samedi, avril 20, 2024

Dragon Age : Inquisition

Cet article a été écrit par JUBEI et publié sur le site RPGFrance le 9 décembre 2014. Avec son aimable autorisation.

NOTES FINALES

Note de l'auteur
8
Note RPG
8

Le ciel se déchira, suivi d’une explosion. Le Conclave fut détruit en une fraction de seconde, comme si le Créateur lui-même avait soufflé sur ce lieu saint pour punir les hommes. Mais ce qui apparut après ne fut pas l’œuvre du divin, car ce fut une brèche, une faille vers l’Immatériel laissant s’échapper par centaines des démons, chacun ne souhaitant qu’une chose : réduire Thédas en cendre… Vous êtes l’Inquisiteur. Vous seul avez le pouvoir de refermer les failles et de sauver Thédas du Chaos. Mais il faudra, avant tout, rallier chaque nation sous une seule bannière, celle de l’Inquisition… C’était il y a fort longtemps, pendant l’âge des dragons.
Vous l’attendiez ? Nous aussi ! Dragon Age III est arrivé, depuis plus d’une semaine et demie déjà, sur nos belles machines. L’attente fut longue mais le résultat final est là, et il est plus que plaisant. 

Bienvenue Aventurier !

Ceci ne date pas d’hier, Dragon Age est une série qui a connu un franc succès depuis son premier opus.  Néanmoins, à l’inverse de mon compagnon de quête Eronman, Dragon Age : Inquisition sera pour moi la première entrée dans la licence. Inutile donc de vous dire que je ne ferai aucune comparaison avec les précédents opus. Mais alors, que dire sur ce jeu ? 

Trop ! Il y a trop à dire et pas assez de place pour l’écrire, les mots parfois me manquant pour décrire les différents aspects et concepts du jeu. Dragon Age : Inquisition est un excellent titre à n’en pas douter, et ravira autant les amateurs de RPG que les joueurs les plus endurcis. Mais comme tout jeu, il peut ne pas plaire à tous. Certains pourront critiquer les choix faits par Bioware dans sa conception, sa réalisation. D’autres encore critiqueront le fait que le jeu, scénaristiquement parlant, ne fait pas suite aux précédents volets de la saga.

De la part d’un novice en matière de Dragon Age, je dois avouer que j’avais un peu peur du résultat, m’attendant presque à un semi-RPG mêlé à du Beat them all. Que dire d’autre, à part que le jeu m’a complètement pris à contre-pied et m’a littéralement subjugué.     

Dragon Age : Inquisition est un vrai RPG. Certes, il n’est pas oldschool, et beaucoup lui reprocheront sont aspect fourre-tout avec son mélange de style. Néanmoins, le résultat est unique, très agréable, et plein de bonnes idées en ressortent.      

Un peu d’histoire

L’histoire de Dragon Age : Inquisition prend place dans le monde de Thédas, et plus précisément dans les royaumes de Férelden et d’Orlaïs. Un monde médiéval fantastique teinté de High Fantasy. En somme, un univers très « Tolkiennien » avec des Elfes, des Nains, des Humains et une race de pseudo-géants nommée les Qunaris. Le jeu prend place à la suite des événements de Dragon Age II, mais ici, point d’Enclin, du moins pas comme vous auriez pu le connaître dans le premier opus. 

En effet, nous apprenons dès les premières minutes qu’une déchirure géante du Voile, le mur séparant le monde des esprits du monde matériel, a ouvert un passage vers l’Immatériel d’où sortent des hordes de démons. Cette déchirure, la plus grande que Thédas ait connu, est surnommée la Brèche. Le but de cette aventure sera donc de fermer cette Brèche et les différentes failles que cette dernière ouvre à travers tout Thédas. Et le héros dans tout ça ?

À la différence de Dragon Age II, le héros est un héros lambda, dans le sens où son identité dépendra de vos choix lors de la création de personnage. Point de héros imposé donc. Sorti d’une faille de l’Immatériel, il s’avère que vous possédez une marque des plus étranges sur votre main. Une marque directement liée aux failles, à la Brèche, et surtout à l’Immatériel. D’origine inconnue, il s’avérera pourtant que cette marque sera le seul moyen de repousser l’invasion de démons, permettant de réparer le Voile et refermer les failles. 

Notre héros débutera donc son aventure à la manière d’un bon vieux scénario de D&D, version pen&paper. Vous ne voyez pas ? Non, pas dans une auberge, ma petite dame. C’était la réponse B. Amnésique. Enfin pas totalement. Votre héros ne se souvient pas des événements récents liés à l’ouverture de la Brèche, mais il garde en revanche les souvenirs plus lointains, comme ses origines, son enfance, etc. Nous sommes donc semi-amnésique et marqué. Grâce à cette tournure scénaristique un peu trop usée, il faut le reconnaître, nous allons entrer dans le feu de l’action. Bon, on nous poussera à entrer dedans. Quand on est un héros en devenir, on n’a pas vraiment le choix. 

Pour résumer, une brèche menant au monde de l’Immatériel s’est ouverte, des hordes de démons viennent tout casser et c’est à vous de balayer tout ce bazar. La Chantrie, sorte de papauté, est aujourd’hui en plein déclin suite à la disparition de sa Divine Justinia V. Sa mort est due à l’explosion du Temple Cinéraire, qui devait accueillir un conclave, afin de restaurer la paix entre mages et templiers. Une sorte d’attentat lors de l’assemblée du G20. C’est d’ailleurs à cause de cette explosion que la Brèche s’ouvrira. Malheureusement, les différentes factions de Thédas vont entrer en conflit les unes avec les autres, chacun rejetant la faute sur l’autre camp concernant le drame du Temple Cinéraire.

Ni les mages, ni les templiers n’ont alors assez de force pour lutter contre les démons, ayant perdu de nombreux camarades lors de l’attentat. Chacun étant plus préoccupé à éradiquer la faction adverse qu’à lutter contre les créatures démoniaques, ce sera à vous de remettre de l’ordre dans ce joyeux micmac.

Face à ce chaos, une poignée d’hommes et de femmes déclarent la renaissance de l’ordre de l’Inquisition afin de rassembler au plus vite une armée pour mener une contre-attaque contre les démons venus tout droit de l’Immatériel, mais aussi pour ramener la paix et l’ordre dans ce monde en proie à la guerre. Avec l’aide de compagnons, reniant la Chantrie, l’Inquisition est lancée pour sauver l’avenir de Thédas… ou le faire sombrer dans le néant.

C’est donc dans ce contexte, que vous, nouvel inquisiteur, allez voyager à travers tout le continent.

Regarde-toi dans une glace !

Nous lançons donc une nouvelle partie et commençons par choisir notre race, notre classe et notre spécialisation. Il vous faudra choisir parmi quatre races, humain, nain, elfe ou qunari, et parmi les trois classes que sont les mages, voleurs et guerriers. Notez au passage que chaque classe comprend quatre spécialisations possibles de base, plus trois autres avancées qui se débloqueront plus tard.

Toutes ces options nous offrent nombre de possibilités impressionnantes quant aux différents builds de personnages. De plus, si on tient compte que tout au long du jeu, nous aurons la gestion d’un groupe de 4 personnages, il est facile d’imaginer les différentes combinaisons possibles entre chaque classe et chaque spécialisation, créant ainsi des wombo-combo à gogo.

Avant d’aller plus loin dans la création de votre personnage, il vous sera possible de vous rendre sur la page du Dragon Age Keep. Pourquoi ? Tout simplement pour y importer, depuis votre compte Origin, le contexte mondial issu des choix qui ont été les vôtres dans les deux premiers Dragon Age. On y chargera vos sauvegardes de jeu, en somme. Toutefois, si vous n’avez pas joué aux précédents opus, tout comme moi, le Dragon Age Keep vous permet quand même de générer un contexte mondial, en choisissant un héros par défaut, pour chaque opus, et en agissant sur les choix possibles pendant la lecture d’une histoire interactive. On pourra également accentuer nos choix dans la tapisserie, en choisissant les romances, les alliances etc. Bah oui, faire des bébés, se créer un harem, tout cela a son importance ! Si si. Ces informations seront ensuite automatiquement importées dans Dragon Age Inquisition lors de votre première partie, à la simple condition d’être connecté avec un compte Origin actif.

Une fois tout ceci validé, on arrive sur l’écran de customisation de personnage. Customisation ? Oui, car celui-ci ne comprend pas de répartition de points d’attributs ou de compétences. On se retrouve devant un système de modélisation assez proche de celui d’un Skyrim. Les choix de personnalisation du visage de votre héros, sont très impressionnants et on peut créer, avec plus ou moins de difficulté, tous les types de faciès. Si si, même des faciès typés japonais ! Et je peux vous dire que ce n’est pas facile. Bioware fait les choses en grand et offre un éditeur de personnage très complet, avec différentes options comme les cicatrices, les barbes, le maquillage, etc. Bon, pour les barbes ce n’est pas trop ça, et il est préférable de dire que certains types de visages sont hideux. Mais au moins, on sent qu’un gros effort a été apporté de ce côté-là.

Dextérité des doigts +5.

Une fois notre héros créé, on aura le droit à une petite cinématique puis l’aventure démarrera au quart de tour. Bon, avec un petit tutoriel, parce que sinon ce n’est pas drôle. Mais ce dernier n’est pas désagréable et vous sera nécessaire pour bien prendre en main les mécaniques de jeu. Si sur les versions consoles, le tout est difficile à prendre en main, sur PC, cela reste assez clair dans son ensemble. De plus, des options de paramétrage des touches vous permettront de gérer vos raccourcis comme vous le souhaitez.

En revanche, le jeu est clairement conçu pour être joué avec une manette, même sur la version PC. La maniabilité clavier/souris devient un véritable challenge, même si après quelques heures de jeu (lutte ?) on s’y habitue. Et même à la manette, ce n’est pas des plus faciles. J’espère pour vous que vous êtes des RPGiste équipés de mains +5 en Dextérité et en Agilité, sinon vous allez un peu peiner. 

Selon moi, c’est le grand défaut de ce jeu. Mais tout n’est pas noir non plus. Les menus sont clairs, simples et relativement bien présentés. L’affichage du HUD est assez sympathique, et on accède facilement aux différentes informations des menus, qui sont agréables à parcourir, avec une présentation certes un peu bateau mais qui facilite grandement l’acquisition de ces informations, autant pour les armes/objets que les attributs ou encore les entrées du codex.

Parlons-en, de ce codex. Ce menu vous servira de base de données, regroupant diverses informations sur l’histoire, la géographie, les peuples, la faune et la flore de Thédas. Ce petit plus est grandement apprécié, surtout pour les néophytes de Dragon Age. On y apprendra nombre de choses sur le monde et surtout sur Férelden et Orlaïs. Au fur et à mesure que vous avancerez dans le jeu, le codex se remplira tout seul, comme un grand. À la fin, autant vous dire que l’encyclopédie en 12 volumes de Larousse c’est la gnognotte à côté du codex de Dagon Age. Pensez donc à vous munir d’une longue étagère. En revanche, il se peut que les pro-manettes crisent un peu lorsqu’ils parcourront les menus. Mais ce n’est pas insurmontable et à la longue, on s’y fait. 

C’est plus long que dans Morrowind…

Maintenant que nous avons passé en revue la partie maniabilité, on va parler d’un sujet très important pour chaque rôliste que nous sommes. Au plus profond de nous, il n’y a qu’un seul mot qui compte, ou plutôt deux lettres… XP ! Mais non pas Windows ! Je parle de points d’expérience. Et quand on parle de points d’expérience, on en vient tout suite à l’évolution des personnages…

Pour être franc, cette évolution est longue et lente. Certes bien échelonnée tout au long de l’aventure, il faut tout de même se rendre compte que le jeu n’est pas prévu pour faire du farming intensif. Je trouve cela très restrictif et un peu dommage. Le farming sera loin d’être notre priorité puisque le jeu n’est pas prévu pour « basher » du mob à outrance. L’expérience que vous donneront ces derniers sera complètement dérisoire par rapport aux paliers de montée de niveau. En effet, à gagner 75 d’XP max par mob quand on doit remplir une jauge à 8000 points d’XP, on se rend très vite compte que le farming risque de prendre quelques heures…

Alors certes, cela permet de maintenir l’intérêt du build de ses héros. On évite le gros-bilisme à la Skyrim ou à la Gothic. Heureusement, les points d’expérience se gagnent autant en gagnant des combats qu’en s’instruisant (lire des livres, des lettres, etc.) ou bien en découvrant de nouveaux lieux. Mais surtout, la première source de points d’XP sera les quêtes. Cela permet de monter en niveaux sans pour autant avoir à combattre à outrance, et évite donc le farming obligatoire. Mais quand même, à mon sens, Bioware a un peu abusé sur le nombre d’XP que l’on gagne en tuant des mobs… Vous l’aurez compris, ce n’est pas du PMT (portes-monstres-trésors).

Bon, on gagne de l’XP, c’est très bien mais après ? Et bien ensuite on passe niveau 2 !

Quand je serai niveau 2…

On n’achètera pas de duvet. Non ! Une fois votre passage de niveau acquis, il sera temps de s’intéresser aux arbres de compétences. Quoi ?! C’est tout ? Et oui ! Vous n’aurez aucune influence sur vos caractéristiques, du moins pas directement. En effet, les arbres de compétences seront votre seule interaction brute avec votre personnage. Seules vos compétences seront augmentables, à la manière d’un Diablo III. Mais à l’inverse de ce dernier, les arbres de compétences ne sont pas légions et restent très minces.

Cependant, ils sont assez bien pensés et lisibles. Chaque point de compétence dépensé sera irréversible, ou presque, car des objets pourront s’acheter pour les répartir de nouveau à votre guise, mais ils sont rares. Il faut donc être prudent quant à ses choix lors du build de son personnage.

Vous ne trouverez en revanche que des compétences martiales dans ces arbres : en effet, tout ce qui a trait aux compétences utilitaires et/ou sociales se trouvera dans un autre système, celui de l’influence de l’Inquisition, qui est une barre d’XP pour votre ordre. Ce sont en fait les bonus offerts par votre équipement ou par des apprentissages qui vous permettront de vous améliorer en crochetage, en mysticisme ou en connaissance héraldique.

D’ailleurs, pour ces compétences, et surtout le crochetage, le jeu est assez conditionné, dans le sens où si vous n’êtes pas voleur, vous ne pourrez pas ouvrir des portes fermées à clef. Certains passages seront donc déblocables à condition d’avoir dans son groupe un mage, un guerrier ou un voleur en fonction de la situation. Allez demander à un mage de défoncer une porte… ou bien à un voleur d’allumer un feu magique… quelle idée aussi !


Rappelons que dans Dragon Age, vous évoluez en permanence avec un groupe de quatre personnages, trois compagnons plus votre héros. Il est en revanche possible de passer de l’un à l’autre pour choisir quel membre du groupe vous souhaitez contrôler, y compris lors des combats. Il sera donc important de bien “builder” votre personnage, mais aussi vos compagnons d’aventure, si vous souhaitez pouvoir tout explorer dans les recoins les plus sombres.

Ordine Inquisitionis

On parlait de points d’expérience, eh bien sachez que votre ordre inquisitorial en gagnera également, sous forme de points d’influence. Et cette progression influencera beaucoup la réussite de votre aventure. En effet, plus votre faction gagnera en influence et plus vous gagnerez en contenu, que ce soit en compétences, quêtes, alliés, ou bien d’autres. L’Ordre de l’Inquisition aura donc le droit à sa propre barre d’expérience nommée, vous l’aurez compris, l’influence.

À chaque montée de niveau, vous obtiendrez un « atout », ce qui correspond à un point de compétence. Ces atouts vous servirons à débloquer des bonus divers et variés sous formes de compétences passives qui vous aiderons tout aux long de vos aventures. Gagner plus d’XP en combat, amasser plus de ressources pendant vos phases de récolte, obtenir de nouveaux choix de dialogues, etc.

Mais ce n’est pas tout, car vous gagnerez également des points de Puissance. Les points de puissances se gagnent, et surtout se dépensent, de différentes manières. Comment les gagner ? En accomplissant diverses petites choses, comme contrôler des lieux, accomplir des quêtes de récolte de ressources, recruter des agents, fermer des failles et bien d’autres. Une fois que vous en aurez récolté un bon paquet, il sera temps de les dépenser.

Pour les dépenser, il faudra se rendre dans votre QG puis à la carte d’état-major. A noter que pour dépenser vos « atouts », il faudra faire de même. Une fois sur l’écran de carte d’état-major, vous avez accès aux différentes missions, certaines prioritaires, d’autres simplement secondaires. Cela vous permettra de lancer des actions en fonction de chaque mission proposée. Chaque action coûtera un certain nombre de points de Puissance. Ces missions peuvent être de différentes natures (espionnage et renseignement, sécurité, prise de contact local, édification de tours de guet, etc…) et permettent de débloquer d’autres zones à explorer, de gagner des objets, de l’argent et d’avancer dans le scénario.

Heureusement pour nous, nous ne réaliserons pas toutes ces missions personnellement. Après tout, vous êtes le chef et vos charmants sous-fifres, d’autres membres de l’Inquisition, vont s’en charger pour vous. En fonction de l’émissaire envoyé pour accomplir la mission, le temps (en minutes réelles) nécessaire à la réalisation de la mission sera plus ou moins long. De plus, ce choix sera crucial car une fois votre émissaire envoyé, il faudra attendre son retour pour le réaffecter à une autre mission, certaines d’entre elles ne pouvant être réalisées que par un émissaire précis.

Une fois la mission terminée, celui-ci reviendra faire son rapport et vous pourrez tirer bénéfice de son travail (contacts, matières premières, argent, etc.). On aura donc tout un petit côté stratégique qui n’est pas sans faire penser à Game of Thrones, avec ce simulacre de gestion géo-politique.

Comme un poisson dans… son aquarium

Dragon Age : Inquisition se targue d’être un open world vaste et libre d’accès. Pour paraphraser mon compagnon de quête, Eronman :

« Dragon Age Inquisition, en terme de gameplay et de structure globale, se situerait au croisement de Dragon’s Dogma pour son monde ouvert et sa gestion de groupe, Skyrim pour son immensité, sa beauté et son overdose de quêtes fedex, Assassin’s Creed pour sa moisson de mini-énigmes répétées à foison d’une zone à l’autre, et enfin Diablo III ou n’importe quel autre MMO pour sa coopération multijoueur. »

Et il n’aurait pas tort, bien que je ne sois pas d’accord sur certains points. Le monde, soi-disant ouvert, ne l’est pas tant que cela. Nous parcourons des zones qui sont pour la plupart fermées par des éléments de décor (souvent des montagnes infranchissables), et parfois par des murs invisibles. On se sent alors comme un poisson rouge dans un aquarium pour baleine. C’est grand, c’est beau, mais très vite on se rendra compte que ce n’est rien de plus qu’un bocal. Pourtant, cela n’est pas réellement gênant si on prend en compte les autres possibilités offertes par le jeu.

Le monde de Thédas, du moins ses parties explorables, est séparé en différentes zones de tailles variables, allant d’une petite Oasis, voire même d’une ruelle, à un immense fief féodal. Cependant, si on se tourne vers l’immensité des zones principales et de la légion de quêtes dont elles regorgent, le jeu reste très vaste. 

Explorer c’est bien, mais faire cinquante fois le même chemin, long et ennuyeux, plusieurs fois de suite pour terminer une quête, cela peut devenir lassant. Heureusement pour nous, un système de voyage rapide, ou fast travel, existe, permettant de passer rapidement d’une zone à l’autre et même de passer d’un campement à l’autre au sein d’une même zone (car oui, vous pourrez établir des campements militaires afin de prendre le contrôle de la région). Mais ces voyages rapides ont un coût : les temps de chargements. 

Si sur les consoles ils sont presque inexistants, il n’en est pas de même sur PC. Ils seront même plus ou moins longs en fonction de votre machine d’une part, et de la distance à parcourir d’autre part. Cela peut en rebuter plus d’un et parfois on en vient à se demander si ce n’est pas plus rentable de faire le chemin à pied ou à cheval tout en grattant un peu d’XP sur les mobs errants.

Il faudra pourtant bien avouer que ce petit plus nous simplifie grandement la vie, même si certains chargements sont un peu long. Certains n’apprécieront peut-être pas ce système et auraient préféré un vrai monde ouvert. En tout cas, cela n’enlève en rien le plaisir de jouer. Pour accéder à ce système, il suffira d’ouvrir l’écran des quêtes, qui est aussi la carte du monde, et de choisir la destination où vous désirez vous rendre. C’est en cela que Dragon Age est un monde ouvert. Contrairement à Diablo III par exemple, il n’est pas nécessaire de terminer toutes les quêtes dans une zone pour se rendre dans une autre. Toutes les quêtes ne sont pas obligatoires, et si aller chercher la vache perdue d’un fermier ne vous emballe pas, libre à vous d’envoyer ledit fermier brouter le champ de sa bête disparue. La quête restera à disposition pour plus tard. 

En revanche, certaines quêtes ne seront disponibles qu’à un moment T. Passé ce moment, la quête ne sera plus jouable. Mais peut-on alors parler de quêtes ? Pas vraiment. Appelons-les des évènements. Ces derniers apparaîtront sur votre carte du monde. Comme l’invitation pour un bal chez un Duc.

Dragon Age Inquisition est littéralement gigantesque et vaste autant de par son contenu que par ses nombreuses zones à explorer. Il devient alors difficile de jauger de la durée de vie du jeu, mais il faudra compter pas moins de soixante-dix à cent heures pour boucler la trame principale du jeu, ceci en fonction de la difficulté choisie évidemment.

En revanche, si vous êtes un peu tatillon comme moi, il vous faudra pas loin du double d’heures de jeu pour tout découvrir, tout collectionner, tout explorer. À rajouter à cela, la dizaine de dragons répartis sur Thedas. Si vous vous sentez l’âme d’un chasseur, il faudra bien se préparer. Être fort, bien équipé. Donc n’oubliez pas votre épée tueuse de dragon de vorpale +10, et surtout une bonne huile de bronzage. Si vous n’avez pas le niveau, inutile de vous dire qu’aller frapper ce gros lézard sera comme tenter de couper en deux un harnois avec une cuillère en bois. Bref, la grosse bêbête vous attend de patte ferme, et elle ne manque pas de souffle…

Inquisiteur ! Le Tactiticien !

Voyager et XP. Une vraie vie d’aventurier. Le grand air, un lapin de garenne, et hop c’est reparti. Mais qui dit voyage et XP, dit également baston ! Venons-en donc au plus important : le système de combat.

Celui de Dragon Age Inquisition est un peu particulier, car il se compose de deux formes différentes. En effet, vous aurez à votre disposition deux possibilités, la vue dite “action”, qui se traduit par une vue à la troisième personne, comme dans Gothic, et une autre vue dite “tactique”, en vue du dessus avec un recours à la pause active facultatif. À cela, il faut rajouter certaines options qui feront varier l’intensité du combat. Le mode de difficulté d’une part, et l’option « tir ami » d’autre part.

En vue action, il faudra maintenir la touche de votre souris/de votre clavier ou la gâchette de votre manette enfoncée pour que votre personnage assène des coups répétés de son attaque de base. Pas de tir automatique, comme on pouvait en trouver dans Neverwinter Nights, sauf avec la vue tactique qui active par défaut ce système. Les personnages que vous ne contrôlez pas sont quasi-autonomes et suivront des schémas tactiques que vous aurez préalablement prédéfinis, comme les Gambit de FF-XII. Bien sûr, vous pouvez désactiver cette option pour gérer vous-même chaque mouvement de chaque personnage. Mais là c’est pour les pros, ou les fous. Rayer la mention inutile.

Quoi qu’il en soit, le fait de devoir garder appuyée la souris/touche prédéfinie ou la gâchette de votre manette pour frapper en continu n’est pas gênant pour tous les habitués de SkyrimGothic, et autres jeux du même style. Pour d’autres, ça sera une lutte constante entre vous et la machine, surtout qu’il vous faudra gérer l’angle de caméra en même temps. Et oui les ennemis ne restent pas sagement devant vous…. Vous le sentez maintenant le jeu PRO-manette ?

Le reste des coups, pouvoirs et sorts sont déclenchés à l’aide de raccourcis alphanumériques sur votre clavier ou avec les touches principales du pad. Vous pouvez en choisir jusqu’à huit activables en combat.


La vue tactique, quant à elle, permet de diriger les quatre membres de votre équipe action par action, avec l’aide de la pause active. Il faut tout de même admettre que les modes de difficultés facile et moyen ne vous demanderont pas vraiment d’avoir recours à la pause active, ou très rarement, sauf si vous préférez ce genre de vue. De plus, il sera possible d’accélérer le temps sans pour autant sortir de la pause active, ce qui vous permettra de mieux gérer les actions de chaque personnage, un peu comme un système de tour par tour. Dans les deux autres modes de difficulté, difficile et cauchemar, l’utilisation de la pause active et de la caméra tactique est plus que vivement recommandé, à moins de vouloir se suicider.

– Je lui ai pourtant asséné des coups !
– Oui, mais Golem est invincible…
– Ah merde !

Il y a en revanche un gros, gros point négatif dans le système de combat et notamment la vue tactique : le manque de de recul de la caméra qui vous posera plus d’un souci. Comme le dit si bien mon cher ami Eronman : « […], le manque global de recul de la caméra tactique, notamment dans les intérieurs, ainsi que le pathfinding imposé pour le curseur de sélection (exemple : le curseur doit emprunter des escaliers pour aller à l’étage… no comment) sont deux éléments qui n’auront de cesse de faire rager les fans du système de combat de Dragon Age Origins, mieux optimisé sur ces deux points. »

En mode tactique, on aura donc une zone de caméra restreinte, avec un zoom et dézoom équivalent aux microscopes de noël qu’on vous offre quand vous avez 7 ans. C’est rageant et très restrictif. Il faut maintenant espérer que Bioware fasse quelque chose pour remédier à cela.

Le mode de vue tactique apportera un autre bonus non-négligeable pour les mages : l’utilisation des sorts de zone et d’altération. En effet, jouer un mage sans ce mode de combat serait se priver de tout le potentiel de cette classe. Ses différents sorts de zones deviennent un élément très tactique à partir du mode difficile, et dont on devra faire usage avec soin si vous avez activé l’option “tir ami”.

Les archers ne seront pas non plus en reste, et leur position sur le terrain peut s’avérer cruciale. En effet, ces derniers peuvent acquérir des compétences passives leur accordant des bonus aux dégâts lorsqu’ils utilisent des positions surélevées. Tout ceci ajoute à la dimension tactique du jeu, et il sera nécessaire de bien connaître les classes et leurs spécialisations pour jouer sur les complémentarités existant entre elles. Avec la vue tactique, on a alors l’impression de jouer avec de vraies figurines dans un jdr papier.

Concernant les modes de difficulté, nous en avons quatre à disposition : Facile, Moyen, Difficile et Cauchemar. Rien de bien original au niveau des noms. Le mode facile n’apporte pas grand-chose, si ce n’est la découverte de Dragon Age pour les néophytes du genre. Si l’on souhaite ressentir la montée en puissance de nos héros et l’épique des combats, avec un minimum de difficulté, il est recommandé de commencer le jeu avec le mode normal, ou le mode difficile pour ceux qui aiment les combats tactiques et corsés. Le mode cauchemar est surtout l’apanage des joueurs en quête de challenge et d’adrénaline.

Je vais à la Mine. C’est pour le Craft !

Hormis les combats et les quêtes, un système d’artisanat, ou crafting, est également présent dans Dragon Age Inquisition, et nécessitera bien entendu de collecter des matériaux et plantes, mais aussi de découvrir des gisements de ressources, comme des carrières de pierre ou bien des sources d’exploitation de bois. Bon, en soi, cela n’a rien de novateur, surtout que la plupart des RPG d’aujourd’hui proposent ce genre de système.

On ne peut pas, ici, parler de révolution. D’autres jeux proposent des systèmes de craft bien plus élaborés et sophistiqués, mais celui de Dragon Age : Inquisition reste simple et très complet (armes, armures, améliorations, potions, bombes, pièges, etc.), et il est présent à deux niveaux dans le jeu.

En effet, vous aurez autant la possibilité de créer de nouveaux équipements pour votre héros et vos compagnons que d’équiper et améliorer ceux de vos troupes d’Inquisition, ce qui vous permettra d’augmenter la puissance et l’influence de cette dernière.

Pour cela, deux choix s’offrent à vous : parler à des forgerons ou des alchimistes pour vos héros, ou bien parler à des officiers des réquisitions qui vous donneront des quêtes visant à recueillir les ressources nécessaires à vos troupes. Cette manière d’agir vous permettra alors de gagner et de dépenser des points de puissance et d’influence de l’Inquisition sur la fameuse table d’état-major. 

Notons que le système est très gourmand en ressources, ce qui vous poussera à choisir judicieusement quels objets vous souhaitez créer. Il ne faudra donc pas hésiter à prélever des ressources lors de vos nombreuses phases d’exploration, d’autant chaque matériau conférera un bonus différent de celui d’un autre matériau de la même famille (le fer donnera, par exemple, +2 % d’attaque, alors que la pierre de drake donnera un tout autre bonus).

Concernant ces ressources, on les trouve aussi bien dans la nature que sur des mobs. Besoin de cuir ? Il vous faudra chasser de l’ours, du loup, de la chèvre ou tout autre animal disposant de peau. Oui oui ! Des chèvres ! C’est même l’animal le plus chiant à choper… Besoin de minerai ? Il faudra se pencher pour le ramasser, sachant que chaque zone possède ses propres ressources, un peu comme la cueillette aux champignons. On ne trouvera, par exemple, pas du fer partout.

Un petit bémol à rajouter au jeu, la place de l’inventaire qui reste très limité. De plus, ce dernier est partagé entre tous vos personnages. Vous n’aurez par exemple que 8 potions, au début, pour toute l’équipe, et vos compagnons ne vont pas se gêner pour se servir s’ils en ont besoin lors de combats, pouvant vous laisser ainsi dans la panade quand vous en aurez besoin. Quelques atouts d’inquisition et/ou quelques pièces d’équipement pourront vous aider à transporter un peu plus d’objets, mais on restera sur sa faim. Pour les potions, leurs nombres pourra se voir augmenter, si vous vous charger d’en crafter auprès de l’alchimiste. 

Sinon, il est bon de savoir que le craft interviendra non seulement sur la conception dees objets, mais aussi sur l’apparence des armes et armures et sur les augmentations de ces dernières. Vous pourrez donc sortir votre plus belle tenue de soirée pour aller brûler de l’hérétique ! Aaaaah, sacré Yves St Laurent.

On the road again.

Voyager, ce n’est pas seulement combattre comme des barbares ou cueillir des plantes comme des elfes. Stupide bouffeurs de salade ! C’est aussi explorer, découvrir, chercher, voir du pays. Et il faut avouer que de ce côté-là, on n’est pas déçus. Graphiquement, les décors, les personnages et les combats sont tout de même très beaux, avec des effets (fumée, feu, mer) très réussis. Mais certaines textures ont également un rendu affreux, comme les différentes pilosités faciales de votre personnage, qui vous donneront l’impression d’être Allan Parish tout juste sorti de Jumanji, ou bien les métaux qui paraîtront un peu trop huileux et brillants sous certains éclairages. Même avec des graphismes poussés à leur paroxysme, le rendu restera médiocre. C’est un peu dommage, moi qui voulais faire un biker.

Au-delà de cela, on appréciera la grande variété des environnements avec un travail artistique très soigné, de nombreux jeux de lumières, éclairages et ambiances lumineuses qui habillent les différents lieux de Thedas et ajouteront à la majesté du jeu, mais aussi à l’impression de liberté que l’on a en explorant le monde, intérieur comme extérieur.

D’autres choses sont également à noter. On ne voyage pas qu’à pied. Nous aurons le droit à une monture. Si visuellement, le destrier est plutôt réussi, l’animation du cheval, quant à elle, est pour ainsi dire… complètement ratée, surtout au niveau du galop. Certains éléments de décor pourront également poser de menus problèmes comme des murs invisibles ou des petits cailloux qui vous empêchent d’avancer. Il faudra soit sauter par-dessus, soit le contourner. Eh oui, votre Inquisiteur est un gros traîne-patins, qui ne peut même pas faire l’effort de lever sa jambe de quelques centimètres de plus pour enjamber le petit caillou… Ou bien encore quand vos compagnons vous empêchent d’entrer dans une salle ou de réussir un saut parce qu’ils ont décidé de rester plantés devant vous… Une chose est sure, ils n’ont pas inventé le fil à couper le beurre.

À l’inverse, la gestion physique dans le jeu est très bonne, avec des rendus très réalistes, comme la difficulté de votre personnage à gravir des pentes, ses ralentissements en marchant dans la neige, ou bien les glissades pour dévaler ces mêmes pentes. N’oubliez pas votre luge ou vos skis !  Bon, il y a aussi quelques petits défauts, comme le fait que si une vague vous passe au-dessus de la tête ou bien si votre personnage voit le niveau de l’eau plus haut que le cou, vous vous noyez obligatoirement. Donc si vous allez à la mer, rappelez-vous que l’eau ne doit pas dépasser vos pectoraux et prenez des bouées. Ah bas non, vous ne savez pas nager. Prudence avec les rivières….

Si sur console, le jeu ne pose aucun problème pour tourner correctement, sur PC, il peut arriver que des crash surviennent en plein milieu d’une discussion ou bien qu’une baisse de framerate arrive sans prévenir, ralentissant le jeu de manière très significative. À cela il faudra ajouter quelques problèmes de synchronisation avec le cloud, très rares ma foi, et aussi des problèmes pour lancer le jeu. Il arrive qu’il faille s’y prendre à 5, 6, voire 8 fois avant que le jeu ne daigne réellement se lancer. Dans ces cas-là, la sauvegarde récurrente de votre partie sera votre meilleur alliée – ou bien le retourneur de temps d’Ermionne Granger ! Espérons que Bioware corrige tout cela lors du premier patch, car le jeu risque cruellement de souffrir sur le portage PC. 

Du côté des visages, la modélisation reste très correcte. Il n’y a pas de reproche à faire de ce côté. Les animations sont travaillées, sans non plus être poussées, mais on sent qu’un gros effort a été apporté sur cette partie du jeu. Le doublage est également à ajouter au crédit de Bioware. On appréciera le jeu de voix des doubleurs français qui ont su donner vie aux différents personnages peuplant Thedas lors des dialogues. Il faut reconnaître que c’est plutôt rare dans les jeux de nos jours. On regrettera en revanche le manque de choix des voix. Et justement, parlons-en de ces voix….

On peut discuter, chez moi, autour d’un verre ?

Les dialogues. Voici un autre point important de Dragon Age : Inquisition. En effet, ce sont ces derniers qui vont avoir une influence plus ou moins directe sur l’histoire et votre personnage. Lorsqu’une discussion s’entame avec un PNJ, votre personnage aura des choix à faire pour lui répondre. Ces choix se présenteront sous la forme d’une roue avec plusieurs possibilités de réponse. À savoir que des choix de réponse alternatifs sont déblocables via certains atouts d’Inquisition.

Comme dans tout bon RPG, il est évident que nous ne pourrons pas accoster et dialoguer avec tous les personnages croisés au long de l’aventure. Mais cela n’est pas gênant dans la mesure où les dialogues restent assez nombreux. Parfois, ce seront même vos propres compagnons qui entameront une discussion pendant vos phases d’exploration, et dans de très rares cas, une roue de choix de dialogue apparaîtra pour leur dire ce que vous pensez des bardes nains, des devinettes elfes etc… Bioware s’est donc concentré sur les autres pnj, ceux qui parlent, pour leur faire dire un peu plus qu’une seule ligne de dialogue et pas seulement des phrases bateaux qui se répètent en boucle.

Certains de ces PNJ pourront même se souvenir de vous et auront parfois de nouvelles choses à vous raconter lors d’une prochaine rencontre. Pour aller plus loin, ils pourront même prendre en compte certains de vos choix politiques et militaires que vous afficherez.

Revenons un peu sur cette fameuse roue de dialogue, voulez-vous ? Au centre de cette roue, des icônes peuvent apparaître. « Peuvent », car ceci est désactivable dans les options de jeu. Ces icônes correspondent au ton que va prendre votre personnage dans ses réponses, et ceci influencera directement son caractère et ses futurs choix de réponses possibles. Si j’en crois les dire, ce même système était déjà présent dans Dragon Age II.

Bien sûr, tous les choix de dialogues n’ont pas nécessairement de répercussion sur le déroulement de l’histoire. Mais chaque choix de dialogue, pour peu qu’il soit important, fera apparaître, en bas de l’écran, une notification indiquant si vos compagnons approuvent ou désapprouvent vos décisions. Si cela peut paraître anodin à première vue, elle indiquera tout de même le niveau sympathie et d’adhésion de vos compagnons à vos choix et votre personnalité. Pour aller plus loin, cela influencera même les réactions de ces derniers. La désapprobation d’un membre de votre groupe peut avoir quelques conséquences fâcheuses… Au-delà de ça, il sera possible de nouer des relations très affectueuses avec différents membres de votre groupe, et ce indifféremment du sexe de votre interlocuteur.

Concernant l’interaction avec les membres de votre groupe, cette dernière ne sera possible que pendant les moments de repos au quartier général. Il sera alors possible d’en apprendre plus sur chacun d’entre eux et d’en apprendre également plus sur votre personnage mais aussi sur le monde qui vous entoure. C’est durant ces moments que le contenu du Dragon Age Keep interviendra le plus directement.

Plus on est de fous, plus on rit… ?

Nous avons presque fait le tour de Dragon Age : Inquisition, et il nous reste maintenant un dernier point. Un point noir, comme celui d’un jeune adolescent qui fait sa première poussée d’acné. C’est le mode multijoueur. 

Bon… comment le traiter ? Concrètement, il n’y a pas grand-chose à en dire. Pas la peine d’en faire un roman. Le principe est simple, vous combattez à quatre joueurs des vagues d’ennemis en traversant des zones parsemées de checkpoints. Il n’y a pas vraiment d’objectif ni même de suivi scénaristique. Ce mode ne nous permet que de combattre pour récolter des points d’expérience et des ressources, que l’on pourra dépenser plus tard.

Au commencement, trois classes sont disponibles, et au fur et mesure de votre progression dans ce mode, vous pourrez débloquer les neuf autres, correspondant aux différentes spécialisations de classes du mode solo. Certaines options, comme la pause active, étant désactivées dans ce mode, les arbres de compétences ont été modifiés en conséquence. Les compétences activables en combat sont réduites au nombre de quatre, correspondant au nombre d’emplacement que vous aurez pour vos raccourcis. Quatre autres emplacements seront réservés pour les pièges et les potions, ce qui rend les combats beaucoup moins intéressants et beaucoup moins tactiques. À noter que la coopération apporte ce petit “plus” par rapport à une IA bête comme ses pieds, mais cela ne va pas changer un âne en destrier de guerre.

Même s’il est parfaitement fonctionnel, ce mode multijoueur m’a fait l’impression d’une version bêta, attendant une grosse mise à jour pour être réellement intéressant. C’est quand même dommage. On aurait pu s’attendre à un système similaire à Diablo III ou bien à la Monster Hunter. Son intérêt reste donc très limité, à moins que Bioware n’ait prévu un patch pour l’agrémenter de nouvelles fonctionnalités et de contenus additionnels.

À noter l’existence d’une plateforme d’achat. On pourra y acheter des platines (la monnaie du mode multijoueur) en échange d’euros bien réels. Compte tenu de l’état actuel du mode multi, cette plateforme en est presque scandaleuse quand on sait que Bioware a la possibilité de pondre du DLC ou de l’add-on à la louche. Mais non, pas Claude. L’ustensile !


Excellent, grandiose, malgré quelques défauts notables, Dragon Age : Inquisition est un jeu très réussi, autant pour le gameplay et les graphismes que sa trame. Bien sûr, beaucoup ne pourront s’empêcher de le comparer avec les précédents épisodes et lui reprocher son approche scénaristique. 
N’ayant pas joué aux précédents opus, je ne saurais que dire là-dessus, mais en prenant le jeu en tant que tel, il est évident que Dragon Age : Inquisition s’impose comme l’un des jeux que l’on se doit de tester au moins une fois. L’histoire est marquante et entraînante, la jouabilité, bien que difficile à prendre en main au début, est tout à fait satisfaisante, et on s’arrange très vite des bugs. Le jeu est beau avec ses décors très variés, ses jeux de lumières finement travaillés, et sa difficulté savoureusement dosée. Il vous sera facile d’y passer plus d’une soixantaine d’heure sans jamais être las.
Il se peut qu’il ne plaise pas à tout le monde, mais à mon sens, Bioware a placé la barre très haute avec ce titre, et Dragon Age : Inquisition restera longtemps un des meilleurs RPG du moment. Un portage PC très réussi, malgré les crashs et les problèmes de FPS. 

+ Un scénario très intéressant, aux choix et conséquences multiples.
+ Des combats tactiques avec de bonnes complémentarités entre les classes.
+ Des concepts intéressants, comme la carte d’état major et sa gestion géo-politique de missions.
+ Un système de craft simple et complet, permettant de se faire tout joli, tout beau.
+ Des graphismes superbes qui nous dépaysent complètement et nous émerveillent.

Note RPG 4 sur 5
Note testeur 08 sur 10

– Dézoom de caméra tactique insuffisant.
– Jeu conçu pour les manettes.
– Des crash et des pertes de FPS.
– Un inventaire très limité en place.
– Une pilosité faciale et des textures métalliques pas très swag….

Test réalisé sur une version PC.

L’avis de Caparzo :
Bien que souffrant de quelques défauts plus ou moins importants (caméra tactique trop proche de l’action, IA perfectible…), Dragon Age : Inquisition est le digne successeur de Dragon Age : Origins. On y retrouve des personnages sympathiques, une histoire qui passe crème, ainsi qu’un certain challenge lorsque la difficulté est en cauchemar. D’ailleurs, la partie tactique du jeu ne se révèle réellement qu’en utilisant cet ultime niveau de difficulté ainsi que le friendly fire.

Dragon Age : Inquisition est également très beau, les différentes zones de jeu s’explorent avec un réel plaisir, et le système de craft est plutôt bien pensé malgré une interface plus que perfectible. Je pourrais également m’étendre sur le très bon éditeur de personnage, sur les nombreuses quêtes disponibles ou bien encore sur l’optimisation PC plutôt réussie (selon moi), mais je vais tout simplement terminer cet avis en vous conseillant d’acheter Dragon Age : Inquisition si vous recherchez un RPG épique, moderne, mais ne reniant pas non plus son passé comme avait pu le faire Dragon Age 2.
08/10

Jubei
Jubei
Roliste avant tout, et joueur de RPG jeu vidéo quand c'est possible. Ancien rédacteur de tests et d'articles sur les jeux de rôles papier. Ancien président de RPG France

Avis des membres : (0)

Ce test n'a pas d'autre avis.

Articles récents

Vous voulez donner votre avis sur le jeu ?

S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments
Le ciel se déchira, suivi d’une explosion. Le Conclave fut détruit en une fraction de seconde, comme si le Créateur lui-même avait soufflé sur ce lieu saint pour punir les hommes. Mais ce qui apparut après ne fut pas l’œuvre du divin, car ce fut...Dragon Age : Inquisition
0
Envie de laisser un commentaire ? x