Delver est un jeu développé par Chad Cuddigan, un unique développeur, et qui est arrivé sur la plateforme de téléchargement de Steam après avoir été greenlighté. Outre la version Android précédemment sortie dont je ne pourrais rien vous dire, ne la possédant pas, il nous propose un accès anticipé à cette version PC, pour un peu moins de 7€ que je me suis empressé de décortiquer.

A l’instar d’Eldritch, Delver est un roguelike, euh non adorateur de roguelile oldschool reste tranquille, un roguelike sur certains points, comme les niveaux créés aléatoirement tout comme les créatures et les loots et le permadeath. Mais on le catégorisera du côté des Action-RPG à la première personne tels que Borderlands avec un environnement dungeon crawler.

En effet, c’est un FPS en temps réel  qui offre une jouabilité aux petits oignons, nerveux, efficace et rapide. L’utilisation est simple : à la souris, outre le fait qu’elle permette de s’orienter, c’est bouton gauche pour frapper et bouton droit pour préparer un gros coup qui sera plus efficace, mais qui vous ralentira tant que vous tiendrez le bouton appuyé. Pour le déplacement, on utilise les touches que l’on utilise pour jouer en FPS et il est vrai que l’on a du mal au début avec le corps à corps, car la notion de distance est difficilement évaluable. Au début, on frappe à côté parce qu’on est trop loin de sa cible, mais avec de l’entraînement, on finit par s’habituer. 

On peut se tourner vers les armes de jet ou les sorts qui permettent d’attaquer à distance et qui marchent parfaitement. Mais les munitions limitées empêchent une vraie spécialisation dans ces domaines. On prend une baguette utilisable un certain nombre de fois et lorsque l’on a consommé toutes les charges, il n’y a plus qu’à la jeter. Hé oui, point de mana, juste une barre de vie. Tout aliment trouvé vous permettra de recharger vos points de vie. Quant aux fioles il vous faudra faire attention à leur effet aléatoire.


On appréciera toutes les petites idées qui agencées ça et là en font un jeu au fort potentiel : les potions de couleur qui changent d’effet à chaque partie, le regain d’énergie se fait au compte goutte et pas d’un coup sec, ce qui oblige à anticiper surtout lorsque l’on est empoisonné. Les ennemis qui fuient dès qu’ils sont blessés tout en laissant couler des gouttes de sang, les raccourcis clavier avec les touches chiffrées ou encore des armes à effets différents comme la masse qui repousse les ennemis, les flèches récupérables si elles ne touchent pas leur but. Le jeu affiche tout ce qui est important pour le joueur et d’un coup d’oeil, on sait où l’on en est. Ainsi avec l’affichage d’un inventaire à cases et de votre équipement composé d’un casque, d’une veste, d’un pantalon, d’un anneau, d’une amulette et de gants, tout se lit efficacement. Le nombre de charges de vos baguettes est ainsi visible continuellement dans votre raccourci d’objets pour ne jamais se retrouver à sec. 

Dans chaque niveau, on trouvera un bestiaire adéquat tout à fait amusant et sympathique et il faudra faire aussi attention aux pièges disséminés ça et là, dont l’effet reste lui aussi aléatoire. En cas de mort ou si l’on recommence, on repart du camp de base avec l’argent cumulé de tous ses personnages précédents. C’est l’intérêt de rendre visite aux deux marchands qui vous vendent quelques babioles pour vous faciliter la descente. Mais rien de bien folichon actuellement. Une vrai beta pour l’instant. 


C’est sûr, le style pixellisé à la sauce Minecraft ne plaîra pas à tout le monde et on pourra presque lui prêter des liens de parenté avec ce dernier tellement on pourrait les confondre, mais ne vous y tromper pas, le côté roleplay offre une dimension particulière à Delver que l’on ne retrouve pas dans le sandbox de Notch. En tous cas, la 2D des objets et des créatures, toujours de face orientés au joueur vous fera penser aux très nombreux jeux en pixels, et c’est à la mode en ce moment. En fait, via sa jouabilité, je l’associerai plus à Hexen (Doom dans un univers Médiéval fantastique pour ceux qui ne connaissent pas) avec des éléments de RPG avec son déplacement à la première personne ne permettant pas de sauter. 

C’est pixellisé et si cela vous fait mal aux yeux, comme aux miens qui commencent à se faire vieux, il est toujours possible de se payer, pour 2.90€ minimum, un mod graphique. Le PureBDcraft d’un certain PHAX, bossant tout autant sur Minecraft d’ailleurs, offre déjà une cure de jouvence à un jeu au relent de petits carrés  (regardez la vidéo ci-dessous vous comprendrez). Cela peut paraître indécent, surtout pour un mod alors que tant de jeux en proposent des gratuits, mais on peut partir du constat que l’ajout est à considérer comme un DLC permettant une amélioration graphique pas nécessaire. En tout cas, cela donne une seconde vie à Delver, même si ce dernier n’est qu’en accès anticipé.  Je vous conseille tout de même d’attendre les futurs patchs, et sachant que le jeu est moddable, sa communauté grandissante proposera peut-être des mods graphiques gratuits à l’avenir. Et surtout quid de ce mod payant lorsque l’auteur aura intégré tout ce qu’il a prévu ?


Même s’il n’y a pas de classe ou de race, ni de restriction d’équipement, à chaque passage de niveau, vous avez un point à répartir entre l’une des six caractéristiques de votre personnage. Encore un jeu dans lequel l’évolution dépendra de vos loots, et si cela est simpliste, cela fonctionne à merveille. Les décors ne sont pas destructibles, tout comme les caisses et les objets traînent à terre ou sont lâchés par vos victimes. Il vous faudra donc prendre le temps de fouiner ici et là et de ne pas foncer tête baissée à la prochaine échelle.  

A l’instar de Nuclear ThroneDelver est un jeu apéritif ne comprenant pas de scénario à proprement parler (On descend prudemment pour piquer une orbe et remonter aussi vite que possible) et possédant pour l’instant sept niveaux que vous finirez en une heure maxi, ou beaucoup moins si vous mourrez : deux donjons, deux caves, deux égouts qui sont générés aléatoirement et le niveau final qui, lui, est prédéfini. Il n’empêche qu’après avoir joué quelques heures le côté redondant des blocks agencés pourra en gêner plus d’un, et tout comme les loots qui reviennent à l’identique, on se posera la question sur la durée de vie à la longue. 

Si les graphismes restent en deçà, la musique et les bruitages sont bons et cette intro de guitare sèche dans le camp de base vous rappellera vos heures passées sur un hack’n slash d’antan, dont je ne citerai pas le nom pour ne pas vous offenser, si vous connaissez vos classiques. 

Cet accès anticipé de Delver nous permet de profiter d’un jeu qui tourne bien et qui offre, même si elle est simpliste, une bonne jouabilité. On a donc une base solide, et si on pourra toujours se plaindre du manque de contenu ou de l’univers limité, ce à quoi l’éditeur de niveaux inclus et le moddable possible pourra vous permettre de pallier.

Reste plus qu’à attendre les prochaines mises à jour qui s’annoncent assez sympathiques et ce n’est pas sans une certaine impatience que je vous en fais la liste : un système de commerce avec vente et achat, une banque, des classes à débloquer en jouant, des miniboss, un nouveau thème et plus de diversité dans les créatures et les loots. A suivre les rôlistes ! Se le payer aujourd’hui n’est donc pas forcément un bon plan, mais si l’adjonction d’ajout dans le futur augmente le prix, alors on pourra dire que vous aurez misé sur le bon cheval. 

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