Aujourd’hui, moi, madame Irma, j’ai décidé de me mettre à la musique avec ma petite baguette. Mais par où commencer ?
– Approchez, approchez mes larbins, venez tester ma nouveauté, jubile joyeusement Megamat tout au fond du forum.
Euh, pourquoi tout le monde vient de partir ? Pas la peine de ma boule de voyance pour avoir un pressentiment, là !
– Hé toi ! Madame Irma, viens pénétrer dans mon gros donjon avec ta petite baguette.
– Oui, oui maître, mais euh, c’est marqué “Action” ce jeu, pas RPG.
– Mais si ! Là ! Regarde ! En gros, taille 2 : “a coopérative hack and slash game”. Allez hop, tu me fais un test avec la nouvelle GENREUPEUGUEU (Grille d’Evaluation de la Notion de RPG). Allez ouste ! Moi je retourne voir mon Geralt chéri. J’ai des collants roses à lui essayer !
– Et moi, j’ai ma boule à astiquer grand maître …
Mais trop tard, il est déjà parti, et c’est ainsi que je me suis retrouvée à Dungeonland.

Seule, me voici en train de télécharger un peu plus d’un “gigot” de données d’un jeu dont je ne connais rien : Dungeonland. Installation faite, me voici au pays de Candy pour les plus vieux et Charlotte aux fraises pour les plus jeunes. C’est coloré, flashy, croisement entre Team Fortress 2 et Thrillville.  Cela tombe bien, car avec ce dernier, il y a un lien de parenté via le sujet traité : Je suis dans un parc forain, avec comme attractions des donjons à explorer.


Enfin juste trois donjons qui correspondent à trois thèmes différents. Le quatrième permettra de jouer le maître du donjon à la place de Megamat.  Il y a aussi un autre donjon ombré, mais il n’est actuellement pas accessible. Peut-être qu’ils sont en train de refaire la peinture ?

Un donjon ….

Vous commencez par choisir votre profil parmi l’une des trois classes possibles : le magicien (lanceur de boules), le guerrier (avec coup de boule) ou le voleur (coupeur de …). Le premier pourra faire de la magie, le second taper au contact, le troisième être furtif et attaquer de loin. De plus, il sera ensuite possible de débloquer (si on a l’argent) d’autres profils en plus des trois de base. Par exemple, en plus du magicien de feu, vous pourrez débloquer un “magot” de glace et un d’électricité.


Ensuite, on choisit la couleur d’apparat de son personnage, son nom, et son arme (si on a l’argent). On choisira un type de potions (si on a l’argent), et une compétence associée à sa classe (si on a … vous connaissez la chanson). En jouant en solo, on pourra choisir la classe des deux bots qui vont nous accompagner. Vient ensuite le niveau de difficulté et quelques options pour corser le challenge.

A noter que si jouer seul sera ennuyeux – les bots étant inaptes, il a fallu que je joue sur le net -, jouer à trois joueurs donnent toute son ampleur à Dungeonland, que se soit sur le même écran ou via Internet. C’est une vraie coopération, où l’entraide est de mise sous peine de perdre la partie. Car, pour finir un niveau, vous avez trois vies à partager entre les trois personnages. Lorsque l’un d’eux tombe KO, il faut absolument s’occuper de le ranimer, sinon vous perdez une vie. Dès que vous n’avez plus de vie, la partie est perdue et on devra recommencer le stage à zéro en perdant tout votre loot.

…Cela va….

Graphiquement, c’est tout à fait réussi, bien en adéquation avec le thème. C’est coloré comme un parc d’attractions ou encore le niveau caché de Diablo 3, très Télétubbies.  D’ailleurs on pourrait penser que le jeu s’adresse aux plus jeunes, avec ce bestiaire de canards et lapins, alors que les flaques de sang indiquent le contraire. En vue de haut, caméra bloquée de trois quart, l’angle est plutôt bien choisi et on a une bonne distance de vision. Les graphismes sont assez jolis et fins sur PC en haute résolution. Pas de baisse de framerate ou encore d’antialising apparent (sauf quelques ralentissements notés en jouant via Internet). On peut l’apparenter visuellement à Torchlight 2.

Le maniement est simple, avec un jeu paramétré avant tout pour un gamepad. Le stick gauche servira à se déplacer, le X à taper, le Y à utiliser sa compétence dépendant de l’arme en main, le B pour la compétence spéciale due à la classe, le A à sauter. La touche RB permettra d’interagir avec l’univers et à réveiller nos amis KO. Comme vous le constatez, c’est assez peu et on est très loin des possibilités d’un Magicka qui excelle dans ce style de jeu. Rassurez-vous, l’utilisation du couple clavier/souris fonctionne sans problème.

…mais trois donjons….

Chaque donjon est constitué de deux niveaux et d’un niveau Boss. Ils sont petits et les décors redondants ; pas la peine donc d’un plan ou d’une boussole car on ne peut pas se perdre. Interrogation surprise : “Sachant qu’il y a trois donjons constitués de trois niveaux chacun, et qu’un niveau peut être parcouru en moins de cinq minutes chrono, indiquez le temps minimal pour finir le jeu. Je ramasse les copies dans 75 minutes”. D’accord, il y a trois niveaux de difficulté et trois challenges possibles à rajouter pour compenser, et le mode “Maître du donjon”, mais c’est peu.  

Les ennemis, qui arrivent par vague avec boss ou pas bosses ont une I.A. inexistante. Les tuer permet de récupérer de l’argent. On a aussi quelques moutons, bête mascotte du jeu, qui, hachés, permettent de soigner, péter ou brûler l’entourage. On peut aussi les porter – comme sac à main avec ma baguette, cela fait très style – pour les envoyer sur les vilains pour le même résultat.  

Les contenants, boîtes aux lettres qui ressemblent à des coffres ou vice-versa, déversent de l’or sous formes diverses (lingots, pièces, sacs d’oseille), des potions et parfois des boosts. On est, mais alors, très loin de la notion de loot d’un hack’n slash qui est pourtant stipulé dans les caractéristiques du jeu. Que nenni d’objets anecdotiques, magiques, uniques, ou qui piquent. Pas le moindre string léopard à enfiler sur le kiki, même si on trouve des baguettes à flamber les saucisses.
 

… Attention les dégâts !

Alors on pourra toujours se rendre au magasin du coin, entre deux « encas goût donjon » et payer avec nos piécettes durement acquises la cagoule stylée Reggae, + 1 en manche. Et il faudra faire et refaire les niveaux pour dévaliser entièrement le magasin, dont on fera le tour très vite.  De plus, cela ne change en rien la puissance de votre personnage. Un système économique à la Team Fortress 2 qui, rappelons nous, est un jeu gratuit.

Que nenni de caractéristiques ou de compétences évolutives !  Alors que l’on considère ce jeu comme un Beat them all avec possibilités de débloquer des objets ou Tower défense lorsque l’on joue le rôle du maître du donjon pour empêcher, cette fois-ci, les joueurs de réussir, d’accord, mais pas la peine de faire croire à Megamat qu’il prendra son pied en jouant avec, car il va se faire un méchant torticolis.

Pas de scénario, pas de quête, juste du fun : défoncez des bestioles ou du joueurs dans des donjons aléatoires. Il est clair qu’à trois, la sauce prendra. Non décidément, y a rien de RPG dans ce jeu, si ce n’est l’ambiance déjantée qui essaye d’en découler ! Alors désolé, maître, mais la petite grille, la GENEREUPEUGUEPEUPEUH restera vierge.

Hips !

De plus, il y a un donjon grisé, des sections “bundles” et “passeports” vides qui viendront bientôt. Comme si le jeu n’était pas complet. Pour finir, on se tourne vers la musique de foire bien appropriée, qu’il faudra baisser car entêtante à la fin et les bruitages si propres que l’on ferme les yeux pour se laisser “bercer” par les cris d’agonie. Grâce à ce jeu, j’ai enfin trouvé ma voie musicale :

Le soir, ensemble, ce jeu permet de crier victoire,   
Où défouloir rime avec jubilatoire.
Un seul dans les couloirs, c’est peu de gloire,
Pas d’espoir, sans histoire, accessoire ou grimoire.
Et à l’arrache, comme je suis vache, ce sera coup de hache.
Rien d’hack’n slash, sans panache, plein de tâches.  

Voilà, c’est décidé, demain, madame Irma, elle arrête d’écrire des tests de RPG – “RPG, RPG, qui a dit RPG ?”- et se met au “rap-acrostiche”. 

Tel un Magicka ou un Castle Crasher, avec un ou deux potes réels ou via la toile, vous voici dans une party game à la sauce Oui-Oui-Land, et vous allez vous éclater quelques temps. Si vous cherchez un jeu profond, immersif, RPG-esque , vous vous êtes trompé d’endroit. Alors les parcs d’attractions, une journée pour s’amuser avec les gosses, c’est bien. Mais il ne faut pas en abuser non plus… Et seul avec ses “bottes”, c’est la mort.
Depuis le jeu est devenu gratuit et a gagné en quantité. Vous y passerez quelques moments sympathiques sans atteindre le nirvana si vous trouvez des amis pour jouer. Rajoutez 2 points.

+ Parc d’attractions !
+ Nerveux
+ Fun à plusieurs (doubler la note)

Note testeur 04 sur 10

– Hack’n slash ? Où ? …Dans la description, en taille 2
– Bots brutes bêtes, bons à bleurer
– Textes en français, mais avec fautes
– Durée de vie ridicule
– C’est la mort tout seul (garder la note)

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