Si vous avez suivi notre semaine spéciale sur la saga Might & Magic, vous devez savoir tout ce qu’il y a à connaître des épisodes I à IX. Mais qu’en est-il du dixième épisode développé par Ubisoft ? Après une période d’accès anticipé sur Steam et Uplay, le jeu est sortie dans sa version 1.0 la semaine dernière. Renouveau ou retour au source ? A vous d’en juger !

Bienvenue à Sorpigal sur Mer

Si le jeu est titré Might & Magic X : Legacy, sachez néanmoins qu’il ne s’agit pas d’une suite directe de Might & Magic IX. En effet, les développeurs ont préféré situer le jeu dans le monde d’Ashan, et l’histoire fait suite à Might and Magic Heroes VI, de la série Heroes of Might and Magic. Attention à ne pas le confondre avec Might and Magic VI testé récemment par Andariel. Néanmoins, le jeu s’inspire au niveau de son gameplay des épisodes IV et V regroupées dans la mini-série World of Xeen, dont Skoeldpadda vous a parlé dans son dossier récapitulatif sur la saga.

Maintenant que nous avons précisé cela, je ne vous embêterai plus avec tous ces chiffres romains ! L’histoire de Might & Magic X : Legacy débute avec l’arrivée d’un quatuor d’aventuriers dans la petite ville côtière de Sorpigal sur Mer, afin de rapporter les cendres de leur maître dans sa cité natale, la glorieuse Karthal. A peine débarqués, la destinée de ces quatre héros sera entre vos mains ! RPG oblige, vous aurez tout le loisir de créer comme bon vous semble votre groupe, mais le jeu vous propose une team par défaut plutôt bien équilibré, qui est parfait si vous n’êtes pas à l’aise avec la bonne répartition des attributs et compétences de vos héros. Le jeu propose également un système de création aléatoire, vous permettant ensuite d’ajuster à loisir les informations des personnages générés.


Alors que votre aventure semble débuter d’une manière assez classique, vous constaterez rapidement que la situation est pour le moins inhabituelle. La ville de Karthal est en quarantaine, au bord de la guerre civile. Les bandits et pirates rôdent partout, en plus de terribles créatures qui arpentent les chemins de la péninsule d’Agyn. Vous ferez rapidement connaissance avec le capitaine de la garde qui vous proposera votre première quête, le début d’une longue aventure, pleine de puissance et de magie.

L’héritage des ancêtres du genre

La saga Might & Magic fait partie des vieux de la vieille de la famille des RPG. Vue à la première personne, déplacement en case par case et combat au tour par tour, voilà qui fleure bon le Commodore 64 et l’Apple II ! Néanmoins, même les plus jeunes d’entre-vous ont du entendre parler d’un certain Legend of Grimrock, qui a remis ce type de gameplay au goût du jour. Might & Magic X est dans la même veine, mais s’en démarque sur plusieurs points. Tout d’abord, si l’intégralité du premier Legend of Grimrock se déroulait dans un seul donjon, Might & Magic X, à l’instar de ses prédécesseurs, vous propose de voyager en extérieur. Vous aurez également l’occasion de séjourner dans des villes, de vous arrêter vous reposer à la taverne ou à la belle étoile, de faire vos emplettes chez différents marchands et j’en passe. Bref, Might & Magic X propose un monde beaucoup plus ouvert !


Dès le début du jeu, la ville de Sorpigal sur Mer s’impose comme votre point de retraite, afin de refaire le plein de potions, d’armes et de sorts, et de repartir à l’aventure. Si la carte du monde s’avère assez importante, elle ne vous sera accessible que petit à petit. Sans atteindre la dimension d’un Elder Scrolls, les lieux à explorer sont vastes et riches en secrets à découvrir. Un coffre par-ci, un marchand par-là, il ne faudra pas hésiter à explorer la moindre case du monde si vous ne voulez rater aucun détails.

Il en sera de même dans les villes, si vous souhaitez découvrir un maximum de quêtes secondaires. Si parfois, certains PNJ ne vous parleront que de la pluie et du beau temps, d’autres vous proposeront quelques services particuliers, ou même de nouvelles quêtes. Vous aurez également la possibilité de recruter certains PNJ, parfois uniquement le temps d’une quête, d’autres fois pour obtenir différents bonus de leur part. Par exemple, vous pourrez acquérir un cheval de bât pour transporter plus d’objets, ou engager un cuisinier pour avoir des bonus sur l’utilisation des rations.

En effet, vos personnages devront se reposer régulièrement pour ne pas subir de malus de fatigue, et vous devrez vous assurer de toujours disposer de rations pour pouvoir vous reposer où bon vous semble. Heureusement, les tavernes vous permettront également de vous reposer, en plus de vous offrir un petit bonus aux attributs de vos personnages. Elles vendent par ailleurs des rations pour une bouchée de pain, c’est le cas de le dire. Notez que durant les combats, vos personnages pourront briser leurs armes et armures, qu’il faudra alors faire réparer chez un forgeron. Il faudra donc constamment surveiller leur équipement en plus de l’état de votre équipe.


Outre les villes et le monde extérieur, vous serez amené à arpenter de nombreux donjons. Les environnements sont assez variés : châteaux, grottes, temples, forêts, et j’en passe. Le bestiaire sera également amené à se diversifier au fur et à mesure que vous progresserez plus loin dans l’intrigue principale.

Mon épée est votre, et mon arc, ma hache, et mes boules de feu…

Du côté des combats, le jeu propose un système de tour par tour. Vous attaquez avec vos quatre personnages, dans l’ordre de votre choix, puis ce sera au tour des ennemis qui agissent, quant à eux, en même temps pour que les combats ne traînent pas trop en longueur. Si les premières rixes  ne posent pas de soucis particuliers, il faudra faire preuve de réflexion et d’anticipation lorsque vous aurez affaire à de grands groupes d’ennemis. L’ordre d’action de vos personnages peut avoir une importance cruciale.

Par exemple, frapper avec vos guerriers au corps à corps, puis repousser l’ennemi grâce à un sort de souffle, et le flécher avec votre archers, constitue une stratégie intéressante pour tirer parti des forces de chaque personnage. Évidemment, constituer un groupe équilibré est d’une importance capitale dans ce type de combat, dommage que le jeu ne gère pas la “formation” pour le groupe. Du coup, tous vos personnages ont autant de chance de se faire attaquer et vous ne pourrez pas mettre votre mage à l’abri derrière votre guerrier. Malgré cela, la diversité des sorts et compétences permet des combats vraiment stratégiques. Dommage également que la barre de raccourcis devienne rapidement trop petite, vue la quantité de compétences actives que peut posséder chaque personnage.


Les boss, quant à eux, constituent à chaque fois un véritable challenge. Pas question de foncer dans le tas ! Il faudra généralement les retenter plusieurs fois, pour bien se préparer et adopter la bonne stratégie pour vaincre. Les victoires n’en sont que plus gratifiantes, surtout que les récompenses en terme de points d’expérience sont à la hauteur de la difficulté rencontrée.

Du côté de la montée de niveau, Might & Magic X propose du classique mais efficace ! A chaque passage, on gagne quatre points d’attributs à distribuer parmi la puissance, la magie, la perception, la destinée, la vitalité et l’esprit. On gagne également trois points de compétences, celles-ci dépendant de la race et de la classe de votre personnage. Pour citer quelques exemples, on retrouve le maniement des différentes armes, le combat à deux mains, l’utilisation d’armures, ou encore les différentes écoles de magie.

Pour chaque compétence, vous pourrez atteindre le rang d’expert, puis de maître, et enfin de grand maître. Chaque rang ne pourra être débloqué que si vous êtes formé par un expert, un maître ou un grand maître de la compétence concerné, moyennant finance, et atteindre un nouveau rang vous donne accès à un bonus particulier. Par exemple, être maître en combat à l’épée vous permet de frapper deux fois en cas de coup critique.

Encore une fois, selon la classe et la race de votre personnage, toutes les compétences ne pourront pas être améliorées jusqu’au rang de maître ou grand maître. Pour finir, sachez qu’il est parfois nécessaire d’avoir un rang minimum pour équiper certaines armes ou armures.


La progression dans le jeu se résumera donc à parler à un maximum de personnages pour débloquer les quêtes, pour le reste, ce sera surtout de l’exploration et beaucoup de combats. Le jeu ne propose pas réellement d’énigmes. Quand il y en a, elles sont assez simples, mais plus généralement, il s’agit de sélectionner un personnage pour briser un sort ou un mécanisme, et dans ce cas-là, seules les statistiques du personnage importeront.

De ce fait, le jeu pourra vous paraître un peu répétitif. Les quêtes ne sont pas très différentes sur la forme et le fond restera assez simpliste. Heureusement, le jeu propose un univers assez riche, avec un système de bestiaire, un codex propre à la licence Might and Magic et un nombre intéressant de PNJ. L’évolution de vos personnages permet d’affiner petit à petit son style de jeu, avec de nouvelles possibilités en combat. Comme la carte du monde ne vous est accessible que petit à petit, l’exploration de nouvelles zones vous occupe régulièrement. En bref, malgré l’aspect répétitif, vous ne vous ennuierez pas pour autant dans le monde de Might & Magic X : Legacy.

On est tous conscients que cet endroit est plein de brigands ?

Techniquement parlant, Might & Magic X est loin d’être une référence. L’esthétique du jeu est assez soigné et rappellera le style graphique que nous avons pu croiser dans les derniers Heroes of Might and Magic. Néanmoins, le rendu est encore inégal, tantôt joli, tantôt fade, même si des efforts ont été faits par rapport aux premières versions de l’accès anticipé. D’ailleurs, malgré ce dernier, le jeu contient encore quelques bugs. Personnage qui crie de douleur avant d’être attaqué, IA parfois à la ramasse, musiques qui se lancent en double…

Même si la plupart des bugs présents dans l’accès anticipé ont été corrigés, certains persistent, d’autres apparaîssent. Heureusement, rien de particulièrement bloquant. Notons que les sauvegardes de cette version “1.0” ne sont pas compatibles avec celle de l’accès anticipé, ce qui reste plutôt logique.


Du côté de la bande son, le travail est plutôt bien fait. Les quelques doublages, en anglais, sont convaincants, les bruitages efficaces et les musiques épiques et entraînantes. Notez que le jeu est intégralement traduit en Français, et est de bonne qualité. Le jeu est divisé en huit actes, et dispose d’une durée de vie assez conséquente, surtout pour le prix proposé, 25€ à l’heure où j’écris ces lignes.

Si nous avions été un site généraliste, Might & Magic X : Legacy n’aurait sans doute pas écopé d’une aussi bonne note. Mais ici, nous sommes sur RPG France. Ici, on apprécie les jeux qui permettent d’explorer de vastes contrées en case par case. Ici, on aime bien les combats tactiques et le soin à apporter à l’évolution de nos personnages. Cela dit, on regrettera le manque de profondeur des quêtes et l’aspect répétitif du titre. Néanmoins, il y a de fortes chances pour que Might & Magic X : Legacy plaise à la plupart d’entre vous, car s’il est techniquement moyen, le gameplay est quant à lui des plus réussi. J’espère en tout cas que ce test aura fini de vous décider !

+ Difficulté bien dosée
+ De bonnes possibilités de build
+ Un monde à explorer rempli de secrets

Note RPG 3 sur 5
Note testeur 08 sur 10

– Progression un peu répétitive
– Encore des bugs
– Graphiquement inégal

La vision de Killpower :
Que de joie de retrouver un nouvel épisode de la saga Might and Magic. Que de bonheur sachant que la réalisation est quand même plutôt réussie. Même si les graphismes sont en retrait (ce qu’un rôliste doit être capable de négliger – jouer au 4 ou au 6, vous comprendrez), je suis tout à fait charmé par la bête. Il reste néanmoins quelques points qui me laissent perplexe comme le level design de certains passages (donjons avec un seul cheminement possible et la ville du Havre qui est un pot-pourri tout à fait immonde, rajouter dedans quelques cailloux au milieu des rues, des entrées de maison accessibles en en faisant le tour dont on ne peut pas faire le tour complet).

Je regrette aussi cette rigidité de jeu des cases par cases, nous empêchant de tirer sur des créatures visibles et proches, mais pas sur le même axe que mon groupe, ou encore l’impossibilité de fuir ou de se dégager lors de corps à corps. Mais dieu sait que c’est bon de retrouver cette saga. Ha, faites qu’il y en ait beaucoup d’autres et des encore plus vastes. Car si la durée de vie est moindre que les épisodes précédents, on peut aussi dire qu’il a subi un sacré amaigrissement des légions de créatures que l’on pouvait trouver dans le 6 et descendants. J’apprécie, car le tour par tour est plus rapide et moins lourdingue. Encore !
Et je salue la version collector en boîte à moins de 30€.
08/10

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