Fate : The traitor soul est le troisième épisode de la licence Fate qui date de 2005. Développé par Wildtangent, une société qui propose une plateforme de jeux de toutes sortes pour grand public, Il est évident que ce jeu s’adresse avant tout aux casual gamers et non aux hardcore gamers spécialistes des hack’n ‘slash. Cette épisode se trouve à 6€ sur leur site avec un abonnement ou à 15€ seul.

Il est aussi bon de préciser que l’équipe qui s’est occupée de Fate premier du nom s’est faite embarquer en partie par monsieur Shaeffer pour aller fonder Runic Games, le papa de Torchlight 1 et 2. On a donc de grandes similitudes entre les deux séries, même si aujourd’hui, on peut dire que Torchlight 2 s’en est éloigné. Il est donc évident que Torchlight 1 est un Fate-like, alors que Fate est un Diablo-like. Et maintenant, action, c’est l’heure du ménage ! 

Maintenant que les choses sont dites, attelons-nous au test du jeu. Pour plus d’infos sur les deux épisodes précédents, je vous renvoie ici et là. On retrouve donc notre petit héros, avec sa gueule d’ange, mi-gamin, mi-ado, et son familier. Il vous sera d’ailleurs possible d’importer votre ancien personnage de Fate ou de Fate Undiscovered Realms et de repartir à l’aventure.

Une bonne idée que voilà. Sinon on passe par la création classique avec choix de la race (humain, orque, elfe …), du nom, du sexe de son personnage et à l’identique pour son familier avec des races plus ou moins originales (guêpe, renard, sanglier …). Il est aussi possible de personnaliser un peu plus son avatar en modifiant quelques couleurs, mais cela ne va pas très loin. Comme vous le constatez, il n’y a pas de choix de classe ou de compétence, cela se décidera au gré de l’aventure.

On passe par l’option choix de la difficulté, avec possibilité de jouer en mode hardcore, (une unique vie et si on meurt, c’est le game over définitif) et c’est parti ! 

C’est la “Fate” au village !

L’introduction, sous forme de dessins défilants avec narrateur nous contant notre aventure, vous apprendra que vous rencontrez un mystérieux voyageur dans le temple du destin qui vous lance le défi de vaincre Kaos dans les profondeurs d’un donjon appelé “la Chambre des essais” (traduction personnelle). Une bonne excuse pour reprendre du service après deux opus déjà. Et nous voici arrivé dans un temple qui nous donne accès à quatre lieux différents avec quatre PNJ, gardiens de ses quatre accès. On a aussi un coffre, un marchand et des statues, dont on pourra compléter les sets pour gagner des cadeaux “bonux”. Parce que le sang, ça tache ! Elles serviront aussi à débloquer le niveau où se situe le boss respectif du donjon de chaque village. Mais pour bien comprendre mon monologue, voir juste après. 

Dans ce troisième épisode de la saga, nous avons accès à deux villages avec leur donjon respectif, un troisième dans ce temple et l’accès à Fate premier du nom pour ceux qui le possède, même si ce dernier reste optionnel dans l’aventure principale. Ce qui, dans l’absolu, nous promet pas moins de 40 heures de jeu minimum (10 par donjon à peu près). 

En clair, les gardiens des deux villages vous proposent comme quête principale de battre un boss respectif dans les niveaux 40 environ de chaque donjon pour ensuite revenir au temple et finaliser votre aventure dans un donjon qui n’apparaîtra qu’à ce moment. Du coup, pour commencer, vous partez donc pour l’une des deux destinations remplir votre mission.

Dans chaque village, vous trouverez une vingtaine de PNJ qui auront chacun un rôle particulier : ceux qui donnent des quêtes secondaires et qui vont rythmer votre descente dans le donjon. Ces quêtes se résument à tuer un monstre, trouver un objet, accompagner un personnage, défendre ou détruire un obélisque, tuer une série de monstres, etc… de la quête Fedex, quoi ! Tout comme votre quête principale en fait ! 


Dans ce village, on trouve aussi les marchands d’équipements, de sorts, un PNJ détruisant les pierres incrustées sur votre arme, un autre détruisant les armes incrustées de pierres, encore un proposant d’augmenter votre renommée contre de la monnaie, un autre rajoutant une capacité magique à votre arme ou des pénalités. En fait, c’est exactement le même système que Torchlight 1 avec les mêmes fonctionnalités possibles. On a aussi un personnage qui échange contre cadeau les cartes que vous pourrez trouver dans les donjons. 

Il y a aussi un coin pêche à condition que vous ayez le matériel, pour attraper parfois des raves, parfois des objets magiques, parfois des poissons qui serviront à transformer votre familier en une créature plus coriace ou pas, durant un temps limité ou définitif. Comme dans tout hack’n slash, vous pourrez équiper votre personnage d’arme, d’armure, de bijoux, et la liste est longue avec visualisation sur votre personnage à chaque changement. Et comme à l’accoutumée dans ce type de jeu, chaque objet pourra être normal, magique, rare ou légendaire. Il n’y a pas de sets, mais des pierres à crafter sur vos armes. 

“Fate” l’amour, pas la guerre 

Enfin dans ce village, on a l’entrée du donjon, qui vous demande d’emmener votre aspirateur pour faire le ménage en nettoyant les étages. De forme labyrinthique aléatoire, les niveaux comprennent une entrée, une sortie, et des créatures de plus en plus fortes selon l’étage où vous vous situez. Il est possible de laisser quelques toiles d’araignées, mais le leveling est obligatoire pour vaincre le boss final.

On trouve un bestiaire franchement varié avec des costauds et des gros, mais tout cela dans un melting pot pas forcément de bon goût. Ainsi vous chasserez le yéti et le fantôme dans un environnement égout, pour à l’étage suivant tuer du zombi et de l’escargot dans un environnement technopunk. Difficile d’adhérer, surtout que le graphisme très enfantin pourra rebuter les plus adultes d’entre nous. 

Le loot est bien dosé et les contenants nombreux. On peut aussi trouver des PNJ marchands au détour d’un couloir, un coin pêche, des objets sur le sol. Vous cliquez sur le bouton gauche de la souris pour avancer ou pour frapper, et le droit pour faire un sort pré-enregistré selon des touches raccourcis à la Diablo. A vous de configurer vos différents sorts comme vous l’entendez.

La mort des ennemis tout comme la réussite de quêtes vous rapportent et expérience et renommée, en validant vos missions. L’expérience vous servira à développer vos quatre caractéristiques et la dizaine de compétences possibles de votre personnage. Quant à la renommée, elle vous permettra de gagner des points de compétence. 

Si les compétences de votre personnage restent limitées et de types passives (amélioration du combat à l’épée, à la hache, au lave-vitre ? ou au bâton …), c’est vers les trois types de magie qu’il faudra se tourner pour avoir un peu de variété, à moins de préférer faire un personnage au corps à corps. On trouve donc la magie défensive, la magie offensive et les apparitions de créatures. On achète ou on trouve les parchemins de sorts et on les apprend pour pouvoir les utiliser au gré de votre mana puis à ad eternam.

Rien de bien sorcier (facile celle-ci !) avec aucune évolution possible d’un sort, si ce n’est l’augmentation de la compétence passive correspondante qui permettra de booster l’effet des sorts de la même famille. Par exemple, si j’améliore la compétence des sorts d’incantation, mes créatures resteront plus longtemps à mes côtés avant de disparaître et seront plus puissantes.


Je regrette que le choix de l’évolution de son personnage dépende des sorts trouvés sur son chemin, voire des objets. En effet, il n’y a pas d’arbre de compétences hyper développés. C’est trop simple … mais voulu. En ne développant que les compétences de combats par exemple, on pourrait faire une partie en utilisant uniquement le clic gauche tout au long de la partie. A noter aussi que votre héros peut, grâce à la barre espace, faire une attaque spéciale, activable tant que vous avez de l’endurance. Mais tout cela est bien limité, surtout à haut niveau car vous aurez acquis tous les sorts de votre école de magie et il ne sera plus questions que d’enfiler non pas des perles, mais des points à vos compétences. Dès le niveau 30, on peut dire qu’il n’y aura plus de surprise à part au niveau du loot.

Et c’est un peu le souci de ce jeu à rallonge. Autant le donjon du premier Fate nous permettait d’atteindre le niveau 30 en 10 heures et on pouvait finir la partie en se disant que l’évolution de notre personnage était finalisée, autant dans cet épisode 3, les 5 donjons possibles nous permettraient de faire évoluer notre personnage bien au delà des capacités maximales des sorts par exemple. En effet, dès que votre personnage est de niveau 20, il peut utiliser les sorts les plus puissants et son évolution se résume alors à augmenter des compétences passives et à juste espérer un loot plus puissant. 


La maniabilité est vive, rapide, nerveuse, et on n’a pas besoin de beaucoup de doigts pour jouer. Mais cela manque d ‘action. Pas de recul des ennemis sous les coups, pas d’explosion de sang à la Dexter, c’est mignonnet tout plein. Après être descendu bien bas et avoir éliminé le boss de la quête principale du premier village, vous passerez au second pour faire de même. Il est regrettable que les niveaux des donjons ne s’adaptent pas à votre personnage.

En effet, on peut considérer que dans un étage précis, les créatures ont un niveau égal ou un peu supérieur à ce donjon. A l’étage 1, leur niveau va jusqu’à 5, à l’étage 2, au niveau 6, etc,.. dépendant aussi du niveau de difficulté choisi pour la partie. Du coup, si vous avez fini la quête d’un donjon au niveau 30, en attaquant le second, la partie vous semblera très facile jusqu’à ce que vous ayez atteint des étages inférieurs où les créatures auront un niveau équivalents au votre.

Il n’empêche qu’il vous faudra les atteindre en vous farcissant des monstres ridiculement faibles. Ce qui étiole la durée de vie du jeu. Dans le début de mon test, je vous parlais de 10 heures pour atteindre le premier boss, là, il vous faudra 3 heures à tout casser si vous ne vous perdez pas. On pourra toujours passer d’un donjon à l’autre pour combattre des créatures de même niveau et faire une descente homogène dans les donjons, en repassant par le temple, mais à la longue on finira par s’en lasser, surtout seul avec son familier, qui peut être équipé de bijoux et vous sert de mule comme dans Torchlight 1.


Avec un sorcier qui possède le sort “vue entière de la map” (traduction artisanale), il ne vous faudra pas plus d’une minute pour passer un étage. Ce qui ne sera pas possible avec un guerrier n’ayant pas le sort et qui pourra mettre 15 minutes sur les grands niveaux pour trouver la sortie. Du coup, après avoir battu les deux boss des deux villages, vous pouvez commencer à descendre dans le dernier donjon pour rencontrer Kaos aux alentours de l’étage 20.

Ce que j’ai réussi en 20 heures avec un sorcier, alors qu’il en faudra peut être le double avec un guerrier. Une durée de vie intéressante qui peut se poursuivre après la fin, car sachez que si les donjons ne sont pas infinis mais pas loin (plus de 2 millions de niveau), on pourra poursuivre durant des centaines d’heures, ou se mettre à la retraite et refaire un nouveau personnage récupérant le contenu du coffre de son prédécesseur. 

“Fate” pas la gueule

Fate est sorti en 2005, Fate undiscovered Realms en 2008, Fate the traitor soul en 2009. Et on peut grogner pour la non évolution du graphisme qui se limite à une meilleure résolution d’épisode en épisode. Bloqué au maximum en 1280×1024, la caméra de trois quart au dessus de la tête de notre bambin est fixe, avec une touche pour la faire tourner d’un petit quart encore, tout en sachant qu’elle revient à son point initiale dès qu’on lâche la touche.

Du coup, l’évolution du jeu se résume à une expansion de l’univers avec des donjons supplémentaires et du matériel supplémentaire ou de nouvelles races à jouer. Il n’y a pas de nouveau moteur graphique. Alors les graphismes bien que vieillots et anguleux en zoomant se renouvellent avec quelques décors d’ameublement, dignes successeurs de Diablo 2. Donc pourquoi ne pas nous proposer un addon au jeu de 2005 ? 

En parlant de ce dernier, si le retour dans le village de Fate est possible, sachez que vous n’aurez accès qu’au donjon et aux quêtes secondaires, sans la possibilité de vivre la quête principale. Une bonne idée qui mérite qu’on la souligne, mais qui est remise en question immédiatement. En effet, j’ai acheté en 2005 ma version de Fate en français et lorsque je joue à Fate : the Traitor soul, un bug m’empêche de retourner dans ce premier. Un bug que j’ai signalé, il y a bien deux ans aux développeurs et dont on ne m’a jamais donné de solution. La barrière de la langue devait poser problème. Donc une implantation pour les anglais, mais pas les autres car l’installation en français de Fate était automatique. 


Seulement voilà, en 2013, en préparant ce test, je me suis aperçu que sur Internet des gens proposaient une solution pour justement accéder au premier épisode et que la barrière de la langue n’était absolument pas un problème. Incroyable me direz-vous ! Donc vous irez sur le net, pour trouver la solution et incorporer le premier épisode. Et puis, dans les choses qui fâchent, on regrettera surtout l’oubli du multijoueur dans cette licence qui commence à dater et dont les épisodes de plus en plus complets me font penser à des mises à jour pour rentabiliser un jeu.

Niveau sonore, c’est plutôt simple et agréable, même si on n’est pas dans des épopées lyriques à la Elder Scrolls. Comme il n’y a pas de PNJ causant avec des voix audio, excepté le narrateur de l’histoire, vous aurez aussi tout loisir d’écouter les sons d’ambiance, plutôt simplistes dans un souterrain tout comme le bruitage des créatures, il faut l’avouer. De toute manière le texte est en anglais, mais cela on s’en fiche, parce que les quêtes, voyez-vous, elles ne sont pas bien futées. 

Mignon et enfantin, Fate the traitor soul s’adresse aux débutants et aux jeunes gens qui veulent tester le type hack’n slash en solo et qui ne se prendront pas la tête sur les builds du personnage. C’est simple, efficace, facile à prendre en main et dès que votre personnage a atteint le niveau 30, son évolution est linéaire et prévisible avec des compétences passives uniquement. A partir de ce constat, il manque surtout un dépoussiérage graphique et un multijoueur, parce que depuis tout ce temps, Torchlight 2 est passé par là et il apporte ce sang neuf qui fait tant défaut à cette série.

Avec ce troisième épisode, Fate the traitor soul, on nous ressert encore une fois des frites. Malheureusement, et même si les papilles ont envie, l’estomac risque le trop plein avec les conséquences qui résultent d’une overdose. Il n’en reste pas moins que des trois premiers épisodes de la série, – oui, il y en a un quatrième qui est sorti depuis – si vous souhaitez vous lancer dans l’aventure, c’est celui à posséder car il est le plus riche. Même si sa note est la moins bonne des trois, c’est tout simplement parce que mon estomac n’en peut plus… “Fate” en sorte que je ne sois pas malade !

+ Un univers de plus en plus grand
+ Hack’n slash pour débutants
+ Bonne durée de vie
+ Le meilleur des trois
+ Fate premier du nom intégré …

Note RPG 3 sur 5
Note testeur 05 sur 10

– Graphismes qui commencent à dater
– Peu de nouveautés, un addon aurait suffit.
– Evolution trop passive
– Uniquement solo.
– .. mais un bug pour intégrer Fate premier du nom

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