A l’instar de la série des Heroes of Might and Magic ou des Disciples, Discord Times, prélude à Legends of Eisenwald, se présente comme un jeu de stratégie saupoudré de RPG. Les développeurs le qualifient de “simulation de chevalerie”. Je vous l’avais présenté il y a quelques temps, et alors que je suis en pleine traduction bénévole dudit jeu, il était temps pour RPG France de s’intéresser à ce jeu biélorusse, traduit à la va-vite en anglais et jamais arrivé chez nous que par des sites de téléchargement. C’est ainsi le premier jeu de la société Aterdux Entertainement, qui fête ses dix ans d’existence, et sûrement pas le dernier au vu de ses qualités. Explications.

On commence donc par une campagne assez simple sous forme de didacticiel qui permet tout d’abord de bien s’imprégner de l’atmosphère moyenâgeuse teintée d’heroic fantasy de l’univers, mais aussi de bien prendre le jeu en main. Discord Times nous permettra ensuite, à travers des campagnes différentes, de faire vivre un personnage et ses compagnons.


Pour chaque campagne, indépendante les unes des autres, on vous demande d’abord de choisir parmi l’un des trois personnages proposés : le chevalier, plutôt spécialiste du corps à corps, le ranger attaquant à distance, et le magicien, pratiquant… la magie. Chacun a également un bonus permanent qui affecte son escouade : par ex., l’armée du héros subit 10% de dégâts en moins de toute attaque ennemie, sauf la magie, même si le chevalier lui-même y est plus résistant que le ranger. Ensuite, vous apparaissez sur une carte 2D, sur laquelle vous pouvez vous balader à votre guise.

Bien entendu, on vous demande dès lors de remplir des missions précises et il faudra avant tout déplacer votre personnage vers le château le plus proche, pour engager vos premières troupes. Enfin plutôt vos compagnons devrais-je dire, au vu du peu de personnages qui peuvent vous accompagner, douze au plus, vous y compris. Pour cela, vous organisez vos personnages selon deux lignes de front que l’on retrouvera durant les combats. La première ligne au contact des adversaires et la seconde destinée aux archers et aux magiciens. Il y a aussi des emplacements sur les côtés qui correspondent  à des tentes, lieux protégés dans lesquels vos personnages ne peuvent être attaqués.

 Et c’est ainsi qu’avec votre petite troupe, vous partez à l’aventure sur cette map qui propose la visite de villages dans lesquels vous prélèverez des taxes et du mana, d’églises dans lesquelles vous pourrez ressusciter vos morts au combat ou encore engager des soigneurs, des tavernes pour obtenir des quêtes annexes, des châteaux dans lesquels vous pourrez engager des combattants, des marchés pour vendre ou acheter du matériel, mais aussi de lieux plutôt inamicaux dans lesquels vous engagerez des combats et gagnerez des trésors.

Il s’agit ainsi de vous faire une place dans ce monde plutôt hostile ou des chevaliers viendront vous proposez des quêtes et où les dialogues sont souvent des monologues sans choix possible à part la validation de la résolution des missions. Il est vrai que souvent l’ultime but est de conquérir la totalité de la carte en visitant les différents lieux, mais l’habillage scénaristique et les nombreux dialogues cachent cet objectif primaire.


Sur ces cartes, vous croiserez de nombreux adversaires qui se déplacent comme vous, en semi-temps réel à la manière d’Eschalon Book, c’est à dire que si vous ne touchez pas à la souris, les adversaires se figent et attendent votre tour. Durant la partie, ils viendront vous chercher des noises dès qu’ils le pourront. La map laisse alors place à une zone de combat, visualisée par vos deux lignes de personnages face aux deux lignes comprenant les ennemis. On retrouve alors les portraits de votre avatar mais aussi de vos compagnons de route.

On passe donc à la bataille avec un combat au tour par tour, en sachant que chaque belligérant va agir en fonction de son initiative. Il faut savoir qu’un personnage peut avoir plusieurs actions et donc agir plusieurs fois lors de son tour. Chaque unité a ses capacités et un rôle à jouer et les combats sont difficiles et sans pitié. La moindre erreur peut vous coûter la victoire et le game over est très rapidement là. Heureusement que les unités mortes peuvent être ressuscitées, car il est très difficile de ne pas perdre une ou deux unités lors d’une rixe. C’est aussi cela l’intérêt du jeu : la difficulté qui oblige le joueur à bien réfléchir et se triturer les méninges pour arriver à gagner sans trop de casse.


L’argent étant le nerf de la guerre et plutôt rarissime pour faire tout ce que l’on veut faire, il sera difficile de ne pas être en faillite. En effet, il faut payer les compagnons qui nous suivent et ne pas pouvoir les entretenir amène un refus de combattre de leur part.

Votre avatar et ses compagnons gagnent de l’expérience et peuvent évoluer selon leur profession de base. De plus, il est possible de les équiper avec différents objets trouvés ou achetés ça et là dans le monde, ce qui fait souvent la différence. Le système est beaucoup moins développé que les licences concurrentes présentées en ce début de test, mais est présent. Il existe aussi un système de magie qui vous permet de lancer des sorts sur la carte du monde pour affecter vos ennemis ou renforcer votre attaque ou vos défenses avant la bataille. Une autre manière d’appréhender vos adversaires. 


Dans ce jeu, on appréciera la grande différence entre les campagnes. L’une vous demandera de faire face à de petites unités qui réapparaîtront constamment, une autre vous mettra face à un boss surpuissant, et c’est peu dire ! (Roger le Sorcier, pour vous prévenir) après vous avoir fait croire que vous gériez, une autre encore vous fera faire des choix importants : alors, ce coffre, je l’ouvre maintenant, ou au château ? Cette tour, j’y entre, ou pas ? Dans certaines campagne, un des membres de votre escouade sera à protéger. Enfin, les quêtes en temps limité vous mettront la pression comme Jack Bauer : il faudra les effectuer NOW !

A titre de critique, on déplorera la musique rébarbative – que l’on peut heureusement couper – ou  l’absence de touches de raccourci pour l’inventaire ou la fiche de personnage, même si l’on fait parfaitement sans. Discord Times se rapproche énormément d’un Disciples 2 dans ses phases de jeu, mais il propose assez de différences pour qu’on ne crie pas au plagiat et il possède sa propre identité. Le jeu en temps semi-réel, par exemple, ou encore les tentes dans les zones de combats, la possibilités de ressusciter ses compagnons, l’univers moins fantasy…

Discord Times est un très bon jeu de stratégie qui n’offre peut-être pas les derniers graphismes à la mode, mais qui propose un contenant de haute qualité et dense qui plus est. Si vous êtes un aficionado des jeux de type Heroes of Might and Magic ou encore Disciples 2, vous avez trouvé un palliatif qui risque de remplacer ces deux licences hits. Discord Times est très bon, mais demande tout de même de bien s’y accrocher, car il n’est pas facile. Cependant, son univers est attachant et plaisant. A tester d’urgence.

+ Durée de vie
+ Difficile
+ Approche différente selon la campagne
+ .. mais notre sauveur All_zebest a prévu le coup avec une jolie traduction

Note testeur 08 sur 10

– Graphismes et animation
– Trop difficile ?
– Musique
– Anglais ou russe uniquement …
– Pas de touches de raccourci

L’avis de Killpower :
Ce jeu, qui de prime abord ne brille pas par sa robe, mérite que l’on s’y intéresse. Je l’ai aimé, car il n’est pas sans rappeler certains jeux de stratégie tel que Heroes of might and magic, King’s bounty ou encore Disciples, avec un univers chevaleresque plutôt épique et attachant. J’ai trouvé dommage que le fantastique vienne envahir cet univers, mais cela permet une plus grande stratégie et une plus grande richesse en fin de compte. Chaque campagne se résume à une invasion de la carte, mais les textes sont si nombreux qu’ils cachent un peu ce système Fedex.
Non franchement, je m’y suis bien amusé, même si j’en ai bavé devant la difficulté qui ne pardonne pas la moindre erreur. Trop dur peut-être pour le novice, je pense qu’il devra se tourner vers les licences plus abordables citées plus haut.
08/10

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