Le 30 mars 2020, le site PC GAMER a souhaité publier de nouveau un article écrit en août 2014 par l’un de leur membre, Andy Kelly, dans lequel il partageait avec nous son expérience de jeu. On a pensé vous le traduire pour vous remettre dans l’ambiance. Car bientôt, ce sera à vous. L’article original se trouve ICI.

“Là où tout a commencé !

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Baldur’s Gate a été l’une de mes premières expériences de jeu sur PC. Je me souviens très bien de m’être assis dans la lueur de mon ancien écran CRT un vendredi soir après l’école, à ramper dans un donjon jusqu’au lever du soleil.

Je n’ai jamais été du genre nostalgique, mais la semaine dernière, je me suis sentie obligé de le réinstaller. Il était presque minuit, et j’avais du travail le lendemain, mais je ne pensais pas que je jouerais longtemps. Juste assez pour assouvir ma nostalgie. Trois heures plus tard, j’étais encore debout. Ses griffes sont à nouveau en moi – presque 16 ans après que je l’ai installé pour la première fois sur mon vieux Pentium II – et, étonnamment, il vaut toujours le coup.

Développé par BioWare en 1998, il s’agit d’un vaste RPG fantastique se déroulant dans les royaumes oubliés –Forgotten Realms-, l’un des mondes du plus populaire et ancien jeu de Donjons & Dragons. Vous créez votre propre protagoniste à l’aide d’un éditeur de personnage riche, puis vous vous lancez dans une aventure le long de la Sword Coast, une étendue de côtes rocheuses, de forêts profondes, de ruines anciennes, de villes animées et de donjons labyrinthiques.

Il y a une histoire à suivre, mais vous pouvez la poursuivre à votre guise. La carte du monde se remplit de quêtes amusantes et de personnages mémorables, et c’est à vous de décider si vous serez un héros, un méchant ou aucun des deux.

L’un des aspects les plus frappants de ce jeu est sa personnalité. Beaucoup de fantaisie, en particulier dans le moule D&D, qui souffre d’être trop sérieux et d’avoir l’air un peu trop prude, mais Baldur’s Gate pétille de caractère, et est souvent hilarant. Même un manant peut avoir quelque chose d’amusant à dire, et je pense que presque la moitié des 15 heures que j’ai passées sur ce replay du jeu ont été consacrées à parler aux milliers de PNJ qui jonchent the Sword Coast.

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En explorant, vous tombez constamment sur des personnages intéressants, des excentriques farfelus et des sorciers fous, des seigneurs pompeux aux nains ivres. Vous rencontrerez même le légendaire Drizzt Do’Urden, que vous pourrez tuer pour ses puissants cimeterres et son armure de mithril si vous êtes particulièrement habile. La richesse des textes du jeu implique beaucoup de lecture, mais tout est brillamment écrit et merveilleusement spirituel, sans jamais se prendre trop au sérieux.

Il y a 25 compagnons recrutables dans le jeu, mais contrairement à beaucoup de RPG où les personnages jurent une allégeance indéfectible au héros quels que soient leurs actions et leurs buts, beaucoup de personnages de Baldur’s Gate sont farouchement indépendants. Minsc, avec son célèbre hamster Bouh géant de l’espace miniature, se joindra à votre groupe si vous l’aidez à sauver son partenaire, Dynaheir. Mais si vous restez trop longtemps sans poursuivre cette quête, il se mettra en rage et vous attaquera.

De même, les personnages abandonneront le jeu si votre réputation va à l’encontre de leur ligne de conduite. Les actes nobles dégoûteront les mauvais personnages comme l’irascible prestidigitateur Edwin, tandis que l’impérieux paladin Ajantis vous aimera pour cela. Ces personnages ont ainsi l’impression d’être de vraies personnes avec leurs propres objectifs et motivations, même si cela peut être exaspérant lorsque vous êtes au milieu d’un donjon et que l’on décide soudainement de vous abandonner.

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Les sprites des personnages sont assez laids, même par rapport aux standards de 1998, mais les arrière-plans pré-rendus sont toujours aussi beaux. Il est remarquable de constater à quel point le jeu est atmosphérique, même maintenant. Le son y joue un rôle important, avec le gazouillis des oiseaux, le tonnerre et le vent hurlant qui donnent vie aux environnements, sans oublier la partition orchestrale émouvante de Michael Hoenig. La vision de Faerûn de BioWare est toujours une joie à découvrir, et est bien la preuve que vous n’avez pas besoin de graphismes modernes pour créer un monde de jeu riche et fascinant.

Il y a un grand sentiment de soulagement quand on s’échappe de la nature sauvage battue par la pluie pour se réfugier dans la lueur d’une taverne chaude, où l’on repose ses os fatigués avant de retourner à l’extérieur. On a vraiment l’impression de vivre une aventure, et grâce à une courbe de difficulté tristement célèbre, chaque incursion dans l’inconnu semble dangereuse. Il suffit d’un coup de chance critique pour perdre un membre du jeu.

À bien des égards, Baldur’s Gate est incroyablement archaïque (ndlr : même s’il subira une cure de jeunesse lors de sa remasterisation de 2012). L’interface gonflée et la gestion incessante des objets et des personnages font que vous passez beaucoup de temps à déplacer des objets et à vendre des choses aux marchands. Mais j’adore ça, même si ça prend beaucoup de temps, parce que j’apprécie d’avoir un contrôle total sur ma partie. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’aime tant le jeu : le peu de prise en main qu’il y a. On a toujours l’impression de contrôler le destin de son protagoniste, et pas seulement de suivre un cheminement prescrit – même si l’histoire est totalement linéaire.

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Vous pouvez être un saint ou un connard fini. Vous pouvez accepter d’aider un fermier à retrouver son fils disparu tout en envoyant Imoen chez lui pour le voler. Vous pouvez consacrer votre vie à défendre la vérité et la justice, ou baiser des gens pour vous remplir les poches. Il s’agit d’un jeu de rôle au sens propre du terme, qui offre non seulement des chemins vers le bien et le mal, mais aussi toutes les zones d’ombre entre les deux.

Si, comme moi, vous ressentez le besoin de rejouer à Baldur’s Gate, vous pouvez acheter l’édition améliorée –the enhanced Edition-, qui comprend des compagnons supplémentaires, de nouvelles quêtes et un mode de combat en arène.

La difficulté et le coût de la réalisation d’un jeu aussi grand, complexe et libre que Baldur’s Gate avec des données de production modernes signifie que nous ne verrons probablement plus jamais un jeu comme celui de BioWare, mais avec Pillars of Eternity d’Obsidian et le superbe Divinity: Original Sin de Larian, le cRPG semble être en pleine renaissance, magnifique et inattendue. Rejouer à Baldur’s Gate, où tout a commencé, n’a fait que me rendre plus enthousiaste à l’idée de cette renaissance. »


L’article original se trouve ICI.

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Killpower

Merci Zemymy pour la traduction.

Je me rappelle en janvier 1999, je l’avais acheté Day One et avait mis beaucoup de temps à installer le jeu (5 CD ! à l’époque). J’avais commencé à jouer et il était tellement buggué et ramait complètement sur ma machine. J’avais grogné contre ce jeu qui proposait des combats en temps réel (mais quelle drôle d’idée) avec pause active.

Tellement pourri que je l’ai remis dans sa grosse boîte et rangé en pestant contre ces jeux finis à la truelle. Il a fallu attendre quelques mois avant que je ne retourne dans le jeu et qu’enfin la magie opère (entre temps j’avais changé de PC, et des patchs étaient sortis dans les CD des magazines mensuels. Oui Internet à l’époque ce n’était même pas la peine…). Même les magazines à l’époque n’avaient pas été cléments avec lui (je me rappelle de PC Gamer qui lui avait une note d’environ 75 sur 100 pour un jeu pas top qu’il disait).

Et pourtant quelle licence…. fabuleux si on enlevait les problèmes techniques de l’époque (et les bugs).