La série des Dungeon Siege revient, pour la première fois sur console et en HD ! Le jeu est en effet disponible depuis le 17 juin sur PC, Playstation 3 et Xbox 360, et l’heure est venue pour RPG France de vous proposer son test (réalisé sur Xbox 360). Développé par Obsidian à qui l’on doit Alpha Protocol ou Fallout New Vegas, Dungeon Siege 3 se positionne comme un RPG orienté action, avec des tendances Hack and Slash. Au programme : de la baston, des quêtes et de l’équipement à foison. Voyons ensemble ce qu’il vaut, et si comme moi, vous tomberez sous le charme de ce troisième opus.

Vivre dans un dungeon

Bienvenue dans le royaume d’Ehb, royaume qui ne doit pas vous être inconnu si vous avez déjà joué à Dungeon Siege. Le jeu vous propose d’incarner un personnage parmi 4 prédéfinis. Chacun d’entre eux dispose de son style de combat et de sa propre histoire. Un point commun les unit :  ils sont tous descendants de la 10ème légion. Cette légendaire escouade de l’Âge d’Or du Royaume d’Ehb, qui a participé à sa création, il y a de cela plusieurs siècles. Pourtant, le royaume a vécu de sombres moments.

Accusée par la terrible Jeyne Cassinder du meurtre du bon Roi, la 10ème légion fut menacée et le royaume s’engagea dans une terrible guerre civile durant laquelle moururent bon nombre de soldats de la légion. Pourchassés par l’armée de Jeyne Cassinder, les descendants des légionnaires se cachèrent des années durant jusqu’à ce jour. Vous êtes l’un de ces descendants, et l’heure est venue pour vous de reformer la légion et de réunifier le royaume !
 


Voilà pour le pitch de l’histoire ! Dungeon Siege 3 a pour première ambition de proposer un scénario riche et original, et on peut dire que le pari est réussi ! Loin des clichés vous demandant de sauver le monde, la princesse, votre frère ou que sais-je encore, l’histoire se base avant tout sur un complot politique des plus prenants. Au fur et à mesure qu’évolue l’histoire, on cherche à savoir qui tire les ficelles, qui cherche tant à empêcher la renaissance de la 10ème légion !

Au détour des conversations, vous pourrez discerner plusieurs références aux premiers Dungeon Siege. Des lieux connus sont également présents dans ce nouvel opus, comme la célèbre cité de Stonebridge.

L’aspect narratif est vraiment prenant dans Dungeon Siege 3. Les dialogues profitent d’une qualité d’écriture rare dans le genre du Hack and Slash, bien plus fouillés que ce qu’a pu nous proposer l’excellent Torchlight à titre de comparaison.
Pour servir ce scénario, les phases de dialogues interviennent régulièrement, tantôt anecdotiques, tantôt révélatrices et on sera parfois amené à faire des choix qui auront un impact direct sur la suite de notre aventure.

On pourra cependant regretter que, quel que soit le personnage choisi, la trame reste quasi identique, de même que la majorité des répliques. On appréciera malgré tout quelques répliques spécifiques selon le personnage incarné, permettant de garder une certaine cohérence dans la narration.

Les complots du royaume d’Ehb

Là où les Action-RPG se contentent souvent d’un dialogue à sens unique, où les personnages vous lancent trois tirades relativement peu intéressantes, les dialogues ici sont dignes des meilleurs RPG. Libre à vous d’aller droit au but ou de questionner votre interlocuteur pour en apprendre le plus possible sur le royaume d’Ehb et son histoire.

On regrettera cependant une seule chose : le manque de dynamisme flagrant de ces scènes de discussion. Là où la majorité des RPG joue un minimum sur la caméra, ne serait-ce que pour la centrer sur le personnage du joueur lorsque celui-ci parle, dans Dungeon Siege 3 vous serez condamné à voir votre personnage de dos, sans pouvoir profiter de leurs bouilles fort sympathiques.

Vous avez en effet à votre disposition quatre personnages jouables. Contrairement aux précédents Dungeon Siege, qui vous proposaient de créer votre personnage de toutes pièces, que ce soit son apparence tout comme ses compétences, ici nous devrons nous contenter de personnages prédéfinis. Passé cette frustration, ce point a l’avantage de nous proposer des personnages charismatiques avec une histoire riche et fouillée.

Avant de vous les présenter, j’aimerais vous parler d’un point très intéressant du gameplay : les deux styles de combat par personnage. En effet, chaque personnage dispose de deux techniques. Toute la finesse repose sur une bonne gestion de ces deux modes, et sur votre capacité à utiliser le bon style au bon moment.
 


Pour en revenir aux personnages jouables, nous pouvons incarner Lucas, fier chevalier, capable de se battre avec des armes à deux mains lorsqu’il s’agit de passer à l’offensive, ou d’opter pour une épée à une main et un bouclier, lorsqu’il faut rester sur la défensive.

Nous avons également le choix d’incarner Katarina. Spécialiste des armes à feu, la gente demoiselle à l’accent russe prononcé peut se battre soit avec un fusil longue portée, soit avec des pistolets pour le combat rapproché. Le troisième personnage disponible est Anjali. Cette fière demoiselle est une créature mythique nommée Archonte. En plus de pouvoir se battre avec sa lance telle la plus farouche des amazones, elle peut adopter une forme d’élémentaire de feu afin de faire rôtir ses adversaires.

Notre dernier candidat se nomme Reinhart. Ce puissant mage dispose quant à lui d’attaques magiques de corps à corps, ou à distance.

Nous avons donc droit à quatre personnages relativement différents dans leur style de combat. Libre à vous de choisir celui qui vous plaira le plus. Pour ma part, j’ai choisi de partir à l’aventure avec Katarina, qui a su me convaincre avec ses faux airs de Lara Croft (je parle des armes à feu, on est bien d’accord).

La coopération, ça a du bon

J’ai eu l’occasion de faire toute la première moitié du jeu en coopération avec Tsuyu (qui nous avait réalisé un test de Drakensang : Rovier of Time). Cette dernière, grande fan de Dungeon Siege premier du nom, a été ma conseillère tout au long de ces parties en multi-joueurs. Il lui a suffit d’appuyer sur le bouton Start de ma seconde manette pour choisir son personnage et me rejoindre dans l’aventure.
Après avoir sélectionné le personnage d’Anjali, nous avons donc parcouru côte à côte les premières heures du jeu. Si Dungeon Siege 3 est déjà fort sympathique en solo, il l’est tout autant en multi-joueurs. L’histoire est identique au mode solo, tout comme la progression. Cerise sur le gâteau, vous pouvez autoriser d’autres joueurs à venir vous rejoindre si vous êtes connecté à Internet ! Vous avez la possibilité d’autoriser n’importe qui à vous rejoindre ou uniquement vos amis. Vous pouvez également interdire tout accès si vous souhaitez jouer tranquillement dans votre coin. 

Si seul le joueur principal peut engager les discussions avec les autochtones locaux, les autres joueurs peuvent donner leur avis sur la réponse à sélectionner dans la roue des questions. Le joueur principal reste celui qui aura le dernier mot, mais cela peut toujours être pratique lors des parties en ligne. Dans les combats, l’organisation est beaucoup plus intéressante avec d’autres participants. Celui qui incarnera le guerrier ira au corps à corps encaisser les coups tandis que le mage lancera ses sorts surpuissants à distance.

Cela dit, en mode solo, nous avons malgré tout droit à un compagnon pour nous prêter main forte, et celui-ci se débrouille en général plutôt bien, sans pour autant s’attribuer tout le mérite de la bataille. Je parle hélas d’un seul compagnon. Car si les premiers Dungeon Siege axaient leur aventure solo sur la gestion d’une équipe, Dungeon Siege 3 ne permet de n’avoir qu’un seul compagnon à la fois. Malheureusement, on ne pourra pas établir de grande stratégie car il n’y a aucun moyen d’agir sur les actions de son compagnon. Pas de “tactique”, ni de système d’ordre comme on a pu en voir dans Dragon Age. Il sera cependant possible de choisir notre compagnon à tout moment à partir du menu. A noter que les trois compagnons possibles sont en fait les trois autres personnages jouables.

Si on ne peut pas avoir d’influence directe sur l’attitude de nos compagnons, sachez cependant que leur évolution et l’assignation de leurs compétences restent à la charge du joueur.

On loot, on farm, on level-up et on recommence !


Parlons en d’ailleurs de ce système d’évolution. Comme dans tout bon RPG, chaque personnage à une jauge d’expérience. Celle-ci se remplit au fur et à mesure que le personnage accumule des points d’expérience, soit en tuant des ennemis, soit en accomplissant des quêtes. Lorsque la jauge est pleine, votre personnage gagne un niveau. Vous pouvez à partir de là lui assigner une nouvelle compétence (seulement à certains niveaux), améliorer une des compétences existantes, et améliorer un des talents existants.

Les compétences sont en fait des capacités que vous pourrez déclencher manuellement (coup de bouclier, sort de feu, soin, etc.) tandis que les talents sont des capacités passives (augmentation de la force, de la vitesse de soin, de l’agilité, etc.). Tout comme les compétences, de nouveaux talents sont disponibles au fur et à mesure de votre progression des niveaux. Sachez cependant qu’il y a un niveau maximum, et qu’il vous faudra donc faire des choix dans l’évolution de vos personnages.

Le système d’amélioration des compétences a l’originalité de vous proposer, à chaque fois, deux axes d’évolution. Par exemple, dans un cas, la compétence pourra infliger plus de dégâts et dans l’autre, elle pourra ralentir les ennemis


C’est à vous de bien répartir les points, sachant que chaque compétence ne peut recevoir que cinq points au total. Libre à vous de répartir équitablement les cinq sur les deux axes ou de n’en booster qu’un seul.
Par personnage, on compte au total 9 compétences et 10 talents.

Vous constaterez donc que lors du gain de niveau, le joueur n’a pas à répartir de point sur les attributs de ses personnages (force, endurance, agilité,etc.). C’est en équipant des éléments de votre équipement que vous pourrez avoir une incidence sur ses statistiques. A vous de choisir si vous préférez équiper une armure pour vous offre une meilleure agilité, et donc de plus grandes chances de coup critique, ou si vous préférez sacrifier l’agilité au prix d’une endurance et d’une armure digne d’un golem (et ce n’est qu’un exemple).

C’est selon votre personnage et votre style de jeu qu’il faudra opter pour telle ou telle pièce. Le jeu est relativement riche à ce niveau, et compense du coup l’impossibilité d’agir sur ses attributs lors de la montée de niveau. A noter que rien ne vous empêche de garder dans votre inventaire plusieurs pièces d’équipement pour pouvoir en changer, afin de s’adapter à n’importe quelle situation.

Si ça peut saigner, ça peut mourir

Maintenant que vous savez tout sur la manière dont évolueront les personnages, et comment les équiper au mieux, parlons un peu du type d’adversaires que vous aurez à affronter. Dungeon Siege 3 délaisse un peu les classiques orques, goules et autres créature démoniaques pour des ennemis bien humains. Vos ennemis principaux seront les mercenaires du peuple Lescanzi. Chevaliers, archers, mais aussi sorcières et leur armée de morts vivants (il faut de tout pour faire un monde seront donc le lot commun de vos légionnaires durant l’aventure. Bien entendu, le jeu ne délaisse pas l’aspect fantastique pour autant, et l’on croisera parfois quelques araignées géantes et autres gargouilles maléfiques.

Pour affronter ces armées malfaisantes, nous vous recommandons d’opter pour une arme moderne qui fera sans doute grincer les dents de certains d’entre vous : une manette. Si le jeu s’annonce très bien pensé pour une jouabilité à la manette de console,  jouer au combo clavier/souris en a dérouté plus d’un. Loin des codes du Hack and Slash classique sur PC, vous risquez de passer par quelques crises de nerfs, sauf si comme notre ami Megamat, vous parvenez à vous adaptez à cette maniabilité particulière. A noter qu’un futur patch est prévu pour vous permettre de réassigner les touches du clavier, ouf !

Rappelons également à tous les joueurs PC que la manette de Xbox 360 est compatible avec leur machine, et qu’elle est nativement prise en compte dans Dungeon Siege 3 (comme une majorité des jeux récents, en témoigne The Witcher 2), permettant de s’affranchir de tous problèmes de configuration du pad.

A la manette, le gameplay n’en est pas moins riche. Possibilité de changer de style de combat via une simple touche, de même pour déclencher une compétence. Seules les compétences défensives (comme le soin ou l’invocation de familier) nécessitent de maintenir la touche de parade tout en appuyant sur la touche de compétence correspondante.

Votre joystick gauche vous permet de vous déplacer, tandis que le droit permet d’interagir sur la caméra. Haaaa la caméra… Le jeu vous propose en fait deux modes de caméra. Une vue de dessus relativement éloignée, pratique pour voir autour de soi, et… la même vue, mais en plus proche, pas pratique pour un sou, nous obstruant à la fois ce qui se trouve devant le personnage et ce qui se trouve autour.

Quel dommage que la seconde vue n’ait pas permis de voir devant son personnage ! On se fait souvent surprendre par des ennemis trop proches (pas très pratique quand on a un personnage qui se bat à distance) et on a du mal à vraiment appréhender ce qui arrive devant soi, que ce soit le décor ou les personnages. A noter que le premier patch sensé sortir prochainement devra corrigé certains problèmes de caméra, ouf !

Et la technique dans tout ça ?

Hélas, cette caméra n’est pas le seul point faible de Dungeon Siege 3. Graphiquement loin d’être une référence, le jeu propose malgré tout une esthétique un peu fade mais très sympathique. Ne soyez pas trop exigeant sur les graphismes, c’est de toute façon rarement de ce côté que l’on ira chercher les points forts d’un RPG (en témoigne The Witcher 2… Ou pas). Du côté des animations, celles des combats sont tout à fait convaincantes. On se demandera juste parfois, pourquoi une femme qui tire au fusil se sent obligée de faire une chorégraphie, alors que tout ce qu’on lui demande, c’est de viser juste. Du coté des dialogues, certaines animations et expressions ne sont pas toujours très réussies. Globalement rien de choquant, mais la qualité reste assez inégale.

Si on pourra regretter quelques textures un peu baveuses, le jeu nous propose en revanche des environnements variés et très esthétiques. Même si le jeu est un poil plus dirigiste que les précédents Dungeon Siege, l’impression de couloir que l’on a pu ressentir dans la démo s’estompe, puisque l’on a accès à de plus en plus de zones par la suite.

La bande son du jeu est tout à fait honnête. Proposant des effets sonores très convaincants, les musiques sans être forcément aussi marquantes que celles du premier Dungeon Siege restent de qualité et servent tout à fait l’ambiance posée par le titre.


Du coté des doublages, le jeu est intégralement doublé en français. La voix de Odo qui sert de narrateur à l’histoire est très agréable. Les accents russes des Lescanzi assez amusants, et globalement les doublages des personnages principaux comme des PNJ n’ont pas de défaut majeur. J’ai un sérieux problème avec la voix d’Anjali, qui est également la voix française de Jane Shepard, mais c’est peut-être dans ma tête qu’il y a un souci.

Vos compagnons interviendront pendant et entre les dialogues, mais toujours dans le ton et permettront une totale immersion.

Je crois que nous avons fait le tour de ce que propose ce Dungeon Siege 3. J’espère que cette autopsie complète du titre vous a plu. J’ai tenu à vous présenter le plus de détails possibles sur le jeu, car Dungeon Siege 3 est un jeu assez atypique, à mi-chemin entre le RPG classique et l’Action-RPG. On retrouve la patte d’Obsidian qui peine toujours un peu techniquement, mais qui assure toujours autant au niveau de l’univers proposé.
Avec ses décors enchanteurs et son ambiance particulière, il serait dommage de bouder cet épisode pour ses quelques lacunes techniques, et sa maniabilité orientée console. On regrettera peut-être une durée de vie un peu faible puisque vous pourrez boucler le titre au bout de 12 à 15 heures de jeu. Le mode multi-joueurs est cependant le bienvenu, et permet enfin de profiter d’un bon Action-RPG à plusieurs.
Bien que se détachant de ses prédécesseurs, Dungeon Siege 3 n’en est pas moins un jeu très accrocheur qui arrive à nous proposer des combats nerveux et plaisants, alliés à un scénario original et une narration de grande qualité.  

+ Le mode coopération
+ La narration travaillée
+ Les combats très funs

Note RPG 3 sur 5
Note testeur 07 sur 10

– La maniabilité au clavier pas top
– Les dialogues pas très dynamique
– Les quelques lacunes techniques

La vision de Killpower :
Prise en main laborieuse au clavier, Dungeon Siege 3 a été développé en priorité sur console quand on voit la facilité d’utilisation avec un Gamepad. Il créé l’écart avec ses aînés en proposant une évolution des compétences non automatique, beaucoup plus de dialogues, la gestion d’un unique perso et non d’un groupe, et des menus purement consolesques.
Obsidian spécialisé dans le RPG scénaristique nous propose un Action RPG avec en bonus un multi coopératif à 2 sur un écran et à 4 en Online, qui est plus proche d’un Baldur’s Gate : Dark alliance (sur PS2) que de la lignée des Dungeon Siege. Les fanatiques de la série risquent donc d’être déçus, mais cela ne fait pas de lui un mauvais jeu, mais un jeu différent et surtout un bon Action-RPG. A essayer avec la démo sous steam.
07/10.

La vision de Megamat :
Les fans de la série Dungeon Siege seront peut-être déboussolés de prime abord, car nous trouvons bien plus de dialogues, parfois inutiles, que dans les précédents opus, mais surtout une vue et des actions totalement différentes. Cela dit, l’esprit de Dungeon Siege est bien présent et s’est peut-être là le principal, même si tous les fans ne seront pas d’accord avec moi et même si la transformation qu’Obsidian offre amène une nouvelle perspective d’avenir au genre. Le jeu n’est pas une tuerie en soi, mais vous tiendra en haleine jusqu’à la fin et on ira pas s’en plaindre. Pour résumer, Dungeon Siege III apporte un nouveau souffle à la saga, mais finalement s’essouffle rapidement, car la durée de vie est bien en deçà de ses pères.
06/10

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