Marcheur revient à la charge de The Outer Worlds à l’occasion de sa première extension Peril on Gorgon. Sorti le 9 septembre 2020, toujours développé par Obsidian et édité par Private Division, ce premier DLC n’avait que peu d’ambitions affichées par le studio. Pour tout dire, on avait que peu d’info sur ce dernier, si ce n’est qu’il ambitionnait environ huit heures de durée de vie, une enquête sur une toute nouvelle planète (Gorgone… enfin, c’est dans le nom du contenu en fait) et quelques petites additions dans le système de jeu.

On va revenir dans les lignes qui vont suivre sur ce qui fait que cette extension est en réalité plus proche d’un immanquable que d’un simple supplément pour ceux qui ont aimé le jeu original. J’annonce la couleur : avec ce DLC, Obsidian prouve qu’ils sont sérieux avec cette franchise.

Gorgon te regarde

Peril on Gorgon est une histoire annexe à la trame principale de The Outer Worlds. Vous êtes contacté alors que vous êtes sur votre vaisseau l’Unreliable. On vous apprend qu’un ami de l’ancien possesseur de votre vaisseau (longue histoire…) a été envoyé sur une enquête qui s’est avérée plus compliquée que prévu. Bien entendu, l’enquêteur a eu des problèmes et la tâche de résoudre cette enquête vous incombe désormais, ce qui vous conduira sur Gorgon, en faisant un détour par un employeur qui se révélera plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord…

… Je vous laisse avec ceci comme prémices à l’aventure. De mésaventures en mésaventures, vous allez découvrir l’entièreté de l’astéroïde aride de Gorgon et ses gorges à explorer, mais vous allez aussi visiter une partie de la galaxie afin de régler les détails qui vous permettront de percer les secrets de l’histoire de ce DLC.

L’ambiance du contenu, clairement inspirée des récits noirs, fait partie des bonnes surprises de l’aventure, l’atmosphère s’avère soignée et concilie au mieux le ton satirique de l’univers et les enjeux plus sombres et sérieux de cette extension. Vous aurez l’occasion de rencontrer des personnages hauts en couleur ainsi que le plaisir d’entendre discourir et réagir vos compagnons du jeu de base de quoi créer du liant entre l’aventure que vous connaissez déjà et ce tout nouveau chapitre.


La réalisation de l’ensemble se montre relativement satisfaisante. Malgré le fait que la zone de Gorgon soit assez terne visuellement, ce sont les intérieurs comme les cavernes ou bâtiments de Spacer’s Choice qui vous offriront les scènes les plus marquantes. Ce qui va surtout retenir notre attention sur le plan visuel, ce sont les intérieurs dans les laboratoires que vous serez amené à visiter, qui sans vous révéler quoi que ce soit de plus, pourront s’avérer plutôt surprenants pour ce que The Outer Worlds avait l’habitude de nous offrir.

Pour le reste, le département sonore du titre est toujours très solide, avec une VO convaincante (voire assez exceptionnelle pour un rôle secondaire) une bande son qui fait le travail sans vraiment s’avérer remarquable.

Quelques nouveautés bien senties et des limites frustrantes

Avez vous joué aux extensions de Fallout New Vegas ? Si non, eh bien faites les, si oui, vous avez peut-être souvenir que chaque extension venait avec son lot de nouveaux traits et une limite de niveau repoussée de cinq. The Outer Worlds passant sa vie à être un wanabe Fallout New Vegas, vous ne serez pas surpris d’apprendre que c’est aussi le cas pour Peril on Gorgon.

Sauf qu’à la différence des extensions de New VegasPeril on Gorgon fait bondir la limite de nos compétences classiques de 100 à 150. Ce rééquilibrage permet à Obisidian de mieux disperser les tests de compétences et leur résolution au cours de l’aventure principale (certaines situations nécessitant autrefois un niveau 100 en discours, nécessiteront maintenant 150… ouch) sans pour autant augmenter le nombre de points de compétence que l’on gagne à chaque niveau.


L’ajout de nouveaux traits est aussi remarquable, tout comme le nombre de “défauts” que vous pouvez contracter face aux nouveaux dangers de Peril on Gorgon. Cet ensemble de nouveautés, en plus de nouvelles armes, équipements, quêtes secondaires et consommables, viennent garantir un contenu significatif pour cette extension. Mais, car il y a un gros mais, vous ne pourrez pas vraiment profiter de toutes ces nouveautés, du moins pas sur une seule partie.

En effet, la limite de niveau maximum passe de trente à trente-trois. Autant dire, une limite que vous atteindrez en trois ou quatre heures sur un contenu qui prend au bas mot six, au plus dix. Donc vous allez vite avoir le sentiment de jouer pour ne pas progresser, ce qui n’est pas la meilleure impression que l’on peut avoir sur un jeu du genre.

L’autre bémol, c’est clairement l’absence quasi-totale de nouvelles créatures. Autant dire que le rafraîchissement ne sera pas de ce côté, on mange du pillard à ne plus savoir qu’en faire et quelques animaux hostiles dont on a déjà pas mal fait le tour. Est-ce que c’est un problème cela dit ? Pas tellement, car c’est essentiellement sur l’atmosphère que repose ce nouveau contenu, une atmosphère que l’on pourrait comparer à un mélange de deux extensions de Fallout New Vegas : Old World Blues et Dead Money. Ceux ayant fait les deux contenus, sauront vite qu’il y a une différence importante, la première est délirante et branchée exploration, la seconde glauque et clostrauphobique. Et bien Peril on Gorgon parvient à être les deux au fur et à mesure que son contenu se déploie.

Peril on Gorgon parvient à proposer plus de ce que l’on aime de The Outer Worlds, tout en déplaçant les curseurs narratifs et atmosphériques sur un contenu plus sombre et contrasté. J’ai toujours considéré que le changement dans la continuité était la manière la plus complexe et responsable de traiter une suite comme un nouveau contenu. Avec des ruptures de tons nouvelles pour le jeu et un récit qui étend l’univers tout en répondant à quelques questions, Peril on Gorgon repousse les limites qui empêchaient The Outer Worlds d’être un RPG “marquant”.

On pourra lui reprocher ses quelques limites et manques, mais l’aspect roleplay plus mis en avant, la cohérence de ce contenu dans son intégration dans le grand récit du jeu de base et la variété de l’offre, font de cette première extension une très bonne addition au RPG d’Obsidian. Si c’est sur cette voie qu’Obsidian veut mener le second DLC ainsi qu’une hypothétique suite, on pourrait presque ne pas les engueuler pour esquiver la fatale suite qu’ils doivent faire à Fallout New Vegas. Bethesda étant désormais une partie intégrante de Xbox, vous n’avez plus aucune excuse, Messieurs Tim Cain et Leonard Boyarsky.

+ Un ton plus sérieux, plus sombre
+ Un contenu conséquent
+ Beaucoup de nouveautés côté roleplay
+ Un récit qui s’intègre brillamment dans le jeu

Note RPG 4 sur 5
Note testeur 08 sur 10

– Gorgon est un peu terne, pas de nouveau bestiaire
– La limite de niveau est une mauvaise farce
– C’est toujours Fallout dans l’espace

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