vendredi, mars 29, 2024

South Park : Le Bâton de la Vérité

Ce test a été écrit par Etienne Navarre et publié à l’origine le 21 mars 2014 sur le site RPGFrance.

NOTES FINALES

Note de l'auteur
8
Note RPG
4

Après un développement particulièrement laborieux (et une possible annulation du jeu), South Park : Le Bâton de la Vérité a pu enfin voir le jour dans nos belles contrées. Enfin ! Haaa ! On l’aura attendu ce bâton qui, tel un coup de trique sur les couilles, nous rappelle que South Park est une licence particulièrement riche dotée d’un background immense (17 saisons) et d’un humour salé comme une goutte de pisse tiède au réveil. Cet humour qui divise est au cœur même du jeu. Et dans son cul aussi. Comment l’apprécier à sa juste valeur ? Suivons l’évolution libidinale de Freud et les conseils avisés du docteur Navarre.

Ayant fait le choix de rester au stade anal (vous pouvez choisir le stade buccal ou phallique si besoin) et de développer un syndrome Pe-Peter Pan, je me place comme un sujet idéal. Prendre tout au pemier degré est une erreur dans South Park : tout se situe encore en-dessous, au degré -2. Celui avec les poils, les cachous et les membres turgescents. Mais si l’on met l’humour de côté, le Bâton de la Vérité vaut-il le coup en tant que jeu ? Et à plus forte raison en tant que RPG ? Hein ? C’est bien comme question, ça. Il est gentil Etienne ! Il va même y répondre.

Tu veux voir mon zizi ?

Dans South Park : Le Bâton de la Vérité, on incarne le petit nouveau du quartier venu s’installer avec ses parents. A peine les cartons déballés, les jeunes parents nous encouragent à sortir et à se faire des amis. Ce qui ne tarde pas puisqu’on tombe rapidement sur une rixe de rue impliquant le charmant Butters. En lui sauvant le derche, on s’en fait tout simplement un pote. Un vrai. De ceux qui vous claquent un bro-fist à la première caisse fumante lâchée (j’insiste sur le bro). Il nous conduit vers le royaume de Kupa Keep (KKK en anglais) où nous ferons la connaissance de Cartman (grand sorcier) et de Kenny. Ce dernier tient le rôle de la Princesse Kenny mais on ne sait pas trop ce qui l’excite dans le fait de se déguiser en nénette. Allez savoir. Le KKK protège le Bâton de la Vérité (une vulgaire branche de bois donnant les pleins pouvoirs cosmiques à son possesseur) des elfes qui cherchent à s’en emparer.


En détournant le jeu du “on dirait que”, Obsidian réalise un formidable travail qui fait vraiment honneur à l’imagination sans limite des gamins. Le jeu est en effet découpé en journées qui sont toutes marquées par l’arrivée, à la nuit tombée, des parents demandant à leurs chérubins de rentrer illico à la maison. Et notre avatar d’aller se coucher et de rêver. L’occasion de niveaux plutôt farfelus, notamment face aux diaboliques lutins voleurs de slips. Bande de p’tits bâtards ! On nage constamment entre deux eaux qui rythment parfaitement la narration : d’un côté une quête aux proportions épiques (pour peu que l’on veuille faire l’effort d’y croire) et de l’autre, une réalité très south parksienne à base d’esclaves sexuels, de vaches nazies, de conférences sur le réchauffement climatique, de photographe pédophile… Le choix du jeu “on dirait que” comme vecteur narratif est bien pensé et autorise toute l’extravagance que l’on attend d’un RPG South Park : heroic fantasy, S-F, espionnage, SM…

Totarectalement fidèle

Ce qui force le plus l’admiration, c’est le respect (foireux) in-té-gral de l’univers de Matt Stone et Trey Parker. Tout ce qui fait la pulpe de South Park est présent : personnages, animation, lieux, sexes d’animaux, doublages, chansons, clin d’oeils, cuvettes de WC… La force du jeu réside en partie dans cette alchimie de pain : un univers parfaitement retranscrit et un scénario palpitant, drôle et formidable dans sa façon de s’adresser aux adultes. South Park : Le Bâton de la Vérité mixe humour rated R for mature (mais pas pour les cougars, vieilles peaux aux gougouttes pendantes) et magie des jeux de l’enfance dans la projection imaginaire. Par contre, bien entendu, il s’entend que les allergiques à l’humour gras et à la série animée risquent forcément de se faire chier. Bande de brêles au semi-zob. Finalement, South Park : Le Bâton de la Vérité est tout simplement à considérer comme un épisode hors-série qui ferait presque se demander si l’on a bien affaire à un jeu ou à un épisode interactif.


Difficile de parler de l’écriture en elle-même ou des quêtes sans griller l’attrait principal du jeu. Il serait trop dommage que je vous dévoile mes parties, cela vous priverait d’un plaisir intense. Comprenez cette phrase comme bon vous semble. En attendant, ne comptez pas sur moi pour vous dévoiler une once de contenu scripté du jeu. J’ai moi-même été bien surpris par certains passages, et je ne parle pas des séquences censurées d’avortement qui sont loin d’être les plus gratinées.

Mon royaume pour une touffe de poils pubères rouquins

Richard III voulait un cheval ? Notre héros veut une arme à forte connotation sexuelle pour flanquer une bonne râclée à tous ses ennemis. De l’équipement, pas d’inquiétude, on en trouve à gogo dans South Park : Le Bâton de la Vérité. L’inventaire est clair, complet (trois équipements, deux armes, des options cosmétriques…) et relativement intuitif. Force est de reconnaître que le jeu a été pensé pour les consoles et, à ce titre, inutile d’essayer d’y jouer au clavier-souris. Ça ne sert à rien, c’est injouable et c’est pour les beaufs. Un bon vieux pad et ça roule Abdoul. Oui on sait. Gna gna gna, les PC sont relégués au second plan, gna gna gna Obisdian a baissé son froc, gna gna gna je suis une grosse lavette bouffeuse de glands… On peut continuer ?


Obsidian a pris le parti plutôt surprenant du J-RPG. Ce qui est très bizarre puisque les J-RPG, c’est de la merde. On se retrouve à combattre au tour par tour avec deux actions possibles : utiliser un consommable (santé, mana, puissance…) puis attaquer un ennemi via un menu circulaire qui n’est pas sans rappeler un cercle. Sincèrement, les combats sont très pénibles au début mais deviennent vite sympathiques au fur et à mesure de la progression. Pas de quoi sauter au plafond ou parler stratégie, mais le fait est que le plaisir finit par être bien réel. Ce qui joue énormément pour la partie combat, ce sont les coups spéciaux des personnages. Et il faut dire que ceux de vos compagnons sont tout simplement jouissifs. Ah oui, c’est vrai, j’ai zappé un truc ! En fait, on combat à deux contre ses adversaires. Mouais. On s’en fout en fait. Oubliez ça. Prenons Butters qui peut devenir le célèbre Professeur Chaos (MOUAHAHAHA), Kenny qui peut invoquer une Licorne dans une animation so girly, ou Cartman qui peut incendier ses ennemis avec son cul après avoir invoqué toutes les insultes du monde (cette technique m’a valu quelques fous rires particulièrement violents avec malus aux côtes et larmes de rigolade)… Tout ceci concourt à rendre les combats fendards et fait oublier leur aspect un poil redondant et facile.

On peut déplorer l’aspect RPG sous-exploité du jeu. Les aptitudes à développer sont assez succinctes et on en fait vite le tour. Pas de caractéristiques à monter, pas de choix de dialogues, une Ripley value quasi-inexistante du point de vue alien et rôlistique… Autant être honnête pour éviter que vous ne me pétiez sur les couilles (ce qui est strictement interdit au passage) : ne jouez pas à ce jeu si vous êtes à la recherche d’un bon RPG en terme de mécanique de jeu. Ok ? C’est noté ? Bien. Vous pouvez y jouer pour plein d’autres raisons que je résumerai après la conclusion. Mais continuez de lire ce test sympathique, nous arriverons à son terme bien assez tôt.

Ni beau, nibards

South Park : Le Bâton de la Vérité n’est pas techniquement à la ramasse, contrairement à ce qui se dit. Le jeu reprend très précisément les codes visuels de la série. Plus encore : on est clairement devant un épisode interactif dans lequel on vadrouille à droite, à gauche. Pas la peine de chercher des tares puisque le parti pris est évident. Cependant (comme un testicule si on ne porte pas de slip), on peut émettre quelques critiques. Tout d’abord, les temps de chargement poussent comme des bubons sur un clochard vérolé. Difficile en effet d’admettre se taper quelques secondes de chargement pour un vulgaire tableau interactif à moitié vide. Ensuite, j’ai rencontré quelques bugs d’affichage vers la fin du jeu. Assez gênants, ces derniers supprimaient tout bonnement les personnages à l’écran. Je n’avais que les décors et les sons mais rien de vivant.

En revanche, maxi über point positif pour les doublages originaux, évidemment sensationnels. Entendre Cartman faire ses “na na na nèreuh” ou Monsieur Esclave et son poil de cul sur la langue, c’est un bonheur sans fin. Pourtant… Pourtant le jeu n’est clairement pas exempt de défauts. D’abord, la durée de vie est trop courte. Putain les gars, j’ai mis moins de 13 heures pour tout traverser et j’ai pris mon temps ! Bon sang que c’est court ! Ensuite, je reproche au jeu de ne pas nous offrir plus de liberté à tous les niveaux : interactions avec le décor minimalistes, choix des partenaires limités et impossibilité de les personnaliser, dialogues passifs, artisanat absent (la sculpture sur merde aurait été judicieuse). Rien qui empêche de profiter du titre à sa juste valeur mais je ne peux m’empêcher d’être frustré.


En l’état, South Park : Le Bâton de la Vérité est un RPG très moyen. A se demander si le résultat aurait été différent si un autre studio qu’Obsidian l’avait réalisé. Mais on est devant LE jeu South Park. Le jeu qui propose un fan service exceptionnel, bien gaulé et qui a tout de l’épisode inédit. A mourir de rire (quelques gouttes de pipi risquent de filtrer si vous ne faites pas gaffe), rafraîchissant et détonnant, l’aventure du p’tit nouveau, de Cartman et sa bande est un voyage qui fait du bien au RPG. Ne serait-ce que pour cette volonté de proposer aux rôlistes autre chose que les sempiternels jeux qui nous sont servis tous les ans, je dis merci. Alors pourquoi 8/10 si le jeu a autant de tares ? Parce que…

Chat bite ! C’est toi l’chat Obsidian ! Tu peux pas m’retoucher, j’suis ton pèèèèèèère !


+ Le jeu South Park
+ Coups spéciaux savoureux
+ Doublage parfait
+ Humour sidérant
+ Monsieur esclave

Note RPG 2 sur 5
Note testeur 08 sur 10


– Très court
– Difficulté ?
– Carte vite traversée et assez vide
– Aspects RPG limités

La vision de Caldanath :
Pfmmmmfmm mpmmpp mmfmmmpffmmmmmffmpépffmfffmmfmpmffpfpfmfmppfmm à ppmppfpppfmpmpppff, pfmmmmfmm mpmmpp mmfmfpppfmfffpf mpmmpp mpmmffmmmpmfppfmfmfmfmppfmm, fmfpppmpp Pffmffpfmpmfmppffm fpmmmmpmffmfmpp pfpfmfmmmfmmmff-mffpppmppfpfmfffmmfmpmmmpppfmpmpp mpmfmf pfmppfmffpppfmp mpmmpp fpmfmfmpp mmmpmfmffmppppp mppfmp pffôpmfmfffmmfmpmffpfpfmfmpp… Mmmfmffmpmmmpppfmp êfmppffmpp mfpppfppppppêfmpmpp pfmppffmfpff éfpmmfffmpmpppff pfpfmfmpp fpmppffmffmm pppmpp ppmmpp pfméfmpmffmppffp fmmfmfpff pmfmppfmm mmfppffmfmffpmfpmfmppfmm (mmfmpp pfpfmfmff mppfmmfmp fmmfmppffmffmmffmpmppppmmpppppfmp mffpppfmpmpppffmpmmfffmp mmmfmf pfmmmmfmmfmmmmmmfmmpp) : pppmpp pmmppffmfmppffp pfmmmmfmm à mmfmpp pmmmppfmf fmmmff fpmppffmff mm êfmpmppfmm à pmfmmm pffmppmmfmfpmpppffmmfmfpmpp mpm’fmfppp mmpppfppp PffPfmMfm mppppp fmpmpppffppmmpp mpmmpp ppmémmfmmmpppmffpfpfmfmpp mpmmpp pmmmppfmf. Ppfpmp ? Mmf’mppfmmfmp pppppffmpé ? Mmpmffmppppp. Fpmppffmffmm pfmppffmffpmmppffp ffm pmmppffmfmpppff pfmppffmfpff pfmpmfmppmffppp mpm’mmmfmffmppffmppfmm pffmmmmfffmmppfpppfmm pfpfmfmpp pmmmpp pfféfmmfmfppmmpppffmmmmff mmmpfmpffèfmm pmfmmm mmfppfpppmmfpmffmffmmmffppfppp. Ppmmmmmfffmm mmfppfpppfmpmffpppfmfmppffp mpmmpp pmfmffpffmpp mmfmpp fmpmppfmmfmp fmmffmppmpfmmmmfmpmfpmffpfpfmfmpp, pppppffmffmm mmmpffpffmfffpmmpppffppfpppfmm à fmpmpppffppmmpp mmpmffmppppp mmmfmmfmmmppffp fmpôfmp. GOTY 2014.
09/10

La vision de Killpower
Qu’est ce qui est passé dans la tête d’Obsidian, des pros du RPG, pour nous proposer un nouveau concept décalé : le RPG parodique. Et c’est en utilisant la licence South Park, qu’ils nous reviennent avec un RPG déjanté. Oui, imaginez Pavarotti nous chanter du Cindy Sanders ou Peter Jackson nous faire du Michael Youn et vous avez une idée de ce qui vous attend. En clair, South Park RPG est tout simplement du fanboy service. Créée pour les fans, cette adaptation parfaite ne plaira qu’aux amateurs de blagues salaces et vulgaires ou le langage cru est une formalité, et les autres, comme moi, crieront au scandale en invoquant le gâchis d’utiliser un univers bien loin des poncifs rôlistiques. On aimera ou pas l’univers et du coup, on aimera ou pas le jeu.

Obsidian, même si techniquement a toujours eu du mal, nous avait habitué à mieux qu’un RPG au rabais. Si la partie combat est efficace quoique trop facile si les bons clins d’œil sont extrêmement nombreux et l’humour franchouillard, tout ce qui déplaît dans un RPG passable est présent sous couvert de la parodie : des monologues sans choix, des quêtes Fedex, des QTE à foison, quatre pauvres classes au choix, et des mécanismes simples avec choix restreints. On se croirait dans un RPG-light pour débutant, s’il n’y avait cet univers débile comme background. De plus, la version est limite sur PC avec des touches non reconfigurables, des sauvegardes quand on veut, mais qui nous ramène à des points précis, et des options graphiques absentes. Rajoutez à cela une version uniquement sous-titrée française pour une adaptation d’une série en français (les fan boys me crient déjà “oui mais c’est mieux en anglais”), une durée de vie ridicule, une musique symphonique totalement en désaccord avec l’univers parodique (pourquoi le compositeur n’est pas lui aussi tombé dans le comique?) et vous comprendrez que le tout est un joli étron coloré pour les fans qui vont se poiler. Mais restant hermétique à cet humour (dont je censurerai l’adjectif le définissant pour ne pas tomber dans la facilité), je ne peux le cautionner. En fait, l’univers est tellement mis en avant qu’il en efface totalement la moyenneté du RPG et on ne pourra que conclure qu’il est une adaptation parfaite d’un univers.

Sauf que là, on parle RPG et que je n’aime pas cette série que je viens de découvrir plus en profondeur. Du coup, je sévis en mon âme et conscience. D’ailleurs, c’est bien simple, enlevez l’univers et gardez les mécaniques et l’histoire, et ce jeu se fait “défoncer”. Ha bah voilà, j’ai lâché le mot en trop.
03/10

RPGfrance
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Site ayant vécu de 2009 à 2022 et traitant de l'actualité des jeux vidéo RPG. Le site ayant disparu, l'équipe de RPGjeuxvidéo, sous l'action de Killpower, ancien président de RPGFrance, a essayé de rendre hommage aux nombreux rédacteurs qui ont participé au site, en reproposant leurs articles qui, sinon, auraient été perdus à jamais. Si vous êtes l'auteur de cet article, contactez-nous et inscrivez-vous, nous mettrons le texte à jour.

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