Au fin fond de l’univers, à des années et des années lumière de la Terre, veille celui que le gouvernement intersidéral appelle lorsqu’il n’est plus capable de trouver une solution à ses problèmes, lorsqu’il ne reste plus aucun espoir… le capitaine Flam… Stop !!! C’est fini tout ça. Le seul espoir de l’humanité c’est bien entendu le commandant Shepard et l’équipage du Normandy.
Vous l’aurez compris, Mass Effect 3 est enfin disponible et vient clore la trilogie du meilleur space-opera vidéoludique de ces dernières années. Bioware nous a-t-il concocté un final en apothéose ou une grosse déception. Réponse dans les lignes qui suivent…

Désespoir…

 Le commandant Shepard et son équipe sont de retour afin de continuer leur lutte contre les moissonneurs, des êtres synthétiques dévoreurs de mondes. Le premier épisode de la trilogie nous opposa à l’un d’entre eux, démontrant leur esprit vindicatif et sans pitié. Mass Effect 2 fut un épisode encore plus rude pour Shepard. Soldat désavoué, il brava la mort et combattit une fois de plus les moissonneurs et leurs engeances : les récolteurs. Ces derniers sont les anciennes races déjà éradiquées et converties par les moissonneurs.

A présent, Shepard et son équipage, mais également tous les êtres vivants de la galaxie sont confrontés à l’invasion des moissonneurs, prédite depuis le premier volet de ces aventures.Chaque planète est en danger, des victimes innombrables sont à prévoir, et l’espoir de contrer la moisson est extrêmement mince. Vous, Shepard, devrez combattre sur de multiples fronts, faire taire les vielles rancœurs, et unir les peuples dans un but commun : exterminer les moissonneurs. Vous lutterez également contre vos doutes et votre désespoir, jamais Shepard n’aura semblé si vulnérable, si troublé.

Des choix lourds de conséquences seront à faire, pesant le pour et le contre, mais en gardant à l’esprit que chacune de vos décisions influera sur les préparatifs au combat final. Ce dernier opus de la saga Mass Effect nous propose un scénario de haute volée, très bien écrit, et possédant un aspect dramatique à la mesure des événements évoqués. Un scénario qui vous fera voyager aux travers de différentes émotions durant 39 heures 55 minutes ; les 5 dernières minutes ne laissant place qu’à l’incompréhension et la déception, mais j’y reviendrai plus tard.  

Courage…

Mass Effect 3 est sans nul doute l’épisode le plus abouti de la trilogie. Le premier volet misait énormément sur la narration et l’aspect RPG : personnalisation des personnages, dialogues et conséquences, levelling. Le deuxième épisode se concentra plus sur l’aspect TPS du jeu : plus d’actions, IA ennemie améliorée, surenchère pyrotechnique, mais pendant RPG en berne avec une personnalisation des compagnons et du matériel restreinte. Mass Effect 3 combine agréablement ce qui faisait le charme du premier avec l’action du second, en y apportant des améliorations.

Shepard est plus véloce, bondit dans tous les sens afin d’éviter les tirs, et est plus brutal au corps à corps grâce à un nouveau coup puissant. Les combats ont encore gagné en dynamisme, même si la recette du planquer/tirer aux travers de niveaux couloirs n’a pas changé. L’IA a également été encore améliorée et les affrontements sont plus difficiles. L’ennemi essaye de vous contourner, vous arrose de grenades pour vous déloger, et ne se contente plus de rester planqué derrière un mur ou de foncer bêtement face à votre canon. De nombreux nouveaux adversaires ont fait leur apparition et c’est un vrai plaisir de devoir adapter les stratégies de notre escouade en fonction de l’adversaire. La pause active est d’ailleurs toujours de mise, et est plus qu’utile dans les niveaux de difficultés élevés.  


Côté RPG, le jeu renoue avec ses amours de jeunesse, même si les éléments purs RPG restent anecdotiques. L’armement est à nouveau personnalisable grâce à des mods d’améliorations plus ou moins cachés dans les niveaux, ou à acquérir contre quelques crédits. Contrairement au premier opus où l’on croulait sous l’équipement, ici tout est géré intelligemment, un mod supérieur remplaçant automatiquement le modèle inférieur. C’est de même pour les armes, donc plus d’inventaire surchargé. En contrepartie, vous n’avez jamais rien à vendre.

Les choix des pouvoirs du commando ont également été un peu étoffés. Là où le second volet de la saga permettait le minimum, on retrouve dans le dernier un peu plus de diversité. Là aussi des choix seront à faire, car les trois stades maximum de chaque pouvoir sont déclinés en deux. Il faudra choisir entre puissance et durée, ou encore effet et quantité. De quoi personnaliser son escouade, et privilégier ses pouvoirs préférés. Ces derniers ayant des effets plus ou moins efficaces en fonction de l’adversaire, ou de la combinaison de pouvoirs utilisés conjointement par tous les membres de votre équipe. Bonne nouvelle, le scan des planètes a disparu dans la forme, mais pas dans le fond.

Ainsi, on ne passe plus des heures à jeter des sondes sur des cailloux, à présent, on actionne le scan d’un simple clic depuis la carte du système où l’on se trouve. L’onde du scan s’étend autour du vaisseau, vous indiquant les points particuliers. Attention toutefois, chaque utilisation risque d’attirer les moissonneurs qui chercheront à intercepter votre vaisseau sur la carte. Le système est simple, ne remplace en rien les qualités des balades en Mako de Mass Effect, mais est bien plus agréable que ce qu’on avait connu dans sa suite.  

Abnégation…

 La guerre est en marche. A présent le commandant Shepard n’a plus à convaincre que la menace des moissonneurs existe. Chaque être vivant y est confronté. La Citadelle, base spatiale gigantesque et siège du Conseil galactique, est assaillie par les réfugiés. Chacune de vos actions n’aura qu’un seul but : Sauver ce qui peut l’être et préparer la bataille finale. Ainsi toutes les quêtes, tous vos choix de dialogues, tous vos combats, vous permettront de rassembler des ressources et des forces pour l’ultime affrontement. La conciliation et le pragmatisme seront toujours de mise dans vos choix de réponses, mais leurs conséquences ne seront pas si manichéennes.

Sacrifieriez-vous un ami pour sauver des millions de vie ? Trahiriez-vous des alliés dans l’espoir d’en gagner d’autres ? Laisseriez-vous une civilisation disparaître pour ralentir l’avancée ennemie ? Autant de dilemmes auxquels le titre de Bioware vous confrontera. Et c’est là, la grande force de ce dernier épisode. Les quêtes, aussi bien prioritaires que secondaires, sont toutes écrites afin de vous placer face à des choix difficiles. Certains d’entre vous se seront forgés un Shepard aux travers des épisodes précédents, et il est chaudement recommandé d’utiliser une sauvegarde Mass Effect 2 afin de poursuivre l’aventure dans le troisième volet.

A noter d’ailleurs qu’un bug empêche de réutiliser le visage de la sauvegarde, il faut donc repasser par l’éditeur de personnage qui a perdu quelques options au passage (où sont les cicatrices ?). Les personnages féminins, comme dans les opus précédents ont encore et toujours la fâcheuse tendance à se ressembler. Quoi qu’il en soit le plaisir de suivre cette aventure est toujours un plaisir… jusqu’au dénouement. J’ai parlé plus haut des 5 dernières minutes. Je ne m’étendrai pas sur le sujet afin de ne rien révéler de l’intrigue, mais sachez toutefois que la fin, cette fin d’une histoire étalée sur trois épisodes épiques, est sans doute l’une des plus décevantes qu’il m’a été donné de voir dans un jeu vidéo moderne.

Si le but de ce bâclage est de nous refourguer de futurs DLC, ce qui me semble le plus plausible, alors c’est tout bonnement scandaleux. L’avenir nous le dira. En parlant de DLC, un point rapide sur celui sorti en même temps que le jeu : Surgi des cendres. Gratuit pour les acheteurs du collector, 800 points Bioware (6,97€ au cours actuel) pour les autres, ce DLC permet de croiser la route d’une ancienne forme de vie et de s’en faire un allié. Côté durée de vie, le niveau supplémentaire proposé se boucle en un gros quart d’heure et n’a donc que peu d’intérêt.

Là où le contenu peut s’avérer intéressant, c’est que contrairement à Mass Effect 2 où les compagnons issus de DLC n’étaient que de simples potiches dans le Normandy, celui de “surgi des cendres” possède de vrais interactions avec votre personnage et l’équipage du vaisseau. L’intérêt n’est donc que scénaristique, voir même historique dans le cas présent. Reste à savoir si vous êtes prêt à mettre 7€ là-dedans…   

Force…

 Techniquement Mass Effect 3 est le digne héritier de son aîné. On retrouve le même moteur graphique que dans le deuxième épisode avec quelques effets supplémentaires. L’éclairage a gagné en qualité, proposant même certains passages en milieux sombres, éclairés par votre simple lampe-torche. Les environnements reflètent assez bien l’ambiance dramatique de ce nouvel opus : Couloirs remplis de cadavres, réfugiés agglutinés sur les quais de la Citadelle, ou encore ruines fumantes. L’aspect graphique a bien évolué depuis les décors aseptisés du premier épisode. Toutefois les bugs d’affichage et de collision du précédent sont aussi et encore de la partie : personnages qui disparaissent ou qui ” pop” durant un dialogue, ou encore qui restent coincés dans le décor.

Des bugs connus qu’il est assez inadmissible de retrouver à nouveau. On regrettera encore sur PC de ne disposer que de très peu d’options graphiques, et d’encore devoir se contenter d’une qualité limitée par les versions consoles. Shepard ayant gagné en souplesse, les animations ont elles aussi évoluées, même si la course a conservé un aspect bizarre vu de dos. La maniabilité est très bonne avec le duo clavier/souris, cette dernière supplantant largement le pad lorsqu’il s’agit de la visée. A contrario, le pad est plus souple lors des déplacements.

A noter, que l’utilisation d’un seul bouton pour toutes les actions contextuelles est assez désagréable lors des moments chauds. Faire une roulade alors qu’on voulait se planquer, se planquer alors que l’on voulait ramasser un jet ou réanimer un allié ; une confusion dont on se serait bien passé mais qui ne gêne heureusement pas trop. Si la qualité d’écriture et l’aspect dramatique de l’aventure permet l’émotion, un autre point permet également de renforcer l’ambiance du titre : la musique. Tout simplement sublime, la bande originale de Mass Effect 3 associe musique électronique et orchestrale avec brio.

Chaque moment clé possède son thème, tantôt dramatique, tantôt épique, mais toujours superbement interprété. Mention spéciale pour le morceau final qui sauve un peu cette fin en demi-teinte. Le doublage français est comme pour les opus précédents excellemment bien joué.

On prend plaisir à retrouver les acteurs de la saga dans ce dernier volet. Les bruitages sont également dans le ton, retranscrivant bien les batailles. Par contre, on regrette une certaine platitude dans certains environnements comme la Citadelle. Ce dernier point est d’autant plus frappant dans le Normandy où règne presqu’un silence de cathédrale alors que l’équipage est au complet, mais manque de vie dans l’ensemble.  

Victoire…

 Avant de conclure, un mot sur le mode multi-joueurs de Mass Effect 3. Ce nouveau mode de jeu, permet à quatre personnes de jouer ensemble sur cinq cartes différentes. Il faudra tenir bon durant onze vagues ennemies, soit en survivant simplement, soit en remplissant des objectifs chronométrés. Le principe reste simple, mais est finalement terriblement addictif.

Vos exploits vous permettront d’améliorer l’un de vos personnages à choisir parmi différentes classes, mais également d’acheter du nouveau matériel. A noter que du matériel est vendu et payable en points Bioware. On ne perd pas le nord chez EA/Bioware. Sachez également que vos actions dans le mode multi aura lui aussi un impact sur le mode solo et la préparation de la guerre contre les moissonneurs. 

En conclusion, Mass Effect 3 sera définitivement l’épisode le plus complet de la trilogie. Certes, on peut regretter l’absence de véhicules pilotables comme le Mako des débuts, ou une certaine linéarité dans le déroulement des quêtes. Toutefois force est de reconnaître que peu de titres d’action avant lui n’avaient su susciter autant d’émotions chez le joueur. Le thème central, guerre et survie, y est pour beaucoup, mais cela est servi par un excellent scénario, lui-même soutenu par une musique magistrale.

Le nouveau titre de Bioware est réellement une franche réussite, aussi bien du point de vue de l’histoire – avec un bémol pour le final – que du point de vue du gameplay et de la réalisation technique. Le travail de narration est très bon, et Bioware a créé un univers cohérent où se côtoient une multitude de races différentes, possédant chacune un intérêt indéniable. Les aventures du commandant Shepard s’achèvent, espérons que nous pourrons continuer à en vivre d’autres dans les galaxies de Mass Effect.

+ Belle narration
+ Thème fort en émotions
+ Musiques superbes
+ L’univers Mass Effect

Note RPG 4 sur 5
Note testeur 08 sur 10

– Quelques bugs d’affichage
– Linéarité dû au thème abordé
– LA FIN !!!

La vision d’Eronman :
Quel désespoir ! Que va-t-on devenir, nous, amateurs d’odyssées spatiales, sans Mass Effect ? Et bien il faudra se souvenir avec nostalgie d’une trilogie imparfaite, mais dans laquelle nous nous sommes tous perdus, puis retrouvés. Ce troisième volet de Mass Effect est tout à fait à la hauteur des deux précédents et se permet même d’innover. Si le commandant Shepard a gagné en souplesse, on regrettera tout de même quelques soucis de maniabilité que l’on doit principalement au principe “d’un seul bouton pour tout faire”.

En ce qui concerne la version PS3 en particulier, la réalisation est de très bonne tenue, et aucun reproche majeur ne peut être formulé en dehors de certaines textures un peu “limite”. La modélisation des personnages est bien meilleure que dans les précédents épisodes et vient servir un gameplay ainsi qu’une narration tout simplement captivants. Seul ombre au tableau : les joueurs exclusifs à la console de Sony n’ont pas pu goûter au plaisir de jouer la trilogie dans son ensemble.
08/10

La vision de Megamat :
On l’attendait tous ce dernier opus, terminant cette trilogie galactique et après avoir goûté à ce “space opera” de premier ordre, il se devait d’être dantesque. Bioware nous a fournit non seulement une partie solo à la hauteur de mes espérances avec un mélange subtile entre le premier et du deuxième opus, reprenant ainsi le côté RPG et l’action plus tonique, mais aussi une guerre galactique en réseau à 4 joueurs maximum. Il ne s’agit pas ici de coopération, mais de missions suicides dans les complexes des quêtes annexes de la partie solo.

Il n’en fallait pas plus pour prendre son pied, reprendre les commandes du Normandy, repartir sauver la terre et la galaxie des moissonneurs et s’amuser avec ses potes en réseau. Étant arrivé au trois quarts du jeu, je ne polémiquerai pas sur la fin du jeu, mais non, cela ne peut pas se terminer ainsi, on ne veut pas que Mass Effect s’arrête là et on en veut encore et encore, avec ou sans Shepard, Mass Effect 3 est un must à avoir pour peu qu’on aime la science fiction.
09/10

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