Sorti en novembre 2017, deux mois après Divinity : Original Sin 2 qui a été un succès indiscutable, Willy Nilly Knight est passé complètement inaperçu. Pourtant, comme pour ce premier, ce RPG tactique offrait une gestion de groupe en temps réel avec des combats au tour par tour dans un monde fantasy. Du coup, cinq ans après, je me penche sur ce titre pour voir ce qu’il a dans le ventre et s’il tient les mêmes promesses que le ténor suscité. Et malheureusement, on en est très loin. Explications.

Dans Willy Nilly Knight, il semble que vous incarniez un jeune adolescent qui rêve et se retrouve dans la peau d’Arthur. Autant vous dire de suite, que vous trouverez dans ce titre une nouvelle version de la Légende Arthurienne avec une histoire basée sur Excalibur et Merlin. Vous découvrirez ainsi des personnages haut en couleur, et vous ferez face à de nombreux clins d’œil dans ce monde héroïque fantaisie.

Vous rencontrerez ainsi un Gedaï, Dwayne, Pandalf, Minsc à la recherche de son hamster, et bien d’autres … qui permettront de vous proposer des quêtes primaires et secondaires. Une histoire pas transcendante, mais qui fait le job !

Une aventure … frustrante

Vous n’avez donc pas le choix pour personnaliser votre avatar, mais cela n’a aucun intérêt car dès le départ, Guenièvre, une magicienne, vous rejoint poursuivie par des gobelins. Un combat s’engage alors et on passe d’une gestion en temps réel de son personnage à un combat au tour par tour. Victoire gagnée, vous repartirez avec elle pour un château dans lequel vous rencontrerez des PNJ qui vous confiront vos premières missions et des commerçants qui accepteront de troquer avec vous. Votre groupe de deux par la suite passera à trois avec un nain guerrier et enfin à quatre avec une elfe archère. Team finale réunie, votre objectif sera alors d’éliminer le méchant qui se cache derrière cette aventure, soit une dizaine d’heures plus tard dans mon cas. Malheureusement, je ne vous parlerai pas de la fin, après le boss final, car un bug majeur m’empêchera de savoir la conclusion. 5 ans après sa sortie… Inadmissible !

J’ai donc été voir sur Internet une vidéo du combat final et le scénario ne correspond pas au mien. Comment est-ce possible sachant que l’histoire ne propose aucun embranchement scénaristique ? En effet, si les personnages communiquent avec vous – il y a même une espèce de romance narrée – il n’y a pas de choix de dialogue. Parfois amusant, il vous dévoile l’histoire ou encore des quêtes secondaires. Donc cette fin tronquée me laisse frustré. Dommage.

Pourtant les graphismes sont très mignons, faisant assez dessins animés, mais si on zoom, ce n’est pas très détaillé. Avec une vue isométrique, il est très facile de s’immerger dans l’aventure. Il est aussi possible de faire tourner la caméra pour changer l’angle de vue. Par contre, le zoom est vraiment une horreur avec un flou qui s’installe à 3 mètres dès que vous vous approchez de vos personnages.

Le jeu est constitué d’une carte générale composée de 8 niveaux de plus ou moins grandes tailles avec pour certains, des donjons. Vous pourrez très bien par la suie vous téléporter sur n’importe quel niveau, à condition que vous l’ayez débloqué, à partir de cette carte. Elle sera importante : vous ferez de nombreux aller-retours au château de départ, car les niveaux sont souvent interdits et ne seront débloqués qu’après être retourné voir des PNJ du château qui vous confieront d’autres missions.

Aux armes !

Avec votre souris, vous cliquez là où vous souhaitez vous rendre. Si vous approchez trop près d’un groupe ennemi, la phase combat s’engage. Je vous conseille donc de prendre en main votre magicienne ou votre archère comme personnage à conduire et attaquer à distance un groupe pour engager le combat. Le reste du groupe suit sans réel stratégie. Il n’y a pas de possibilité d’organiser votre groupe ou de conduire un seul personnage pour aller titiller les adversaires et les ramener vers le reste de l’équipe qui serait positionnée en embuscade. Non, les quatre sont là, et se placent de manière aléatoire. Si cela ne pose pas de problème dans un espace ouvert, cela devient plus contraignant, voire mortel, dans un lieu étroit comme des couloirs. Imaginez votre sorcière devant vos gros bras avec l’impossibilité de passer derrière eux, et vous comprendrez la frustration qui vous envahira en la voyant mourir ! Ce n’est pas grave : vous relancerez la partie à votre dernière sauvegarde.

Les combats au tour par tour sont intéressants. Tout d’abord, l’ordre des personnages à agir est indiqué et vous permettra de savoir qui joue avant qui. Chaque personnage a un certain nombre de points d’action et chaque compétence ou déplacement coûte des points. Vous devez donc jongler avec pour optimiser l’action de votre personnage.

Il est aussi possible de ne pas agir et de cumuler vos points d’action que vous aviez au tour suivant jusqu’à un maximum de 20 points. Originale, cette méthode permettra à vos guerriers au corps à corps de cumuler des points d’action et d’attendre l’arrivée au contact d’adversaires qui foncent sur vous dès qu’ils sont activés. Bien sûr, face à des attaquants à distance, il faudra les charger ou utiliser des compétences qui les bloquent.

Les ennemis sont réunis par paquet dans les niveaux et attendent d’être attaqués pour s’activer. Il est donc important de préparer votre stratégie avant de les aborder. On notera que les décors ne gêneront jamais les tirs amis et ennemis, donc ne cherchez pas à vous cacher, cela ne sert à rien.

Plus on avance dans l’aventure, plus les ennemis seront puissants. Comme vos personnages évoluent aussi, vous débloquerez de nouvelles compétences, mais on ne peut pas dire que ce soit d’une richesse exceptionnelle : à peu près 5 par personnages que vous utiliserez durant les 10 heures de jeu. Autant vous dire qu’au bout d’un certain temps, cela devient lassant car les stratégies restent les mêmes et ce n’est pas l’IA totalement absente qui pourra vous surprendre.

De plus, à partir du moment où vous obtiendrez des compétences figeant ou bloquant l’adversaire face à des boss, l’ennui est présent. Bah oui, bloquer un adversaire qui ne peut alors plus agir et passer 5 minutes à répéter les mêmes actions pour descendre ses points de vie, ce n’est pas forcément la panacée. Les combats sont donc plus intéressants face à des groupes plutôt que face à un boss seul sans réel challenge.

Héros, équipements et autres

Finir l’histoire vous amène au niveau 18 environ. Pour cela, vous gagnez de l’expérience et à chaque niveau, vous avez 1 point à répartir dans un arbre de compétences uniques pour chacune des 4 classes. Il est dommage que cet arbre soit limitatif lui aussi, vous obligeant à développer vos personnages toujours de la même façon (pour les compétences de départ). Vous gagnez aussi 1 point de caractéristique que vous pourrez mettre dans l’une des 4 possibles : force, dextérité, intelligence et vie.

Outre cela, vous trouverez dans le château des commerçants pour équiper vos personnages, sachant que les objets sont exclusifs à certaines classes. Non, votre chevalier ou votre guerrier n’auront pas d’arc et votre magicienne, de hache à deux mains ! Je me suis rendu compte aussi que le loot des ennemis propose peu d’équipement, mais de très nombreux ingrédients décrits comme tel. Du coup, toute la partie, j’ai attendu d’avoir accès à l’artisanat, mais ce n’est pas le cas (j’ai cherché, mais je n’ai pas trouvé comment faire. Si quelqu’un peut m’expliquer… Pourtant, on a une capture d’écran qui le montre, alors où est-il ?). J’imagine que le développeur n’a pas eu les moyens de développer cette fonctionnalité qui aurait pu rajouter de la liberté au jeu. Ainsi, créer des potions n’est pas possible alors que l’on vous fournit les fioles vides et les ingrédients.

A ce propos, économisez vos consommables, car les commerçants ne renouvellent pas leur matériel à vendre, ce qui peut poser problème vers la fin de la partie si vous avez mal géré vos combats tout du long.

On appréciera que le jeu soit en français avec une bonne traduction et la présence de bruitages, mais il n’y a aucun doublage pour les dialogues. Pour finir, outre le bug final, je n’ai pas noté de bug qui posait souci.

On sent réellement le manque de moyens dans ce Willy Nilly Knight qui offre une aventure d’une dizaine d’heures sans aucune rejouabilité possible. Et c’est parfait, car il n’en faudrait pas plus ! En effet, le système de combat n’est pas assez profond pour nous tenir en haleine plus longtemps, même s’il est intéressant.
Je conseille donc le jeu aux plus jeunes d’entre vous ou aux néophytes qui voudraient découvrir les RPG tactiques. Mais au-dessus de 10 €, ne vous lancer pas dans l’aventure.

+ Jeu en français.
+ Une prise en main facile.
+ Un groupe bien sympathique.
+ Des graphismes mignonnets.
+ Un bon système de combats…

Note RPG 3 sur 5
Note testeur 05 sur 10

– … mais manque de richesse.
– Bug majeur à la fin.
– Manque de moyen pour l’équipe de développement : pas de doublage, d’artisanat,…
– Une dizaine d’heures de jeu avec aucune rejouabilité
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