On pourrait traduire State of Decay par état de décomposition, ce qui nous amène à quelque chose de mort et par conséquent de morts-vivants, les zombis. Vous connaissez la règle, plus on tue de zombis, plus il y en a, et bien dans les jeux vidéo c’est pareil. Plus on joue à des jeux de zombis, plus il en sort et comme on ne s’est toujours pas lassé de cette mode, elle ne risque pas de tarir. 
State of Decay fait partie de ce type de jeu et il a réalisé le bonheur de la Xbox360 avec plus de 500 000 copies vendues. Du coup, il était tout à fait logique qu’il passe sur le PC. Et là aussi  la réussite a été immédiate, alors que le jeu n’était qu’en accès anticipé : 500 000 copies vendues. Du coup, allons-voir si cette version PC est à la hauteur de nos espérances, surtout lorsque l’on nous dit qu’il y a du RPG dedans.

 Bienvenue à zombiland, faites vos prières

Tel un film d’horreur américain de série B, vous commencez l’aventure au bord d’un lac, à Trumbat valley, dans un camping situé en forêt, dans un décor tout à fait typique. Cette partie du jeu où la nature est reine, est faite pour vous apprendre les maniements de base à la survie, sorte de didacticiel. Vous apprendrez les mouvements, l’utilisation des armes contondantes et à feu, ainsi que l’utilisation de certaines ressources médicales. Vos premières tâches consistent à aller sur un observatoire en hauteur, histoire de faire un repérage des éléments à voir. Cabanes, tentes et autres réserves que vous pourrez piller et survivants que vous allez secourir seront votre lot quotidien. Seulement voilà, ça ne se passe pas comme prévu, et vous êtes vite contacté par une petite communauté nichée dans un village plus bas. Vous vous rendez à l’église pour que l’aventure commence réellement.


Pour pouvoir faire partie de cette communauté, vous allez devoir faire quelques missions avec un stage d’observation, de la récupération de médicaments et des sauvetages. Une fois dans la place, les soucis ne font que commencer : manque de place et de sommeil, cuisine dégueulasse, mauvaise humeur, et un moral à couper au couteau. Il va falloir remettre de l’ordre dans tout cela et commencer à réfléchir sérieusement à la suite. 


State of Decay est un open world en mode bac à sable, où tout est bon à prendre, à faire, à visiter, comme on le veut, quand on veut. le monde ouvert est très vaste, mais à part les villes, il n’y a pas grand chose à visiter, si ce n’est de vastes forêts vides, des champs à perte de vue et quelques bâtisses perdues de-ci, de-là. Bien sur avec du zombi dedans. Et des zombis, il y en a ! Seuls, en hordes, des élites, des gros lards, des mastodontes, des hurleurs et j’en passe. Tous aussi pourris les uns que les autres. Et plus on avance dans le jeu, plus ils sont pires qu’une vieille hydre à dix têtes aux chicots pourris.

Dans quel état gère ?

Comme je le disais, dans State of Decay, vous devez survivre, améliorer le quotidien de vos survivants, chasser des zombis de toutes sortes, récupérer des ressources ou encore aider d’autres communautés à s’en sortir, et c’est sans parler de l’armé, ou pire encore, des bandes adverses. Vous passez donc le plus clair de votre temps à vadrouiller de maison en maison, dans des entrepôts et autres magasins en tout genre, où tout est infesté de zombis bien sur.

Vous trouverez certaines ressources facilement, comme la nourriture, les médicaments et les munitions, mais les matériaux de construction et le carburant ne sont pas monnaie courante. Attention toutefois, les ressources communes s’épuisent vite, très très vite et deviennent donc tout aussi difficile à récupérer. Alors, il faudra bien gérer vos trouvailles, car chose intéressante, une fois des ressources repérées, vous pourrez en transporter une et/ou faire appel à vos amis pour venir les récupérer. Il va s’en dire que les lieux devront être sécurisés avant.


Outre cet énorme besoin en ressources, vous allez devoir gérer l’état de vos ouailles, leur sommeil, leur faim, mais aussi leur moral. Également à gérer, l’espace disponible dans votre campement, le nombre de lits ou encore créer des ateliers pour améliorer vos abris, armements et voitures. Vous aurez aussi la possibilité de mettre en place des avant-postes ou encore créer un autre quartier général. On notera que vous aurez la possibilité de faire des missions avec un coéquipier, pour des échanges de ressources, pour l’entraînement ou juste pour vous assister lors de l’exploration.

Qui dit zombis, dit combats et dans State of Decay, vous ne serez pas en reste, il y en a de toutes les sortes et pour les détruire, une seule chose, la tête. Il vous faudra donc des armes de corps à corps, tranchantes ou contondantes et des armes à feu avec toute une panoplie de revolvers, pistolets, carabines, fusils et lance grenade. Vous avez également droit aux cocktails molotov et à des objets qui les attirent, à des réveils, des minuteurs et des poupées qui pleurent. Oui, les zombis sont attirés par le bruit, donc, une arme à feu va en attirer plus d’un, tout comme votre véhicule. On notera par ailleurs, que les animations des personnages et des véhicules sont de très bonnes factures, et ne sont pas rigides comme dans certains autres RPG. La course, les sauts, la marche, le sprint ou encore la conduite sont assez réalistes, ce qui rajoute un point positif au jeu.


Côté ambiance, je dois dire que c’est le pied, que ce soit au niveau graphismes, même s’ ils ne sont pas optimisés, il y a de très beaux effets de PhysX et de lumières. La gestion jour et nuit est très bien rendue, avec de magnifiques couchers et levers de soleil. On regrettera toutefois le manque de météo, des effets de tempêtes ou d’orage auraient intensifié encore plus l’immersion et la tension dans le jeu. Niveau musical, ce n’est ni trop fort, ni pas assez. Il y a un juste équilibre, qui nous plonge très bien dans le bain, entre les phases d’actions et les moments calmes et relaxes. Côté effets sonores, rien à redire, ils rendent plutôt bien et nous plongent encore plus dans l’aventure.

State of déplaît

Même si on se prend son pied dans State of Decay, tout n’est pas rose et certaines choses manquent cruellement. En fait, vous n’avez pas de personnage attitré, donc pas de héros pour vous identifier, même si par défaut on s’attache irrémédiablement au personnage de départ. Ce n’est donc pas un personnage, mais une équipe de survivants que vous allez gérer, et ceux que vous trouverez au fur et à mesure de votre aventure. A l’instar de la série The Walking Dead, vous n’avez pas le droit de vous attacher à un personnage car la frustration est bien trop grande lorsque vous vous faites dévorer par une horde de zombis. Cela doit être le but recherché par les développeurs, mais je peux vous assurer que ça fait mal, très mal et fichtrement râler.


Vous l’aurez compris, point de sauvegarde dans le jeu, point de possibilité de revenir en arrière. Lorsque vous quittez le jeu, vous revenez au quartier général pour poursuivre votre mode survie. Et si l’un de vos personnage meurt, vous recommencez avec un autre. Vous pourrez récupérer les affaires de votre défunt personnage, mais quelle misère…

Un gros point négatif et non des moindres : le manque du mode multijoueur. Mais bon sang, quel pied cela aurait été si l’on pouvait jouer en coopération à deux ou plus, faire une communauté entre amis, se partager les ressources, s’envoyer les points de ressources etc… Mais là, non. Le jeu se joue en solo uniquement, et c’est vraiment dommage, même si cela n’enlève rien à son charme zombiesque.

Des plaies aussi côté RPG

Dans State of Decay, ne vous attendez pas à trouver le RPG de vos rêves. Annoncé comme un Action-RPG simulation, nous nous sommes penchés sur ces éléments. On pourrait croire que ceux-ci restaient sans doute très minimalistes, et on aurait raison. Vous aurez le droit a une montée automatique de compétences, pas mal d’artisanat, avec de l’usure de certaines armes de corps à corps, une gestion d’inventaire limité et à cases, ou encore des quêtes fedex qui complètent le mode aventure.


Selon notre grille, State of Decay obtient tout de même la note de 2 sur 5, ce qui n’est pas trop mal compte tenu qu’il n’y a pas de gestion de personnage à proprement parler ou encore de gestion des compétences. Ce sont tous les petits à côté qui lui confèrent le titre de RPG, ou plutôt de type RPG devrais-je dire. Une gestion individuelle pour chaque personnage jouable aurait été un plus, tout comme le rajout des protections pour vous protéger. 

State of Decay reste un très bon jeu, avec plein de bonnes idées comme son monde ouvert où vous êtes libre de gérer votre survie comme vous le souhaitez, comportant toutes les frustrations qui vont avec. Vous êtes vite pris dans le jeu et vous aurez du mal à en sortir. Pour celles et ceux qui aiment aller vite, une vingtaine d’heures peuvent en venir à bout, mais pour les autres, le temps est infini tant que vous vous y sentez bien. 
State of Decay propose un excellent gameplay accompagné de beaux effets graphiques et d’une ambiance sonore adéquate. On regrettera tout de même un manque côté RPG, où nous aurions aimé plus d’investissement sur les personnages. Mais comme nous jouons une communauté, vous ne jouez pas un rôle à proprement parler. L’absence de multijoueur en coopération manque indéniablement à la jouissance de jouer entre amis. Cela aurait aussi permis de se transmettre les informations sur les guides du jeu qui sont vraiment trop succincts et pas faciles à s’approprier.

+ Monde ouvert
+ Ambiance extra
+ Gestion d’équipe
+ Des sensations fortes

Note RPG08
Note testeur 07 sur 10

– De grosses frustrations
– Pas de coop
– Pas de sauvegardes
– Côté RPG minimaliste

La vision d’Andariel :
State of Decay ne m’a définitivement pas convaincu. Déjà, entre l’impossibilité de reconfigurer les touches, l’optimisation graphique discutable et les soucis de maniabilité clavier/souris, son portage plutôt raté n’a pas fait du bien à mon égo de PCiste, ni à mon confort de joueur. State of Decay repose aussi sur un moteur physique avec lequel j’ai beaucoup de mal que ce soit au niveau du feeling des armes, la collision avec les mobs ou encore les sensations de conduite… Je trouve aussi que son gameplay orienté beat ’em all et bourrin tranche radicalement avec le côté survie/gestion, finalement assez sommaire et oubliable. Selon moi, la mayonnaise entre ces deux aspects ne prend pas vu qu’il se tirent mutuellement dans les pattes et aucun des deux n’est en fin de compte satisfaisant. Malheureusement, State of Decay n’est ni arrivé à combler l’amateur de zombies, ni à étancher la soif de l’amateur de RPG qui sont en moi.
03/10

La vision de Batman :
La version Xbox 360 de State of Decay reste très proche de la version PC testée par mon compère. Graphiquement, un poil moins jolie, mais bien moins buguée également. Il faut dire que l’adaptation sur PC n’a semble-t-il pas été facile pour Undead Labs ! State of Decay est clairement un jeu qui plaira aux amateurs de jeu de zombie et de survie. L’aspect survival est vraiment sympa avec le système de gestion de vivres et de médicaments. L’aspect gestion est assez minime, mais suffisamment utile pour être justifié. Finalement, le plus plaisant restera de se balader dans un monde post-apocalyptique ouvert, en effectuant des quêtes à droite et à gauche tout en améliorant sa base et ses personnages. Le scénario n’est pas des plus prenants, mais le plaisir de jeu est là et c’est bien le principal !
08/10

S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments