Hé ho y a quelqu’un ? C’est ici le coin des vieux ? Bon bah comme y a personne autant s’installer cinq minutes et faire une pause avant de retourner à Los Santos. Si je vous disais “bip…bip,” vous me répondriez ? Non pas Le coyote. Mais pensez plutôt à tous ses titres de science fiction faisant intervenir des soldats confrontés à des aliens, méchants et vicieux, visibles grâce au scanner de mouvements.

Si on pense à Alien qui est le plus célèbre dans le 7ème art, Space Hulk de Games Workshop a connu sa troisième édition en 2009 dans le monde du jeu de plateau fêtant ainsi ses 20 ans. Dire que ce jeu est un succès est un doux euphémisme, au vue du prix des boîtes qui se vendent plus de 200 euros sur les sites d’enchères aujourd’hui. Et puis, il y a Incubation.

Dans le monde vidéoludique, il y a eu un paquet de jeux PC d’hier à aujourd’hui permettant de revisiter la confrontation Aliens VS Soldats : d’Aliens et confrères au format FPS à la série des Dawn of War en mode RTS et pause active (pour le 2). J’en oublie, bien évidemment. Recentrons-nous sur les jeux de type stratégie au tour par tour. 

On a pu voir apparaître il y a peu une retranscription fidèle du jeu de plateau Space Hulk avec le jeu éponyme. Tous les moyens sont bons pour nous proposer ce type de jeu tel qu’Alien Assaut qui a subit les hordes d’avocat de Games Workshop pour sa copie conforme, Steam Marines que l’on trouve sur la plateforme Desura ou encore l’attendu Halfway sur Kickstarter. On a aussi la série des XCOM qui a connu un nouvel élan d’intérêt avec le dernier sorti l’année dernière et dont vous pourrez lire le test ici

Néanmoins, ce n’est pas de ceux-ci dont je vais vous parler aujourd’hui mais d’un jeu sorti en 1997 :Incubation Time is Running Out en VO, Incubation Battle Isle Phase 4, en version française. 

Ho, j’aperçois Skoeldpadda qui me fait des signes au fond, là-bas, et qui me dit que c’est un spin-off de Blue Byte Software, le quatrième épisode de la très bonne série Battle Isle (qui compte encore un cinquième volet, The Andosia War). Il paraît même qu’il y a un nouvel épisode prévu d’ici Noel sur iOS. 

Il me dit aussi que Blue Byte Software a été racheté par UbiSoft, qui a embarqué les licences Settlers et Anno, mais pas celle de Battle Isle. C’est assez étrange car UbiSoft a édité Blue Byte Software pendant des années avant de racheter le studio (ce rachat avait même mis à l’eau un projet de MMO dans l’univers de Battle Isle d’après ses souvenirs). Mais trêve de bavardages, point de roguelike aujourd’hui. Allez ouste, je ne laisserai pas ma place à Maître Tortue Géniale et je vais poursuivre ma présentation. 

Pourquoi vous parler d‘Incubation aujourd’hui ? Allez savoir ! Je suis retombé sur le CD et je m’y suis remis. 

Forcément, un jeu de 1997, cela pique les yeux avec sa modélisation approximative, son design super sombre n’aidant pas à la lecture avec son angle de vue très rapproché digne d’une résolution SVGA. Il y a bien moyen de démarrer le jeu en mode 3DFX ; vous savez le début de la 3D avec une carte graphique prévue uniquement pour, mais cela fait bien longtemps que la marque 3DFX est morte et que Nvidia a racheté les brevets correspondants (genre accoupler plusieurs processeurs graphiques ou plusieurs cartes pour avoir plus de puissance pour la 3D). Peine perdue, donc ? 

Hé bien non. Figurez-vous que je suis tombé sur un patch qui permet de simuler la 3DFX et là, tout d’un coup, mes yeux m’ont dit merci. Surtout que si le jeu se joue dans une vue de 3/4, caméra au dessus de l’action, il est aussi possible de se mettre à la première personne. Ce qui n’apporte rien en terme de lisibilité mais qui permet de se faire peur grâce à une immersion bien laide. Bah oui, c’est vieux comme moi. 

La différence avec les séries XCOM et Space Hulk, c’est que contrairement à la première, il n’y a pas de base à gérer et qu’à l’inverse de la seconde les niveaux ne sont pas de simples couloirs claustrophobiques. Faut-il être con quand même pour construire des vaisseaux avec des couloirs qui ne laissent passer qu’une personne à la fois. Je vous dis pas, quand deux se croisent, qui a la priorité ? Enfin bon, passons. 

Bref, j’ai relancé Incubation et j’ai kiffé comme disent les jeunes. C’est un jeu de stratégie tour par tour avec des vrais éléments de RPG qui nous demandait de prendre en charge des marines dans des missions où l’objectif était d’éliminer des aliens, de se rendre à un point en effectuant une ou deux actions précises. Bien sur, s’il y avait des objectifs de missions, on avait aussi des contraintes qui, si elles n’étaient pas remplies, nous menaient directement au Game Over. 

On commence la première mission avec trois marines et l’objectif est de faire place nette en butant tous les vilains petits verts. Enfin, “petit vert,” ce n’est pas forcément le terme approprié car les aliens sont tous très variés et ont des techniques de combat riches, tout comme les moyens de les tuer. Pour simple exemple, je vous parlerais du Ray’Coo très lent, qui, s’il approche l’un de vos gars, le coupera en deux sans autre forme de procès et qui ne peut être tué que par des coups par derrière, son blindage avant, le rendant indestructible. Du coup, faut pas se rater. 

Durant un tour, vous avez trois points d’action pour, au choix, vous déplacer, tirer, vous mettre en mode défensif ou encore vous reposer dans le cas ou vous seriez en état de stress. Et à chaque déplacement, vous devez choisir un sens d’orientation parmi les huit existants, car l’angle de vue a son importance. 

Ensuite vient le tour des aliens qui vont bien sur être bêtes et méchants et vous foncer dessus. Durant ce DEP, on apprécie les différentes caméras utilisées qui donnent du mouvement à un jeu au tour par tour. C’est alors qu’intervient votre position défensive. Si l’un de vos marines est ainsi préparé, dès que rentre dans son angle de vue un alien, il tire et souvent tue. 

L’avantage, c’est que vous économiserez un fort taux de points d’action durant votre tour. L’inconvénient, c’est que les munitions sont limitées et que votre arme chauffe. Et s’il est possible de passer son tour en la laissant refroidir, une arme surexploitée cassera une bonne fois pour toute et votre mignon petit marine ne pourra plus combattre qu’au corps à corps, à condition d’avoir une baïonnette sur son arme. 

Car en début de partie, on commence avec un matériel plutôt limite, un petit flingue, et c’est en évoluant dans les niveaux que l’on trouvera du matériel et que l’on gagnera de l’expérience pour acquérir entre les missions de l’équipement de plus en plus performant en fonction de ces deux paramètres. On a ainsi une vraie progression dans l’équipement, dans la narration avec des vidéos in game et dans la découverte de nouveaux aliens. 

Si les décors sont plutôt sommaires, ils sont aussi interactifs et on y trouvera parfois des caisses de munitions. Vous comprendrez donc que le placement est très important et que toute fausse manoeuvre ou placement aléatoire risque de coûter la vie à vos membres qui seront remplacés par des débutants en cas de décès. Evidemment, la difficulté sera réhaussée si vous perdez vos guerriers expérimentés et que vous les remplacez par des newbies. 

Dans l’esprit, on est quand même très proche de Space Hulk avec ses ouvertures qui laissent passer des aliens à volonté. Sauf qu’ici les niveaux sont plus ouverts et proposent une orientation plus technique avec des espaces bien plus grands. Portes à ouvrir, interrupteurs à activer, ascenseurs à prendre en tenant compte des placements des aliens. Il faut sans cesse s’adapter à l’environnement avec des passerelles à activer. Et puis les développeurs sont de gros vicelards avec ces boîtes de stock mises à l’écart de votre destination qui vous titillent mais qui risquent de vous coûter la vie à force d’être trop gourmand. Alors, on tente, on s’écarte du droit chemin et on meurt souvent. 

Du coup, la campagne vous prendra au moins 15 heures, voire beaucoup plus si vous ne connaissez pas ce genre de jeu. En bonus, vous allez pouvoir jouer à des niveaux solos, des “instants actions” qu’ils disent dans le menu, en partant d’un total fixe de points pour monter votre équipe. Rajoutez à cela un mode multijoueur  (lan, online ou hotseat) dans lequel vous allez vous frotter à un ami en un mode de type Deathmatch et vous avez de quoi faire. 

Mais lors de la sortie du jeu pourtant, les joueurs se plaignirent d’une campagne trop facile et  d’un multijoueur trop commun. Du coup, tout cela fut corrigé dans l’addon   The   Wilderness  Missions sorti l’année suivante. Seulement voila, Incubation est sorti en France, mais pas The Wilderness Mission. Cet add-on rajoutait donc une difficulté réhaussée avec une nouvelle campagne de 40 missions dans laquelle nos nerfs étaient mis à rude épreuve, des niveaux solos supplémentaires et un multijoueur innovant.

Car, cerise sur le gâteau, il proposait des parties en coop où chaque joueur pouvait gérer sa propre équipe et combattre ensemble les aliens. En hot seat, c’est à dire à tour de rôle sur la même bécane, c’était le top. Enfin, l’éditeur de niveaux que l’on aimerait voir plus souvent dans les jeux et surtout dans le dernier Space Hulk de 2013 (aurais-je passé un message ?)

Si l’aventure vous tente aujourd’hui, il sera possible de trouver l’ensemble de la série Battle Isle sur la plateforme GOG (la trilogie originelle + Incubation et son add-on dans le  bundle   Battle   Isle   Platinum,  Andosia   War  dans son propre pack) et de faire le plein de niveaux créés par les fans sur ce site qui vous proposera le patch 3DFX, à condition que vous ayez une Nvidia. Les Pro-ATI, vous avez une grande chance que cela plante. A noter que cela marche sous XP mais que j’ai eu beaucoup de scintillements sous Windows 7. Problème de réglage peut-être. Vous pourrez toujours essayer cela sur la démo, pour voir si c’est gérable. 

Mon orangeade est finie, je repars sur le bitume, avec des aliens plein les yeux. Tiens d’ailleurs, l’autre fois alors que je fumais un truc bizarre, j’en ai vu passer des aliens à Los Santos. C’est peut être bien pour cela que je me suis remis à Incubation. Allez savoir !  Time is Running Out, la place est chaude, au suivant petit vieux !

Note testeur 08 sur 10
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