Oyez ! Oyez ! Braves gobelins, une nouvelle aventure s’offre à nous sur PC ! Voilà The Cursed Crusade, développé par les frenchies de Kylotonn pour PC et consoles next-gen. Déçu par The First Templar, il y a quelques mois, j’espérais beaucoup de ce titre prenant place durant la quatrième croisade appelée par le Pape Innocent III. En plus, le titre permet de trancher dans le vif avec un ami, et de développer notre personnage. Bref, l’ensemble semble alléchant. Hélas, après y avoir goûté, je dois reconnaître que The Cursed Crusade a une saveur assez amère. Explications.


The cursed history

Tout d’abord, un mot sur le scénario. Vous êtes Denz De Bayle, fils de l’un des seigneurs de l’ordre du Temple. Votre oncle a dérobé vos terres pendant que votre père guerroie en Terre Sainte, vous jetant à la rue alors que vous venez juste de devenir templier. Votre errance vous amènera à croiser la route d’Esteban Noviembre, voleur espagnol au cœur tendre, et épéiste émérite.

Un point commun liera la destinée de ces deux hommes : la malédiction. En effet, Denz et Esteban sont frappés par une malédiction  qui leur permet de se rendre dans une dimension parallèle proche des Enfers, en leur octroyant des pouvoirs et une force surhumaine. Hélas, en contrepartie, leurs âmes mortelles sont condamnées à la damnation éternelle. S’engage alors un  voyage en quête de rédemption, d’un père, et de mystérieuses reliques sacrées. Un voyage en compagnie des Croisés, qui conduira nos héros de France en Terre Sainte, en passant par l’Italie et l’Empire Byzantin.

 The damned gameplay.

Si le scénario s’appuie sur un fond historique réel et intéressant, il faut hélas reconnaître qu’une fois en jeu, il devient ennuyeux et creux. Tout simplement à cause de cut-scenes qui tombent à plat et interrompent  le joueur dans ses élans d’action guerrière. De l’action, c’est d’ailleurs ce qui compose 70% du temps de jeu de ce beat’em all médiéval.

Ainsi les niveaux s’enchaînent dans des lieux historiques de la quatrième croisade comme la forteresse de Zara ou Constantinople. Vous incarnez donc Denz, et êtes suivi par Esteban, contrôlé par l’IA ou un ami. A noter que dans le second cas, cela peut se faire en ligne ou sur écran splité, ce qui est assez agréable. Lorsque l’IA est votre seule amie, attendez-vous à être gêné par l’espagnol dans les lieux exigus ; ce dernier ayant une fâcheuse tendance à toujours être dans vos pattes.

Les combats,  le point fort du titre, permettent de prendre un certain plaisir. En effet, vous pouvez ramasser les armes des ennemis et les combiner entre elles. Ainsi vous pouvez utiliser deux armes à une main, une lance ou une épée à deux mains, un bouclier, et un arc ou une arbalète. A vous ensuite de choisir la combinaison qui vous sied le mieux : épée et bouclier, épée à deux mains, hache et massue, massue et épée, etc…  Les armes ont une durée de vie limitée et finissent par casser, vous obligeant à en utiliser d’autres et à varier vos attaques.

De plus, des points gagnés dans chaque niveau vous permettront d’acheter de nouveaux coups afin d’améliorer vos combos, ou d’améliorer votre personnage : constitution, armure, magie des enfers et autres. Ces points seront obtenus en remplissant des objectifs imposés, comme trouver tous les coffres cachés, ou encore en tuant tous les spectres que vous pourrez croiser dans  la dimension parallèle, accessible à tout moment. Encore une fois les bonnes intentions de Kylotonn sont gâchées par une mise en scène désastreuse et des scripts mal placés.

Par exemple vous combattez une horde d’ennemis, et d’un seul coup la caméra vous montre un endroit éloigné de la carte, laissant le joueur hors écran aux prises avec ses adversaires ; ou encore, alors que vous êtes en plein trip guerrier, une cut-scene interminable et ennuyeuse se déclenche faisant retomber la tension et créant l’ennui.  Un dernier point concernant la maniabilité. Je dois bien avouer que j’ai eu un mal fou à sortir les coups voulus avec le couple clavier/souris. J’ai donc utilisé un pad 360, qui améliore grandement la jouabilité, et qui, comme souvent, est reconnu par le titre.

The cursed environments

Grâce aux multiples environnements, The Cursed Crusade est une invitation au voyage mais le soufflé retombe encore à cause d’un niveau technique et d’un level-design moyenâgeux.  Les graphismes ont hélas cinq ans de retard, et les niveaux sont tous plus ou moins vides et linéaires. Certes, le fait de pouvoir passer dans une dimension infernale, transformant l’environnement et les personnages, apporte un petit plus appréciable, mais l’ensemble demeure tout de même assez médiocre visuellement.  Les personnages ne s’en sortent pas trop mal, grâce notamment au très bon doublage français, avec une mention spéciale au doubleur d’Esteban Noviembre (Marc Alfos, la voix française de Russell Crow au cinéma).

Toutefois, la synchronisation labiale n’est pas au point, mais ce n’est pas trop gênant. Ce qui l’est plus, c’est la longueur de certains dialogues pour finalement ne rien dire d’intéressant et plomber l’ambiance. Heureusement, on peut les passer pour retourner plus rapidement dans la mêlée. La musique de Marcus Schmidt est, quant à elle, dans le ton et agréable à écouter, même si elle se fait parfois trop discrète.

Il y a également un point relativement important qui demeure réussi : les animations. Bien entendu, il y a quelques soucis de collisions, mais les animations sont vraiment bien faites, d’autant qu’avec la multitude de combos possibles ce ne devait pas être une mince affaire. Chaque arme possédant son panel de coups et de finish move, The Cursed Crusade nous offre un nombre conséquent de moyens d’exterminer nos adversaires, ce qui est assez sympa.

The cursed game

The Cursed Crusade rappelle énormément la série Knights of the Temple de Starbreeze Studio, même au niveau scénario d’ailleurs. Hélas, si j’avais apprécié le titre en 2004 sur Xbox, je dois bien admettre que j’attendais plus du titre de Kylotonn en 2011, d’autant que le plus récent est, techniquement, à peine plus évolué. Alors, c’est sûr qu’il y a du travail et des idées derrière cette croisade maudite, mais elles sont souvent gâchées par une mise en scène poussive et des scripts qui fragmentent trop l’action. Bien entendu, vous aurez compris que ce jeu n’a rien d’un RPG, mais est un pur beat’em all. Nous espérions une partie aventure un peu plus développée, d’où son traitement ici.

En conclusion, The Cursed Crusade est un jeu très moyen qui n’a pas su exploiter le background historique très riche qu’il utilise, et qui n’arrive pas à trouver un rythme d’action intéressant pour le joueur moyen. Doté d’une durée de vie correcte, et proposant tout de même un bon challenge, on regrette toutefois que Kylotonn n’ait pas apporté plus de soins à l’environnement, car, encore une fois, la période historique s’y prêtait grandement. En bref, je dois bien reconnaître que je me suis quelque peu ennuyé durant cette maudite aventure, même si le jeu à deux permet de relever légèrement le niveau. Une grosse déception. A réserver aux fans du genre, une fois en gamme budget.

+ Contexte historique plus ou moins respecté
+ Grande variété des armes et des coups
+ Bonne durée de vie

Note testeur 04 sur 10

– Techniquement daté
– Trop linéaire
– Scénario moyen

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