Loki est sorti en juin 2007 et le test date de quelques mois après sa sortie. Quatre mois se sont écoulés entre la sortie de Loki, le hack’n Slash développé par Cyanide et édité par Focus (développeurs et éditeurs français) et ce test. Pourquoi avoir tant attendu ? Tout simplement parce que les nombreux événements postérieurs et antérieurs à Loki nécessitaient du recul pour pouvoir en parler objectivement. C’est pourquoi ce test sera construit avec un plan quelque peu “chronologique”.

Avant Loki, la (re)naissance de Loki

Le moins qu’on puisse dire sur Loki, c’est que le projet était ambitieux. Les communiqués de presse réalisés par Focus – trop rares ou trop tardifs selon les fans – et les interviews du charismatique porte-parole de Loki, alias Thomas Veauclin (Directeur artistique), ont dès le départ affirmé le rapprochement de Loki avec Diablo II. Et en effet, de nombreuses caractéristiques rappellent le ténor du genre…

À commencer par une feature qui manquait cruellement aux Hack’n Slash récemment édités : un générateur de niveaux aléatoires, fonctionnel pour la majeure partie du jeu, sauf pour quelques lieux bien spécifiques comme les antres des boss de fin de niveau. À chaque nouvelle partie, le joueur devra donc explorer de nouvelles cartes, différentes des parties précédentes. Par ailleurs, le joueur a le choix entre quatre personnages bien typés pour autant d’actes au background mythologique : le sorcier Égyptien, le barbare Nordique, l’amazone Grecque et la shaman Aztèque. Deux hommes et deux femmes donc, en sachant qu’il est impossible de les personnaliser, mais qu’il s’agit d’un choix des développeurs pour affiner leur charisme et leur personnalité.

  Sachant que Loki est sorti après Titan Quest, certains pourraient lui reprocher son manque d’originalité concernant le thème mythologique, mais il faut savoir que le développement de Loki a commencé avant celui du hack’n slash d’Iron Lore. Voici, pour résumer, l’ambiance dans laquelle le joueur va combattre : “Seth est de retour. Pour assouvir sa soif de puissance et de vengeance, il va briser tous les interdits et pénétrer dans d’autres mythologies, dans le but se faire des alliés”.

Voilà de quoi nous offrir un large pannel de décors et de monstres à occire.  L’autre fer de lance de Loki est le retour au mode multijoueur “fermé”. Avec une nuance importante toutefois, car il ne s’agit pas vraiment d’un mode à la Battle.net… En effet, seules les sauvegardes des personnages sont effectuées sur les serveurs de Cyanide. Le reste est hébergé par les joueurs. Oui, ça signifie que si le créateur de la partie multijoueur se déconnecte, tous les autres joueurs sont éjectés. Mais dans le concept, et vu la différence de moyens financiers entre Cyanide et Blizzard, c’est mieux que rien. Pour finir, Loki se veut être un hack’n slash “bourrin”. Contrairement à ses récents concurrents, le sang coule à flots, les monstres sont vraiment nombreux, les épées et armures sont rouillées, etc. Bref, ça fait plaisir à voir.

Loki, le dieu malin

De belles caractéristiques sur papier donc, mais ça n’est pas tout. Loki est doté de plusieurs innovations. Comme chez la concurrence, il propose trois modes de difficulté progressifs, qui nécessitent finalement de refaire trois fois le jeu avec des monstres de plus en plus coriaces. La nouveauté réside dans le scénario, qui se veut évolutif.

Il faut comprendre par là qu’entre le mode de difficulté normal et le mode supérieur, le personnage se verra attribuer quelques nouvelles quêtes, différentes de celles qui ont été précédemment réussies, et ce, jusqu’au dénouement final. Le joueur devra donc aller jusqu’au bout pour connaître la véritable fin concoctée par Cyanide.


Une autre nouveauté concerne le gain d’expérience. Nous retrouvons l’habituelle barre d’XP, qui est prévue pour nous faire monter jusqu’au niveau 200 (!), et nous permet d’attribuer des points en force (dégâts physiques), dextérité (esquive), intelligence (dégâts magiques), vitalité (points de vie) et énergie (mana). Mais juste en dessous, s’est glissée une nouvelle barre d’expérience, la Foi.

C’est en priant un dieu – qui lui ponctionnera 25% de son expérience gagnée au fil des combats – que le joueur aura la possibilité d’utiliser des nouveaux sorts ou des techniques spécifiques à la divinité choisie. Pour pouvoir entrer dans les détails de cette fonctionnalité, nous allons devoir parler “chiffres”. Chaque personnage a le choix entre trois Dieux : Thor, Odin et Tyr pour le Nordique ; Athéna, Artémis et Arès pour la Grecque ; Râ, Horus et Seth pour l’Égyptien ; Quetzalcoatl, Tezcatlipoca et Miclantecuhtli pour l’Aztèque.

À savoir, le joueur ne peut prier qu’un Dieu à la fois, mais il peut aller de l’un à l’autre pour se multiclasser. Chaque Dieu propose un arbre de douze compétences actives, et cinq passives. Chaque arbre est limité à cent points maximum, et chaque compétence peut se voir affubler de vingt améliorations. Il est possible à tout moment de redistribuer ses points de compétence, moyennant finances. Ceci dit, on ne peut pas basculer des points attribués à un Dieu vers une autre divinité.

Pour finir, le joueur peut offrir des objets magiques à son Dieu, pour faire augmenter sa Foi, et donc pour devenir potentiellement plus compétent. Voilà qui est original et intéressant.  Continuons dans les chiffres, mais pour les Items cette fois-ci. Cyanide a prévu douze types d’armes pour Loki. 


Chaque personnage possède une arme de prédilection, comme les griffes pour le Nordique, ou le Sceptre pour l’Égyptien. Dix designs différents ont été réalisés pour chaque objet de mort. Mais ce n’est pas tout : grâce aux forgerons se trouvant dans les lieux de départ de chaque acte, les joueurs peuvent démonter/combiner/améliorer/assembler leurs équipements. On peut crafter son arme préférée avec quatorze métaux différents. Au tour du multijoueur, maintenant. Quatre modes nous sont proposés : le coopératif, les duels et le team deathmatch en arène, et les défis.

S’il est inutile de décrire le premier mode, les trois suivants nécessitent quelques explications. L’arène est une sorte de colisée où les joueurs se retrouvent pour combattre, en duel ou par équipe, jusqu’à quatre joueurs de chaque côté. Ceci dit, le combat ne commencera que lorsque chaque équipe aura actionné un levier autorisant toute agressivité à l’encontre de ses ennemis. Pratique pour réattribuer ses compétences, ou se préparer mentalement (voire physiquement, pour le Nordique). Les défis, quand à eux, peuvent se jouer en solo ou jusqu’à quatre. L’action se déroule également dans une pièce fermée, où les joueurs devront faire face à des vagues de monstres à la puissance croissante. 

Pour finir, Loki vante de nombreux autres points positifs comme – en vrac – des graphismes somptueux, vingt boss à la taille impressionnante, une caméra contrôlable avec zoom, un système d’onglets novateur pour l’inventaire, un halo de transparence autour du personnage lorsque celui-ci passe derrière des décors, etc. De quoi flatter notre chauvinisme comme il se doit ! Ceci dit, et en parlant de fierté française, je ne peux m’empêcher de souligner un problème de communication particulièrement frustrant…

Avant la sortie du jeu, le manque d’informations diffusées de la part de Cyanide et Focus obligea les fans impatients à aller se renseigner sur le site et sur les forums de l’éditeur allemand de Loki, Crimson Cow. C’est tout de même un comble, pour un jeu développé par des Français, et édité par des Français. 

Pendant Loki, l’allégresse du hack’n Slash…

Après deux ans de développement, Loki est annoncé définitivement pour le 12 juin. Certains petits chanceux ont même pu se le procurer le 9 juin, en avant-première à la FNAC Forum de Paris. Et là, c’est le choc pour de nombreux joueurs : Starforce a été inséré en tant que système de protection. Je ne détaillerai pas ici les nombreux effets néfastes d’un tel système intrusif, mais ce qui est sûr, c’est que ça a jeté un froid et que plusieurs acheteurs ont rencontré des problèmes les empêchant de jouer.

Ceci dit, les premiers tests des revues spécialisées dans le jeu vidéo et les premiers retours des joueurs sont plutôt positifs. La joie de pouvoir maltraiter sa souris sur un jeu au gameplay axé 100% baston est là. Les monstres sont aussi nombreux que prévu, les voix françaises sont convaincantes, les rendus des sorts forts sympathiques, et malgré pas mal de “petits” bugs, le jeu semble avoir un potentiel fou. Quelques jours passent… 

Loki, le Dieu jeu perfide

Et c’est la douche froide. Les rapports de bugs et les plaintes commencent à envahir les forums officiels. Le gameplay est le premier à en souffrir… Par exemple, plusieurs quêtes principales, nécessaires au joueur pour sa progression dans le jeu, sont buggées. L’unique solution consiste à relancer les parties, ce qui obligeait – car ça a été patché depuis – à ré-initialiser les quêtes et les niveaux, et donc à tout se retaper en espérant que le bug ne se reproduise pas. Il n’est même pas vraiment possible de se défouler sur les quêtes secondaires, car celles-ci sont trop peu nombreuses.

Rapidement, les joueurs se rendent compte que les niveaux extérieurs carrés et les donjons tous semblables – malgré les graphismes différents et le générateur aléatoire – tuent rapidement tout désir d’exploration. Les temps de chargements entre chaque niveau, les cooldowns abusifs, le concept même de certaines compétences comme les postures pour les magiciens, et la progression trop lente à la limite du MMO coréen sont autant de points noirs qui n’ont pas leur place dans un Hack’n Slash, et qui cassent complètement le rythme de jeu.  Attendez, ne partez pas, ce n’est pas encore fini, loin de là… Parlons des ennemis. L’autolevelling fait en sorte que ces derniers s’équilibrent en fonction de notre personnage. Fini la sensation de puissance lors des montées de niveaux. Vous ne ressentirez jamais rien de tel dans Loki. Qui plus est, il n’y a aucun challenge. Les boss sont juste des monstres de grande taille très réussis graphiquement, mais qui se font éliminer vite fait bien fait. Les mini-boss sont trop peu nombreux.

Et les monstres de base – au choix – se font éliminer en un, deux, ou trois coups. Leur IA est à pleurer. À votre vue, les monstres se contentent de courir tout droit vers vous, pour autant qu’aucun décor ne les bloque, car ils ne sauront pas les contourner. On a pas vu de tels problèmes de pathfinding depuis au moins 10 ans ! Si ce sont des guerriers, ils viennent vous taper au corps à corps. Sinon, ils ne bougent pas et vous allument à distance. Le fait qu’ils n’utilisent jamais de technique spéciale ou de compétence originale rend les combats bien monotones.

Les items, maintenant. Là aussi les promesses énoncées se font vite écraser par des soucis de conception importants. Déjà, on ne trouve des objets magiques que trop rarement, et ce sont quasiment toujours les mêmes à quelque chose près. Ils sont souvent inintéressants, ou très moyens dans le meilleur des cas. Contrairement à Diablo II, où chaque objet unique faisait battre intensivement notre petit cœur à chaque identification, les objets de Loki nous laissent de marbre. Oubliez aussi les sets complets donnant des bonus supplémentaires, car il n’y en a pas.

Rajoutons à cela des compétences inutilisables comme l’ambidextrie, une sélection des monstres fatigante pendant les combats, pas de possibilité de mettre des sorts sur le clic gauche, pas d’attribution de touche possible sur les boutons 4 et 5 de la souris, le fait de devoir acheter des potions clic par clic, une mort non pénalisante, et une galère incroyable lors des offrandes aux Dieux car on ne peut pas tout donner d’un coup… Et on peut quasiment affirmer que Cyanide n’aime pas ce type de jeu, ou du moins qu’ils n’ont pas réellement joué à leur propre jeu. Au niveau graphique, c’est déjà mieux, même si tout n’est pas rose.

En effet, les collisions des personnages sur les décors sont nombreuses. Lorsqu’on joue à Mythos en comparaison, qui était en alpha/bêta test lors de la sortie de Loki, ça fait peur. Les réglages pour la vitesse de rotation de la caméra ne se sauvegardaient pas. Qui plus est, la vue est un peu trop plongeante, on aurait aimé avoir la possibilité de voir plus loin que le bout de notre nez. Exit les options de luminosité/contraste/gamma…

Cyanide doit avoir signé un contrat avec un opticien, stipulant que les joueurs de Loki allaient pour sûr avoir besoin de lunettes correctrices dans les jours à venir. C’est simple, si vous ne réglez pas manuellement votre écran, vous ne verrez strictement rien dans certains niveaux bien sombres. Comme dans de nombreux jeux, la fonction ALT-TAB occasionne des bugs d’affichage… Mais ce n’est rien comparé aux problèmes de memory leak, qui font consciencieusement ramer votre PC au bout d’une heure de jeu. 

Le pire, c’est le multijoueur. La liste va être longue, mais si vous êtes toujours là, c’est que vous n’êtes plus à ça près. Loki, c’est le premier jeu où tout le monde joue en solo en mode multijoueur. Alors, pour le mode « fermé », qui rappelons-le n’en est pas véritablement un, il faut passer par le GameCenter. Il s’agit d’un programme tiers, comprendre par là qu’il n’est pas intégré au jeu de base, du moins dans sa version la plus récente. Il faut le télécharger, l’installer, s’y inscrire, rejoindre un serveur – un peu comme sur IRC -, et trouver une partie où le créateur n’a pas mis de mot de passe qu’on ne connaît pas.

Hélas, c’est toujours le cas. En voici les raisons : on ne peut rejoindre des parties qu’avec d’autres joueurs dont le personnage a plus ou moins dix level de différence avec le vôtre. Donc si vous êtes level 20, vous ne pourrez jouer qu’avec des personnages situés entre le niveau 10 et le 30. Seul le créateur de la partie aura ses waypoints et ses quêtes validées. Super sympa, le mode coopératif ! Et c’est le même topo pour les défis dans l’arène. Vous ne verrez pas non plus les barres de santé et de mana de vos compagnons, puisqu’il n’y a pas d’affichage de la coterie en multijoueur.

Il n’y a aucun système d’échange de prévu, et encore moins de coffre. Un joueur ayant rejoint une partie avec un ami devra obligatoirement rester dans le même niveau que ce dernier. Il ne pourra pas aller en ville seul, ni changer d’acte s’il le désire… Pour finir, le lag est terrible à partir de 2 joueurs connectés. En ce qui concerne le mode ouvert, on peut se servir de l’interface du jeu sans passer par le GameCenter (ouf !), mais il faut au préalable connaître l’IP de l’hôte, car il n’y a rien de prévu pour les recherches de partie.

Terminons en fanfare avec un drame qui a eu lieu après deux ou trois semaines de jeu, où les sauvegardes des personnages GameCenter fermé ont toutes été corrompues. Cyanide a dû recréer tous les personnages “à la volée”, mais tous les équipements ont été perdus. Les points de Foi aussi finalement, car ils les ont ré-attribués avec seulement 25% de la barre d’expérience en fonction du level, mais sans compter toutes les offrandes qui avaient pu être effectuées aux Dieux. Pour finir, le ladder est à la limite du ridicule, avec des caractères qui s’affichent mal, et des statistiques complètement erronées.  

 L’espoir fait vivre… un peu.

Malgré tout, les fans s’accrochent. Et la présence des développeurs dans le mois qui a suivi la sortie du jeu se veut rassurante. Ainsi, de nombreux patchs voient assez rapidement le jour, et un certain suivi de la communauté fait plaisir à voir. Sauf que les patches ne font pas que corriger des bugs, mais en créent plein d’autres. Devant le grondement de plus en plus présent des joueurs, les développeurs mettent en place un système de beta patches. Le but est de permettre aux joueurs d’aider les développeurs à déceler les bugs, pour améliorer leur jeu.

Initiative louable, certes, mais pas dans de telles conditions. En effet, les beta-tests sont effectués en public, et utilisables même en multijoueur fermé. Du coup, de nombreux joueurs profitent de certains changements, et passent level 200 en quelques jours seulement. Qui plus est, personne ne s’y retrouve, entre les bugs des patches standard, et ceux qui ont rappliqué avec les beta patches. De nombreux bugs persistent donc, mais trois coups de massue nordique viennent assommer les fans toujours présents.

Pour commencer, la plupart des développeurs partent en vacance, deux mois après la sortie de leur titre, alors que des problèmes connus depuis déjà longtemps persistent. Les personnages égyptiens se sont ainsi vus bloqués pendant un mois, car un nouveau bug les empêchait de se déplacer après chaque utilisation de sorts de zone. Ensuite, il est annoncé que la plupart des développeurs de Loki partent sur un nouveau projet… Et que seuls les petits bugs seraient maintenant corrigés. Oui, cela signifie que qu’il n’y aura plus de changements majeurs pour Loki, donc plus d’espoirs de voir une amélioration du rythme de jeu, du générateur aléatoire, du multijoueur, de l’autolevelling, etc.

Ouch ! La révolte gronde, mais la répression contre attaque : fermeture subite des forums étrangers, pour un soi-disant manque de modérateurs… Et même bannissement de quelques joueurs fort mécontent – mais pourtant constructifs dans leurs idées – sur le forum officiel. 

Après Loki

Après de tels événements, que dire ? Eh bien, la réaction internationale ne saurait tarder, puisque Loki est sorti au Royaume-Uni depuis le 24 août… Sinon, des rumeurs ont couru sur une potentielle extension pour Loki, mais je n’y crois pas du tout. Ce serait en tout cas osé de leur part. Nous savons par ailleurs que Cyanide travaille maintenant sur Blood Bowl, à partir de la licence du jeu de plateau de Games Workshop.

Il y a même une annonce sur leur site officiel comme quoi ils envisageraient un MMO. Lorsqu’on voit l’état du multijoueur de Loki, ça laisse pantois. Alors bien entendu, de nombreux bugs ont déjà été corrigés, comme les blocages des quêtes principales, etc. Et il reste une petite équipe à lire les forums et à travailler sur Loki. Mais quoi qu’il en soit, et comme les gros points noirs du Hack’n Slash de Cyanide ne seront pas corrigés, on peut estimer que ce jeu ne fera pas date, ou du moins pas dans le cœur des fans de hack’n slash.

Je terminerai sur cette citation de Patrick Pligersdorffer, le président de Cyanide, qui donnait un conseil aux joueurs, lors d’une interview par Jeuxvidéopc.com : “Ne pas céder aux sirènes du marketing : testez les démos des jeux (mais lisez aussi les tests et les avis des joueurs), et jugez sur pièce”. Et je répondrai sincèrement : vous pouvez compter sur moi à ce sujet. Loki m’a appris la méfiance.


Ce n’est pas parce que des développeurs sont français qu’on se doit d’oublier un tel carnage par chauvinisme… Loki n’a clairement pas tenu ses promesses : pour quelles raisons – financières/marketing/autres ? Nous n’en saurons certainement rien… Quoi qu’il en soit, le jeu frise la publicité mensongère et le vol, tant les fonctionnalités annoncées ne marchent pas. Il est fort à parier que Loki tombera rapidement dans l’oubli, à part dans l’esprit de quelques joueurs rancuniers, qui eux, n’oublieront pas de si tôt cette (més)aventure.

+ Graphismes d’assez bonne facture
+ Voix correctes

Note testeur 05 sur 10

– Trop de bugs à déplorer
– Scénario moyen
– Difficile d’aller jusqu’au bout

La vision de Killpower :

Un hack’n’slash français ? Vous pensez à Silverfall. Et bien c’est perdu. Sorti quelques mois plus tard, Loki, de la société Cyanide (les créateurs de Chaos League) a fait son entrée dans le monde vidéoludique. Ce jeu vous envoie dans un monde mythologique et vous aurez le choix entre quatre personnages différents qui débuteront chacun dans leur propre environnement. Et ce jeu a tout d’un grand : graphisme en 3D de bon aloi, un background sympathique avec des dieux, de très nombreux équipements et des niveaux aléatoires à découvrir -quoiqu’un peu trop carrés ou trop linéaires-, des niveaux de difficulté déblocables au fur et à mesure de votre avancée avec des fins en plus à chaque nouveau niveau, une durée de vie pharaonique, font de ce jeu un fidèle descendant de Diablo comme le vante les développeurs. Si on peut être sous le charme au lancement du jeu car l’accueil visuel est très peaufiné, on déchante très vite. Car tout cela est plombé par différents points rédhibitoires.

Les développeurs ont pris l’initiative de mettre une difficulté qui s’adapte au niveau de votre personnage, tout comme Oblivion a qui on avait reproché cet autoleveling. Si pour ce dernier, on pouvait encore le comprendre car c’est un RPG avant tout, dans Loki on est dans un hack’n’slash dont le but est quand même de faire progresser son personnage pour devenir le gros bill ultime. Or, avec l’autoleveling des ennemis vous n’aurez jamais, au grand jamais, l’impression d’être surpuissant.

Que vous soyez de niveau 1 ou 200, la difficulté sera la même et vous serez toujours considéré comme un boulet face à des hordes d’ennemis toujours aussi costauds. Certains d’entre vous apprécieront peut être, mais jamais, au grand jamais vous n’aurez l’impression de maîtriser le jeu. Le pire c’est que le jeu n’a aucun attrait car il n’y a jamais de Game Over. Déjà il n’y a pas de mode hardcore qui aurait mis un peu de piment au jeu. Mais en plus, lorsque vous mourrez, on vous renvoie au début du niveau sans aucun malus. Autrement dit, vous pouvez mourir autant de fois que vous voulez, vous reviendrez obligatoirement et comme les ennemis ne sont pas ressuscités entretemps il est évident que vous finirez par y arriver. Du coup, il n’y a aucun challenge.

Autre point très critiquable : l’inventaire. Sous forme de listing ce qui peut être une bonne idée, il est limité mais au bout de 80 objets et cela devient du très grand n’importe quoi avec souvent des tonnes de matériel souvent tous identiques. Quant aux objets magiques que vous pouvez acquérir en tuant des créatures, ils sont redondants. Sachant que les objets encore plus rares ce débloquent . La communauté a demandé à avoir un coffre pour pouvoir faire des échanges de matériel entre personnages, mais là aussi ce n’est pas la joie: le coffre n’est pas inclus dans le jeu et il vous faudra lancer un programme côté pour déséquiper ou rééquiper votre personnage.

Autant dire qu’il faudra encore un paquet de patchs pour arriver à obtenir un jeu jovial sachant que les développeurs ont indiqué ne pas vouloir toucher à l’autoleveling des créatures. Rajoutez à cela un multijoueur buggué à mort qui ne permet de jouer sur un gamecenter qui n’est pas au top. D’ailleurs, il ne reste plus grand monde dessus alors qu’en comparaison on trouve beaucoup plus de monde sur les serveurs de Diablo 2, un jeu de 1999 !!

Enfin, la communauté qui était sur le forum du jeu s’est faite limoger par les modérateurs du forum parce qu’ils criaient trop à cause des faiblesses du jeu. Elle a pourtant participé à la recherche des bugs sur le jeu et la création des différents patchs. Autrement dit, avec la mise à la porte des participants mécontents du forum, Cyanide s’est tirée une balle dans le pied et le jeu a été fuit par le plus grand nombre. Espérons que les développeurs seront s’adapter lors de leur prochain jeu (Blood Bowl), car leur côte est au plus bas avec Loki qui pourtant a de la gueule.

Pourtant le jeu est beau, riche au niveau des décors, dans un style médiéval fantastique, et les niveaux créés aléatoirement pourraient sauvés le jeu du lynchage. Malheureusement là encore, il vous faudra une bête de course pour le faire tourner, et les niveaux sont très rapidement lassant car ils ont des formes cubiques sommaires qui reviennent trop souvent. On a souvent l’impression de retraverser la même pièce que l’on vient de nettoyer. A cela, il manque des options graphiques comme le réglage de la luminosité, et le setup du jeu ne s’enregistre jamais. On doit à chaque lancement, reconfigurer le jeu. A noter aussi que je n’ai jamais eu les textures en hautes qualité, l’option ne semblant pas marcher.

Enfin, comme vous avez pu le constater, le jeu n’est pas fini et les bugs sont présents à tous les coins de niveaux. Si au début de la sortie du jeu, les développeurs étaient très présents derrière leur création, ils se font beaucoup plus rares aujourd’hui et malheureusement les derniers patchs n’améliorent pas le jeu dans son ensemble, mais juste des petits points, voir font apparaître de nouveaux bugs.

Il y a en a tellement aujourd’hui qu’il a fallu que je recommence le jeu deux fois pour perte de mon personnage redevenu niveau 1 ou à cause de la perte de mes quêtes. Les bugs sont de tout genre (graphique, niveau, compétences, retour windows) et il vous sera très difficile d’avancer dans le jeu (ndlr :Après plus de 20 heures et de bugs, j’ai tout simplement rangé le DVD dans son boitier avec une conclusion : ce jeu a du potentiel, mais en l’état il n’est pas fini. D’ailleurs de source interne on apprenait que le jeu devait avoir une extension, qui vu l’ampleur des dégâts ne verra jamais le jour).

Loki, sur le papier promettait beaucoup. Loki sur l’écran reste à l’état d’embryon trop buggué pour être acceptable. Les hardcore gamers y trouveront peut être leur compte à condition d’accepter l’orientation choisie par les développeurs, mais surtout de survivre plus de 150 heures aux bugs qui sont parfois destructeurs. Pour les autres, circulez y a rien à voir et ne compter sûrement pas sur le multijoueur sur lequel une poignée de joueurs cohabitent. Quel gachis…

+ Scénario original
+ Durée de vie impressionnante
+ Niveau de difficulté s’adaptant à votre niveau
+ Début différent selon son personnage

– Niveau de difficulté s’adaptant à votre niveau
– Mais surtout Bug, Bug, Bug !!!
– Mauvaise commercialisation du jeu
– Multijoueur mort avec le gamecenter
– Multijoueur Bug
– Inventaire trop lourd

03/10

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