vendredi, avril 19, 2024

SteelRising : Cagliostro’s Secrets

Ah, et bien en voilà une surprise ! Après avoir rompu la tradition du jeu sans le moindre DLC avec Greedfall et son épisode « La Conspiration des De Vespe » voilà que SteelRising flirte avec le foutage de gueule avec une extension qui sort deux mois après la sortie du jeu ! Une extension d’ailleurs offerte avec l’édition « Bastille » du jeu original. Pour ceux qui n’ont pas commandé cette édition, le DLC vous coûtera la coquette somme de quinze euros. Quinze euros qui tomberont dans les poches de Spiders et Nacon, une obole que je leur cède sans grimacer, même si je dois bien reconnaître qu’à l’arrivée, ce DLC a tout de même un arrière goût de contenu coupé, rapidement réhabilité.

Le 10 novembre dernier sortait donc une première et probablement dernière extension pour SteelRising. De quoi pour certain, pousser à faire une nouvelle partie, ou juste revenir sur sa sauvegarde pour faire le nouveau contenu. C’est une extension de haut niveau qui nécessitera d’avoir accompli un bon 80% du jeu de base pour être accessible, de quoi garantir de la difficulté, de l’équipements intéressants et -on l’espère au départ- un contenu suffisamment important en quantité et assez frais pour faire rebondir un peu l’intérêt autour du dernier né de Spiders, loin, très loin de la popularité d’un Greedfall malgré d’évidentes et surprenantes qualités.

N’attendez cela dit pas grand chose de l’histoire de ce nouveau contenu : se greffant au jeu sans le moindre souci (comme par hasard !) et venant donner quelques éléments d’éclaircissements sur les zones d’ombres restantes de l’aventure (Ô quelle surprise !) les nouvelles péripéties d’Aegis sont introduites par des personnages déjà connus et démarrent sans fanfare, comme n’importe quelle mission secondaire du jeu original (ça par exemple !)

Vous aurez donc droit durant environ deux petites heures à découvrir les mystères qui entourent les expérimentations de Cagliostro et aurez à sauver deux malheureux nouveaux personnages d’un sort funeste. En terme de récit, ce DLC ressemble à n’importe quelle mission principale du milieu du jeu d’origine, tant et si bien que l’on y voit que du feu : s’il n’y avait pas eu la mention « DLC » sur la quête et dans le menu principal, je n’aurais pas trop su dire si c’était inédit ou non. Bien sûr, j’aurais bien remarqué que je n’avais jamais joué à ce contenu vu à quel point mon souvenir de SteelRising est frais, mais tout de même, tout ça s’imbrique un peu trop bien.

« Un peu trop bien ? » Ne serait-ce pas là une bonne chose au-delà du sarcasme sur lequel j’appuie jusque là toute ma critique ? Serait-ce le signe que cette extension sort du lot et ajoute des éléments plus que pertinents qui enrichissent la formule ? Eh bien non. Sans être honteuse, la nouvelle zone de l’hôpital de Saint-Louis, s’avère assez terne visuellement, reprenant à son compte les éléments de décors du jeu de base et les mixant et arrangeant dans un environnement qui paraît bien familier. J’ai d’ailleurs quelques griefs contre sa conception générale, nous forçant à tourner autour d’un bâtiment très précis et nous y faisant pénétrer à l’occasion de brève (et très similaire) séquences où l’on enchaîne pièces et escaliers étrangement similaires.

Recyclant jusqu’à en devenir comique les mêmes pièces, je comprends que Spiders ait préféré nous faire jouer dans la cour de l’hôpital afin, d’à nouveau, profiter du meilleur du visuel de son titre. Sauf que là encore : tout ça c’est bien beau, mais tout ça, nous l’avons déjà traversé dans le jeu original ! L’arrangement a beau être neuf, ces assets nous les avons croisés à plusieurs reprises maintenant, tout ça a perdu de sa fraîcheur, et les ingénieurs parisiens ont beau redoublé d’efforts pour surprendre, ça ne fonctionne plus tant.

Gageons au moins que la variété se trouve ailleurs : et oui. Il y a bien un aspect où ce DLC s’en sort relativement bien. Avec trois nouvelles variations d’ennemis basées sur une version altérée d’un adversaire de l’aventure d’origine (… soit.) ayant chacun leurs capacités spécifiques et une emphase sur des pouvoirs élémentaux, les rixes de cette extension s’avèrent plus retorses que de coutumes. Oh, n’allez pas croire que vous mourrez des dizaines de fois au cours des deux heures, mais il est probable qu’à quelques moments, vous ayez des sueurs un peu fraîches.

Ainsi, mini boss et titan final sont de beaux moments de jeu vidéo. Rien de fou, mais tout de même, ça remonte un peu la tiédeur globale. Aussi, les cinq nouvelles armes (toutes des variantes d’équipements existants mais après tout… soit.) sont intéressantes et s’avèrent centrées sur les dégâts élémentaires elles aussi. Vous apprécierez peut-être aussi l’ajout d’une nouvelle tenue, pas inintéressante, mais pas non plus à la pointe de ce que le jeu peut offrir.

On repart donc de ce contenu un peu bredouille, avec l’impression de s’être un peu fait enfler. Cela dit, Spiders a eu la bonne idée d’intégrer à cette extension une autre zone, cachée, dans un certain niveau du jeu original, elle, proposant environ une demie heure de contenu supplémentaire et un dernier équipement secret. Cadeau final, un peu en lot de consolation, d’un DLC qui se veut davantage être un bonus consistant pour justifier une nouvelle partie et profiter d’une expérience de SteelRising plus complète, que d’une vraie nouvelle aventure.

Est-ce un DLC recommandable ? Eh bien si vous avez acheté l’édition Bastille de SteelRising, vous ne cracherez certainement pas sur un peu de neuf reposant sur beaucoup de vieux, mais si vous n’avez acheté que l’édition standard, je dois bien l’admettre, j’aurais aimé être un peu plus lubrifié avant de lâcher mes quinze balles. Un trois fois rien aurait aidé, une ou deux autres zones cachées dans le reste du jeu, un titan bonus, une quête secrète, bref, de quoi vraiment approfondir un peu plus l’expérience plutôt que de laisser sur ce sentiment de pas assez, et de pas assez tiédasse. J’ai lâché mon obole à Spiders, mais j’ai le sentiment : plus encore qu’avec le DLC de Greedfall, que tout ça a été fait avec une pincée un peu trop chargée de cynisme, cynisme auquel le développeur parisien ne m’avait jamais exposé jusque là.
Vous me l’avez un peu mise Spiders. Alors j’ai un peu aimé ça, mais tout de même, je dois aller prendre une douche après nos ébats, je me sens un peu sali, un peu souillé, ça aurait du mieux finir.

Note RPG 2 sur 5
Note testeur 04 sur 10
Marcheur
Marcheur
Ancien rédacteur des sites disparus "Loutrage" et "RPG France", refuse le chômage technique, écrivain impulsif, il écrit ce qui lui passe par la tête -et plus encore- ce qui lui permet d'avoir la productivité d'un hyperactif sous coke. Avertissement de l'OMS : sa prose logorrhéique provoque AVC et convulsions.

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Zemymy

Merci Marcheur pour ce test à la conclusion chaude comme la braise !..

Killpower

+1 ! Met de la crème pour panser tes blessures Marcheur, sinon ton petit coeur va trop saigner. Tip top ce test !

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