Quand je vois “Dungeon” dans un titre, tout de suite me voici parti à fantasmer sur un hypothétique RPG ou roguelike qui révolutionnerait le genre. Las, ce n’est pas demain que je trouverai godillot à mon pied enflé de ce kilométrage élevé à la recherche du Saint-Graal. C’est pas faute de ne pas avoir fait le tour du monde pour cette quête. Alors, arrêtons-nous quelques instants (facile celle-ci) sur Instant Dungeon, un jeu à 2€ vendu sur Desura, ladite plateforme qui propose autant de pépites que d’attrape-couillons à vomir sa bile verdâtre. Voyons ce qu’il peut nous proposer d’intéressant. 


On pourrait qualifier Instant Dungeon! de Pacman évolué, voire d’un Gauntlet solo avec quelques relents deroguelike du fait de ses niveaux générés aléatoirement et de son mode principal proposant de la permadeath. Le jeu présente quelques normes héroico-fantaisistes qui le pousseraient presque dans le rayon des RPG.

Mais il n’en est rien : pas d’évolution de personnage, pas d’achat ou de vente, pas de personnalisation, pas de quêtes FedExnon plus. Non, juste une entrée dans un donjon comprenant moult couloirs labyrinthiques avec une porte de sortie dont il faut trouver la clé. Si les premiers niveaux sont simples et visibles intégralement à l’écran, petit à petit la complexité va s’accentuer.

Parce que c’est simple, donc efficace. Le jeu nous emmène vers une complexification des plus intéressantes. On trouvera dans chaque niveau débutant un ou deux monstres errant au hasard des couloirs, prêts à vous éliminer d’un toucher. Même s’il est possible de slalomer entre eux, il est préférable de trouver une épée à l’utilisation unique, qui lancée sur la bête, la tuera sur le coup.

De même, vous pourrez trouver des boucliers qui empêcheront les bêtes de vous toucher mais qui eux aussi serviront une fois. Il faut donc, selon la configuration aléatoire du niveau, réfléchir à comment passer et peut-être vous faudra-t-il plutôt économiser votre unique objet pour le niveau suivant qui n’en comprendra peut-être pas. Aléatoire que je vous dis. Vous ai-je expliqué que dans chaque niveau vous trouverez des pièces d’or, des objets qui en valent, ou encore que chaque mort loote son petit pécule ? Non, alors c’est chose faite.


Tous les cinq niveaux, vous tomberez sur un boss qu’il vous faudra éviter tout en ramassant joyau et pépettes, ainsi que la clé permettant d’accéder au niveau suivant. Au total de trois, elles sont coriaces les bébêtes. Au fur et à mesure des niveaux la difficulté augmente grâce à deux paramètres : les niveaux sont de plus en plus grands donc on s’y perd plus facilement et l’obscurité est de mise.

Elle envahit les niveaux les plus bas. Du coup, pour palier au manque de lumière, apparaît un nouvel élément : la torche. Il vous faudra donc l’emporter avec vous et la poser dans le lieu le plus adéquat qu’il soit pour éclairer le maximum d’espace, car elle aussi est à utilisation unique.   

Visuellement, c’est du gros pixel qui ferait passer le SVGA pour du HD, tellement il est grossier. Mais suffisant pour apprécier le visuel des tilesets et animés comme il faut, même si on pourrait croire que cela a été fait avec deux bouts de ficelle. Perso, cela ne me dérange pas, mais fera pleurer les yeux des plus sensibles qui grognent contre cette mode du petit carré sous prétexte que l’on est indé. C’est vrai que la jupe écossaise, faudrait peut-être que cela cesse, il y a plein de graphistes sur terre. Enfin là, n’est pas le débat.  

Les pistes audio sont plutôt agréables, à la différence des bruitages plutôt maigrichons. Même qu’elles sont aussi procédurales, non pas dans leur composition, mais dans la piste qui vous accompagnera durant un niveau. 

Et puis, si vous êtes descendu assez loin dans ce donjon, vous débloquerez d’autres modes de jeux. Il y en a sept au total avec la possibilité de jouer avec plus de vies, de rechercher des objets précis à travers un mode de quêtes, un mode pour taper, un autre pour claquer…. Y a de tout dans ce donjon-là et toujours le moyen de s’occuper. Pas de quoi se prendre au sérieux, mais assez pour s’amuser cinq minutes. Et pour finir, sachez que Instant Dungeon! existe sur PC et PsVita.  

Instant Dungeon n’a rien d’un RPG ou d’un roguelike même s’il en a l’air. C’est un jeu d’arcade/réflexion entraînant qui pourra plaire à ceux qui aiment le style et ont cinq minutes de libres. Un jeu bâtard comme bien d’autres croisant Gauntlet et Pacman, qui vous donnera toujours envie de relancer une petite partie pour aller plus loin. On pourrait presque le prendre pour un ancêtre des dungeon crawler, alors qu’il propose juste un retour aux sources. C’est fou que la mode soit au hasbeen aujourd’hui et qu’avec des idées aussi simples on puisse faire un jeu si attachant. 

Note testeur 05 sur 10
Article précédentDead Pixels
Article suivantRisen 3 : Titan Lords
L'archiviste
Administrateur de RPG jeux vidéo. Très vieux Joueur depuis le siècle dernier. Testeur et rédacteur amateur depuis 1999 de RPG, même les pires. Relecteur bénévole de traductions de nombreux jeux vidéos RPG. Ancien membre de RPGFrance et de Dagon's Lair.
S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments