Avec cet épisode sur PSP, je m’attendais à retrouver ce qui ne me plaisait pas dans la série des Dungeon Siege : l’amélioration automatique de son personnage dépendant de sa façon de combattre, une histoire totalement linéaire avec couloir allant d’un point A à un point B, et enfin, soit avoir des compagnons, soit faire du “grobillisme”.
Je craignais donc qu’avec ce Dungeon Siege : Throne of Agony, version PSP sortie en janvier 2006, j’allais retrouver ses trois défauts. Et bien détrompez-vous ! Cela n’a pas été le cas. Comme quoi, une même licence peut proposer des choses bien différentes d’un support à l’autre  – voire d’une suite à l’autre – lorsque l’on voit l’évolution de la série avec la sortie du 3 en Juin 2011.

Un donjon avec une carte

Dungeon Siege : Throne of Agony sur PSP offre une toute nouvelle campagne dans le monde d’Aranna. C’est le développeur Supervillain Studios qui a pris en charge cette version. L’histoire de départ est tout à fait banale. Vous partez à l’aventure vers le nord, attiré pour on ne sait quelle raison. Suite à la perte de votre navire, vous échouez sur une île sur laquelle commence votre aventure. Le jeu est traduit et propose de nombreuses vidéos sous forme de dessins animées assez basiques mais sympathiques, qui interviennent tout au long de l’histoire.

Comme d’habitude dans les hack’n’slash, on retrouve différents personnages possibles. Nous avons donc le choix entre trois à peu près équivalent à un magicien, un guerrier et un archer. Chacun a ses propres caractéristiques et compétences. On créé son nom, on augmente de quelques points ses 5 caractéristiques, puis on choisit un compagnon parmi deux différents pour chacun des 3 personnages.

Il est possible par la suite de trouver d’autres compagnons, mais jamais plus d’un seul à la fois ne vous accompagnera contrairement aux versions PC. Adieu donc les mules à la queue leuleu, quoique vous en croiserez une durant l’aventure.


La vue du jeu est comme toutes celles des hack’n’slash en général : une caméra fixe, centrée sur votre personnage, avec une vue de 3/4 comme dans la série. On commence dans un niveau dans lequel il va falloir faire le ménage. On déplace le personnage ave la manette analogique, et on utilise les boutons de gauche pour attaquer ou utiliser ses capacités. Les touches directionnelles de droite serviront pour déplacer la map, changer d’arme, utiliser des consommables et j’en passe.

Tout cela est très maniable. On s’aperçoit instantanément que les combats sont rapides, violents et ont la pêche. On appréciera de pouvoir attaquer à distance même si l’ennemi n’est pas visible, juste des gros points rouges sur la mini carte à droite de l’écran. En effet, elle apparaît en fil de fer, ce qui permet de se situer, de voir les ennemis et les contenants. Pas facile de l’utiliser sachant qu’on ne peut pas zoomer et elle ne présente pas la végétation dans laquelle on s’accroche parfois.

Mais le jeu est beau sur la console et présente plein de petits détails qui enlèvent l’impression d’évoluer dans des espaces vides. Il y a gestion du jour et de la nuit, même si cela n’apporte aucun intérêt au jeu car on ne peut pas dormir. Après s’être débarrassé des créatures et avoir fait le plein de matériel trouvé sur les cadavres, vous sortez du niveau pour vous retrouver sur une carte en 3D qui représente une partie du monde.

Par référence, un peu la même représentation de carte que l’on pouvait avoir dans les Final Fantasy, les rencontres aléatoires en moins. Notre personnage est donc représenté en tout petit et se promène à travers forêts et montagnes, avec une interactivité possible avec différents lieux cerclés, mais aussi possibilité de rencontrer des personnages et d’ouvrir des coffres.

Ainsi on est libre d’aller où bon nous semble et de commencer l’aventure comme on le souhaite. Bien sur, il y a des points de passages fermés qui ne se débloqueront qu’après avoir avancé dans la quête principale, mais la zone est déjà assez grande pour ne pas se sentir à l’étroit et ne pas ressentir la linéarité des hack’n’slahs habituels.

Le plus proche cercle à notre portée est celui du village Seahaven qui permet de rencontrer divers PNJ. On pourra alors vendre et acheter son matériel, valider ou demander des quêtes. De plus, les dialogues sont assez longs et ne se résument pas à quelques mots, même si nos réponses n’ont que peu d’importance. Les quêtes proposées ne sont pas forcément très poussées, mais il vous faudra réfléchir parfois pour savoir comment les réaliser. En réussissant certaines quêtes, de nouveaux compagnons vous rejoindront.

Un menu quête accompagné d’un menu encyclopédie – qui se complétera au fur et à mesure de votre avancée – vous permettront de vous remettre dans le droit chemin si vous vous perdez. Mais l’histoire n’a rien de bien sorcier. Et surtout, elle offre toujours de la nouveauté, ce qui donne l’envie d’en voir toujours plus. Si vous êtes bloqué au début dans la région où vous débutez avec accès à 5 lieux différentes à peu près, en avançant, vous accéderez à de nouvelles régions avec d’autres lieux, puis par la suite, partirez en bateau et voyagerez d’île en île pour découvrir le monde.

Difficulté ou pas ? Telle est la question.

En dehors de deux lieux occupés par des PNJ, vous entrerez dans des niveaux qui sont soit sous forme linéaire avec des couloirs, soit de grands espaces, avec différents environnements (désert, forêt, ruines, montagnes enneigées, …) remplis de monstres. Il s’agira alors de les tuer, buter le boss et repartir faire valider votre quête au PNJ qui vous aura envoyé sur place. Mais il est aussi possible de rentrer dans un lieu sans qu’aucune quête ne vous soit donnée pour juste faire du levelling. 

Chaque lieu propose son propre bestiaire qui varie à quelques exemplaires de différents monstres, plus un ou plusieurs boss reconnaissables à leur aura orange. Le souci avec ces ennemis, c’est qu’ils sont placés sur la carte par deux généralement et qu’ils ne réagissent que si on les attaque ou si on s’approche d’eux. Ainsi on envoie une flèche, le monstre s’agite et vous fonce dessus, alors que son voisin ne bouge pas. Vous l’éliminez au corps à corps et vous passez à l’ennemi suivant. On peut bien sur aller au contact si on est bourrin, mais au risque de perdre son compagnon si on l’a convoqué.

En effet, le compagnon qui vous suit est très limité dans sa réflexion. Si vous êtes archer, il vous colle à la peau, et si vous résisterez peut-être à une boule de feu, lui mourra comme un imbécile. Donc IA très limitée. Il faudra donc mieux attirer les ennemis. A noter aussi que si on traverse le niveau, les monstres ne vous poursuivront pas ou alors sur une courte distance…

En début de partie, on aura un certain challenge, mais si vous montez trop en level, le jeu deviendra trop facile, car les monstres ne se calquent pas sur votre niveau, mais en fonction du lieu où ils sont. Déséquilibre dû aussi à des loots que vous trouverez aléatoirement et qui pourront être trop puissants. Donc, difficile d’évaluer la difficulté du jeu : pour ma part, j’ai fini le jeu en difficulté normale au niveau 59 avec 3 flèches de mon équipement top moumoute, alors que le boss final avait un niveau 60.

En parlant de boss d’ailleurs, ils sont simples à tuer et nul besoin de se creuser les méninges. Ils sont justes un peu plus forts que les autres, mais il n’y a aucun challenge comme on peut en trouver dans Warrior of the Lost Empire, qui demande à se triturer les méninges pour trouver leur point faible. Là, on tape et il meurt.

Petit conseil entre nous : si vous voulez plus de challenge, n’utiliser pas votre compagnon car avec l’arrivée de Taar, une soigneuse, vous n’avez plus grand chose à craindre pour la suite de l’aventure.

Accédez au trône

Le gain d’expérience permet de monter en niveau et on retrouve non pas le système de Dungeon Siege avec évolution automatique, mais un bonus de 3 points à répartir dans les capacités comme bon nous semble. De plus, le menu, obtenu en cliquant sur SELECT, est très lisible avec des bonus qui se voient immédiatement dans la colonne à côté. A chaque passage de niveau, on obtient aussi 1 point pour ses capacités. Ces dernières sont très nombreuses et débloquables à un certain niveau. En fait, une nouvelle se débloque tous les 2 niveaux de son personnage jusqu’au niveau 28. Libre à vous de choisir laquelle ou lesquelles vous allez faire évoluer.

Les capacités ont chacune 20 niveaux mais peuvent ensuite être augmentées grâce à vos équipements. Riches, les objets sont très nombreux avec cinq niveaux différents : les normaux, les verts, les bleu, les oranges et les violets qui sont de plus en plus puissants… Votre personnage a un équipement très varié (armure, arme, gant, boucle d’oreille, collier), mais possède une limitation au niveau du transport. En fait, vous êtes limité au nombre d’affaires et non pas au poids.

Au début de la partie, il vous faudra choisir entre ce que vous ramasserez en chemin, et ce que vous laisserez, quoiqu’il est toujours possible de se téléporter au village proche pour revendre ce que l’on a trouvé. A noter que si on retourne sur le lieu des combats par son téléporteur personnel, on se retrouve au début du niveau avec toutes les créatures de retour. Un bon moyen de faire du level et augmenter son personnage. On pourra aussi utiliser les téléporteurs disséminés ça et là sur la carte, pour voyager plus rapidement.


C’est bien beau d’avoir plein de compétences à se mettre sous la dent, même si certaines sont passives, mais il faudrait avoir bien plus de boutons sur la PSP pour toutes les activer. En effet, on peut en combiner 4 avec les 4 boutons de droite et en tenant appuyé le bouton R plus les 4 boutons, on a encore accès à 4 autres. En fait 8 compétences peuvent être gérées, mais il est difficile de ne pas se perdre dans les touches sans un bon entraînement mémoriel. Il vaudra donc mieux se spécialiser sur 4 compétences pour éviter de s’éparpiller.

Surtout que passé le niveau 30, votre personnage pourra se spécialiser en une profession particulière et ainsi avoir accès à de nouvelles compétences. Il se passera la même chose au niveau 60 avec de nouvelles capacités avec un personnage de plus en plus spécialisé. La progression de votre personnage a donc de la marge sachant que la fin du jeu débloque un niveau Elite permettant de recommencer une nouvelle partie et poursuivre votre évolution jusqu’au niveau 100. Ainsi, si on n’a le choix qu’entre trois personnages au début, il faut bien comprendre que leur développement pourra être totalement différent selon  leurs capacités.

Pour vos compagnons, vous ne pouvez augmenter leurs 5 compétences qu’au village en payant de plus en plus cher selon leur niveau. On appréciera la diversité des compagnons et leurs compétences variées qui permettent de pallier les défauts de votre personnage.

Il vous faudra entre 15 et 20 heures pour finir le jeu une première fois en prenant le temps, mais c’est sans compter le niveau Elite. Ajoutez à cela un multijoueur, à condition que chaque participant ait son jeu. On pourra se tourner vers le mode coopératif pour entreprendre la campagne à deux. (Je laisse la parole à Batman dans les commentaires pour vous en dire deux mots). Les bruitages sont souvent minimes et de toute manière sont couverts par une musique variée – de l’excellent Jérémy Souls – omniprésente, sans option permettant de la couper. Les dialogues audios sont présents lorsqu’ils sont importants et renforcent l’immersion.

Coup de balai derrière le trône

Du coup, on pourrait dire que Dungeon Siege : Throne of Agony est parfait. Malheureusement non. Il possède un multitude de défauts : bugs de collision, ennemis bloqués dans le décor, IA pas top, coffre inaccessible, tonneaux destructibles difficiles à viser, une caméra fixe qui aurait mérité de tourner pour plus de visibilité. On note aussi que les quêtes de compagnons sont encore actives dans le mode Elite alors qu’ils vous accompagnent déjà dans votre équipe. En fait, le principal défaut est le temps de chargement entre chaque niveau qui est assez long. De même, il est possible à partir du menu de faire appel à une carte du monde pas assez lisible et qui présente en plus l’inconvénient d’être longue à charger.

Dungeon Siege : Throne of Agony est pour moi une excellente surprise, un hack’n’slash pas prise de tête, parfait pour se défouler. Bien différent de la version PC, il pallie les 3 inconvénients mentionnés dans mon introduction. Bien sur, il comprend des défauts qui l’empêchent d’être au top, mais il offre une bonne longévité et un scénario riche, même s’il sert d’excuse pour faire du grobillisme. Si vous deviez ne choisir qu’un hack’n’slash sur PSP, je vous le conseille fortement, car il représente ce qui se fait de mieux sur cette console.

+ Multi coopératif
+ Bonne longévité
+ Personnalisation à souhait
+ Environnement et bestiaire riches et variés
+ Configuration d’univers bien pensée pour éviter la linéarité

Note testeur 08 sur 10

– Chargement long
– IA ennemi et compagnon primaires
– Pas de réglage audio
– Bugs divers minimes

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