeu fait par un développeur seul qui s’est mis la tête dans le guidon pour faire le jeu le plus hardcore de l’histoire, mais à qui il a manqué quelqu’un à côté pour lui rappeler qu’avant d’être super hardcore, un jeu vidéo devait être fun. Et fun, ce Knights of the Chalice 2 ne l’est plus après quelques heures.

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