Après Kivi’s Underworld, Depths of peril, Din’s Curse, trois hack’n slash situés dans le même monde médiéval fantastique, Soldak Entertainement poursuit sa lancée de petit développeur indépendant en proposant encore un produit du même style, mais dans un environnement totalement différent, j’ai nommé l’espace. Drox Operative vous propose donc un action-RPG dans l’univers du Space Opera, lieu où bon nombre de ces confrères se sont cassés la gueule et où personne n’a encore trouvé le succès. Alors Déclic ou déclin, c’est à lire ici même. Un test réalisé avec l’aide intersidérale d’All_zebest.

Société minuscule qui offre des jeux de gamers for gamersSoldak Entertainment propose Drox Operative qui reprend les bonnes idées de ses aînées pour les adapter à son propre univers. On commence par choisir sa race parmi dix ayant chacune leurs propres caractéristiques, le niveau de difficulté des ennemis et on paramètre intégralement l’univers dans lequel on va s’ébattre. On pourra régler notamment la taille de l’univers, le nombre de races, le degré de colonisation etc. On pourra plus tard, jouer en mode hardcore (une seule vie) dès que l’on aura atteint le niveau 25 avec notre vaisseau dans une première partie. Après création de l’univers, la partie commence.

L’espace selon Soldak

On commence au beau milieu d’un système solaire inconnu en tant qu’Agent Drox un mercenaire et notre rôle sera d’interagir avec l’univers qui nous entoure. Pas de quête principale précise, mais juste un accompagnement des races avec la possibilité de les aider. D’un coup d’oeil, on est en terrain conquis avec ce coffre partagé, ce téléporteur à activer et son contenant. Tout autour de nous, c’est le brouillard de guerre qui nous oblige à explorer l’intégralité de ce système pour connaître les forces en présence. En effet, vous fixez vos objectifs selon votre bon vouloir et l’évolution naturelle, caractéristique des jeux de Soldak Entertainment, des races dans les lieux que vous visitez, aura sûrement une raison d’être sur votre comportement.

En effet, un équilibre est en place dans chaque système où vous allez et vous déciderez de vous allier ou non avec les présents. S’ensuivront alors des quêtes Fedex, pour la plupart, vous demandant d’agir en fonction des intérêts de la race, ce qui vous permettra d’être mieux apprécié ou encore d’être détesté par l’ennemi qui se fera un malin plaisir de vous chasser. L’univers étant en continuelle évolution, les ennemis de vos commanditaires pourront devenir leurs amis et vous vous retrouverez alors chassé comme un vulgaire Yankee. Cette évolution fait la force du jeu et vous aurez une incidence sur l’évolution des races et leur propension à coloniser dans un système solaire ou pas.  Les conditions d’une victoire peuvent être multiples : diplomatique, militaire ou économique. Pour y parvenir, tous les moyens sont bons : rumeurs, sabotages ou trahisons !

Un système comprend donc un soleil avec divers planètes habitées avec lesquelles vous pourrez communiquer ou marchander, de planètes inhabitées que vous pourrez scanner pour trouver du loot et acquérir de l’expérience, de restes spatiaux, d’anomalies offrant des événements aléatoires, d’un portail de passage pour se téléporter dans n’importe quel autre système dont vous aurez trouvé l’accès similaire, d’accès de type “porte” pour voyager d’un système solaire voisin à l’autre et enfin de vaisseaux extra-terrestres prêt à en découdre.  

On tire dans le tas, comme on le ferait avec un personnage de hack’n slash sachant que cela coûte de l’énergie à votre vaisseau, on surveille ses boucliers pour être sûr de ne pas mourir et de renaître au dernier téléporteur visité avec un malus d’expérience, à moins que l’on ait une capsule de secours pour s’échapper. Cela bouge, cela remue, cela vit. 

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Un hack’n slash comme les autres

Votre vaisseau est constitué de différents emplacements. Trois légers, trois moyens, trois lourds, dans lesquels vous allez mettre diverses pièces ayant chacune leur utilité : moteur, propulseur, arme, pilote etc.. On pourra alors soit s’orienter vers une grosse puissance de feu mais une faible défense, ou l’inverse. Il sera possible de pucer certaines pièces, de payer vos membres d’équipage pour de meilleures performances de trouver des objets rares, moins communs. Comme vous vous en doutez, nous sommes dans un terrain connu et faire l’analogie avec un hack’n slash se fera sans difficulté. Et les possibilités sont justes énormes.
Vous avez la possibilité, si vous le souhaitez, d’investir des points d’attributs dans une catégorie qui permet à la longue d’acquérir un nouveau vaisseau, plus gros, mais disposant de plus d’emplacements. A vous de voir si vous préférez une petite bête qui se faufile ou un gros destroyer hérissé de tourelles !
A noter que les pièces à installer coûtent de l’énergie et cette notion limite l’équipement de telle ou telle pièce trop encombrante. Interviennent alors les quatre caractéristiques de votre vaisseau qui agissent sur vos possibilités. Il n’y a pas à proprement parler de classe de personnage, ni de compétence spécifique à activer et votre évolution dépendra surtout de vos découvertes. L’absence d’arbre de compétences est LE gros point noir du jeu à mon sens. Les joueurs ne s’y sont pas trompés.

Le jeu propose une musique plutôt quelconque mais pas désagréable, des bruitages plutôt corrects mais simplistes mais pas de voix. N’oublions pas que nous sommes face à une production indépendante. Et du coup le jeu est en anglais et c’est là ou le magic All_zebest intervient comme à l’accoutumée pour les jeux de cette société en proposant une traduction des plus réussie. Je ne porte pas mon nom par hasard ! On se sent donc moins perdu avec ce didacticiel de départ qui nous apprend le maniement du jeu mais qui manque cruellement de détails quand on veut en savoir plus. Ce problème a été corrigé par une mise à jour. Les aides sont devenues exponentielles. Il est tout à fait incroyable d’apprendre que le jeu comprend plus de 250 pages de textes, car on ne le sent pas durant le jeu. On s’étonne même et pourtant le nombre de quêtes est énorme, les discussions entre races ou avec nous sont nombreuses et le codex nous apprend beaucoup de choses sur l’univers. 

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L’espace ne pardonne pas

Visuellement, le jeu se présente avec une caméra au dessus de votre vaisseau sur un un plan horizontal avec scrolling dans tous les sens sur des fonds d’espace très bien rendus.  Ces images du décor du fond ont été fournies par la NASA. Il est possible de zoomer avec la molette de la souris pour apprécier la faible qualité des polygones de notre vaisseau. On sait que la faiblesse des jeux de Soldak Entertainment est le graphisme de ses productions avec toujours des manques de polygones pour leurs modèles. Cela se ressent moins avec ce jeu car les vaisseaux sont souvent plutôt angulaires dans leur vision du futur. Moi qui suis un fan des jeux Soldak Entertainment, je reconnais que les monstres de Drox Operative sont très laids et manquent de diversité et de personnalité. Avec des graphismes plus “artistiques”, je donnerais illico à ce jeu une note des plus élevées.

Pour compenser cette faiblesse, la société apporte moult options de configuration graphique pour permettre d’adapter leur jeu des plus vieilles aux plus récentes machines.

En tout cas, l’espace étant vide, on ne peut pas leur reprocher leurs décors anguleux comme c’était le cas dans les productions précédentes. Mais cet atout en fait aussi un défaut car “qu’y a-t-il de plus ennuyeux qu’un environnement vide ?” En effet, chaque système dans lequel vous pénétrez par des portes d’accès est constitué d’un environnement circulaire rond totalement à découvrir. Vous devez donc traverser le niveau en effectuant une spirale pour voir l’intégralité de la map en une manoeuvre toujours identique. Point de lieu fermé avec décors à découvrir.

Non, le vide intersidéral avec l’ennui qui va avec, après les premières heures de jeu qui se vivent avec curiosité. Et comme l’univers est gigantesque si on le désire lors de la création du monde, on finit par abandonner la partie car notre but reste trop superficiel. Malgré l’absence de murs, je ne m’y suis jamais ennuyé, moi. Il y a en effet toujours quelque chose à faire, une relation à gérer et, souvent, une mauvaise nouvelle qui vous tombe dessus au plus mauvais moment.

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 Si cela était encore accompagné d’une jouabilité nerveuse et efficace, je ne dirais pas non, mais là on touche le plus grave problème du jeu : la vitesse de votre vaisseau. Dépendant, de nombreux facteurs qui me restent obscurs et qui me font dire que le jeu s’adresse avant tout à une niche de joueurs prêt à s’investir et à creuser le sujet (on est fan de Soldak Entertainment ou pas), elle varie aussi en fonction de la gravité des planètes autour de vous.  Ainsi, si votre vaisseau est trop chargé, le moindre déplacement prend trois plombes et si vous êtes super léger, c’est à dire la vitesse la plus rapide, vous avancez encore trop lentement.

Il en découle une vitesse d’éxécution lente qui détone avec l’action nerveuse que l’on peut retrouver dans n’importe quel hack’n slash d’aujourd’hui. La vitesse dépend des propulseurs du vaisseau. Un vaisseau surarmé mais avec des propulseurs en mousse va se traîner. En revanche, un vaisseau avec de bons générateurs et des propulseurs de course ira très vite.

Et quand on parle d’espace, on pense à des batailles au laser, vivantes, rapides et efficaces. On peut considérer que les armes sont efficaces et que la montée en puissance de notre vaisseau se ressent bien, mais pour le reste c’est plutôt mou. Du coup, j’ai tenu 10 heures avant d’arrêter et de me dire que je perdais mon temps. Pourtant l’envie est bien là (je suis fan des jeux de Soldak Entertainment ), mais la lourdeur du gameplay s’en ressent trop.

Peut-être que le multijoueur coop apporte un plus, mais ce manque de dynamisme tue notre entrain et il aurait été préférable de faire un jeu plus rapide avec pause active ou au tour par tour pour garder un rythme effréné. Et ce n’est pas l’extension qui a apporté de l’énergie. Peut-être un mod dans quelque temps. Espérons.

Terminons en ajoutant que le développeur fait des mises à jour très régulières. Le jeu est hyper optimisé, constamment ajusté et peaufiné à l’extrême, à un point rarement vu même chez les indépendants. La vitesse, notamment, a été revue à la hausse suite aux remarques de joueurs, ainsi que des dizaines de points par mise à jour. 

CONCLUSION DE KILLPOWER : Vous aurez constaté qu’All_zebest ne cesse de me contredire, ce rebelle de l’espace, et pour sa note finale, vous la trouverez en dessous. Je m’en vais te le blaster ce yankee… Ha bah non, c’est un jeu uniquement solo… Soldak Entertainment a su proposer des options novatrices dans ses hack’n slash médiévaux fantastiques et, avec Drox Operative, ils poursuivent sur leur lancée. Malheureusement et malgré tout le respect que j’ai pour cette société, cette fois-ci c’est raté. Drox Operative se montre bien moins attirant que la richesse des couloirs d’un donjon. Poussif, votre vaisseau naviguera dans des environnements toujours identiques et le manque d’informations sur les tenants et les aboutissants ne permettent pas de se plonger corps et âmes dans cet univers riche et profond qu’est l’espace. Même si tout s’agite autour de nous, on s’ennuie ferme après quelques heures et on retourne soit sur Space Rangers 2 qui propose un système similaire avec beaucoup plus de possibilités, soit dans un hack’n slash plus nerveux comme Din’s Curse. Aliénant et répétitif, Drox Operative se jouera par petites touches de quelques heures et manque réellement de punch. Dommage. L’espace n’a toujours pas trouvé de maître. 4/10

CONCLUSION D’ALL_ZEBEST : En ce qui me concerne, je n’ai qu’un critère : est-ce que je m’amuse ou pas. Ici, je me suis clairement amusé. L’aspect extérieur est répétitif, mais l’action est toujours variée, avec des retournements de situation bienvenus. Rien n’est jamais acquis et l’aspect diplomatie est très rafraichissant. Drox Operative est un jeu difficile, pour joueurs d’élite, exigeants, qui ne se laisse pas apprécier superficiellement. Ce côté hardcore, il le paye car on ne devient pas populaire avec une telle austérité. Mais moi, j’aime. 8/10

+ Interactivité
+ Richesses de l’univers
+ Une traduction grâce à All_zebest
+ Des retournements de situation notamment grâce à la diplomatie

Note RPG 3 sur 5
Note testeur 06 sur 10

– Répétitifs à souhait dans des niveaux circulaires vides
– Lenteur de l’action
– Manque de clarté pour bien optimiser son vaisseau
– Pas d’arbre de compétences

La note de 06/10 est obtenue en faisant la moyenne des deux notes des deux rédacteurs.

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