Annoncé comme “XCOM meets Heroes of Might and Magic”, que vaut Fort Triumph ?

Eh bien, pour son prix, il est correct. Pas transcendant, mais correct. La partie (Heroes of might and magic) HoMM du jeu est assez classique : vous promenez vos groupes, affrontez des monstres, récoltez des ressources et des améliorations de héros, développez des bâtiments en ville. Bref, ça marche bien.

Mais, car tout n’est pas parfait, le jeu diffère fondamentalement de HoMM et c’est là que la majorité des joueurs mécontents va se heurter à un souci. Effectivement, HoMM est basé sur une gestion de ville plus profonde que Fort Triumph, lequel va vous permettre de construire à tout casser 10 bâtiments par ville. Surtout, HoMM se base sur le fait que vos armées vont avoir une composante “stack” : elles vont grossir avec le temps, ce qui fait qu’éliminer les armées ennemies est essentiel, car votre ennemi aura du mal à se refaire. Et à force, vous allez rendre votre adversaire inoffensif.
Sur Fort Triumph, rien ne stacke. Vos armées sont uniquement composées de héros, elles ne deviennent pas plus puissantes juste parce que le temps passe. Et recruter un groupe va vous prendre 2 jours de revenus, pas plus. Alors chasser les armées ennemies, ça n’a aucun sens, car l’ennemi va en pondre une autre, qui ne sera pas vraiment moins forte. Et si vous perdez du temps à chasser cette nouvelle armée, l’IA aura le temps d’en pondre encore une autre. Et encore, et encore, à l’infini.

Alors c’est là que Fort Triumph se démarque des HoMM : les parties y sont forcément beaucoup plus courtes. L’objectif et le principe du jeu sont simples :

  • Construisez capitale et château aussi vite que possible,
  • Fin de semaine 1 : vous devriez pouvoir commencer à bâtir un second groupe de héros,
  • Lancez votre groupe principal vers l’ennemi, ses villes ou les objectifs de campagne.
  • Laissez votre second groupe près de votre ville, intercepter les incessantes vagues de groupes AI qui vont en approcher,
  • Faites les quêtes histoire (en mode campagne) ou capturez les villes adverses (en mode escarmouche) avec votre groupe principal sans vous préoccuper des armées de l’IA. A chaque ville capturée, créez une armée proche de cette ville pour intercepter les armées IA qui rôdent,
  • Continuez votre rush avec votre groupe principal.

Au final, en moins d’un mois vous avez réussi le scénario.

Alors oui, c’est beaucoup plus direct et moins stratégique qu’un HoMM, car dans ce dernier, l’IA peut créer une armée puissante pour attaquer vos villes. Ici, l’IA enverra au mieux 5 héros, mais vous les battrez avec vos armées secondaires, car à nombre égal de héros vous serez plus malin que l’IA. Niveau Bâtiments en ville, il y en a généralement 2 ou 3 dont l’effet est très puissant. Vous les fabriquerez dès que vous aurez un second groupe actif. Et voilà. Pas plus de gestion que ça. Du coup, vos revenus vont très vite se trouver inutiles et limités à recruter des héros dans les villes.

Cette gestion, très simplifiée, valide le principe de Fort Triumph : jeu de stratégie aux parties courtes et assez basiques.

Du coup, c’est le combat qui représente le plus gros challenge, car vous allez vous casser la tête à réfléchir à comment immobiliser au maximum vos ennemis en utilisant l’environnement. Mais du coup, c’est fun et ça rend chaque combat différent, malgré le faible nombre d’ennemis.

Autre point à noter c’est que les factions sont très similaires, leurs héros sont exactement les mêmes, avec les mêmes compétences. Seuls les bâtiments de ville vont différer, mais ça permettra de donner des orientations de jeu différentes : les humains auront plus de points de vie et de la riposte, là où les gobelins seront plus offensifs car infligent systématiquement du saignement, par exemple. Toutefois, les différences entre factions sont faibles, n’espérez pas avoir des parties fondamentalement différentes en changeant de faction.

Enfin, déception pour moi : l’écran de campagne vous montre différentes factions, vous laissant croire qu’il y a plusieurs campagnes. Or non, et il n’est pas prévu que ça change. Le jeu comporte une seule campagne, et elle compte 3 scénarios seulement. Il m’a fallu 6 heures pour la boucler en difficulté normale. Alors si vous achetez ce jeu, sachez que ce sera surtout pour faire des cartes en mode escarmouche.

En conclusion, c’est un bon petit jeu, un HoMM-light, un XCOM fun, mais sans trop de profondeur stratégique contre l’IA. Pour son prix, il apportera des heures de plaisir. Mais ça ne sera pas le jeu de l’année non plus.

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