Sorti le 3 décembre 2015 après une période d’early access, Ruzar – The Life Stone est un dungeon crawler librement inspiré de la série Dungeon Master. Bien qu’on y retrouve des éléments classiques au genre, il se démarque par le fait que vous contrôlez un seul personnage au lieu d’une équipe complète. C’est un studio indépendant, Hammer Glass Studio, qui a mis au monde cette production. Petit jeu d’accord, mais en est-ce un bon ? C’est à cette question que je vais tenter de répondre avec ce test.

Un seul héros

Votre aventure commencera par une intro constituée de différents artworks pour brièvement vous présenter l’univers : « Un artefact très puissant, la pierre de vie, était précieusement gardé par des gardiens. Mais un jour une femme réussit à mettre la main dessus et devint aussitôt corrompue. Vous êtes un héros entraîné pour aller remettre la main sur cet artefact. » L’histoire n’est certes pas originale et vous n’en entendrez plus beaucoup parler, mais elle a le mérite d’exister. Avant de pénétrer dans le monde, il vous faudra passer par la création de personnage, au singulier puisque vous ne contrôlerez qu’un seul héros tout au long de votre périple. Quant à la création, elle se limite à la distribution des points de caractéristiques, au choix d’un nom ainsi que d’un portrait. Après cela vous débarquerez dans le premier niveau, les Montagnes, qui vous familiarisera avec les différentes mécaniques de gameplay. Comme il est d’usage pour ce genre, le monde est séparé en différents niveaux représentants des étages reliés entre eux par des escaliers.


Sur l’écran, en haut à gauche, vous trouverez votre portrait, accompagné des barres de vie, de mana et d’expérience. En bas vous trouverez les boutons d’attaque, d’inventaire rapide ainsi que ceux des différents menus du jeu comme l’inventaire ou la carte. Tous ces boutons sont accessibles via le clavier bien sûr. Les touches sont attribuables via les options, mais petit bémol : seuls les lettres et les chiffres, sans distinction avec le pavé numérique, sont attribuables. Si vous jouez avec les touches fléchées, qui sont automatiquement attribuées au déplacement, alors vous ne disposerez d’aucune touche assez proche qui n’est pas un caractère spécial pour pouvoir y placer les pivotements à 90°. À part cela, la maniabilité ne vous posera pas de problème.

Votre personnage gagnera de l’expérience principalement en tuant des monstres, mais aussi en résolvant des quêtes. Une fois que vous en aurez acquis assez, et là je vais peut-être vous surprendre, vous passerez au niveau supérieur qui vous octroiera 2 points de caractéristiques. Ces dernières sont au nombre de sept, les classiques : Force, Agilité, Constitution, Endurance, Sagesse, Intelligence et Chance. Elles ont des effets, parfois un seul, qui changent soit à chaque point dépensé soit par palier. Par exemple, chaque point dépensé en Chance augmente la probabilité de trouver des objets sur les dépouilles de vos ennemis, par contre il faut dépenser un certain nombre de points en Force avant d’avoir une augmentation des dégâts. Vous comprendrez vite que vous ne pourrez faire que 3 archétypes : guerrier, archer et mage. Vous serez bien sûr libre de vous diversifier, mais je n’en vois pas l’intérêt puisque ces 3 archétypes ne sont absolument pas complémentaires et changeront juste votre manière de faire des dégâts. D’ailleurs les combats ne se limitent qu’à ça car vous ne disposerez que d’une touche pour attaquer, une touche pour switcher entre corps à corps, distance, magie et c’est tout, vous n’aurez pas à plus réfléchir que ça.


À partir du cinquième niveau, vous gagnerez également un point de compétences à dépenser parmi les trois arbres correspondant aux trois archétypes suscités. Hélas, vous n’aurez pas beaucoup de personnalisation à l’intérieur même d’un arbre, ce ne sont que des compétences passives augmentant vos dégâts ou votre résistance par exemple. Tout ceci fait qu’il n’y a pas de réelle stratégie dans la dépense des points de caractéristiques et de compétences, car une fois que vous aurez décidé quelle voie choisira votre héros, il n’y aura plus grand-chose à faire après. Par là je veux dire que deux guerriers différents se retrouveront sensiblement avec les mêmes caractéristiques et compétences.

Comment allez-vous occire votre ennemi ?

Je vais tout de même modérer mes propos : là où Ruzar vous offre du choix c’est au niveau des armes et de la magie. En effet vous trouverez une trentaine d’armes différentes séparées en plusieurs catégories, comme les épées ou bien les haches. Il y en aura pour tous les goûts et cela va du simple couteau au marteau, en passant par les arbalètes et haches de jet. Toutes ces armes se distinguent par leurs dégâts, leurs vitesses d’attaque et leurs poids. Évidemment, vu que vous n’avez qu’une seule touche d’attaque le gameplay ne va pas changer, mais on ne peut que souligner cette diversité. Quant à l’équipement, vous aurez des anneaux et amulettes qui augmentent vos caractéristiques, ainsi qu’une armure divisée en sept éléments. Que ce soit pour les armes ou l’équipement, chaque objet nécessite un niveau minimum pour être équipé. Là où le bât blesse, c’est qu’en progressant dans les niveaux vous ne trouverez que les évolutions des objets d’avant, je m’explique : la claymore commune nécessite un certain niveau minimum, après il y a la claymore rare, puis très rare et à chaque fois l’objet verra ses caractéristiques augmenter ainsi que son niveau minimum requis. Entre deux paliers de niveaux vous ne trouverez rien. C’est la même logique pour les armures, à chaque palier il n’y a qu’un seul set d’armure. Par exemple, à partir du niveau 29 vous pourrez porter le set d’armure en cuir clouté, au niveau 33 ce sera l’armure de maille, et rien entre les deux. En outre, chaque pièce d’armure n’augmente que votre défense et vous ne trouverez pas de pièces avec des effets magiques. Pour résumer, chaque arme ou équipement n’est qu’une mise à jour de la version précédente.


La magie est constituée d’une quarantaine de sorts répartis dans plusieurs domaines : feu, glace, terre, lumière, poison et divers. Les cinq premiers sont offensifs et feront plus de dégâts si un ennemi en possède la faiblesse. La dernière catégorie que j’ai arbitrairement nommée « divers » regroupe les sorts affectant le personnage, comme le soin, l’augmentation de la défense ou bien l’enchantement d’arme. L’apprentissage de ces sorts se fera via des livres que vous trouverez ou bien achèterez, puis une fois un sort appris il vous faudra le mémoriser pour pouvoir l’utiliser, et cela se fait auprès d’une pierre de liaison dont je parlerai plus tard. Au début vous ne pourrez mémoriser qu’un seul sort, mais en augmentant votre intelligence, ce chiffre passera à six. En combat, vous lancerez vos sorts tant que vous aurez du mana, sachant qu’il ne se régénère pas tout seul et que vous devrez boire des potions pour le récupérer.

Voyons maintenant comment vous allez parcourir le monde de Ruzar. Très rapidement vous trouverez Elora, unique marchande, qui vous donnera également des quêtes. Ce lieu sera le point central du jeu et vous y passerez souvent. Le kiosque d’Elora dispose de tous les objets du jeu disponibles à votre niveau. Par exemple, vous pourrez acheter tout le set d’armure correspondant à votre niveau, une fois le prochain palier de niveau franchi, elle vous proposera le set suivant. Ainsi, même si vous n’avez pas l’âme d’un explorateur, vous pourrez toujours trouver la dernière version de votre équipement. Elora possède également de l’argent à l’infini, donc vous pourrez vendre tout ce que vous souhaitez sans limite. En face du kiosque, vous trouverez votre première pierre de lien qui est un téléporteur vous reliant aux autres pierres de lien dispersées dans les différents niveaux. En outre elles servent également à mémoriser vos sorts. Vous aurez également un coffre de stockage qui aura un contenu commun avec les autres coffres de ce type que vous trouverez au travers des niveaux. Ce dernier vous servira principalement à vous décharger plutôt qu’à collectionner, et vous pourrez l’améliorer, moyennant finances, pour débloquer des emplacements supplémentaires. Votre propre inventaire est limité en cases, chaque item ne prenant qu’une seule case, et en poids, votre caractéristique d’Endurance augmentera cette dernière limite.


Les niveaux sont plutôt bien construits et de taille moyenne. Il n’y a que cinq biomes en tout mais le jeu étant assez court, vous n’aurez pas le temps d’en être lassé. En les explorant vous tomberez sur des ennemis, parfois seuls, parfois en petits groupes. Ces derniers ne sont pas intelligents et surtout très lents, c’est pourquoi vous n’aurez aucune difficulté à les vaincre. Généralement, il suffira de bouger en rythme et de profiter de votre vitesse pour porter vos coups sans qu’ils ne vous touchent. Il existe cependant des niveaux de difficulté augmentant leur vie, leurs dégâts ainsi que leur vitesse. En tuant un certain nombre de fois le même type d’ennemi, vous débloquerez une page de votre bestiaire vous indiquant ses forces et faiblesses. Les types d’ennemis ne sont pas nombreux mais assez pour contenir tous les cas : attaques exclusivement au corps à corps, attaques à distance, ennemis volants… Parfois ils vous lâcheront du loot, ce sera votre caractéristique Chance qui modifiera cette probabilité. En outre ils vont re-pop après un certain temps, sauf si vous détruisez la pierre noire présente dans chaque niveau. En effet la destruction de cette pierre, généralement bien cachée, empêchera la réapparition des ennemis.

Pas besoin d’être ruzé pour jouer à Ruzar

Un dungeon-crawler sans secrets ne serait pas un dungeon-crawler et Ruzar en contient son petit lot que vous essayerez de trouver, non sans plaisir. Il y a bien sûr des boutons cachés qui vous mèneront à un trésor ou à un coffre. Tant que j’y suis, petit aparté sur les clefs qui se divisent en trois catégories : les clés de coffre ouvrant n’importe quel coffre que vous trouverez, les clés en or vous ouvrant une porte ou une grille amenant à une zone secrète, et les autres qui vous serviront pour les portes vous faisant avancer dans l’histoire. En plus de cela vous trouverez des pièges déclenchables par des plaques au sol, dont vous devrez vous méfier si vous ne voulez pas vous faire cribler de flèches. En cliquant sur ladite plaque, vous aurez une petite fenêtre vous proposant de poser un objet dessus pour l’activer, et cela peu importe le poids de l’objet. D’ailleurs ce sera votre seule occasion pour poser un objet puisque vous ne pouvez pas mettre un objet de votre inventaire au sol. Soit vous le vendez, soit vous le détruisez, mais vous ne pourrez pas juste le poser sur le sol et le récupérer plus tard. Dans la même veine, n’espérez pas pouvoir lancer vos objets au loin.


Pour vous aider à vous repérer il y aura une auto-map que vous pouvez annoter. Elle se révélera pratique, car bien que les niveaux ne soient pas labyrinthiques, vous trouverez des téléporteurs et des trappes vous faisant aller ailleurs. De plus, le jeu ne s’arrête pas quand vous êtes sur votre carte et vous pourrez continuer à vous déplacer. En outre, les trous dans le sol ne vous font pas descendre au niveau inférieur mais à un autre endroit du niveau actuel. C’est surprenant, mais on s’y fait rapidement. En plus de tout cela, vous rencontrerez parfois des boules de lumière bleue appelées esprits avec lesquels vous pourrez discuter pour obtenir une quête : soit tuer des ennemis, soit ramener un objet. C’est davantage un moyen d’obtenir de l’expérience qu’autre chose. Avec celles données par la marchande Elora, vous en obtiendrez une dizaine au total.

Comme dit au départ c’est un petit jeu, et il vous prendra aux alentours de sept heures pour finir Ruzar. Après la fin de votre première partie, vous aurez le choix de faire un New Game + dans lequel vous garderez votre niveau, votre équipement, votre inventaire ainsi que vos cartes avec leurs annotations. Le principal intérêt que j’ai trouvé à cela est de pouvoir affiner sa recherche de secrets et trouver toutes les pierres noires. Si cela ne vous intéresse pas, je vois mal pourquoi vous vous lanceriez dans une nouvelle partie vu que le gameplay risque de ne pas beaucoup changer si vous choisissez un autre archétype d’évolution.


Ruzar – The Life Stone est un dungeon crawler qui se révèle assez simpliste et qui souffre de quelques lacunes, dont la principale est son manque de diversité. N’espérez pas trouver ici la saveur que vous avez trouvée dans un Dungeon Master ou bien un Legends of Grimrock. Mais il n’en reste pas moins sympathique et c’est avec plaisir que j’y ai joué. Il vous propose une aventure d’environ sept heures, il vous en faudra plus si vous comptez trouver tous les secrets. En outre, c’est le premier jet de ce petit studio qui est très à l’écoute des retours des joueurs et ne cesse d’améliorer son rejeton. Si vous n’avez rien à vous mettre sous la dent et que ce test ne vous a pas coupé l’envie, vous pouvez toujours vous laisser tenter par Ruzar.

+ Agréable à parcourir
+ La recherche des secrets
+ Le suivi du studio

Note RPG 2 sur 5
Note testeur 05 sur 10

– Manque de diversité
– Ne pas pouvoir poser/lancer des objets
– Un peu court pour son prix

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