En 2007, un nouvel héros faisait son apparition dans notre univers vidéo-ludique : Géralt de Rivia issu des romans de fantasy d’Andrzej Sapkowski. Les talentueux développeurs de CDProject Red lui donnèrent la vie au travers de l’excellent RPG The Witcher. Après pas loin de quatre ans d’attente, Geralt est enfin de retour dans The Witcher 2 : Assassins of Kings pour notre plus grand plaisir. 2011 sera à n’en point douter l’année des RPG, mais entre un Dragon Age II décevant et un Skyrim prometteur, les polonais de CDPR arriveront ils à imposer un nouveau standard ? D’emblé nous pouvons d’ors et déjà vous annoncer que nous tenons là un RPG de grande qualité.

Le sorceleur, …

Dans le premier opus, nous suivions les aventures de Geralt de Riv alors qu’il venait de perdre la mémoire suite à des blessures qu’il reçût en défendant un groupe d’elfes et de nains. Sauvé par ses frères d’arme, nous découvrions son état de sorceleur et de mutant. Un sorceleur est un guerrier formé pour chasser les monstres et protéger les humains de ces derniers et d’autres malédictions.

Alors qu’il se rétablissait à Kaer Morhen, la forteresse des sorceleurs, des bandits, d’un groupe nommé “la Salamandre”,  s’emparèrent des secrets des sorceleurs. Il n’en fallut pas plus pour entraîner Geralt dans une aventure qui le conduisit à déjouer de nombreux complots dans la province de Wizyma, capitale du royaume de Téméria. Ce premier opus prit fin alors que Geralt sauvait le roi de Téméria, Foltest, d’une tentative d’assassinat perpétuée par un autre sorceleur.


The Witcher 2 Assassins of Kings démarre trois mois après la fin de l’épisode précédent. Les royaumes du nord de l’Empire de Nilfgaard sont à nouveau la proie des flammes.  Nous retrouvons Geralt le sorceleur au côté du roi Foltest durant le siège du château de La Valette. Notre sorceleur devra tout mettre en œuvre afin d’aider les troupes de Téméria à prendre la forteresse afin que Foltest récupère ses enfants illégitimes. Décidément la progéniture royale aura été source de nombreux problèmes pour notre sorceleur. Il y sera aidé par Triss Mérigold, magicienne et conseillère royale, ainsi que par Vernon Roche, chef des Stries Bleues, les forces spéciales de Foltest.

Après la chute de La Valette se produira un évènement qui bouleversera le royaume de Téméria et conduira Geralt de Riv au cachot. Bien entendu ce dernier s’échappera et se lancera à la poursuite des preuves de son innocence. Sa course le conduira jusqu’au village de Flotsam où il croisera à nouveau la route des Scoia’tel défendant la cause des non-humain et menés par Iorveth l’elfe. Le sorceleur devra à nouveau faire des choix. Prendre le parti des humains ou de la Scoia’tel. Ce nouvel opus ne laissera aucune place à la neutralité, et les pas de Geralt le conduiront de Flotsam en Téméria au royaume voisin d’Aedirn en quête de vérité et d’honneur en compagnie de ses compagnons Zoltan, Jaskier, et Triss.

L’assassin des rois, …

Si le prologue à La Valette, faisant office de tutorial, semble linéaire en misant beaucoup sur la débauche d’effets et d’actions contextuelles, il en sera tout autre durant les trois actes qui suivront. The Witcher 2, à l’image du premier opus, est encore un RPG où chaque choix a son importance, où chaque décision aura une répercussion à plus ou moins long terme. Ainsi dès le début vous serez amené à décider du sort  de villageois aux prises avec des soldats ou à conseiller un jeune soldat se croyant invulnérable grâce à une babiole.

De la même manière, les personnages que vous croiserez auront tous des arguments louables, vous déstabilisant lors de vos prises de décisions. De plus certaines de ces décisions devront être prises rapidement car sujettes à un temps limité. Une fois encore CDPR a misé sur une narration de qualité, mature, et respectant parfaitement l’univers créé par Andrzej Sapkowski. 

Les choix du joueurs auront une telle incidence que même les lieux visités seront différents en fonction de vos décisions. Du jamais vu, qui permet au titre une rejouabilité exceptionnelle qui compense le fait que cet opus est un peu plus court que le précédent. Comptez une grosse trentaine d’heures d’exploration jusqu’au combat final. Les quêtes sont toujours aussi intéressantes et originales. Pas de quêtes Fedex ou d’aller-retour incessants prolongeant artificiellement la durée de vie. The Witcher 2 nous offre un scénario non manichéen épique et de haute volée, mâtiné de complots et de trahisons. Un vrai bonheur de rôliste.


Bien entendu, notre sorceleur étant un guerrier de renom, le titre accorde une place importante aux combats. Oubliez les frappes en rythme de The Witcher. Ici les combats sont beaucoup plus stratégiques même s’ils peuvent sembler brouillon de prime abord. Deux frappes sont disponibles: l’une puissante, l’autre rapide, correspondante chacune à un bouton de la souris. De plus Geralt a gagné en vélocité et peut à présent bondir afin d’éviter les attaques.

Le placement par rapport à l’adversaire est très important surtout dans le cas d’affrontement contre un groupe. Geralt a également gagné la capacité d’utiliser des armes à distance comme des dagues de jet ou des bombes. Il peut aussi poser des pièges afin de blesser et ralentir ses ennemis. Enfin, comme tout bon sorceleur qui se respecte, Geralt peut utiliser des signes magiques afin de projeter un ennemi, le sonner, l’enflammer, ou encore le paralyser.

La prise en main est assez délicate au début, et il faut rapidement apprendre à gérer sa jauge de vigueur qui sert à la parade et aux signes, une fois les subtilités acquises, les combats deviennent un vrai plaisir même s’ils restent plus délicats que dans l’épisode précédent. Les potions ont toujours leur importance, mais elles devront être ingérées avant les affrontements via un menu de méditation, que j’aborderai plus avant. Des QTE (Quick Time Event) ont été ajoutés durant certaines scènes comme les combats à mains nues notamment. Faciles, ils ne sont pas envahissants et permettent une mise en scène plus spectaculaire.  A noter que le jeu est parfaitement jouable au gamepad XBox360, pris en compte directement, ce qui suppose un portage console rapide et simplifié.

Les magiciennes, …

Les mini-jeux sont toujours présents. Poker au dés, pugilat, et un nouveau le bras de fer. Le pugilat se joue via un QTE, et le bras de fer vous oblige à suivre une jauge à la souris. Le poker aux dés n’a guère changé sauf qu’à présent c’est vous qui lancez les dés. Attention à ne pas sortir du plateau.

Au niveau du fonctionnement du titre, de nombreuses nouveautés ont fait leur apparition. L’interface a été grandement épurée laissant place à quelque chose de plus moderne et fonctionnel. L’arbre de compétences est divisé en quatre parties : aptitudes générales, magie, alchimie, et art de l’épée. Vous n’aurez accès qu’aux aptitudes générales au début du titre, les trois autres se débloquant par la suite. A chaque niveau gagné, vous pourrez attribuer un talent à l’une des branches de compétences.

Attention à faire des choix judicieux car la totalité des compétences ne pourra pas être exploitée, une fois encore il faut faire des choix. Les mutagènes, déjà présents dans le titre précédent, sont maintenant moins rares et ne se présentent plus sous la forme de potions. En effet, il faut les rattacher à une compétence afin d’améliorer son effet. Le système est déroutant et discutable, mais dans les faits, demeure intéressant.  Plus haut je parlais d’un menu de méditation. Ce dernier accessible via une touche permet une sélection rapide de vos armes de jet et de vos signes durant le combat grâce à un bel effet de ralentissement du temps. Hors combat, il permet d’accéder à la méditation.

Là vous pourrez utiliser l’arbre de compétences, créez vos bombes et potions, méditer afin d’accélérer le temps, et enfin boire vos préparations. Le menu d’alchimie est plus simple que dans The Witcher, et vous n’avez plus besoin d’alcool pour créer vos breuvages. Toutefois les potions doivent être consommées avant les combats, ce qui demande plus d’anticipation.

Les composés restent les mêmes mais les substances de Quebrith, Rubedo, et Nigredo ont disparu. Pour le reste, on est en terrain connu, il faut toujours trouver ou acheter des recettes et des schémas. Les puristes du premier volet, dont je fais partie, seront quelque peu déroutés au début mais finalement la transition se fait sans trop de mal.

L’inventaire a également été transformé. A présent tout est répertorié sous forme de liste, mais il faut bien reconnaître que bien qu’il y ait un classement, ça ressemble à un gros foutoir. De plus, chaque description se fait via un menu déroulant peu pratique. On appréciera toutefois le fait que de nombreux équipements ont fait leur apparition, permettant de modifier l’apparence de Geralt assez souvent. De plus chaque arme ou armure peut également être améliorés. 

Certains marchands peuvent aussi vous fabriquer des objets pour peu que vous en possédiez le schéma et les matières premières. Attention toutefois, car tous ces matériaux ont un poids et Geralt est limité en chargement. A noter que quelques bugs sont présents au niveau inventaire. En faisant fabriquer un objet on se retrouve parfois avec un autre, ou certains objets donnés par les pnj n’apparaissent pas. Rien qui n’empêche heureusement de poursuivre l’aventure,  et tout cela sera sans doute corrigé rapidement grâce au suivi exemplaire et reconnu des développeurs de CDPR.

… Et les monstres.

Visuellement, The Witcher 2 est tout simplement une tuerie, et s’impose d’ors et déjà comme le plus beau RPG jamais sorti. Chaque détail a été pris en compte et l’univers qui nous entoure est magnifique et cohérent. La crasse qui macule les décors, les effets d’ombres et de lumières, les textures détaillées, tout transpire une ambiance mature et assumée qui colle parfaitement à l’histoire. Qui plus est l’optimisation est au rendez-vous, car le titre tourne très bien sur ma machine équipée d’un processeur double cœur E8400 et d’une GTX 275 vieillissante.

CDPR a abandonné le moteur Aurora Engine et a créé un excellent moteur graphique propriétaire. Les décors sont splendides et on ne cesse de s’émerveiller en les découvrant. La forêt de l’acte I est bluffante de réalisme et de beauté, mais cette qualité reste d’actualité jusqu’à Loc Muinne.  Les personnages ne sont pas en reste et ont également bénéficié d’un très bon traitement avec des expressions de visages très bien retranscrites.

On n’échappe cependant  pas à quelques clones de pnj, mais grâce aux variantes de vêtements ou de pilosités, on a finalement une impression de  diversité. Côté son, nous avons encore à faire à une réalisation de grande qualité. Sachant se faire douces et mélodieuses dans les moments intimistes ou dramatiques, ou puissantes et dynamiques lors des combats, les musiques se prêtent magnifiquement aux scènes qu’elles mettent en exergue.  

Les sons sont également bien choisis donnant de la consistance au titre. La visite d’une auberge vous mettra immédiatement dans l’ambiance par exemple. Enfin le doublage est, comme dans l’épisode précédent, très bon et chaque acteur a fait un excellent travail. Toutes les voix ont changé, exception faite de celle de Zoltan, mais le nouveau doublage convainc par sa qualité. Certes on peut ressentir quelques soucis au niveau de l’étalonnage, mais le tout est agréable à écouter.

Sombre, mature, prenant, magnifique, épique, autant d’adjectifs pour décrire le meilleur RPG solo de ces dernières années. The Witcher 2 Assassins of Kings prouve, à nouveau, le talent des développeurs de CDProject Red. Ces derniers nous offrent une aventure épique doublée d’un très bon scénario qui ravira sans nul doute tous les fans du sorceleur. Pour ne rien gâcher le tout est habillé par des environnements superbes et par des musiques magnifiques. L’art de la mise en scène, parfaitement maîtrisée par les gars de CDPR,  permet d’assister à des scènes qui resteront dans les annales du jeu-vidéo. Certes il faut bien reconnaître quelques bugs et des soucis sur les versions avec DRM, mais le plaisir reste intact tout au long de cette aventure qui vous tiendra en haleine, et qui ravira tous les fans du premier opus et des RPG en général. A posséder absolument.

+ Techniquement remarquable.
+ Excellente mise en scène.
+ Scénario fouillé aux multiples embranchements.
+ Très bonne durée de vie.

Note RPG 5 sur 5
Note testeur 10 sur 10

– Besoin d’une bonne config.
– Quelques bugs
– Inventaire bordélique
– Acte III vraiment trop court.

La vision de Batman :
The Witcher 2 était attendu par beaucoup de monde comme le messie, et moi le premier. Je dois dire que j’ai été tout de suite charmé par l’ambiance, digne de The Witcher premier du nom. Le gameplay a subi quelques améliorations qui rendent notamment les combats plus dynamiques et plus techniques. Si cela m’a un peu frustré au début, j’ai vite pris plaisir à appréhender ces nouvelles mécaniques de jeu. La qualité graphique est également au rendez-vous, avec des musiques envoutantes et des doublages très réussis. Dommage que le jeu ait eu quelques problèmes technique dès sa sortie, car si on constate quelques maladresses, elles sont largement compensées par la dose de plaisir que procure le jeu.
09/10

La vision de Megamat :
The Witcher 2 : Assassins of Kings nous promettait un RPG de qualité et il n’a pas déçu. En effet, il nous émerveille à chaque moment grâce à mille sensations et émotions. Malgré des combats plus pêchus, l’univers du Sorceleur est conservé et c’est bien là le principal. Nous prenons autant de plaisir avec l’intrigue, les dialogues et la musique, mais aussi avec le Red Engine, le nouveau moteur graphique, qui deviendra une référence dans le milieu des RPG à n’en point douter. Les seuls points négatifs sont la difficulté d’activation et de téléchargement des DLC, mais aussi les mini jeux, notamment le pugilat trop consolisé et le jeu de dés qui n’offre pas une bonne visibilité par rapport au premier. Mais bon, si vous ne l’avez pas encore acheté, foncez vite au magasin le plus proche de chez vous pour vous le procurer, c’est un must à posséder absolument !
10/10

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