Lorsque je lis “Fearless Fantasy est le RPG le plus étrange de l’année” via un message de Chris Lee le producteur du film Final Fantasy, The Spirit Within, sur le site du développeur indépendant Tinybuild, il est évident que je me dois de mettre ses petits doigts dessus pour savoir de quoi il en retourne. Et c’est en se rendant sur la plateforme de téléchargement Steam que l’on trouve le jeu pour quelques euros. Alors du coup, étrange ou pas étrange ? 

Leon est un bounty Hunter. Son métier consiste à chasser les plus viles créatures à travers le monde, accompagné de son camarade Vonn. Seul en début d’aventure, il rencontre une jeune femme Alice, contrainte de s’enfuir car condamnée à un mariage forcé avec un personnage qu’elle n’apprécie pas. Ils vont à eux trois partir à l’aventure et s’occuper de ce mariage contraint composée d’une histoire teintée d’humour noire.  

L’interface du jeu est très simple : une carte principale avec des lieux de combats qui vont se débloquer au fur et à mesure de votre progression. Ce cheminement est tout à fait linéaire contrairement à un Defender’s Quest qui proposait quelques voies annexes pour les quêtes secondaires.

Les points de rencontre sont ponctués de vidéos de dessins aux couleurs marron assez grossières avec voix-off, mais assez lisibles pour apprécier l’histoire qui vous est ainsi proposée sans aucune interaction possible. On trouve parfois des dialogues à la mode J-RPG à la fin des combats ou chaque intervenant présenté par son portrait (de qualité discutable lui aussi) est accompagné de son propre discours.   

RPG en baisse…

Sur cette carte principale, on a accès aux personnages et au magasin. Ce dernier vous proposera tout au long de l’aventure trois ou quatre armes différentes par classe et débloquables au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu, ainsi que quelques objets équipables. A ce niveau là, Fearless Fantasyfait office du pauvre avec comme seul inventaire pour chacun de vos personnages une arme et un objet particulier. On a aussi un sac commun dans lequel on pourra placer quelques potions de bonus.  

Un peu chiche, tout comme le menu des personnages. Ce groupe composé d’une archère, d’un tank et d’un mixe, gagne des points d’expérience qui permettent  de faire évoluer leurs quatre caractéristiques et leurs cinq compétences, possédant chacune cinq niveaux d’évolution, mais débloquables uniquement à un certain niveau d’expérience.

Du coup, les profils d’évolution seront identiques d’une partie à l’autre, ce qui diminue grandement la rejouabilité. 

Fight en force !

On peut d’ores et déjà dire que la force du jeu se résume à son système de combats, très nombreux et accessibles dans les lieux découverts. Et quels combats ! Ce système est extrêmement original dans le sens où il fait intervenir et les compétences de vos personnages et votre adresse à la souris comme dans certains JRPG. En effet, lorsque vous accédez à un lieu via votre carte générale dans un décors fixe, en vue de profil, vous avez à l’écran à droite votre groupe et à gauche des vagues d’ennemis (quatre ou cinq composées d’un à plusieurs ennemis) dont la puissance est croissante, avec en final un boss à battre. 

Etant au tour par tour, à chaque fois que l’un de vos personnages a la main, il apparaît un menu sous forme d’icônes très clairs vous permettant de faire une action parmi plusieurs : attaquer, activer une compétence spéciale, se reposer pour récupérer du mana, utiliser un objet…

Si vous choisissez une compétence active ou une action offensive, il apparaît sur l’écran l’animation correspondante avec des flèches de couleur. Vous devez alors passer le curseur avec votre souris de la droite vers la gauche sur ces flèches colorées bougeant selon un temps limité. La réussite de votre geste dans un temps imparti déterminera la réussite de votre action. Si vous ratez le geste, l’ennemi visé ne subira aucun dégât, anéantissant à zéro votre attaque et l’animation sera différente. 


Ce système intervient aussi lorsque c’est au tour de l’ennemi de frapper et vous devez passer votre curseur au centre des flèches rouges, ce qui impliquera que l’adversaire vous fera plus ou moins de dégâts, pouvant porter les dégâts à zéro en faisant un geste parfait.

Lors d’une compétence spéciale, il s’agira ici de suivre une série de flèches dessinant une figure. Du coup, la réussite de votre attaque dépend de ces deux paramètres qui se cumulent parfaitement et les combats ne seront donc pas de tout repos, car vous devrez être actif.

De plus, vous devez gérer votre équipe et votre mana en fonction de la puissance croissante des vagues et les boss finaux demandent quand même de réfléchir un minimum pour trouver leur point faible pour les vaincre.

A la fin du combat, vous gagnez votre lot d’XP et d’or que votre équipe soit morte ou entière. Très bon système qui est très dynamique avec des zooms (désactivables dans les options), possibles sur les coups donnés comme on peut le voir dans certains JRPG.  Petit bémol, car il arrive parfois que l’on se perde dans le sens des flèches ou que l’on peste à cause de la minutie dont on doit faire preuve pour réussir un coup épic. Mais rien de bien grave. 

Le décès d’un membre ou de la totalité du trio ne remet pas en cause la suite de la partie, car dès la fin des combats, vous les récupérez en pleine forme comme si de rien n’était. Dommage qu’il n’y ait pas de game over et qu’il suffise donc de jouer pour se grobiliser. Tout au plus, la pénibilité provient de l’obligation de recommencer du début la vague d’ennemis d’un niveau.  Mais de toute manière, vous devrez farmer pour abattre le boss final totalement overcheaté.  

Overdose graphique

Visuellement, comme vous pouvez le voir sur les screenshots qui parsèment ce texte, c’est plutôt violent, dans le mauvais sens du terme. Entre les vidéo aux teintes marron avec graphismes à l’arrache et des belligérants tout comme les arènes floues flashys, vous allez en prendre plein les yeux. on a un peu de mal à apprécier le charac design, même si les animations tiennent la route.

Les créatures sont toutes aussi moches et bizarres les unes que les autres, à croire que les développeurs étaient sous Ecstasy lors de la création de leur bestiaire ou encore sont fans du Joker dans le film Batman de 1989 avec Jack Nicholson. On enlèvera même le zoom très dynamique lors des actions qui finit par faire mal à la tête si on joue trop longtemps. 

Cet univers totalement barré, glauque et délirant nous fait sourire parfois, car on n’y croit pas un seul instant. Mais l’histoire plutôt simplette nous porte et la mécanique des combats fonctionne, alors on suit cela avec clémence. 

A l’instar encore une fois de Defender’s Quest, à chaque fois que vous allez dans un lieu pour combattre, vous choisissez un niveau de difficulté parmi trois possibles. Et vous arrivez au boss final en quatre heures en mode facile, mais vous devrez farmer pour l’éliminer. Et il est évident que si vous voulez réussir les niveaux de difficultés les plus élevés, cela vous prendra beaucoup plus de temps, car le challenge est présent.

Et le dernier mode de difficulté vous en fera voir de toutes les couleurs (flashies si je puis dire). On ne retiendra pas la musique qui reste en retrait, mais est correcte. Quant aux voix-off, elles sont plutôt réussies pour un jeu indépendant.  

Fearless Fantasy est étrange comme s’en vantent ses concepteurs, et son système de combat est vraiment son point fort. Ce RPG au tour par tour mêlant maniement actif de la souris et compétences des personnages est vraiment original et bien pensé.

Il n’empêche, le reste du contenu fait pâle figure face à des RPG peut-être plus old school et statiques, mais plus profonds et plus riches. A croire que ce jeu se classe parmi les A-RPG ou les beath’em all au tour par tour, parce que sorti du système de combat, il n’y a pas grand chose à sauver dans un monde peuplé de créatures psychédéliques. Il vous occupera une journée si vous ne craignez pas le farming et ses couleurs criardes, mais c’est bien tout.

+ Sytème de Combats

Note RPG 1 sur 5
Note testeur 04 sur 10

– Manque de contenu RPG
– Farming obligatoire

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L'archiviste
Administrateur de RPG jeux vidéo. Très vieux Joueur depuis le siècle dernier. Testeur et rédacteur amateur depuis 1999 de RPG, même les pires. Relecteur bénévole de traductions de nombreux jeux vidéos RPG. Ancien membre de RPGFrance et de Dagon's Lair.
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