Planet Explorers est un projet Kickstarter proposé en avril 2013. C’est l’idée folle de mêler Minecraft, RPG et science fiction dans un monde ouvert qui a sûrement motivé les quelques 4500 backers à proposer plus de 100 000 $, la limite demandée. Aujourd’hui, le projet est en alpha 0.70 et progresse bien et il est possible de vous proposer mes premières impressions sur cet OVNI ludique. 

On commence par la création de votre héros qui se réalise grâce à une personnalisation assez poussée. Même si pour l’instant les cadres de personnalisation restent vides, même s’il n’y a qu’une race, les humains, et aucune classe, vous allez pouvoir définir très exactement la coupe, la couleur de peau, la tête de votre personnage. En effet, ce dernier sans classe est défini par l’attaque, la défense, l’oxygène, mais rien de bien compliqué, qui fait penser que le jeu privilégiera sûrement plus son côté Minecraft que le reste. Mais en alpha, difficile de conclure et pour l’instant on s’en moque, à nous l’aventure ! 

Une planète

En 2287, Une expédition terrienne arrive sur la planète Maria du système Epsilon Indi. Et voici que, durant votre atterrissage, vient s’interposer un vaisseau extraterrestre qui met à mal votre navire. Il se crashe alors sur cette planète étrangère dont tout est à découvrir et qui va vous servir de sandbox pour créer et construire tout ce dont vous rêvez et dont vous aurez besoin pour survivre. Un Minecraft sur un terrain de jeu à la taille d’une planète et sur laquelle il y aura plein de choses à faire.  Après l’atterrissage en catastrophe, vous voici contraint de faire avec les moyens du bord et c’est votre co-équipière qu’il va falloir secourir en priorité, en apprenant les bases du jeu avec différentes missions primaires. Apprendre la création d’une potion, puis trouver les ingrédients sur cette planète et les malaxer pour obtenir la fiole de soin. Par la suite, elle vous demandera de trouver de l’eau, du bois et un morceau de bifteck. C’est alors l’occasion d’aller chasser avec votre couteau.

Mais ce n’est pas suffisant, et cela ne la remettra pas sur pied. Elle vous demandera de trouver un docteur au nord du lieu de votre crash. Car dans votre chute, d’autres colons dans le vaisseau ont été éjectés dans des canots de sauvetage et sont éparpillés un peu partout par petits groupes. Ils ont été déposés ici et là sur la planète et eux aussi vont vous demander de les aider à résoudre leurs problèmes. Ils pourront bien sur vous servir de marchand pour upgrader votre équipement ou vendre le matériel qu’ils possèdent. Très rapidement, l’artisanat et le craft aidant, à l’instar d’un Starbound, vous allez transformer ce monde à votre sauce, tout en faisant évoluer votre personnage de manière automatique.  

Un explorateur  

S’il est possible de jouer à la troisième personne ou à la première grâce à la molette de la souris, on sent que les mouvements restent encore raides et manquent de naturel. Tout comme, l’interaction avec l’environnement proche est difficile à réussir. On a beau cliquer sur le bouton droit de la souris, parfois cela ne veut pas interagir et on se demande pourquoi. Alors du coup, on change de vue, et ô miracle, cela marche. 

Planet Explorers vous propose un mode histoire tel que je viens de vous le conter, mais possède aussi un mode aventure qui vous permettra de vivre votre histoire sans fil conducteur, et un mode création. Jeu solo, il est aussi abordable en mode multijoueur et on sent bien que ce pseudo MMORPG conviendra très bien à un mode coopératif. 

Le jeu utilise un nouveau système OpenCL basé sur le moteur Unity 3D pour permettre aux joueurs de transformer le terrain, de créer de nouveaux objets de n’importe quelle forme, n’importe où. A la vue de la bête, je tique un peu car si les options graphiques sont nombreuses pour adapter le jeu à votre machine, le moteur semble poussiéreux. De plus, les tons trop clairs et les couleurs chatoyantes me font penser au monde de Oui-oui. C’est triste de ne pas ressentir une certaine appréhension d’arriver dans un monde inconnu, et le copier/coller des herbes sur des kilomètres ne me dit rien qui vaille. Les fleurs sont cubiques et tellement flashy qu’on les voit à cent mètres. Heureusement par la suite, les environnements évoluent plutôt en bien avec une superbe forêt.

Mais il y a quand même, un écart important entre les personnages plutôt bien modélisés et l’environnement (flore et faune) plutôt pauvre en polygones. Espérons que cela évolue en bien avec les prochaines mises à jour. 

Le compte y est ? 

Tout cela est bien joli, mais cela ne tient pas forcément la route : alors qu’on est quand même dans une situation de survie, certaines choses sont totalement décalées en y réfléchissant un peu. Ainsi votre co-équipière blessée vous demande de lui trouver soin, nourriture et eau, alors qu’elle vend elle-même des tonnes d’objets. Ou encore, elle vous demande de créer une fiole de soin à partir d’ingrédients d’une planète inconnue. Il faut avouer que j’ai un peu de mal là. Quant à la formule de soin dans le vaisseau sans trousse de premier soin, c’est un peu limite non ? Allez, c’est un jeu indépendant, ne faisons pas la fine bouche. 

Pour la partie RPG, ce qui nous intéresse principalement, de ce que j’ai pu en voir jusqu’alors, cela se résume à des quêtes fedex tout à fait adaptées à la situation vécue. Par contre, les dialogues se résument à cliquer sur la réponse suivante et à obéir aux ordres donnés. Comme je l’ai précisé, l’univers est gigantesque et l’ombre du MMORPG rôde souvent car les trajets à effectuer sont longuets pour effectuer les quêtes. Du coup, l’action est lente tout comme les combats ou la création d’équipement.

Pas de subtilités ou d’écarts de conduite, tout est sur des rails et on n’aura pas le loisir de leur piquer leur pognon ou encore de les poignarder durant leur sommeil. Un mode survivaliste où tout le monde il est beau, il est gentil et même les indigènes ont une bonne touche colorée (!). C’est clair que croiser un monstre type diplodocus au couleur rose/jaune dans une forêt de feuillus, c’est tout à fait logique et cela me fait penser au premier niveau de The Precursors de Deep shadows. Sauf que dans ce dernier, dès le premier niveau terminé, on arrivait dans un univers plutôt mature. 

Alors que là, le bleu de votre uniforme ne va pas affoler ou attirer les prédateurs de cette contrée. D’ailleurs, il serait sympathique de posséder une encyclopédie nous expliquant au fur et à mesure de nos découvertes les liens inter-espèces pour comprendre cette biodiversité tout à fait exotique. 

On peut donc penser que tout est fait pour que le jeu plaise à un large public et attire les fans de Minecraft tout comme une partie des amateurs de MMORPG. Mais s’il mange à tous les rateliers à force de mélanger tous les styles, Planet explorers va t’il se trouver une identité propre qui pourra intéresser les rôlistes que nous sommes ? A voir. 

En parlant de temps, la météo tout comme le jour et la nuit sont gérables – et on peut dormir ! –. La mort actuellement renvoie à la renaissance grâce à un appareil futuriste. Je ne parlerai pas de la musique qui se laisse écouter et des bruitages simplistes qui méritent une amélioration. 

J’avoue ne pas avoir passé beaucoup d’heures sur ce jeu, car ce n’est pas ma tasse de thé. On s’éloigne bien trop du RPG traditionnel comme je l’aime et on s’approche bien trop du mmorpg que je déteste. Mais comme je l’ai dit, ce jeu présente bien pour le grand public, s’il parle anglais quand même. 

Reste que nous sommes en alpha 0.70, que le jeu coûte 16€, que les développeurs ont encore beaucoup de travail à fournir pour proposer quelque chose de plus complet, même si la partie histoire est déjà complète. Planet Explorers se présente plutôt comme un Minecraft bien costaud, mâtiné de RPG, dans un univers futuriste. Il sera intéressant d’y revenir lorsqu’il sera finalisé, mais pour l’instant, il est un peu tôt pour se prononcer sur l’évolution et la réussite de ce jeu. Il n’empêche que le projet est ambitieux et on croise les doigts pour qu’il soit mené à terme. 

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