2077, Les Etats-Unis sont en cendres et l’hiver nucéaire a remplacé toute autre forme de climat. Les champignons nucléaires ont obscurci le ciel. La guerre contre la Chine s’est terminée en holocauste. 2277, vous venez au monde et grandissez dans le vault 101, un abri anti-nucléaire, au côté de votre père. Ce dernier vous procure éducation et sécurité pendant 19 ans puis décide… de partir, de quitter le vault. Plus par obligation que par courage vous vous lancez, à votre tour, à la découverte des “terres désolées”…

Voilà donc le pitch de départ de ce FALLOUT 3 attendu comme le messie depuis bientôt 10 ans par de nombreux fans. Bethesda succède donc à Black Isle Studio et nous offre un jeu, non pas dans la lignée des opus précédents, mais plutôt dans celle du dernier Elder Scroll: Oblivion. Certes ce point est une déception pour les irréductibles fans, toutefois nous allons voir que le jeu est loin d’en être une.

Naissance d’une légende

L’aventure démarre donc en 2277, vous assistez à votre naissance et entamez donc la personnalisation de votre personnage (nom, sexe, apparence, attributs, etc…). Le didacticiel se déroule donc dans le vault 101, où vous vivrez les 19 premières années de votre vie, jusqu’au départ de votre père. Cette partie du jeu est très bien faite et est assez amusante, toutefois si vous comptez créer plusieurs personnage, elle est assez rébarbative à la longue… un peu comme l’était l’évasion de la prison dans Oblivion.


Une fois sorti du vault, et passé l’éblouissement du soleil, on découvre un monde ravagé à perte de vue. Les routes et les villages en ruines parcourus de carcasses de véhicules, de cratères et d’imondices radioactifs, seront votre nouvelle aire de jeu. A ce titre, le soft de Bethesda dégage une ambiance post-apocalyptique formidable, l’univers rappelle fortement celui vu dans Mad Max. Certes certaines textures semblent répétitives mais le design de l’ensemble est vraiment immersif. Graphiquement le jeu n’a rien a envié aux jeux du moment, certes ce n’est pas du Crysis, mais c’est plus qu’acceptable.

Comme dans Oblivion (eh oui encore lui), le jeu est jouable à la première et à la troisième personne, mais ici la vue à la troisième personne est fonctionnelle car elle permets de viser et d’interagir correctement avec les éléments du décor, ce qui n’était pas le cas dans Oblivion.

V.A.T.S. et rétro !

Le système de combat de Fallout 1 et 2, au tour par tour, a laissé la place à un FPS. Certes ça n’a pas la nervosité des FPS classiques mais cela reste agréable, de plus un nouveau principe de visé voit le jour: le VATS.

Le VATS c’est quoi? Votre personnage possède des PA (points d’action) qui lui permettent de mettre le jeu en pause face à un adversaire et de viser différentes parties du corps. En fonction de votre aptitude à utiliser l’arme détenue ou de la distance et / ou de la couverture de l’ennemi, vous avez un pourcentage de chance de mettre au but.

Une fois vos PA dépensés et vos choix fait, votre personnage allumera sa cible dans un ralenti “motion bluré” du meilleur effet. Bethesda a d’ailleurs conservé le côté gore des premiers Fallout, car il n’est pas rare de voir exploser la tête de votre adversaire ou de voir certains de ses membres arrachés dans une gerbe de sang, rendant les combats assez jouissif.

Bien que les combats soient très bien traité, Fallout 3 reste avant tout un RPG, l’évolution du personnage tient donc un rôle majeur dans le jeu. Tout d’abord les points d’attribut S.P.E.C.I.A.L existent toujours, à vous de choisir si votre personnage sera plus fort, plus intelligent ou plus agile. De plus Bethesda ne nous a heureusement pas ressorti le système d’apprentissage d’Oblivion qui ne faisait évoluer que les caractéristiques utilisées.

Ici vous gagnez de l’expérience en combattant, accomplissant des quêtes, en découvrant de nouveaux lieux et en réussissant des mini-jeux (crochetage de serrures, piratage d’ordinateur). Une fois le niveau supérieur atteint vous distribuez vos points acquis dans les caractéristiques que vous voulez. De plus à chaque nouveau niveau vous pouvez également acquérir un talent augmentant vos caractéristiques dans un domaine (scientifique, sniper, voleur, etc…). En bref l’on peut exactement se forger l’avatar que l’on souhaite.

L’inventaire et les différents journaux sont quant à eux disponible via le PIP-BOY 3000 fixé sur votre bras gauche. On voit tout de suite que le jeu est multi-plateforme car l’affichage est assez étriqué pour des joueurs PC, toutefois on s’y habitue assez facilement à la longue. Des filtres composent également l’inventaire ce qui est très pratique vu le nombre conséquent d’objets à ramasser. Bien entendu vous êtes limité en poids donc des choix seront à faire.


Votre matériel peut être réparer par vos soins (si vous êtes compétent) ou via des marchands, car il se dégrade au fur et à mesure. En achetant ou en découvrant des plans, vous aurez également la possibilité de fabriquer vos propres armes avec les moyens du bord et un établi adéquat. Bien sûr votre personnage est également personnalisable sur un plan vestimentaire grâce aux nombreuses tenues et armures disponibles.

L’exploration a bien entendu la place prédominante dans Fallout 3, les “terres désolées” et Washington D.C en ruine sont un plaisir à explorer. De nombreux lieux sont à découvrir et la carte sur laquelle on évolue est immense (deux tiers de celle d’Oblivion à peu près).

Toutefois on peut regretter les nombreux passages obligés dans le métro de Washington car ils manquent un peu d’intêret et sont assez rébarbatif; mais comme dans Oblivion (encore), une fois un lieu découvert, on peut s’y téléporter directement via la carte. On peut regretter toutefois et pour rester dans le ton Mad Max, qu’aucuns véhicules pilotables ne soit disponibles, en tous cas au bout de plus de vingt heures de jeu, je n’en ai pas trouvé. Le cycle jour / nuit est géré par le jeu, par contre je regrette le manque de climat, des rafales de vents de temps en temps mais jamais de pluie ou d’orage, dommage…

La recherche de votre père constitue donc la trame scénaristique principale, mais rien ne vous oblige à la suivre. De nombreuses quêtes annexes sont disponibles et vous obligent bien souvent à faire des choix. Ces choix influeront sur votre karma, en bref vous êtes gentil ou méchant. Pour l’heure le jeu vous pousse à être gentil ce qui est parfois désagréable, car en étant méchant de nombreuses quêtes deviennent inaccessibles (les gens refusant de vous parler). Certains choix auront des conséquences sur le long terme, comme faire exploser une bombe nucléaire dans un village par exemple, mais hélas ces choix sont peu nombreux.

Les dialogues avec les pnj sont, dans l’ensemble, intéressant. Bethesda a conservé le côté cru des opus précédents, même si on aurait voulu qu’il aille encore plus loin dans le politiquement incorrect. Ca manque de sexe, de drogue et de jurons, en bref ce n’est pas aussi “rock’n’roll” que prévu. A ce titre le doublage français est de très bonne qualité dans l’ensemble.

En plus c’est beau …

Techniquement le jeu est très bon. Comme je l’ai dit plus haut, les graphismes sont de toute beauté et collent bien avec le thème du jeu. Les nombreux environnements sont plaisant à parcourir et la distance d’affichage est plus qu’honnête, évitant les soucis de clipping inhérent à ce genre de jeu. Sur la configuration de test, le jeu tourne à 40 fps en moyenne, en 1680×1050, toutes options au maximum et le V-sync activé. Les chargements sont très court et une fois dans le jeu, le streaming est presque indécelable. Le jeu est donc très bien optimisé.


Côté son, les voix sont correctement doublées, sans doute par le même studio qui avait travaillé sur Oblivion (certaines voix sont reconnaissables). Les musiques sont dans le ton, bien que discrètes; aucun thème récurrent ne s’en dégage mais elles ne sont pas soulantes et c’est déjà ça. A noter que vous pouvez les remplacer à votre guise via le dossier DATA dans le répertoire d’installation (comme Oblivion).

Côté maniabilité c’est du tout bon, les commandes sont intuitives et le personnage répond bien. Seul l’interface du PIP-BOY 3000 pourra en rebuter certain, l’influence du développement sur consoles next-gen se ressent beaucoup à ce niveau là. Enfin les animations, bien que pas mauvaises, sont perfectibles car elles manquent de fluidité.

Fallout est mort, vive Fallout 3 !

En conclusion, Fallout 3 est un excellent jeu, certes les puristes des opus précédents crieront au scandale mais cela n’enlève rien aux qualités du soft de Bethesda. J’ai comparé ce jeu à Oblivion à de nombreuses reprises car les similitudes le sont également. Certains pourrait lui reproché d’être un vague mod pour le dernier né de la saga Elder Scroll, mais il n’en est rien; Bethesda a corrigé de nombreux défauts et c’est tant mieux. A l’heure actuelle, c’est mon jeu du moment et j’ai beaucoup de mal à m’en défaire ce qui est la marque des grands jeux.

Toutefois si vous avez été totalement réfractaire à Oblivion, Fallout 3 n’est pas pour vous, au moins vous êtes prévenu et ne pourrez pas dire comme cette chère Nova: “Encore aurait-il fallout que je le suce…”

+ Un univers vaste et riche.
+ Durée de vie correcte
+ Le bonheur de retrouver l’univers Fallout

Note RPG 4 sur 5
Note testeur 08 sur 10

– Moteur Gamebryo vieillissant et instable
– Trop typé mod
– Manque la patte Black Isles

La vision d’Etienne Navarre :
Ce qui est bien avec Fallout 3, c’est qu’il déchaîne toujours autant les passions. Il y a ceux (comme moi) qui ont adoré leur(s) voyage(s) à Washington DC et ceux qui, espérant rejouer aux premiers jeux de la série, ont trébuché et n’ont pas cicatrisé. Pour eux, c’est dommage, pour les autres, c’est du tout bon. C’est con dit comme ça, mais c’est vrai. Car au final, Fallout 3 cristallise à merveille le paradoxe du joueur qui veut des nouveautés qui ne changent pas, des expériences renouvelées exactement comme avant. L’atmosphère qui se dégage du jeu contribue très largement à son succès car son gameplay parfois approximatif et mollasson dans les combats ne joue pas pour lui.

Quant aux dialogues, certains valent le détour mais dans l’ensemble, on a déjà vu mieux. Si ces défauts sont bien réels et parfois gênants, le développement de personnage est grisant, l’exploration du monde excitante et les rencontres insolites. L’immersion est totale et j’ai pris un pied de dingue à me prendre pour un mercenaire arpentant avec fougue des terres dévastées riches et passionnantes. Ce qui m’a le plus marqué, c’est cette musique rétro couplée à des paysages magnifiques qui en font parfois un tableau vivant somptueux.
Fallout 3 un excellent jeu car ces imperfections donnent au titre une identité forte et un cachet de dingue. Et si on ajoute à cela des mods cultes et indispensables rendant l’expérience tantôt hardcore, tantôt tétanisante, on tient là un excellent jeu. Pas le meilleur RPG, c’est sûr, mais un excellent jeu.
09/10

La vision de Killpower :
A la sortie de Fallout 3, on a salué le travail de Bethesda qui avait enfin donné un descendant à un mythe. Sauf que malheureusement, le géant américain s’est arrêté au côté tape à l’oeil du jeu. A cause d’un VAST bancal, on se complaira dans le mode temps réel avec une mise en avant des explosions de tête. Out l’intérêt des caractéristiques qui passent au second rang, et out la profondeur de dialogues vertigineuse selon votre intelligence. Fallout 3 se pose dans un sérieux tout à fait ridicule et aseptisé. Mais comprenez bien : coutant un bras, Fallout 3 ne pouvait pas proposer de l’exubérance, mais devait se vendre au plus grand nombre.

Lorsque j’ai commencé à jouer à Fallout 3, j’ai plus eu l’impression de jouer à un mod d’Oblivion que de retrouver l’humour noir du second. Bah oui, tout y est pensé à l’identique. J’ai perdu cette 2D isométrique pour un format FPS tape à l’œil. Les plus jeunes ou les plus casuals apprécieront, mais pour les vieux (cons comme moi) ils crieront au scandale. Faisant le parallèle avec Gothic et Arcania son descendant arcade, pour moi, on se retrouve dans le même cas de figure. Si vous aimez les RPG avec combat temps réel, bourré d’actions et de superbes graphismes, alors vous aimerez probablement Fallout 3. Mais pour les hardcore gamers, faites comme moi, repassez à Fallout 2 et pensez bien que le graphisme ne fait pas tout dans un RPG.
06/10

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