En cette période de disette de RPG ou de régime amincisseur  pour l’été, même si on est en plein hiver, quoi de mieux que de se tourner vers le passé et s’intéresser à ce qui est déjà sorti sur nos PC ? Tiens, par exemple un hack’n slash pour changer un peu, parce que cela faisait longtemps que l’on n’avait pas traité un sujet de ce type – une semaine quoi, non ?  

Allons voir du côté de chez Rebelmind, à qui l’on doit Grom mais aussi Space Hack, un hack’n slash futuriste, très médiocre, avec ses niveaux labyrinthiques, son background fade et son aventure solo ennuyeuse. Mais mettons ce dernier de côté et intéressons-nous à leur jeu suivant : The Chosen : Well of Souls, un nouveau hack’n’slash dans un univers d’heroic fantasy. Auront-ils appris de leurs erreurs ?

 The Chosen, vos yeux ne lui disent pas merci.

Graphiquement le jeu accuse un certain retard. De près, c’est encore cubique alors que l’on est en 2007, avec des textures parfois laides et insipides, des décors peu variés, des effets limités, tout comme les sons. Du coup, même avec un PC modeste, cela tournera sans problème. La caméra est en vue de haut de trois quart, comme dans de nombreux hack’n slash, mais peut être rapprochée avec une vue à la troisième personne. On peut ainsi être au coeur de l’action et en même temps voir tous les défauts du jeu.

Pourtant cela commençait bien : au XIXème siècle, dans un des quartiers d’une ville inconnue, vous êtes abordé par les habitants qui se battent contre des créatures mort-vivantes. Ni une, ni deux et vous voici embauché pour un nettoyage à sec du quartier. Puis viendra ensuite votre intégration dans la confrérie de la fraternité qui lutte contre le terrible magicien Marcus qui souhaite prendre le contrôle du monde entier. La lutte contre les forces du mal commence donc. Vous allez pouvoir incarner au choix l’un des trois personnages proposés.

Donc pour faire dans le classique : un guerrier, un magicien et un archer chacun avec leurs propres compétences et leurs capacités particulières. Il existe parmi les trois branches de chaque compétence, une commune aux trois personnages. Autrement dit, le choix se résume à deux branches spécialisées pour chacun des personnages. Sachant que chaque compétence ne peut être acquise qu’à un certain niveau – un peu comme à Torchlight, mais avec un système encore plus limitatif – on aura donc d’une partie sur l’autre le même profil de compétences si on reprend un guerrier ou un magicien par exemple.

The Chosen étant un hack’n slash solo, pour pallier à la solitude votre avatar peut invoquer une invocation parmi les deux possibles. Un golem puissant au corps à corps ou un insecte volant archer. Il est possible de les appeler grâce à des parchemins d’invocations et ils gagnent de l’expérience avec laquelle on peut augmenter leurs caractéristiques. Ils seront donc utiles pour combattre les légions de créatures qui hantent les niveaux.

Ce ne sera pas bien compliqué, car l’IA n’est pas bien futée, avec des monstres qui attendent patiemment que vous passiez à leur portée pour s’activer. Il y a aussi celles qui sont cachées derrière les herbes primaires et qui vous sautent toutes dessus ensemble. Cela fait alors un combat fouillis dans lequel vous risquez de perdre votre personnage car il faut cliquer, cliquer et cliquer encore pour frapper. Bah oui, contrairement au Hack’n slash récent, The Chosen demande d’user le bouton de sa souris pour chacun des coups que vous mettez.

The Chosen, votre épée ne lui dit pas merci

En fait, je jeu a un très gros défaut d’équilibrage. Non pas que les ennemis sont difficiles à tuer, mais tout simplement que les bonnes idées implantées dans le jeu cassent l’équilibre de la partie. Explications : lorsque vous tuez une créature, elle loote, ou pas, de l’or et parfois des objets. Dans le jeu, les armes s’usent et il faudra payer le forgeron pour réparer votre matériel chéri. Il faut aussi de l’argent pour identifier les objets, à moins d’être magicien ou d’avoir des parchemins d’identification. Cela coûte 250 po et souvent l’objet identifié ne vaudra que 50 po.

Autrement dit, pour ne pas perdre d’argent, vous allez prendre l’habitude de sauvegarder pour éviter de gaspiller vos précieuses pièces d’or. Ensuite, vous avez sur vous une fonderie en kit qui permet d’améliorer l’arme en main. En fait, on peut fondre une arme avec la sienne contre de l’argent pour augmenter ses capacités de dégâts ou magiques. En contre partie la durabilité de votre arme diminue et on se retrouve avec le souci d’une arme qui s’use plus vite et qu’il faut réparer plus souvent.

Du coup, il faut aussi fondre une armure avec son arme pour augmenter sa durabilité. Seulement si on fait cela on ne vend plus aux marchands les équipements trouvés et on se retrouve sans argent pour réparer. Plus on avance et plus on stagne avec son équipement, car on est coincé par ce système déséquilibré ou la rentrée d’argent est inférieure à sa dépense. Donc pour pallier à ce défaut, il faut descendre le niveau de difficulté qui permet d’obtenir plus d’argent, mais il n’y a plus de challenge.

The Chosen, votre souris ne lui dit pas merci. 

Il y a pas mal de niveaux et les auteurs ont eu la brillante idée d’indiquer le nombre d’ennemis par niveau. On tourne souvent autour des 600 avec à chaque fois un boss. Sachant qu’un niveau vous prendra une heure pour le faire avec une linéarité affligeante d’être obligé de passer d’un point A à un point B, parfois tout proche, mais qui demande de passer par des rallonges biscornues. Vous comprendrez alors qu’au dizième niveau, vous commencerez à craquer.  Alors 600 ennemis dans un niveau et à peu près autant de contenants à chaque fois, cela fait plus de 1000 clics à l’heure.

Un bon moyen de tuer votre souris. Donc pour finir le jeu et ne pas se lasser des quarante heures de jeu, Doc Killpower vous conseille des sessions d’une ou deux heures. Du coup, si le plaisir n’y est plus, vous comprendrez que The Chosen a perdu son intérêt principal : la joie de jouer. On passera donc à un jeu moins aliénant et votre mulot s’en portera tout aussi bien.

Tout comme son aîné, The Chosen : Well of Souls est un jeu monotone qui ne permet pas de s’amuser très longtemps. Passées les deux premières heures de découverte, on s’ennuie ferme dans des couloirs scénarisés. Il y a bien quelques idées sympathiques, mais avortées par un mauvais équilibrage, un manque de tonicité et de  richesse pour le développement de son personnage. Enfin, l’oubli du multijoueur n’arrange rien. Espérons que Rebelmind trouve enfin sa voie, car pour l’instant on ne leur dit pas merci. 

+ Deux invocations possibles
+ Fonderie pour booster son équipement

Note RPG 3 sur 5
Note testeur 04 sur 10

– Aventure linéaire
– Solo uniquement
– Equilibre de jeu bancal
– Graphismes désuets
– Pauvreté de contenus

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