Créé en 2002 par Bioware Inc, Neverwinter nights –NWN1– a connu un grand succès grâce à un multi joueurs génial permettant de faire de vraies parties de JDR. Grâce à l’éditeur, la communauté a créé une pléiade de niveaux et lui a ainsi donné une très grande durée de vie. Il a connu 2 addons et un certain nombre de mods officiels jusqu’à aujourd’hui. Ce n’est donc pas un euphémisme de dire que le second opus était attendu par les fans avec beaucoup d’enthousiasme et Atari a mis les petits plats dans les grands jusque dans le packaging.

Ainsi, vous avez le choix entre une version simple du jeu ou 2 versions collectors à contenus différents selon si vous préférez le côté du bien ou celui du mal. Si certains diront que cela n’est qu’une affaire purement commerciale à la vue de la qualité des boîtes collectors qui auraient pu être bien meilleure, on pourra quand même dire que l’effort est louable. Mais pour ceux qui achèteront juste la version simple, qu’en est-il ?

Une nouvelle histoire commence ….

C’est Obsidian Entertainement qui est à la barre et qui reprend les rennes après Bioware Inc, tout comme ils l’avaient fait pour Knight of the Old Republic. Autrement dit, nous n’avons pas à faire à des débutants et on retrouve dans l’équipe quelques personnes qui ont travaillé sur Baldur’s Gate ou encore Icewind Dale. A l’instar de son aîné, se sont les règles de ADD qui régissent le jeu. Lors de la création de votre personnage, il vous sera possible de choisir entre 8 races des deux sexes et 12 professions de base. Vous aurez à choisir votre alignement qui aura un enjeu considérable sur votre approche de la campagne. Ensuite vous pourrez vous spécialiser dans votre métier ce qui augmente encore plus le nombre de possibilités avec orientation vers des classes de prestige. Vous concluez par le choix de la déité et les traits de caractère ce qui nous fait un nombre assez important de combinaisons comme vous pouvez le constater. Ensuite vous commencez la partie.

Le plus gros défaut redondant à NWN1 était sa campagne solo bateau et ennuyeuse. Il avait été dit que la partie solo avait été rajoutée in extremis alors qu’Atari avait tablé sur un jeu orienté multi joueurs. Cette fois-ci, Neverwinter nights 2 – NWN2– revient avec une histoire solo qui se veut haute en couleur. Vous êtes l’enfant adopté de Daeghun Farlong et vous vivez à Port-Nuit dans la joie et l’harmonie. Vous participez à la fête de la moisson lorsque, durant la nuit, votre village est attaqué par une bande d’extraplanaires qui sont à la recherche d’un fragment d’argent. Autant dire qu’après avoir défendu vaillamment votre village et en être sorti indemne, on vous confie la mission de retrouver l’objet que recherchaient les envahisseurs. Bon, bah pour le scénario original, c’est un peu raté : vous l’enfant adopté au passé inconnu vous allez partir à l’aventure pour sauver le monde. C’est du déjà vu. Heureusement, que la campagne vous apportera son lot de nouveautés. Par exemple, une gestion de château au bout d’un certain nombre d’heures de jeu.

Et puis, au début, vous allez partir à l’aventure avec l’un de vos amis …. Et oui. Fini la gestion de son seul personnage. Là, ce n’est pas un, mais 3 camarades au maximum qui vont vous suivre dans votre escapade et qui sauront donner du sens à la notion d’équipe.  Chaque compagnon a ses propres objectifs et les interactions avec les autres vont bon train, ce qui fait plaisir. De voir vivre son petit groupe. On se retrouve donc plus proche d’un jeu tel que Baldur’s gate que Neverwinter Nights. De très nombreuses vidéos entrecouperont votre partie directement in game pour montrer la réaction de vos compagnons ce qui donnent un peu plus de vie à votre groupe et vous permet de vous attacher à chacun. On se retrouve donc avec des personnages tout à fait dans l’archétype tel le nain dont le message est très souvent je tape d’abord et je cause ensuite.

S’il est possible de gérer leur inventaire et leur évolution, sachez que la gestion des déplacements du groupe n’est pas possible : ainsi vous ne pourrez contrôler qu’un personnage à la fois et les autres suivront. On se sent moins seul à vivre, à guerroyer contre une multitude de créatures. Et des combats, vous en rencontrerez de très nombreux. Pour combattre, il suffit de cliquer sur un ennemi et votre personnage l’attaquera selon ses moyens jusqu’à ce que mort s’ensuive. Je n’apprécie pas particulièrement ce système de jeu car cela paraît peu interactif : chaque belligérant donne son coup comme dans un jeu au mode tour par tour. Au début de l’histoire, étant assez faible, vous allez rater souvent, ce qui donne des combats mollassons. De plus, le système semble plus lent que celui de NWN1.

Avec la présence des compagnons, c’est un peu le bazar car chacun va à l’attaque et vous avez bien du mal à avoir un œil partout. Heureusement il existe la pause active : en appuyant sur la barre espace, le jeu se fige et vous pourrez donner vos ordres. Comme dit précédemment, le mode marionnette vous permet de gérer intégralement vos personnages mais cela devient très lord lorsque l’on a 3 ou 4 personnages. Donc on s’en remet à l’IA qui fait parfois n’importe quoi. Par exemple, au début de l’histoire durant laquelle on vous demande de mettre des coups de matraque sur un mannequin, Emie la magicienne vous sort le grand jeu en invoquant un loup. C’est ainsi que la brave bête me regarde frapper mollement la poupée, parce que mon magicien n’est franchement pas doué pour le combat au corps à corps, mais que le loup ne mord pas le mannequin !!

Après l’effort, le réconfort et là je mets un carton rouge. On retrouve toujours ce système ridicule détestable : pour récupérer vos points de vie tout comme vos sorts, il faut selon les règles de AD&D vous reposer. Donc ni une, ni deux, vous appuyez sur la touche repos et votre équipe s’assied par terre et récupère ses points de vie et ses sorts en moins de 5 secondes, à condition qu’il n’y ait pas d’ennemi à proximité. Franchement, il y aurait eu d’autres méthodes bien plus intéressantes pour le jeu : par exemple, allez dormir dans une auberge ? Du coup, le jeu se montre plutôt facile. De plus, j’ai même eu droit à une résurrection de mon personnage principal pour continuer l’aventure car mes compagnons ont gagné le combat !!! On peut comprendre qu’en multi joueurs, ce mode soit important, mais en solo…..

Un autre défaut que j’ai pu constater c’est le changement de personnage automatique pour aller discuter avec les PNJ. Je voulais laisser mon magicien au loin et venir provoquer des gardes avec mon nain, et bien figurez vous que mon mago est apparu à sa place, lorsque j’ai cliqué sur l’interlocuteur. En clair, c’est obligatoirement votre personnage qui parle avec les PNJ, même si vous ne le contrôlez pas. 

Pour aller plus loin….

Vous retrouverez bien sur l’éditeur de niveaux qui vous permettra de créer vos propres histoires ou encore votre propre campagne de jeu. Le jeu est très joli et mis au goût du jour en gérant les derniers effets que vos cartes vidéos vont pouvoir traiter comme le blur – qui soit dit en passant commence à me lasser car on a jamais l’impression de netteté-. En plus, les développeurs ont laissé 4 types de caméra différente contrairement à NWN1 dont l’utilisation était assez limitée. On retrouve bien sur la caméra libre qui permet d’avoir une vue à la troisième personne et donc une vision de ce qui vous entoure bien plus importante. Mais attention de posséder une machine puissante, si vous mettez toutes les options à fond. Je n’ai pas eu de soucis en 1200×1024 sans les ombres avec un Pentium 4 3ghz, 1 go de ram, et une carte vidéo 1900GT tant que mon champ de vision restait limité. Mais dès que j’ai voulu l’élargir, le framerate a diminué méchamment, à défaut de planter le jeu –version review-. Du coup il faudra faire des choix judicieux : à savoir, soit on a un angle de vision élevé, mais on diminue la qualité graphique, soit on limite l’angle de vision, mais on augmente la qualité. A noter aussi que Securom, la protection du jeu, tue le framerate et lèse terriblement son fonctionnement. On attend donc une réaction d’Atari sur le sujet car actuellement cela gène beaucoup.

En tout cas, on apprécie les nouveaux graphismes bien plus matures avec des personnages détaillés et bien mieux modélisés. Les développeurs ont travaillé sur le contenu et apporté une multitude de petits détails dans les différents éléments de décors : il suffira de visiter la maison de votre enfance dès le départ pour vous en rendre compte. L’interface graphique est à l’image du jeu et comporte elle aussi de jolis détails, mais la lisibilité n’est pas toujours au rendez vous.

Il suffit d’ouvrir l’inventaire pour voir les différents objets que porte votre avatar qui sont visualisés par des images 2D, qui ne sont pas très lisibles. Tout comme la feuille de personnage qui donne beaucoup d’informations mais qui reste difficile à exploiter. Sinon, on se fait très vite à l’interface. On clique sur le bouton droit et un menu des actions possibles apparaît. De plus, le début de l’histoire fait office de didacticiel et tout est très bien expliqué.

Pour la musique, on retrouve certains morceaux de NWN1 et d’autres nouveaux d’aussi bonne qualité. De ce côté-là, on nous gâte. Tout comme le doublage des voix françaises qui sont de bonnes qualités même s’il y a des perles –voir forum- ou encore des oublis de traduction. Pour les bruitages, même chose. 

Alors mieux ou mieux ?

Mais alors, si on a juste une refonte globale du jeu qu’apporte t’il de nouveau ? D’abord une mise à jour graphique, une campagne sympathique mais linéaire vous permettant de gérer un château, et des règles AD&D toutes neuves. Le jeu dans son approche s’apparente un peu plus à Baldur’s Gate : le choix et même l’obligation de gérer plusieurs personnages en plus de votre héros, mais aussi l’accès dans les différents niveaux. Dans NWN1, vous traversiez les niveaux pour découvrir des points d’entrée vers de nouvelles zones, ce qui amenait son lot de lassitude. Dans NWN2, on retrouve ce côté linéaire surtout au début de l’aventure durant laquelle il faut suivre l’histoire scriptée au possible même si divers choix vous sont proposés, selon votre alignement.

Mais par la suite, pour poursuivre aucune nouvelle zone n’apparaît sur la carte du monde. C’est en discutant avec les PNJ du coin qu’elles se débloqueront. Mais il semble que les niveaux sont encore moins libres que NWN1. Je m’explique : j’ai en mémoire un niveau dans lequel vous vous rendez dans une ferme. Le lieu de découverte se limite à un chemin entouré de deux hauts talus que vous ne pourrez pas escalader. Ainsi vous avancez jusqu’à la ferme, parler à la fermière et regardez la vidéo scriptée. Puis vous repartez sans avoir la moindre possibilité de vous promener sur le reste de la carte. De toute façon vous n’y avez pas accès. Dommage quand même….. 

Neverwinter nights 2 est une suite honorable parce que le bon vieux NWN1 mérite bien de tirer sa révérence après 4 ans de bons et loyaux services. Il possède tout en mieux et une campagne un peu plus élaborée, mais juste un peu plus. On retrouve ainsi les mêmes défauts et les mêmes qualités que son prédécesseur. En clair une refonte haute en couleur, plus qu’un nouveau jeu. Mais on était en droit d’attendre un peu plus de cet opus qu’une vulgaire mise à jour …. Surtout depuis la sortie d’Oblivion et de Gothic 3 qui le surpassent sans problème pour le côté solo. Peut-être est il bon de dire que ce système de jeu ne se prête pas à une aventure solo tout simplement et qu’il faudra se tourner vers le multijoueur pour vraiment l’apprécier comme se fut le cas pour son prédécesseur.

Note testeur 08 sur 10
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