Sorti ce 30 octobre 2014, soit bientôt quinze ans après la sortie de son édition originale en 2000, Icewind Dale Enhanced Edition vient nous mettre une petite piqûre de rappel façon “Old School”. Fort du succès du chef d’oeuvre de Black Isle Studios, c’est aujourd’hui dans une version améliorée, comprenant les extensions Heart of Winter et Trials of the Luremaster ainsi que de nombreux kits et sorts supplémentaires, que Beamdog nous livre un Icewind Dale restauré, et disponible sur MAC, PC, Linux, Apple Store et Google Play Store. Le tout est saupoudré d’un multijoueur cross-plateforme pour le plaisir des amateurs de coopération en ligne.
Au milieu des productions “triple A” de la fin d’année, nous allons voir rapidement ce que vaut cette (re)plongée dans l’univers d’Icewind Dale. Et pour ceux qui n’auraient pas le contexte historique en tête, ce fut à l’époque en digne héritier de Baldur’s Gate, dans la lignée directe du légendaire jeu de rôle Advanced Dungeons & Dragons (AD&D), qu’Icewind Dale fut conçu.

Just like the good old days

Plus linéaire qu’un Baldur’s Gate et moins bavard qu’un Planescape TormentIcewind Dale déroule un scénario certes très classique, mais suffisamment prenant pour avoir envie d’en savoir un peu plus, au moins dans un premier temps. Mention spéciale à la qualité de narration de la cinématique d’introduction, que la majorité d’entre vous a probablement oublié, comme c’était mon cas.

C’est avec un groupe de six aventuriers dont la création vous revient, à moins d’accepter les profils pré-établis, que vous partirez à l’aventure dans la contrée de Val de Bise. L’éditeur de personnage, basé sur les règles d’AD&D, s’avère complet mais un brin complexe pour les non-initiés. Rappelons tout de même que nous parlons d’un temps où les joueurs que nous étions n’avions pas besoin d’assistance à tout bout de champ. Se replonger dans Icewind Dale nous fait comprendre à la fois ce que nous y avons perdu et ce que nous y avons gagné.

Quoi qu’il en soit, la création de votre petit groupe d’aventuriers devrait déjà vous occuper un bon moment, et nous ne saurions que trop vous conseiller de faire très attention aux profils trop généralistes, parfois difficiles à rendre efficaces en jeu. Pensez enfin en créant votre groupe qu’Icewind Dale est avant tout basé sur de très nombreuses phases de combats, reproche qui lui avait été fait au moment de sa sortie, et sur lequel nous ne reviendrons pas.


Avec ce cru 2014 d’Icewind Dale, adieu la limitation de résolution graphique à 640×480 et bonjour au plein écran, même si malheureusement il n’en est pas de même pour les cinématiques pré-rendues, qui sont simplement upscalées (étirées) pour un affichage plus large. Sur un grand écran et sans réglage particulier, la cinématique d’introduction, bien que prenante avec son doublage français très réussi, tient plus du documentaire d’archive que d’autre chose, dommage.

En jeu, l’aspect visuel est tout autre, et si l’on ne zoom pas à outrance, car un zoom est disponible, les graphismes restent agréables malgré l’aspect un peu figé des décors. La localisation française aux petits oignons, la bonne stabilité du jeu (testé sous windows 7 / 64 bits, aucun crash) et la bonne réactivité des menus permettront de vivre une expérience de jeu confortable et sans anicroche. Un bon point quand on se souvient de ce qui pouvait arriver avec nos machines de l’an 2000, sachant qu’il n’est pas ici question du célèbre bug.

What’s new pussycat ?

Côté évolution des personnages, les choix sont très nombreux dans cette version étendue d’Icewind Dale, au point que cela puisse d’ailleurs assez rapidement devenir un peu indigeste pour les néophytes. Si par contre vous êtes du genre à en vouloir toujours plus du côté des “build” de vos héros, alors vous serez très largement servis. Et si l’on ne compte pas de nouveau personnage dans cette édition, plusieurs quêtes à l’origine retirées du jeu ont par contre été ajoutées, ainsi que plus de cent cinquante sorts et compétences de classes, mais également une soixantaine d’objets et armes divers et variés. Si l’on cumule cela avec la présence des deux extensions du jeu, du point de vue du contenu c’est plutôt réussi.

L’une des véritables nouveautés d’Icewind Dale Enhanced Edition, comme cela était le cas pour Baldur’s Gate Enhanced Edition, est finalement sa sortie sur les supports mobiles. Jouer à petit bijou sur support mobile apporte une alternative non négligeable à Angry Birds et Candy Crush Saga, vous en conviendrez. Pour en savoir plus sur la version mobile (Android) c’est Batman qui s’y colle et vous en parle plus largement dans son avis, un peu plus bas dans cette page.


Du fait des nombreux ajouts, la difficulté du jeu semble un peu mieux équilibrée. Cependant, que les plus acharnés se rassurent, le challenge est toujours là notamment grâce à un mode de difficulté supplémentaire. Il faut par ailleurs rappeler que ce titre était tout de même assez difficile dans sa version d’origine.

Pour faire écho aux reproches qui avaient été faits au jeu original et que nous évoquions plus haut, un mode “histoire” a également vu le jour, permettant de vivre l’épopée d’Icewind Dale sans avoir à multiplier les phases de combat, et donc profiter de la trame principale sans avoir à suer à grosse goutte à chaque mob rencontré. Une excellente initiative qui ne manquera pas de ravir les plus cérébraux d’entre vous, ou tout simplement ceux qui souhaitent revivre cette aventure sans y passer leur vie. De là à dire qu’un achat se justifie pour ce seul mode… pas sûr quand on sait combien la durée de vie et l’intérêt d’Icewind Dale reposent sur l’évolution des personnages et les combats.


Pour ceux qui ne connaissent pas le système de combat, il est en temps réel et très similaire à bon nombre de RPG de la lignée des Baldur’s Gate, avec une pause active permettant de diriger une par une les actions de vos protagonistes. Il est par ailleurs possible de paramétrer celles par défaut des membres de l’équipe via un menu dédié. Les joueurs de Dragon Age retrouverons par exemple un système familier, puisque directement hérité des précédents RPG de chez Back Isle, et donc en partie reproduit dans Dragon Age.

Pour vous faire une meilleure idée de la façon dont se déroule les combats et sur le gameplay de l’édition originale du jeu vous pouvez visionner cette vidéo découverte réalisée par notre ami Batman. De là à dire que Black Isle Studio avait déjà tout inventé à l’époque il n’y a qu’un pas que nous n’oserions pas franchir, mais se replonger dans un titre comme Icewind Dale permet tout de même de s’apercevoir des nombreux fondements qui se sont imposés à l’époque et continuent d’influencer les développeurs d’aujourd’hui.

Icewind Dale Enhanced Edition parvient, avec son style orienté sur les combats, à nous divertir de belle manière. Si la qualité intrinsèque du titre original est assez peu améliorée, ce sont surtout les ajouts et le confort apporté par cette version 2014 qui permettent d’affirmer que celui-ci vaut le coup d’être essayé (zoom, possibilité de passer les dialogues, loot simplifié…). Cependant, malgré l’excellent travail réalisé sur cette nouvelle version, pour les joueurs ayant déjà fait le jeu original ou sa version complète sortie sur GOG, l’effet de nostalgie gâche parfois le plaisir et vient relativiser l’intérêt.
En conséquence, le fameux souvenir du “souffle épique” de l’époque n’est plus vraiment là, mais il est possible de dire cela pour tous les “remakes”. Quoi qu’il en soit, il faut avoir testé au moins une fois Icewind Dale dans sa vie, et si vous souhaitez le découvrir, cette édition est évidemment la meilleure, avec une mention spéciale à la version mobile pour son petit prix.

+ Contenu
+ Lifting globalement réussi
+ Environnements variés et assez jolis
+ Seulement 9 euros sur supports mobiles

Note RPG 4 sur 5
Note testeur 07 sur 10

– Personnages pas bien beaux
– Pas tant d’embranchements que ça
– IWDEE paraît bien générique aujourd’hui
– Trop cher (20 euros) sur PC en démat’

La vision de Dagon :
(avis écrit et publié sur le site Dagon’s Lair. Avec l’aimable autorisation de son auteur)
La nouvelle mouture d’AD&D utilisant le moteur « Infinite Engine » de Baldur’s Gate. Le jeu présente, comme son prédécesseur une belle vue de haut, de beaux graphismes, et son excellente interface de combat.

Icewind Dale assume son style : il s’agit d’accomplir les missions qui nous sont proposées, c’est à dire d’explorer des donjons (c’est fini l’exploration systématique de cartes en extérieur). L’histoire, nous fait mener l’enquête sur le mal qui sévit sur les montagnes de glaces. Ce titre est un peu plus linéaire que le premier, mais n’a pas d’autre ambitions que d’utiliser à fonds le moteur de jeu développé par Black Isle pour ce en quoi il excelle : l’exploration des donjons et le combat. L’interactivité avec le monde est toujours aussi réduite. Un jeu sympathique, offrant des heures de « dungeon crawl ».

Graphiques & sons : 5/5 – Interface de Combat : 4/5 – Scénario : 3/5 – Jouabilité (fun) : 3/5
07.5/10

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