jeudi, avril 18, 2024

Elex

NOTES FINALES

Note de l'auteur
8
Note RPG
8

Piranha Bytes est un développeur allemand assez connu grâce à ses deux licences phares que sont Gothic et Risen. Souvent en retard techniquement, leurs jeux ont attiré les foules pour une orientation simulationniste et une jouabilité punitive. En effet, leurs RPG n’ont jamais été très “casual” et demandent un investissement certain pour vraiment les apprécier. En tout cas, on ne peut pas les dénigrer, vu leur réussite commerciale.
Du coup, l’annonce d’un titre pour une nouvelle licence a créé une excitation tout à fait justifiée auprès de leurs fans et en même temps une inquiétude de se retrouver dans un background futuriste totalement différent des deux licences précédentes. Elex est donc arrivé en grande pompe, sur PC et Console et signe le futur de la société. Alors, quid de ce jeu ? 

La planète Magalan a été frappée par une météorite qui a détruit les civilisations existantes. Des quelques rares survivants se sont créées trois factions ayant un but commun : la reconquête du monde. Mais l’essence de la météorite, l’elexit, a été utilisée par certains qui, à force de la consommer, ont muté. Cette nouvelle faction, les Albes, plus évoluée et sous l’emprise de l’Elex, a décidé de prendre le pouvoir et s’apprête à dominer la planète. Vous êtes l’un de ces Albes, commandant en chef de cette armée, et vous êtes envoyé en mission solo. Malheureusement, au cours de votre vol au dessus de la région, votre vaisseau est attaqué et s’écrase. Une escouade dirigée par votre propre frère vient vous exécuter alors pour avoir échoué dans votre mission. Laissé pour mort, un inconnu vous vole tout votre équipement et vous retombez inconscient….

Votre réveil se situe dans un environnement étriqué boisé et ce dernier servira à vous habituer aux maniement du jeu qui fait, disons-le d’entrée, bigrement penser à la licence Gothic. Une parenthèse entrouverte qui sera difficile à refermer, tellement les ressemblances sont présentes tout du long. Pourtant rapidement une distinction se fait très nettement sentir avec des petites touches d’environnement post-apocalypse et ces menus design. 

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Mais reprenons l’histoire : votre objectif principal sera de découvrir pourquoi votre propre frère Kallar a essayé de vous éliminer, et surtout survivre dans cet environnement hostile.  Car, outre les animaux affamés, les Albes ne sont pas les bienvenus ici bas et le simple fait de les mentionner réveille les hostilités des humanoïdes. Une aventure sur fond de vengeance qui va vous porter plus de 30 heures, mais qui vous permettra aussi de comprendre ce qu’est l’Elex. L’histoire, composée de 4 chapitres, sera agrémentée tout du long de vidéos flashback expliquant le pourquoi du comment. Un scénario plutôt sympathique avec des retournements de situation tout du long et une vision de l’univers qui évoluera aussi selon le point de vue des PNJ que vous allez croiser. Avec une fin qui vous laisse sur votre faim, mais qui vous laisse poursuivre votre aventure. Elex 2 est déjà en préparation d’ailleurs et on le comprend avec le final. D’ailleurs il est possible, si vous n’utilisez pas les téléporteurs de passer plus de 100 heures dans cet univers avec cette faune qui respawne tranquillement. 

Dans ce monde ouvert, vous allez découvrir cinq factions. Les trois principales que vous côtoierez et qui pourront vous enrôler sont les berserkers, très médiévaux-fantastiques, les clercs, orientés technologie futuriste, et les hors-la-loi, très steampunk, sans foi, ni loi. On rencontrera aussi les Albes, votre famille devenue vos ennemis qui est en train de préparer l’invasion finale pour la conquête de l’Elex. Enfin, les séparatistes, c’est à dire tous les Albes qui se sont révoltés contre l’hybride, le chef des Albes, et qui ont déserté. 

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Elex, à vos consoles !

On commence l’aventure avec un héros sans personnalisation. Aucun choix n’est possible en début de partie à part celui de la difficulté. Quatre possibilités vous sont offertes et je vous conseille, pour tout débutant dans les jeux Piranha Bytes de commencer en mode facile, car sinon vous allez en baver et considérer le jeu comme mauvais. Car le moindre échec signifie le game over dans leurs jeux.  

Pensez aussi à régler les options sur la jouabilité : il y en a beaucoup comme indiquer ou non vos lieux de quêtes, les points de vie des ennemis, …. de quoi adapter le jeu à votre seuil de tolérance. Car si le jeu est assez corsé en début de partie, par la suite, cela va s’améliorer avec l’évolution du niveau de votre avatar. Parce vous commencez votre partie avec un bâton, un pantalon, un tee-shirt et votre Auxiliator.

Ce dernier, à l’image d’un Pipboy de son compère Fallout, vous permettra de slalomer entre des menus illisibles et pas ergonomiques tout droit sorti de la version console. Du coup, on utilisera les ascenseurs dans des menus déroulants pour voir la totalité de son équipement et on devra déplacer la carte du monde à la souris pour la voir en partie. Avec un style très design, ce menu bleuté vous permettra d’accéder à vos caractéristiques, vos groupes de compétences, votre équipement, votre inventaire, vos quêtes et la carte du monde. Il manque beaucoup d’informations dans ce menu sur la gestion de votre personnage et cette simplification en dit long sur la volonté de casualiser et d’américaniser le jeu. Oui, mais franchement sur PC, c’est une catastrophe pour la lisibilité et le maniement. Heureusement, via le menu inventaire, vous pourrez ajouter des touches raccourcies aux objets que vous possédez pour les utiliser rapidement.

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Un bon Albe est un Albe mort !

 Elex est un jeu qui se joue à la troisième personne. Il est possible de zoomer et dézoomer un peu, mais le dos de votre personnage reste visible. Il est vrai que le jeu est beau et les détails nombreux. C’est soigné, précis, et le monde est immense : 1,5 fois la taille de Gothic 3, dixit les développeurs. Les effets de lumières et météorologiques sont bien rendus et l’ambiance pousse à l’immersion. L’eau vous donnerait presque envie de vous y baigner, si ce ne sont les éclaboussures dans les cascades, très brouillons. On trouvera quand même des textures baveuses, ou encore mal rendues comme la lave. Les personnages sont satisfaisants sans l’effet de gueules copier/coller tous les 100 mètres, et les animations bien meilleures que ce que l’on a connu par le passé, beaucoup moins raides et plus fluides. Mais le jeu se montre quand même en retrait des pointures d’aujourd’hui, avec quelques fausses notes. Il n’empêche que si vous prenez de l’altitude pour voir le paysage, vous avez une profondeur de champ inégalable, sans baisse de framerate et ça ce n’est pas négligeable.

Ma version beta presse s’est montrée très stable, très fluide (avec une GTX1070). Le jeu d’ailleurs se lance rapidement et il n’y a aucun temps de chargement, sauf lorsque vous utilisez les téléporteurs, qu’il vous faudra découvrir lors de votre exploration. Même lorsque vous faites une sauvegarde rapide, le jeu se poursuit sans sourciller.

Niveau décors, on va pouvoir découvrir plusieurs environnements tel que la campagne boisée, le désert, les montagnes, la neige. Chaque biome comprend son lot de relief et de crevasses, ce qui laisse la part belle à l’utilisation du jetpack pour accéder à ces environnements inaccessibles sans. Ce monde est vraiment joli et les reliefs bien pensés donnent le vertige. Avec le jetpack, on se jettera de pic en pic avec une aisance qui fait plaisir. Cela permettra aussi de jouer les combats via la verticalité, car pour échapper aux ennemis il suffira de s’envoler. Cela ne dure pas longtemps, mais la recharge de son jetpack est infinie, donc il suffit d’attendre quelques secondes. Un vrai plus, pour un open world.

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Ca crache, ça molarde …

 Du coup, pour palier à cet avantage non négligeable, les développeurs ont créé un bestiaire qui attaque de près et de loin. Le crachat de toute sorte est donc une spécialité d’Elex, que cela soit du feu, de l’acide ou tout simplement de la bave. Les combats, très souvent limités au sol dans la trois quart des jeux prennent une toute autre dimension dans Elex avec la verticalité. Les combats sont dynamiques et bien rythmés et se font tout du long par paquets de quelques ennemis à dessouder à chaque affrontement. L’I.A. n’est pas particulièrement développée car ce bestiaire semble être en attente. Parfois vous verrez deux races se combattre, mais trop souvent ils ne se concentrent que sur vous.  

Le maniement se fait tout aussi bien au clavier qu’à la manette avec un espèce de temps de latence reconnu (lenteur de déplacement) dans les séries Pyranha Bytes, parce qu’on est loin de la vivacité d’un Kingdom of Amalur par exemple, très arcade. Il reste le même que dans la série Gothic : mouvements avec parades et roulades sont au rendez-vous et une gestion de l’endurance limitant vos actions. Si vous effectuez une suite de coups réussie, vous aurez accès à un coup final. Mais la gestion des coups est toujours compliquée et la moindre erreur vous mène souvent à la mort car les créatures enchaînent leur propre combo. Un bestiaire plutôt diversifié et comme nous sommes dans un monde multi-époque, on trouvera de tout : des créatures du temps préhistorique à l’époque féerique et des humanoïdes du moyen-age au futur très lointain. 

Contrairement à notre avatar, ils sont très nerveux, bien animés et s’agitent dès lors que vous approchez pour vous éliminer. Dans Elex, comme dans Gothic 3, il n’y a pas de level scaling. On peut trouver des créatures de tout niveau à n’importe quel endroit, ce qui oblige le joueur à apprendre à les connaître pour savoir lesquels il peut ou non affronter. Il sera toujours possible de les éviter soit en se mettant en mode furtif, soit grâce au jetpack, soit en fuyant le combat car ils ne vous poursuivent pas indéfiniment. Du coup, les joueurs habitués aux jeux avec niveaux évolutifs (level scaling) selon son avatar vont grogner. Mais il faut le dire, c’est une recette propre à ce développeur. 

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Level ?

Qui dit Jeu de rôle, dit points d’expérience que l’on peut gagner en priorité via les quêtes, mais aussi en tuant des créatures. Cela permettra de récupérer du butin, mais aussi de monter de niveau. Chaque niveau donne 10 points à placer dans les 5 caractéristiques primaires (constitution, force, dextérité, intelligence, ruse) et 1 point de compétences. Pour ces dernières, elles sont classées en 7 groupes : combat, survie, artisanat, personnalité et les trois dernières sont des compétences de factions et ne seront accessibles que si vous en faites partie. Mais pour augmenter une compétence, il faudra trouver le professeur qui va vous l’apprendre, avoir l’argent nécessaire et enfin avoir les caractéristiques primaires requises. Et si à bas niveau, 1 point augmente d’un niveau la caractéristique primaire voulue, à haut niveau il vous faudra plusieurs points.

Ces choix orienteront donc votre avatar vers telle ou telle compétence, ce qui va le spécialiser dans un domaine plutôt qu’un autre et déterminera votre façon de jouer. Soit un guerrier au corps à corps, soit un tireur, soit un magicien. Les objets que vous trouverez auront aussi les mêmes limitations et vous ne pourrez vous en servir que si vous avez les caractéristiques nécessaires. N’espérez donc pas utiliser les armes à feu au début du jeu sans avoir progressé. Quand, en plus on sait que les munitions sont comptées, vous ne pourrez pas jouer à Elex en mode FPS frénétique. Ainsi au fur et à mesure de votre progression, vous débloquerez de nouvelles compétences tel que améliorer et sertir ses armes, les recycler, faire des dégâts avec son jetpack, tirer en un coup plusieurs projectiles, dépecer les bêtes de manière optimum et récupérer plus de loot, faire des sorts…. On pourra aussi se tourner vers le vol ou l’approche furtive. Ce premier est assez simple à partir du moment où personne ne vous voit, sinon c’est l’affrontement.

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Bla, bla, bla…

Chez Piranha Bytes, ce que l’on apprécie le plus, ce sont les dialogues et on n’arrête pas de parler dans Elex. On apprécie ces PNJ qui vous proposent au détour d’une discussion une quête. Avec cet habillage, la moindre quête Fedex disparaît. Une notion de froideur est gérée selon les réponses que vous allez fournir. Plus vous serez humain, plus elle diminuera, plus vous vous comporterez comme une machine, plus elle sera élevée. Ainsi lors des dialogues, des phrases seront débloquées selon votre niveau. Mais je n’ai pas pu réellement ressentir l’effet de la froideur car tout ce passe au second plan. En tout cas, un grand bravo à ce scénario principal et ces quêtes qui s’entremêlent et proposent moult solutions au joueur qui parfois se trouve pris à contre pied face à une situation qu’il n’avait pas envisagée. Parfois, vous tuerez un personnage et tout un pan de missions seront annulées, parfois c’est le final qui sera affecté. 

Dans le même ordre d’idée, selon vos réponses, les PNJ auront des dialogues différents selon s’ils sont ou non en accord avec vous, selon leur ressenti ou encore vos réponses possibles seront accessibles si vous avez un niveau élevé dans tel ou tel groupe de compétences. Vous pourrez rentrer dans les factions, mais vous devrez pour cela faire de nombreuses quêtes et cela ne vous empêchera pas d’aller chez les uns ou les autres pour manger à tous les râteliers. Mais dès que vous aurez rejoint une faction, vous ne pourrez plus vous affilier à une autre. 

Piranha Bytes propose aussi de rencontrer des PNJ qui vous suivront dans votre aventure comme compagnon. On appréciera la diversité et surtout le panel des situations selon que vous êtes secondé par un drone ou une jolie femme (avec à la clé une romance !). Si l’interaction se limitera à des dialogues complets et intéressants pour leur mission et des ordres simples de type “suis-moi” ou “reste là”, n’espérez pas fouiner dans leur équipement ou leurs caractéristiques, ils sont autonomes et vos relations évoluent en fonction de vos actions et de vos paroles. Et vous ne pourrez avoir qu’un seul compagnon à la fois qui vous accompagnera, donc n’espérez pas monter une équipe. Il n’empêche qu’ils épaulent bien durant les combats et sont immortels. Dès que leurs points de vie tombent à zéro, ils sont inconscients, le temps que vous finissiez le combat. 

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Multi-monde

Ca et là on trouvera des endroits pour dormir et récupérer ses points de vie et de mana. La gestion du sommeil permettra de faire avancer le jeu à des heures précises. Mais il n’y a pas d’horloge visible dans le menu, ce qui est bien dommage.

On trouvera des minijeux tel que l’ouverture des coffres par code ou encore de serrure dont il faut soulever les clavettes dans le barillet dans le bon ordre. On trouvera bien des machines à sous, mais elles ne seront pas accessibles. Bien sur, vous aurez vos lots d’objets rares à trouver, comme les jouets ou des photos d’antan où l’on pourra voir les développeurs en plein travail ou encore cette photo de nain en armure ! On trouvera aussi des marchands ambulants, des lieux radio-actifs, gelés ou chauds, inaccessibles sans la compétence ou l’équipement approprié, mais pas d’équipements rares ou légendaires. Tout au plus, on pourra faire évoluer ses armes, ou les sertir via des ateliers en ayant les compétences adéquates. 

A chaque mort, on gagne un loot spécifique selon l’ennemi tué. Le plus malheureux est quand même de voir disparaître l’équipement des humanoïdes que vous aurez tués alors que vous auriez pu vous en servir, ou les revendre. C’est dommage car dans le monde, vous n’en trouverez que très rarement (Tout au plus un exemplaire d’une arme est caché dans le monde d’Elex, donc bon courage pour la trouver). Le plus simple sera donc de les acheter. Et ce, bien sur, à condition que vous n’ayez pas une restriction qui vous interdise de les utiliser ou encore des caractéristiques trop basses. 

A cela, on reprochera aux marchands de vendre toujours la même chose. Et leur étal ne se renouvelle jamais. De plus, on ne vous vendra qu’une quantité limitée de munitions. Il vous faudra sortir de l’échange pour relancer le commerçant et voir que son stock est de nouveau à fond. Autrement dit si vous voulez 500 balles alors que le marchand les vend par paquet de 50, vous ferez la manœuvre 10 fois.

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Cohérence

Après 30 heures de jeu, Cohérence est le mot qui me vient en tête et pas dans le bon sens du terme. A l’image de son bestiaire, Elex est un fourre-tout, un bordel des genres, qui bouffe à tous les râteliers et qui manque totalement de cohérence. A trop vouloir mélanger les genres, le jeu n’a plus d’identité propre et il est bien difficile de s’y retrouver. Science-fiction avec ces Albes au nec plus ultra de la technologie, ces clercs sortis tout droit de Mass effect, Mad Max avec ces hors la loi à la sauce Fallout, Risen avec ces berserkers. De plus, avec une telle disparité entre les civilisations, on peut se demander comment ils survivent, même si on essaye de nous l’expliquer. Si on néglige les berserkers très proche de la nature et donc fortement intégrer au décor de la campagne boisée, on aurait pu imaginer que les factions auraient aménagé au moins les environs de leur cité. Que nenni, aucune marque de leur présence, sortie de leur cité.

Cet univers se veut post-apocalyptique. Si la découverte de l’univers est magique, on en voudrait plus. En effet, des villas délabrées, des pylônes tordus, des chars rouillés, du béton craquelé ne permettent pas de se projeter dans un univers post-apocalyptique. Dans la vidéo de présentation composée d’un diaporama animé, on peut voir un building. Là, rien de cela. On a l’impression d’être dans la campagne boisée avec quelques ustensiles sortis de la brocante du coin et posés un peu partout. Pas de cité en ruines reconquises par la végétation comme on peut le voir dans la série des Stalkers avec Prypiat. C’est vraiment dommage. 

Et puis les loots sont misérables. Comprenez par là que vos recherches se résumeront à trouver la plupart du temps du bric et du broc (principalement du PQ et des clopes), que de nombreux contenants ne sont pas accessibles et font office de décors. On est très loin d’un Dying Light. 

Les incohérences sont légions ce qui fait que cet univers semble artificiel voire ridicule. On a du mal à y croire et à s’y investir. Il n’y a pas de moyens de locomotion. Pourtant, on trouvera des carcasses de voitures et des chars et des tonnes de bidons d’essence plein. Vous allez trouver des téléporteurs inactifs sans pour ainsi dire aucune explication qui vous permettront de voyager…

Quant aux Albes, de temps en temps ils passent avec leur vaisseau, tel la patrouille de France en démonstration, mais nul véhicule ne circule sur terre. Même lors des attaques, ils sont à pieds…. Cette aviation qu’on ne retrouvera pas par la suite, quel intérêt de nous la montrer. 

Vous croiserez parfois un robot de combat et imaginez la scène :  moi avec mon arc de cultivateur en train de flécher et d’abattre ce robot de 3 mètres en métal renforcé, alors que je slalome entre ses tirs laser. Star Wars me voici devenu Jedi ! Imaginez-vous encore avec votre armure de chevalier et des lunettes de soleil et vous comprendrez de quoi je parle…

Jax, notre avatar, est le commandant des armées Albes ! Et on nous refait le coup du héros amnésique sans nom de Gothic. parce que dans les discussions, on a l’impression qu’il  découvre ce monde comme s’il venait d’une planète lointaine. Et en plus, il doit réapprendre les compétences de combat… N’y avait-il pas moyen en début de partie de laisser au joueur choisir une ou deux compétences lui permettant d’orienter son personnage et d’avoir un peu plus de liberté dans le choix de son évolution ?

On parle aussi de batailles entre peuples et pourtant les conflits se règlent dans des rixes qui font intervenir une dizaine d’individus.  Un manque d’envergure (ou de moyens?) pour un scénario trop ambitieux. Ces créatures qui passent du raptor au troll ou encore du barbare au méca…. Que les sangliers aient muté dans Magalan, je veux bien, tout comme les autruches, mais les dinosaures …. 

Personnellement, ce pudding indigeste qui part dans tous les sens me laisse insensible, même si les développeurs s’acharnent tout du long à expliquer l’historique de ce monde, via des enregistrements, les PNJ ou encore des documents. Cette aventure est prenante non pas pour son lore, qui aurait pu être tout autre, cela n’aurait rien changer à l’histoire, mais pour l’évolution de son héros dans un monde qui, avouons-le, à une forte dominance  moyenâgeuse du début à la fin. 

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Tadam !

Parfois une musique légère au piano vous seconde dans votre exploration, parfois des percussions puissantes et profondes vous épaulent dans vos combats. La musique est plutôt réussie et ne manque pas de qualité. Quant aux bruitages, c’est dans le même standing, même si quelques bugs font office de vilains petits canards.

Si les personnages parlent et discutent beaucoup comme votre avatar, le tout est en anglais du début à la fin, on peut dire que les enregistrements audio sont de qualité et en quantité monstrueuse. Ça n’arrête pas de parler. Franchement un grand bravo pour ce boulot titanesque. Le sous-titrage français vous permettra de suivre l’histoire même si parfois quelques tournures ou fautes, voire quelques traductions olé-olé feront leur apparition, il est aussi de qualité. On appréciera en tout cas le vocabulaire mature des dialogues et la vulgarité n’est pas censurée, même si on ne trouve qu’une ou deux connotations sexuelles… C’est propre quoi et dans l’air du temps ! 

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Bonnets au vent !

En fin de compte, ce jeu n’a pas de bugs majeurs et a des temps de chargement minime que ce soit via les téléporteurs ou lors de son lancement (à noter que ce temps de chargement devient de plus en plus long au fur et à mesure que vous avancez dans le jeu), ce qui nous change d’un Gothic 3 bien pénible à l’époque. On trouve cependant de nombreux bugs mineurs de tout type : Le clipping, qui est très souvent l’apanage des jeux à monde ouvert, des conflits de textures parfois indigestes et baveuses, une gestion des sons aléatoires, des bugs de dialogues et de résolution, des vidéos cutscènes préenregistrées des fois décalées vis à vis de l’équipement que vous portez, un crash Windows (en 30 heures), le pathfinding pas toujours bon ou encore un compagnon qui ne réagit pas à vos actions et reste inerte. A noter un bug particulièrement risible : toutes les femmes à petits ou gros bonnets ont les seins qui ballottent. D’ailleurs saluons la présence de la gente féminine ainsi que des vieux dans ce jeu, alors que les enfants restent absents. 

Piranha Bytes propose une nouvelle licence basée sur les mécanismes de ceux de Gothic en ajoutant à son univers médiéval fantastique un style post-apocalyptique. Le monde proposé est grand, joli, immersif. Le jeu est stable, avec une bonne durée de vie, et de la rejouabilité en changeant de faction ou l’évolution de son personnage. La maniabilité du jetpack est géniale et les reliefs étourdissants n’auront plus aucun secret pour vous.
Mais Elex, c’est aussi, un monde ouvert avec des limitations partout qu’il vous faudra dépasser, car sinon la frustration sera votre quotidien : frustration dans le loot, dans la progression de son avatar, dans les combats ou encore dans le commerce. Du coup, ce jeu ne conviendra pas à tout le monde. Pourtant, même s’il est extrêmement punitif et difficile, la réussite vous poussera à poursuivre et vous ressentirez une grande satisfaction avec la montée en puissance de votre héros.
Mis à part des menus adaptés pour les consoles et totalement imbuvables sur PC, Elex est dans la droite lignée des jeux Piranha Bytes avec leurs qualités et leurs défauts.  Si vous êtes amateur, comme moi, vous allez surement adhérer et ce ne sera que du bonheur, à condition cependant d’accepter ce lore très particulier qui manque de crédibilité.

+ Dialogues
+ Monde ouvert énorme
+ Jetpack et relief vertigineux

+ Ca a le goût du Gothic, la couleur du Gothic….
+ Bonne durée de vie
+ Difficulté et réglage de la jouabilité dans les options
+ Beaucoup de difficultés et de frustrations que vont adorer certains joueurs.
+ Compagnons et quêtes

Note RPG 4 sur 5
Note testeur 08 sur 10

– Menus pour consoles, pas pour PC
– Pas de création du héros en début de partie
– Univers pas forcément cohérent et crédible : un peu de pudding sir ? 
– Bugs mineurs nombreux.
– Stock des marchands à revoir.
– Beaucoup de difficultés qui vont frustrer certains joueurs.

L'archiviste
L'archiviste
Administrateur de RPG jeux vidéo. Très vieux Joueur depuis le siècle dernier. Testeur et rédacteur depuis 1999 de RPG, même les pires. Relecteur bénévole de traductions de nombreux jeux vidéos RPG. Ancien membre de RPGFrance et de Dagon's Lair.

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