C’est le 7 Octobre 2011 que sortait Dark Souls sur Playstation 3 et XBox 360, développé par From Software. Suite spirituelle de Demon’s Soul qui n’était sorti que sur PS3, ce jeu se définit lui-même comme un véritable challenge : un RPG à la difficulté accrue, où votre progression devra fatalement passer par de nombreux échecs. J’ai voulu relever le défi, je me suis préparé à mourir, je me suis éclaté et je vais vous expliquer pourquoi !

Vous êtes déjà mort !

Le jeu débute par une magnifique cinématique, ce fameux prologue que nous avions pu découvrir peu de temps avant la sortie du jeu. Il est alors temps de saisir votre manette et d’incarner votre personnage créé via un sympathique éditeur.


Le jeu propose un ensemble de classes assez intéressantes. Vous pourrez opter pour le classique guerrier ou pour quelque chose de plus exotique, comme le pyromancien. Chaque classe possède ses forces et ses faiblesses. Le chevalier dispose d’une endurance accrue pour pouvoir s’équiper d’armures et de boucliers lourds, tandis que le clerc possède la capacité par défaut de lancer un sort pour pouvoir se soigner.

Après avoir choisi son nom, son apparence et sa classe, vous retrouvez donc votre personnage dans une cellule de prison.
Enfermé dans un lieu que l’on nomme le refuge des morts-vivants, vous êtes frappé comme tant d’autres par une malédiction qui a fait de vous une carcasse à la peau noire et desséchée. Alors que vous vous lamentez silencieusement sur votre sort, un bruit attire votre attention. Une trappe au sommet de votre cellule s’ouvre et un inconnu en armure vous jette une clé qui permet d’ouvrir la porte de votre cellule. Vous ouvrez la porte et saisissez une épée brisée comme arme de fortune. Il va vous falloir sortir de ce donjon si vous souhaitez un jour revoir la lumière du soleil…

Donner la mort ou l’embrasser

Cette première partie se présente sous la forme d’un tutoriel qui vous apprendra les différentes actions possibles et vous imprégnera des règles qui régissent le monde de Dark Souls.
Vous pourrez donc vous équiper au choix d’une arme seule, d’une arme dans chaque main, ou d’une arme et d’un bouclier. L’usage de ce dernier est grandement recommandé, tant vous constaterez que la difficulté de Dark Souls est corsée et que sa réputation de jeu hardcore n’est pas usurpée. Vous pourrez également, d’une simple touche, utiliser à deux mains l’arme équipée à votre main droite, pour privilégier votre puissance au détriment de votre défense.

Pour chaque arme, vous disposez de deux types d’attaques : l’attaque faible mais rapide et l’attaque puissante mais lente. La vitesse de chaque attaque et le nombre d’enchaînements possibles dépendent du type d’arme équipée. Une épée courte vous permettra, par exemple, d’enchaîner facilement plusieurs coups, tandis qu’une masse d’arme sera beaucoup plus lente.
Votre bouclier, quant à lui, vous permettra non seulement de bloquer les coups de votre adversaire, mais également d’effectuer une parade. Une parade consiste en un coup de bouclier puissant qui déstabilisera votre adversaire si vous parvenez à le placer durant l’une de ses attaques. Si, à ce moment-là, vous appuyez sur la touche d’attaque rapide, votre personnage exécutera une contre-attaque surpuissante qui, bien souvent, coûtera la vie à votre adversaire.
Vous pouvez par ailleurs approcher un ennemi de dos, une manœuvre qui, si vous parvenez à effectuer une attaque surprise, décuplera également la puissance de votre coup.

En plus des armes au corps à corps, très courtes comme la dague, ou à longue portée comme la claymore ou la hallebarde, vous pouvez également vous équiper d’armes à distance. Vous aurez donc la possibilité d’utiliser une arbalète ou un arc, ainsi que deux types de carreaux/flèches. La touche d’attaque lente vous permettra de changer de munitions, tandis que la touche d’attaque rapide vous permettra de tirer.

En plus de ces armes classiques, vous pourrez utiliser des objets comme armes de jet comme, par exemple, des couteaux de lancer, ou des bombes incendiaires.
Si vous décidez de vous spécialiser en magie, c’est votre artefact qu’il faudra alors équiper dans votre main droite, afin de pouvoir de lancer le sort préalablement sélectionné. A noter que les sorts sont limités en nombre d’utilisations; il sera ensuite nécessaire de vous reposer auprès d’un feu de camp avant de pouvoir en lancer de nouveaux. Un système qui n’est pas sans rappeler les règles de Donjons & Dragons.


Vous disposez également d’un unique objet de soin, votre fiole d’Estus. Tout comme les sorts, son utilisation est limitée et nécessitera de se reposer près d’un feu de camp avant de pouvoir la réutiliser.
L’ensemble de cet équipement dispose d’accès rapides sur la croix directionnelle de la manette, vous permettant, par exemple, de pouvoir plus facilement passer des potions aux dagues en plein combat.

Maintenant que vous savez ce dont vous êtes capable, intéressons-nous à un élément clé des RPG : le gain d’expérience et la montée de niveau. A chaque ennemi tué, vous accumulerez des âmes. Ce nombre d’âmes dépend non seulement de l’ennemi tué, mais également de la manière dont vous le tuez. Par exemple, un ennemi vaincu à l’aide d’une contre-attaque vous rapportera plus d’âmes.
Les âmes font office de monnaie universelle dans le jeu. Chez un marchand, vous pourrez ainsi obtenir grâce à elles de nouveaux éléments d’équipement ou de nouveaux objets. Il en sera de même chez le forgeron ou le magicien.

J’ai déjà évoqué les feux de camp, j’y reviens. Ces lieux que vous aller vénérer font office de checkpoints. Les visiter vous sera généralement salutaire mais, à chaque repos, l’ensemble des ennemis tués jusqu’alors réapparaitront, hormis les boss bien entendu.
Ces feux de camp vous permettent de recharger vos sorts et votre fiole d’Estus, mais aussi de dépenser des âmes pour augmenter vos attributs, à savoir la force, l’endurance, la dextérité ou la sagesse. A chaque fois qu’un attribut est augmenté d’un point, vous passez au niveau supérieur. Si votre premier point ne vous coûtera qu’une centaine d’âmes, chaque nouveau point attribué vous coûtera un peu plus, vous poussant à aller affronter des monstres de plus en plus puissants pour gagner de plus en plus d’âmes.
En parallèle à ce compteur d’âmes, vous disposez de points d’humanité. Tout comme les âmes, vous pouvez les dépenser à diverses occasions, principalement lorsque vous vous reposez à un feu de camp. J’ai déjà mentionné le fait que vous incarniez un mort-vivant, eh bien dépenser un point d’humanité vous permet, par exemple, de redevenir humain, ce qui vous offre certains avantages, notamment en multijoueur (je reviendrai sur ce point  plus tard). Ces points d’humanité restent assez complexes à obtenir et j’avoue qu’à plusieurs reprises, un point d’humanité m’a été offert sans que je comprenne vraiment pourquoi.

Le principe de Dark Souls est donc d’avancer de plus en plus dans l’histoire, en évoluant de feux de camp en feux de camp, la difficulté du titre vous obligeant à recommencer certains passages plus d’une dizaine de fois. Sachez que si la mort vous frappe, vous retournerez au dernier feu de camp visité et votre compteur d’âme retombera à zéro. Sans compter que les ennemis tués réapparaîtront (sauf les boss), vous serez dépouillé de vos points d’humanité et, si vous étiez humain, vous reviendrez sous forme de carcasse.

Dark Souls est vicieux et sadique, mais il vous laisse néanmoins votre chance. En effet, la totalité de vos âmes et de vos points d’humanité peut être récupérée si vous parvenez à retourner sur les lieux de votre mort. Cependant, si vous mourez à nouveau avant de les avoir récupérés, ils seront alors définitivement perdus. Par contre, tous les objets acquis seront conservés. Ainsi, si un ennemi monte la garde près d’un objet intéressant, vous pourrez tenter de récupérer l’objet en question avant de vous laisser mourir. Certes, vous aurez perdu les âmes accumulées jusqu’alors, mais vous aurez la satisfaction d’avoir obtenu un objet qui vous permettra cette fois, peut-être, d’affronter vos adversaires dans de meilleures conditions.
Finalement, Dark Souls n’est pas aussi frustrant qu’on ne pourrait se l’imaginer, mais il ne faudra pas avoir peur de mourir car la prise de risque est le plus souvent récompensée. Et si vous mourez, ne perdez pas espoir! Vous aurez de toutes façons une meilleure connaissance des lieux, de l’emplacement des ennemis et de leurs comportements, et donc plus de chances de remporter la victoire.

Mort ou vif

La majorité des créatures que vous aurez à affronter seront de la famille des mort-vivants. Depuis le classique squelette jusqu’au chevalier zombie, la diversité des ennemis que vous croiserez ira en grandissant au fur et à mesure que vous progresserez dans l’aventure. Attention à ne pas faire d’excès de zèle, car même les ennemis standards pourraient bien vous occire en quelques coups, surtout s’ils sont en très grand nombre. Pour chaque ennemi vous finirez par développer une technique de plus en plus affinée pour le tuer le plus rapidement et le plus facilement possible. Contre les lanciers cachés derrière leur bouclier, la contre-attaque restera la plus efficace, tandis que les arbalétriers seront bien plus faciles à occire si vous les attaquez au corps à corps.
Vous rencontrerez également d’autres créatures, comme les Chevaliers Spectres, encore plus difficile à défaire.

Les boss sont également d’une grande diversité. Souvent d’une taille très imposante, dragons, minotaures, gargouilles et autres créatures exotiques prendront un malin plaisir à vous rappeler à quel point vous êtes faible si vous ne préparez pas correctement vos affrontements.
Encore une fois, vous affinerez votre stratégie pour combattre les boss à chaque nouvel essai. Une attaque dans le dos ou une attaque sautée pourront, par exemple, s’avérer surpuissantes. D’autres fois ce sera la magie qui se révélera décisive pour remporter la bataille, vous récompensant alors par ce glorieux message à l’écran “Vous avez vaincu” !

Au-delà de ces nombreuses créatures, les décors que propose le titre sont tout aussi variés. On pourrait évoquer la sombre forêt de Noiresouche ou  l’intrigante paroisse des morts-vivants… Dark Souls se présente comme un monde relativement ouvert. Ne vous attendez pas à parcourir une contrée immense comme nous le proposent les Elder Scrolls, mais plutôt un monde en plusieurs zones dont vous débloquerez progressivement les accès. Parfois, vous pourrez découvrir un raccourci entre deux zones, vous permettant de rejoindre tel ou tel lieu plus rapidement.
Cet aspect d’exploration et de passages secret que l’on débloque petit à petit n’est pas sans rappeler le principe des derniers Castlevania en 2D, Dark Souls aurait d’ailleurs tous les atouts pour camper un épisode 3D de la série de Konami.

La mort vous va si bien

Le titre de From Software propose une esthétique assez réussie. Si, techniquement, le jeu ne sera pas forcément une référence, on saluera néanmoins la finesse des textures et des éclairages qui participent à renforcer l’ambiance du titre.
Les musiques sont aussi de très belle facture. Les développeurs ont su imposer des moments de silence, proposer des musiques calmes pour les lieux de repos et des musiques orchestrales beaucoup plus puissantes pour accompagner les combats contre les boss.
On pourra cependant reprocher à Dark Souls les animations un peu rigide des personnages. Pourtant, cela va de pair avec le gameplay hardcore et donnera un côté un peu plus réaliste aux affrontements investis de coup brutaux et puissants. Cependant, cela ne justifie pas les quelques ralentissements que l’on pourra rencontrer dans le jeu, ces derniers se révélant d’autant plus frustrants que la difficulté du titre ne tolère aucune fausse manœuvre dans la plupart des combats.

L’armée des morts

Si le sentiment de solitude est l’une des caractéristiques de Dark Souls, le jeu possède néanmoins plusieurs fonctionnalités en ligne intéressantes.
Vous pourrez, de temps à autres, voir passer le spectre d’un joueur à vos côtés. Parfois, vous trouverez au sol une tache de sang… En appuyant sur la touche action, vous verrez alors comment un joueur a été tué à cet endroit du jeu, ce qui vous permettra peut-être d’anticiper un éventuel combat et de connaître un sort moins funeste que celui de votre prédécesseur.
Vous pourrez également trouver au sol des messages laissés par d’autres joueurs, ou en laisser vous-même à leur intention. Conseils, mensonges, petits mots de réconfort, vous pouvez laisser des messages préformatés à l’aide d’un petit menu. Une fonctionnalité originale et intéressante, surtout dans un jeu comme Dark Souls où tous les conseils sont bons à prendre.
Les joueurs peuvent également interagir ensemble. S’il est impossible de choisir avec qui jouer, vous pourrez cependant proposer ou demander de l’aide, pour peu que vous ayez une apparence humaine. Particulièrement pratique contre les boss, cette fonctionnalité est remplacée, en mode “hors ligne”, par un PNJ que l’on peut invoquer à certains moments du jeu.
Pour conclure ce paragraphe sur les fonctionnalités multijoueurs, vous pouvez également choisir d’envahir le monde d’un joueur (à l’aide d’un objet particulier) et, si vous sortez victorieux du combat, vous récupérerez de l’humanité.

Post Mortem

Si l’histoire n’est pas particulièrement mise en avant avec assez peu de dialogues, le jeu saura cependant se montrer très addictif. La difficulté du titre comblera les joueurs les plus exigeants, mais pourra rebuter les autres. Dark Souls est pourtant un titre à essayer, au moins par curiosité, tant l’expérience qu’il propose s’avère unique. Si vous êtes un amateur de Hack and Slash, sachez que le titre possède bon nombre de leurs qualités. On pourrait citer le bestiaire imposant, les équipements variés, la personnalisation aux petits oignons des statistiques de votre personnage ou encore l’aspect exploration très réussi. Le jeu propose une durée de vie plus que raisonnable.

Il faudra compter entre 50 et 60 h. pour en voir la fin, et les différentes classes de personnages possibles offrent une certaine rejouabilité. Dark Souls est difficile et on y meurt souvent. Mais le jeu a su me proposer une expérience originale, fun et prenante. Je suis mort et pourtant j’en redemande.

+ Très addictif
+ Esthétique très réussie
+ Bonne durée de vie
+ Un véritable challenge !

Note testeur 08 sur 10

– Une difficulté qui pourra frustrer certains
– Des ralentissements parfois gênants
– Des animations un peu rigides

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