Pour ceux qui n’ont pas révisé leur encyclopédie du Hack’n’Slash, Deathspank premier du nom a vu le jour en juillet 2010. Il a été suivi d’un deuxième épisode sobrement intitulé « Thongs of Vertue », traduisible par « Les strings de la vertu » et voilà que le héros défenseur des veuves et des orphelins est de retour dans Deathspank : The baconing. Comme ses prédécesseurs, ce nouveau volet n’est disponible qu’en version téléchargeable. Ne cherchez donc pas de version boîte, vous perdriez un temps précieux.

Si les deux premiers épisodes de la licence du studio Hothead Games ont apporté pas mal de fraîcheur et d’humour dans le petit monde des Hack’n’Slash,  qu’en est-il de ce nouvel opus ?

La fessée de la mort…

Pour ceux qui n’ont jamais flirté avec le style du Hack’n’Slash burlesque, Deathspank : The Baconing est une bonne entrée en matière tant ses dialogues humoristiques sont bien dispensés. Cependant il y a un gros bémol : si vous n’êtes pas très à l’aise avec la langue de Shakespeare, la subtilité du grand n’importe quoi insufflé par les dialogues de Deathspank risque de vous échapper et d’en faire à vos yeux un jeu lambda, ce qu’il n’est pas. Notez cependant qu’une communauté de fans ont développé un patch de traduction en français pour la version PC uniquement.

L’univers du jeu se place dans un monde futuriste très coloré, composé de paysages extrêmement variés, mais plus ou moins bien dépeints. Les environnements tantôt urbains, tantôt désertiques ou encore technologiques, inégaux dans leur inspiration et dans leur réalisation, collent par contre parfaitement avec l’ambiance graphique très « cartoon ».

Comme à son habitude et à son savoir-faire, le studio Hothead Games a structuré le monde et l’aventure dans un modèle très (trop ?) classique, mais efficace. Il vous faudra ainsi réussir un certain nombre de quêtes plus ou moins intéressantes mais quasiment toujours loufoques ou volontairement clichesques (faire élire un maire par des moyens que la morale réprouve, ou encore aider une IA des années 80’ qui se croit ultra-perfectionnée à récupérer ses fonctions…etc.). Une fois ces quêtes accomplies, vous pourrez passer à l’environnement suivant et ainsi progresser dans la quête principale.

Ce passage vers un nouvel environnement et vers d’autres quêtes, toujours distribuées par des pnj, se fait très subtilement par l’ouverture d’une porte ou l’abaissement d’un pont dans la majorité des cas. Vous le comprenez au travers de mon ironie, l’originalité de Deathspank : The Baconing ne réside pas dans la gestion des quêtes ni dans le système d’exploration du monde, aussi vaste soit-il. Cela ne constitue cependant pas une surprise puisque les deux épisodes précédents fonctionnaient déjà sur cette base un peu trop cyclique : Arène, monstres, couloir, nouvel environnement, nouveau pnj, nouvelle quête, couloir, arène, monstres…etc.

Jamais plusieurs strings en même temps tu n’enfileras.

Rentrons maintenant dans le vif du sujet et dans ce qui différencie Deathspank des autres jeux de sa catégorie. L’histoire se déroule directement après les événements du précédent volet et place notre héros Deathspank dans une bien fâcheuse situation.

En effet, après avoir collecté les strings de la vertu, Deathspank les a enfilés les uns par-dessus les autres, provocant une sorte de malédiction. C’est alors que tout s’est embrasé et que les envahisseurs sont revenus, avec à leur tête ni plus ni moins que l’alter-ego de notre héros : l’Anti-Deathspank. Il vous faudra alors parcourir le monde pour pouvoir retirer et brûler un à un les strings de la vertu avant de pouvoir affronter l’Anti-Deathspank et ainsi libérer le monde de son emprise maléfique. Cela ne peut se faire qu’en présence d’un brasier infernal, le « bacon fire », d’où le titre « The baconing ». Chacun de ces brasiers vous permettra de vous débarrasser d’un string et de progresser dans l’aventure déjantée de Deathspank.

Ceux qui ont déjà goûté à l’univers de Deathspank retrouveront dans ce dernier volet une multitude de pnj déjà rencontrés et ne seront pas surpris de retrouver des dialogues très drôles, bien écrits et servis par un doublage anglais de qualité. Chose rare dans un jeu, il vous arrivera de rire réellement à la découverte de certaines répliques, voire de les retenir tant elles vous auront fait marrer. La bande son est de très bonne qualité et participe beaucoup à l’atmosphère « entertainment » du jeu. Les musiques savent coller à l’esprit de Deathspank et ont la vertu de se faire discrètes quand il le faut, une réussite.

I am Deathspank, hero of the Downtrodden !

Oui, Deathspank est bien le héros des opprimés, de la veuve et de l’orphelin, qu’il croisera une fois de plus en nombre au cours de son périple. Et pour sauver tout ce petit monde, il dispose d’une ribambelle d’armes et de matériel en tout genre (épées, flingues, boucliers, arbalètes futuristes, potions, pièces d’armures…) pour se protéger et occire ses ennemis. Tout cet équipement « high-tech » est géré dans un système d’inventaire classique et dont la forme est quasi-immuable depuis Deathspank premier du nom. Ce dernier possède ses aficionados et ses détracteurs, vous seul serez juge de son efficacité toute relative.

Le système de sauvegarde est également assez rudimentaire et dispose de quatre emplacements en plus d’un système de sauvegarde automatique. Que ce soit après un malheureux Game Over ou en chargeant une sauvegarde,  le jeu vous fera réapparaître dans les toilettes les plus proches, oui oui, dans les toilettes, c’est aussi ça Deathspank !

Au cours de votre aventure, vous serez confronté à un nombre impressionnant de combats, un peu brouillons et sans grand intérêt tactique, exception faite d’un système élémental basique. Les commandes de combats, entièrement paramétrables, vous permettent de « switcher » immédiatement entre plusieurs armes et de choisir ainsi la plus adaptée à vos adversaires. Comme dans tout bon hack’n’Slash de base, des « boss » un peu costauds, mais dont les affrontements n’ont pas plus d’attrait que les combats de base, devront être anéantis de temps à autre au cours de vos pérégrinations.

L’intérêt du gameplay est heureusement relevé par quelques énigmes assez simples mais sympathiques, et qui entraveront juste ce qu’il faut votre soif d’avancer. Notez bien que ces petits casse-têtes bien appréciables sont à priori moins nombreux que dans les deux premiers opus de la série.

Deathspank : The Baconing vaut avant tout pour son ambiance cartoon et son humour, donc si vous projetez de vous plonger dans une quelconque forme de sérieux ou d’immersion prenante, passez votre chemin. Les résolutions de quêtes et d’énigmes sont simples et privilégient donc une progression rapide, tant dans la quête principale que dans l’évolution du héros.
Si les premiers épisodes de Deathspank avaient le mérite de surprendre le joueur en dépoussiérant un style et un concept déjà un peu anciens, ce troisième volet ne vient qu’ajouter une pierre de plus à une bonne licence.
Doté d’une bonne durée de vie que l’on peut estimer à une quinzaine d’heures, Deathspank : The Baconing est un jeu tout à fait recommandable et dont le rapport qualité/prix est indéniable. Notez tout de même qu’il laissera probablement une partie des habitués de la série un peu sur leur faim en terme de nouveautés.

+ L’humour
+ La réalisation sans faille

Note testeur 06 sur 10

– Les combats répétitifs
– Peu de nouveautés
– Uniquement en anglais sur console

La vision de Batman :
Avec The Baconing, Hothead remet le couvert avec une recette bien connue mais toujours aussi savoureuse. Après avoir exploré l’univers médiéval et celui de la seconde guerre mondiale, Deathspank doit affronter aujourd’hui un monde puisant son inspiration dans la science-fiction et le post-apocalyptique. Nous retrouvons avec plaisir cet humour totalement barré, des mécaniques de gameplay simples et efficaces, pour un mélange toujours aussi addictif. Dommage que le titre ne propose pas plus de nouveauté à l’instar de son prédécesseur et que la répétitivité se fera d’autant plus vite ressentir. Mais si The Baconing a gardé toutes les faiblesses des précédents épisodes, il en conserve également toute la force.
07/10

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