mardi, avril 23, 2024

The Elder Scrolls III : Morrowind

Ce test a été écrit par Iosword et publié à l’origine le 21 Septembre 2013 sur le site RPGFrance.

NOTES FINALES

Note de l'auteur
10
Note RPG
8

Nous avons tous un objet que nous chérissons presque trop et, dans le cas d’un jeu, auquel nous avons tant joué que nous connaissons par cœur les mécaniques de jeu et les dialogues. Ce jeu, pour moi, c’est The Elder Scrolls III : Morrowind. J’ai perdu plus de temps sur l’île de Vvardenfell que dans n’importe quel MMORPG. C’est ironique, n’est-ce pas ?

Mais, si j’y ai joué aussi longtemps, c’est grâce à sa communauté ; en effet, Morrowind est sorti le 2 mai 2002 et a bénéficié de deux add-ons : Tribunal, le 6 novembre 2002, et Bloodmoon, le 3 juin 2003. Si cela fait 11 ans que Bethesda a abandonné son jeu, la communauté de moddeurs, elle, y a travaillé avec passion ; jusqu’à en changer la face même du jeu. Aussi, je m’excuse si ce test est biaisé, mais je ne crois pas que ce soit un mal que d’être subjectif.

« Les mots commencent à ALMSIVI. Tout ceci, je te le donne en tant que Vivec. »

Parlons tout de même du jeu originel : là où Daggerfall, son aîné, brillait par son gameplayMorrowind fait des compromis et brille par son univers construit et ses décors faits main. Il offre donc au joueur un monde où l’aléatoire n’a plus sa place et où toutes les quêtes sont narrées et scénarisées. Aussi, le système de dialogue n’est pas avare en texte, loin de là, ce qui vous permettra de vous renseigner sur l’univers si le cœur vous en dit. L’écriture est de très bonne facture et la quête principale est intéressante, car elle vous promène en tout Vvardenfell (nom de la zone de jeu) pour vous montrer ses visages les plus malsains, mais elle traîne trop en longueur… De toute manière, si vous la faites, vous ne la ferez qu’une fois.

Pour, ensuite, vous consacrer à la douzaine de factions joignables, aux centaines de quêtes secondaires ou, tout simplement, à la découverte de ces terres inhospitalières. Et vous aurez raison, car Vvardenfell vous réserve bien des surprises. D’ailleurs, l’exploration est un peu différente des opus précédent et suivant, car il n’y a pas de fast travel non justifié. C’est-à-dire que certains bateaux, mages ou échassiers des marais vous emmènerons à des villes précises mais que pour le reste, vous devrez marcher. Le tout sans boussole. C’est une chose qui est agréable, nous ne sommes jamais tenu par la main, mais qui est parfois synonyme de perte de temps : en effet, les PNJ de Vvardenfell sont spécialisés dans les indications imprécises.


Toujours est-il que si nous nous souvenons de Morrowind, c’est pour sa grande qualité d’écriture, qui n’a jamais été égalée depuis (dans la série s’entend), mais aussi pour l’univers dans lequel on est plongé. Vvardenfell (partie minime de Morrowind, terre des elfes noirs) est une île volcanique ; son plus grand volcan – le Mont Ecarlate – diffuse dans une partie des Terres-Cendres une maladie nommée le Fléau, une sorte de peste qui finit par transformer toute victime en être agressif (comme quoi, en 2002, les zombies étaient déjà à la mode).  À coté de cela, la vie suit son cours : les cendrais, elfes noirs de pur race, sont peu réceptifs à ce qui se passe autour d’eux, préférant vivre dans les anciennes traditions, tandis que le reste de la population voue un culte au nouveau Tribunal, c’est-à-dire aux trois étranges Dieux vivants que sont Vivec, Sothal Sil et Almalexia.

Les trois plus grandes maisons, quant à elles, continuent de lutter pour la suprématie : les Hlaalus s’ouvrent à l’Empire et s’enrichissent, les Redorans sont de pieux guerriers, et les Telvanis restent des mages isolés aux recherches peu conventionnelles et, bien sûr, de très grand esclavagistes. La faune et la flore sont aussi très diversifiées, l’île étant divisée en neuf régions possédant des climats différents. Ainsi, Vvardenfell ruisselle de villes, villages et autre lieux divers, des ruines Daédriques aux ruines Dwemers en passant par des tombeaux-grottes…

Bref, entre pestiférés, esclaves, fanatiques et xénophobes, Vvardenfell sera à coup sûr votre lieu de vacance favori ! Et reste, de loin, l’univers le plus mature que nous ait livré la série. Pourtant, cette presque violence n’est généralement pas montrée, mais vous vous en apercevrez dans les mystères qui entourent les traditions des elfes noirs, dans les divers livres ou encore dans les conversations que vous aurez. Ainsi, Morrowind vous offre un monde étonnant, cohérent et diversifié ; un monde qui n’est ni tout blanc, ni tout noir, où chacun combat pour ses propres intérêts et où les mœurs dépendent des cultures…

Un jeu moins riche en mécaniques que Daggerfall, mais tout de même

Tout d’abord, j’aime parler des chiffres, donc voici ce que contient le jeu vanilla (sans ses add-on) : 3224 PNJ que vous pouvez tous tuer, plus de 300 donjons, plus de 500 sorts de bases, 217 monstres différents, environ 2100 pages de texte, soixante-trois PNJ mort dès le début et cinq sans pantalon ! Morrowind est donc un jeu consistant, à la qualité d’écriture jamais égalée dans la série, et nous ne pouvons que féliciter ses mécaniques de gameplay. L’artisanat est bien pensé, même si le jeu ne vous propose ni cuisine, ni forge. Le système de création de sorts est sans aucun doute le plus travaillé de la série, vous permettant de prendre n’importe quels sortilèges, de les mixer et de choisir leur puissance pour créer un sort original, qui sera parfois totalement gamebreaker.

L’enchantement fonctionne d’une façon assez similaire, se basant sur les âmes coincées par vos soins dans des gemmes. Quant à l’alchimie, le système se base sur des composants qui ont plusieurs propriétés que vous devez découvrir ; la puissance de vos potions dépendra alors de la qualité du matériel utilisé. Ce sont donc des mécaniques d’artisanat qui vous seront fort utiles, intéressantes et simples, mais dont vous pouvez vous passer si vous n’aimez pas le craft.

La création de personnage reste intéressante, même si bien plus pauvre que celle de son aîné : vous pouvez encore une fois créer une classe personnalisée et faire ce que vous voulez de votre personnage. Vous y trouverez encore des compétences (force, endurance…) et des talents (crochetage, armure lourde…). En revanche, on regrettera la disparition du système de réputation par faction et des avantages ou désavantages spéciaux, qui, par exemple, vous enlevaient de l’énergie dans les lieux saints. Le système de leveling, quant à  lui, se base toujours sur l’utilisation de vos talents et non sur de l’expérience brute. Et si vous voulez montez en niveaux plus rapidement, c’est possible : monnayant quelques Septims, les entraîneurs seront ravis de vous aider.

Ils sont trouvables un peu partout en Vvardenfell, mais vous trouverez souvent un entraîneur dans la guilde appropriée. D’ailleurs, parlons un peu du système de guildes : ces dernières vous imposent une charte que vous ne devez pas briser, sous peine d’être exclu ; ainsi le meurtre est-il prohibé dans la plupart des guildes. Ensuite, elles vous proposeront diverses missions contre rémunération, et au fur et à mesure que vous monterez en rang, les services offerts par votre guilde (comme les entraînements ou l’artisanat) vous coûteront moins chers. Seulement, monter en grade n’est pas si simple. Non seulement, il faut accomplir un certain nombre de missions, mais il faut en plus avoir les bonnes compétences et/ou talents. N’espérez pas devenir Archimage sans maîtriser un minimum la magie !


Bref, je n’ai malheureusement pas le temps de vous parler de tout, venons-en a l’essentiel : les défauts de Morrowind. Car oui, il n’est malheureusement pas parfait. Comme tout jeu Bethesda, il y a un nombre de bugs affolant et certains systèmes sont injouables : c’est le cas du système de combat. Dans Morrowind, les armes et armures sont nombreuses, et bien des armes sont apparues pour, malheureusement, disparaître par la suite tels que les shurikens, les lances, les armes de jets…

Avec tout cela, nous pouvions espérer avoir le meilleur système de combat au monde. D’autant plus que les systèmes d’Arena et de Daggerfall étaient plutôt bon, mais c’était sans compter… La chance ? Sachez que, malheureusement, si vous jouez à Morrowind, vous pouvez oubliez les armes blanches et directement créer un mage car jamais, et je dis bien jamais, vous ne toucherez votre ennemi – et lui ne vous manquera pas. Du moins, ce fut le cas pendant longtemps, mais aujourd’hui, des mods existent, certains refondant totalement le système de combat et le rendant enfin jouable. Ainsi, Morrowind a des défauts, mais c’était sans compter une communauté qui a été extrêmement active !  

En finalité, qu’est devenu Morrowind ?

De ce fait, vous trouverez des mods pour tout et n’importe quoi. Tout d’abord, il y a des patchs correctifs, tel que le Patch Non Officiel de Wiwiland ou le Morrowind Code Patch, qui vous permettront de jouer en toute sérénité sans risquer de voir vos données corrompues. Ensuite, certains aiment sans doute les jolis graphismes, et si Morrowind était beau en son temps, ce dernier a été cruel. Mais rassurez-vous, de nombreux mods graphiques existent, et même des compilations de ceux-ci comme le Morrowind Overhaul qui vous offrira une excellente base graphique et sonore, même si les composition de Jeremy Soule restent excellentes. Tout cela offre une seconde jeunesse à Morrowind qui a encore de beaux jours derrière lui. Puis, nous avons les ajouts inutiles mais essentiels qui nous rajoutent chats, oiseaux, romances, sets d’armure, maison, ad nauseam…

Et surtout, nous avons tous les autres mods qui sont plus qu’intéressants, en effet, si vous regardez ceux présents pour Oblivion ou Skyrim, la grosse majorité sont graphiques : il y a très peu d’ajouts de gameplay ou de quêtes (terminés tout du moins). Or ce n’est pas le cas pour Morrowind : vous y trouverez des mods qui vous proposeront un réel contenu supplémentaire, comme c’est le cas avec de nombreux mods de quêtes ou de guildes, et dont les plus ambitieux, comme Kalendaar, vous offrent des régions entières et des centaines d’heures en perspective. Pour finir, à tout cela s’ajoutent les mods de gameplay pur : entre les mods qui refondent un système existant comme Morrowind Enhanced et ceux qui ajoutent de nouveaux systèmes : par exemple, certains mods ajoutent une furtivité basée sur la lumière et la possibilité d’éteindre ces dernières, à l’instar de Thief. D’autres ajoutent une gestion de la faim et du sommeil, ou encore des possibilités roleplay : ainsi, vous pourrez écrire dans votre journal ou dormir à la belle étoile.


En conclusion, Morrowind est un jeu marquant de la série. Il est très différent de Daggerfall et donc incomparable avec ce dernier, mais il marque aussi un clivage avec ses suites. Peut-être que les récents The Elder Scrolls se sont perdus, oubliant le gameplay, mais ce n’est pas le cas de Morrowind qui dose parfaitement écriture, immersion et mécaniques. Ses défauts ont su être gommés par les moddeurs et du contenu supplémentaire est disponible, aussi la durée de vie semble presque illimitée.

Alors, si à tout cela vous ajoutez votre roleplay, l’univers mature et la meilleure direction artistique que nous ait livré Bethesda… Je ne vois pas comment vous pourriez ne pas être enchanté par l’île dépaysante qu’est Vvardenfell. Finalement, après douze ans, Morrowind est pour moi un jeu qui a bien vieilli et qui est devenu presque parfait…

+ La meilleure DA de la série
+ Une grande qualité d’écriture
+ Le lore et l’univers de la série
+ Vivec, le Dieu schizophrène
+ Les mods

Note RPG 4 sur 5
Note testeur 10 sur 10

– Ah Ah Ah Ah
– Vous pouvez toujours rêver
– Non, j’ai dit
– Quoi ? Et alors, il y a des mods !
– J’vous jure

La vision de Batman :
Le thème principal du jeu résonne dans ma tête, accompagné de la voix de cet elfe noir qui m’accueille à mon réveil, alors que le dos douloureux, je m’échappe à peine d’un étrange songe. Me voilà arrivé en Morrowind parait-il. L’intro de ce jeu à toujours quelque chose de magique, tant elle évoque les heures de jeu magnifiques qui s’annoncent devant moi. Morrowind, je l’ai découvert à mes débuts sur le RPG occidental et quelle claque ! Musique, univers, background, environnement, personnages, quêtes, guildes, il y a tant de richesse dans ce jeu ! Il est magique, et une fois moddé, il est proche de la perfection. Il est Morrowind, un incontournable !
10/10

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