vendredi, avril 19, 2024

Battlepaths

NOTES FINALES

Note de l'auteur
7
Note RPG
6

Battlepaths est un jeu sorti sur Xbox Live, mais aussi sur la plateforme Desura en 2013 et est proposé à 1.99€. Après le très décevant Dungeon Lore testé dans nos colonnes il n’y a pas longtemps, il est intéressant de poursuivre notre investigation sur les jeux proposés sur cette plateforme. C’est donc au tour d’un RPG tour par tour, qui a bonne presse d’après les joueurs sur Desura, d’être testé. Et c’est vrai qu’il a des qualités, mais pas que…

Le souci avec les jeux indépendants, et nous avons pu le constater récemment avec le raté Dungeon Lore, c’est la finition. Non pas la finition au niveau de la programmation, car les indépendants ont du talent, mais au niveau des composants RPGesques. Dans le cas de Battlepaths, je suis désolé de vous dire qu’aucun récit ne vous est proposé en début de partie et cela fait tâche. 

Au tout début, il y a eu la création

En effet, on créé la partie directement, non pas en personnalisant son avatar de manière concise, mais en choisissant son orientation parmi cinq propositions. Alors votre héros ? Sera-t-il fort et habile, intelligent et rapide, ou polyvalent ? Cela définira ainsi ses valeurs et les compétences spéciales acquises plus tard. On regrette de ne pas pouvoir personnaliser davantage son avatar, car cette manière de procéder reste évasive pour débuter. 

Ensuite vient le moment où vous choisissez la région dans laquelle vous allez commencer l’aventure. Sachant qu’en début de partie, seule la première est accessible. Bienvenue à Babatula, là où tout va commencer. Si les habitations présentes ne sont pas visitables, les PNJ à l’extérieur attendant sagement votre venue auront des quêtes à vous donner. Non, il n’y aura pas d’échanges verbaux comme on pourrait en espérer dans un RPG qui cause, juste des directives, des missions d’ordre FedexX à accomplir. Outre ses PNJ faisant office de potiches, il reste les commerçants. 

A partir du village, première map de la région, il est possible de partir à l’est, à l’ouest, ou encore de pénétrer dans votre premier donjon, qui est en fait une grotte avec des environnements intérieurs. L’ossature des donjons sera souvent identique : des monstres avec des coffres, une exploration dans des niveaux pas très grands, puis un affrontement final face à un boss qui laissera pleuvoir des loots conséquents. Vous retournez alors vers votre “missionneur” pour clore la quête. 

Et puis le monde est apparu

D’ailleurs, Battlepaths jouit d’un loot extrêmement intéressant et généreux. Comme dans un hack’n slash, on trouvera moult équipements de qualités diverses (normale, magique, rare, unique) dans les coffres et sur les corps de vos victimes. Dans tous les cas, un coffre vous permettra de garder vos découvertes, à moins que vous préfériez les vendre aux commerçants. De plus, des pierres magiques trouvées ça et là pourront donner jusqu’à deux propriétés magiques aléatoires à l’une de vos affaires encore non enchantées. Donc tout objet peut avoir un intérêt en partant de ce constat. A noter que les objets en main ne sont pas visibles sur votre personnage qui tout du long de l’aventure, restera équipé de son épée et son armure.  

Pour revenir sur la notion d’hack’n’slash, on ne se sent pas vraiment dans un RPG tour par tour. L’action, ainsi que la vitesse d’exécution des créatures sont nerveuses. D’ailleurs le jeu aurait été en temps réel, il n’aurait pas été choquant pour autant. On se déplace verticalement ou horizontalement, et en accédant à une case occupée par un ennemi, on frappe. C’est aussi simple que cela. Une touche pour l’inventaire et son équipement, et hop c’est plié. Il est possible de jouer avec sa souris et son clavier mais je le trouve plus agréable à la manette, car le maniement est plus instinctif, les boutons plus naturels. Normal, vu qu’il a d’abord été édité sur le Xbox Live. Cela n’en fait pas un mauvais jeu sur PC, mais on se perdra plus facilement dans les touches du clavier, lors de la gestion de l’inventaire par exemple, plutôt qu’avec une manette. 

L’animation des personnages de Battlepaths est simple mais efficace, à l’image des graphismes 2D extrêmement épurés stylisés mais très lisibles avec des couleurs justes et adaptées, très cartoons. Par contre, on clignera des yeux devant son héros ! Un humain bedonnant sans charisme, au corps écrasé faisant penser à un nain de jardin avec des paupières proéminentes… Cela donne envie, je vous le dis.  Par contre, comme vous le constaterez sur mon écran CRT  – non je ne suis pas pauvre, oui je suis conservateur – j’ai le droit a deux bandes noires de chaque côté et comme il n’y a pas de réglage de résolution, je ne peux rien y faire. Un jeu adapté au écran TV HD. 

Trop facile…

Le plus gros défaut du jeu qui casse mon enthousiasme réside dans son manque de challenge. En effet, pas de choix de difficulté et dès le début votre personnage, à défaut d’être blindé d’armure, possède une trop grosse quantité de points de vie. En fait, dès que vous n’êtes plus en phase de combat, ceux-ci remontent en fonction de la caractéristique correspondante. Outre les potions de soins, des obélisques disséminés un peu partout sur les maps vous permettent de récupérer vos points de vie. Du coup, il n’y a aucun risque de mort ou presque. Et puis même mort, votre respawn est immédiat au début du niveau avec une petite perte d’expérience et d’argent que vous pouvez récupérer pour ce dernier. Du coup, on ne se sent jamais inquiété, et on pourrait penser que ce jeu a été développé pour les casual gamers, voire les enfants au vu de ses graphismes. 

On regrettera aussi que le jeu n’offre pas plus de compétences qui dépendent entre autres de vos caractéristiques et qui évoluent en fonction de ces dernières. Par exemple, selon l’arme que vous utilisez, cela augmentera passivement la compétence correspondante à ce type d’arme. Mais jamais, on ne se sentira actif pour faire évoluer son personnage. Le peu de capacités actives demandent un rechargement trop long pour être utilisé souvent. De plus, le rechargement ne se fait qu’en tuant des créatures et ne permet d’activer qu’une compétence à la fois. C’est très frustrant. Surtout qu’il n’y a pas d’arme de jet à part quelques fioles et quelques sorts à distance, ce qui simplifie grandement votre stratégie. Vous aurez d’ailleurs plus de mal face à des ennemis à distance car vous en prendrez plein la tête en attendant d’être au contact. 

Un monde en pièces détachées

Lorsque vous aurez fini les quelques quêtes de Babatula au bout d’une demi-douzaine d’heures, votre personnage ayant atteint à peu près le niveau 10, vous devrez sortir de la partie pour voir se débloquer la seconde région. C’est dommage, la transition aurait pu être faite via un téléporteur, sachant qu’il y en a un peu partout et que vous-même, vous pouvez en activer.

Ce nouveau monde au temps des pharaons et des vilaines momies, est calqué sur le premier au temps des chevaliers et des forêts, avec ses PNJ, ses commerçants et son coffre à ranger. Seul l’environnement et le bestiaire vont changer. Les ennemis se comportent d’ailleurs très simplement : Il reste inactif tant que vous ne vous approchez pas d’eux, puis vous foncent dessus dès que vous êtes trop près.  

Et si l’évolution de votre personnage continue avec parfois le déblocage d’une compétence, la lassitude s’installe et le manque de diversité dans vos actions ne tarde pas à arriver.  On passera alors à la troisième région qui fait office de partie finale pour s’intéresser au scénario et qui permettra de comprendre une pseudo-histoire :  lutter contre un démon des ténèbres venu sur terre pour s’emparer du monde. Enfin on le suppose quoi, parce que le lien n’est pas clair entre les trois régions.

Enfin, au niveau 20, vous débloquez une région challenge : comprenez par là qu’il n’y a pas de but particulier sauf à passer des niveaux de plus en plus costauds qui demandent un peu plus de réflexion ou un équipement grosbill. La durée de vie du jeu est donc d’environ 15 heures et on n’en demandera pas plus, au vu des maigres possibilités de développement de son personnage. D’ailleurs l’univers étant fixe, la rejouabilité est vraiment très limitée. 

Les bruitages sont plutôt simplistes et les musiques ordinaires. Quant aux dialogues, il n’y en a pas. D’ailleurs le jeu en anglais ne vous causera aucun souci, vu le peu de textes proposés. Enfin j’ai eu quelques retours Windows et comme la sauvegarde est calquée sur celle des hack’n slash – cela sauvegarde quand vous quittez – et bien vous perdez une partie de votre progression. Pas grave, on repart du village et on refait le même chemin avec des créatures qui ont respawn au passage. Un brin agaçant à la fin, mais tout juste à la fin. 

Battlepaths vous propose un RPG light au tour par tour dont le principal attrait est la richesse de son loot. Rafraîchissant les premières heures, sa durée de vie courte empêche de tomber dans la lassitude des combats répétitifs, à cause d’une personnalisation pas assez développée. Pour 2 €, c’est une aventure à offrir à vos enfants ou à vos amis néophytes. Mais pour les plus rôlistes d’entre nous, cela manquera de goût,  préférez-lui alors Tales of Maj’Eyal bien plus riche et surtout hardcore.

+ Loot sympathique
+ Patte graphique originale
+ Trop facile
+ Peu cher

Note RPG 3 sur 5
Note testeur 07 sur 10

– Histoire inexistante
– Combats répétitifs
– Pas très long
– Quêtes fedex, what else ?

L'archiviste
L'archiviste
Administrateur de RPG jeux vidéo. Très vieux Joueur depuis le siècle dernier. Testeur et rédacteur depuis 1999 de RPG, même les pires. Relecteur bénévole de traductions de nombreux jeux vidéos RPG. Ancien membre de RPGFrance et de Dagon's Lair.

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