De l’eau a coulé sous les ponts depuis la sortie du premier Incredible Adventures of Van Helsing que nous avions testé sur RPG France il y a plus d’un an et demi. Annoncé dès lors comme une trilogie, les développeurs de chez Neocore Game avaient dans l’idée de fusionner les trois épisodes de la série en un seul jeu combinant toutes les nouveautés et améliorations accumulées. Sous-titré “Final Cut”, découvrons ensemble de quoi il en retourne.

Borgovive la résistance !

Pour ceux qui n’auraient pas parcouru le test du premier jeu, je vous propose un rapide récapitulatif de son pitch. Vous incarnez le fils d’Abraham Van Helsing, le célèbre chasseur de monstres, et tout comme votre père avant vous, vous êtes un fieffé aventurier qui aime parcourir le monde et en découvrir ses mystères les plus sombres et effrayants. L’aventure débute alors que vous êtes invité à rejoindre la Borgovie, un lointain pays de l’Europe de l’Est où votre père s’est fait une sacrée réputation en établissant une paix durable entre les humains et les créatures monstrueuses qui y vivent. Accompagné du spectre Katarina qui sera votre compagnon de combat le plus fidèle tout au long de l’aventure, vous voilà arrivé en Borgovie alors que celle-ci est en proie à une nouvelle menace dont il vous faudra découvrir l’origine…


Rappelons que The Incredible Adventures of Van Helsing est un hack & slash, un genre qui ne brille pas particulièrement pour ses scénarios complexes, et celui-ci ne déroge pas vraiment à la règle. Cela dit, l’intrigue reste sympathique, même si nous sommes là avant tout pour zigouiller du monstre à la pelle. Pour autant, l’univers de Van Helsing est d’un charme particulier. À la fois sombre et drôle, l’humour, parfois tout aussi noir que les créatures que vous affrontez, y tient une place prépondérante. C’est d’ailleurs à mes yeux l’un des points forts du jeu. J’y ai retrouvé un petit parfum de Medievil (un jeu de l’air de la PlayStation pour ceux qui l’ignoreraient), avec des dialogues très sympathiques, notamment lorsque Katarina et Van Helsing s’envoient quelques piques cinglantes. Le jeu fourmille également de références et petits clins d’œil à la culture populaire/geek, allant du Seigneur des Anneaux à Harry Potter.

Ce Final Cut regroupe les trois épisodes de la saga, le scénario a donc été unifié en une seule aventure qui s’enchaîne sans transition. Néanmoins, les dialogues n’ont pas été vraiment retouchés, ce qui fait que certaines répliques ne collent pas toujours. Voici un petit exemple concret… Dans le premier épisode, il n’y avait pas de choix de classe et le look de Van Helsing était toujours le même : un chasseur en manteau de cuir avec son grand chapeau, tel que l’illustrent la plupart des artworks du jeu. Aussi, quelques dialogues font régulièrement référence au look du chasseur et à son fameux chapeau, des répliques qui semblent complètement déplacées avec l’arrivée du système de classe, influençant grandement le look du personnage. Une maladresse moindre mais malgré tout un poil décevante.

Van Helsinging in the rain

Comme je le disais plus haut, nous avons donc la possibilité de choisir parmi plusieurs classes de personnage. Je dois dire que cela m’a un peu déçu dans le sens où j’aimais bien le côté “chasseur” que l’on pouvait spécialiser dans le premier épisode. Ce Final Cut, tout comme le troisième épisode de la série dont il reprend les différentes classes, nous propose de manière plus classique de choisir entre six archétypes, parmi lesquels on retrouve donc le chasseur de prime, mais également le classique chevalier, nommé pour l’occasion “protecteur”, ou encore le mage élémentaire, classe sur laquelle j’ai jeté mon dévolu pour ce test.


Cela dit, le système de classe est plutôt bien fichu. Chacune dispose de plusieurs compétences réparties en étoile. Ce qui donne grosso modo plusieurs arbres de 3 étages chacun, et pour chaque étages une compétence avec tout un tas de bonus passifs ou actifs à débloquer. Rien d’extraordinaire à ce niveau-là, vous dépensez vos points de compétences acquis en accumulant de l’expérience afin d’améliorer ces même compétences, accessibles via une classique barre de raccourcis que vous pouvez tout aussi bien déclencher à la souris ou au clavier.

En bref, du côté de son gameplay, Van Helsing ne révolutionne rien, en tout cas sur le plan du gameplay typé hack & slash. En effet, le jeu vous propose quelques phases au gameplay différent, notamment des missions de tower defense. Le principe : des ennemis apparaissent par vagues successives à un bout de la map et votre objectif est de les détruire avant qu’ils n’atteignent l’autre bout. Vous pouvez donc construire des tourelles et des pièges aux effets variés afin de ralentir, empoissonner, geler ou encore enflammer vos adversaires afin d’augmenter vos chances des tous les massacrer avant qu’ils n’atteignent votre portail. Cependant, je n’ai pas trouvé ces phases particulièrement amusantes ; elles sont certes facultatives, mais les récompenses obtenues peuvent vous permettre d’améliorer grandement l’équipement de votre chasseur de monstre, c’est à vous de voir.

Parmi les mini-jeux présents, vous aurez également la possibilité d’envoyer des personnages en mission pour le compte de la résistance. Il vous faudra choisir le capitaine d’armée adéquat en fonction de ses compétences et des objectifs de la mission. Vous pouvez aussi améliorer vos capitaines ou l’équipement des forces armées afin d’augmenter vos chances de succès. Chaque mission réussie vous permettra de récupérer de nouveaux objets pour Van Helsing.


Le jeu propose également un mode “aventure” inspiré du mode éponyme que l’on a pu découvrir dans Diablo III. Il vous propose des quêtes aléatoires, d’un niveau relativement élevé pour un challenge riche en récompenses. Les missions sont assez variées : chasse aux monstres, protection de civils, de quoi vous occuper certes, mais la répétitivité déjà présente dans le mode histoire se fera ici aussi ressentir. Vous pouvez bien entendu parcourir le jeu en coopération, ce qui est un atout non négligeable pour un hack & slash, un genre toujours plus amusant à plusieurs ! Pourtant, si le menu semble proposer des options de mode “Joueurs Contre Joueurs”, je n’ai pas trouvé comment les débloquer. Les développeurs ont annoncé qu’ils se sont concentrés sur le mode “Joueurs Contre Ennemis”, sans pour autant préciser si les modes JCJ viendront dans une future mise à jour.

Dans l’ensemble, le jeu manque un peu de finition malgré son côté “édition spéciale”. On le ressent également au niveau de la difficulté en dents de scie, surtout contre les boss qui sont diablement puissants par rapport aux ennemis lambdas que vous affronterez sans peine par plusieurs dizaines.

Ô Katarina Bella

Ce Final Cut n’est certes pas parfait, mais la technique assure quand même un minimum. Si le jeu occupera presque 60Go de votre disque dur, il reste très agréable visuellement, avec des niveaux aux ambiances variées et au level design bien travaillé, en tout cas pour du hack & slash. Du côté de la bande son, on retrouve les doublages et bruitages des 3 épisodes, qui étaient déjà de très bonne facture. Le jeu est intégralement doublé en anglais, et on apprécie particulièrement les voix de Van Helsing et Katarina qui favorisent énormément l’ambiance sombre, mais drôle, de cette série.

Les musiques sont également les mêmes, avec un côté slave et un bon rythme, mais le tout manque un peu de diversité et après quelques heures de jeu on s’en lassera à force d’entendre toujours les mêmes thèmes et instruments.


Il est important de noter que si vous êtes déjà propriétaire des trois jeux de la série The Incredible Adventures of Van Helsing, vous pouvez récupérer gratuitement cette version Final Cut en vous rendant sur le site officiel, chose valable autant pour la version Steam que pour la version GOG. Le jeu est également disponible sur Xbox One, la version PC est d’ailleurs compatible avec la manette même si la maniabilité laisse à désirer et bon nombre d’entre nous lui préféreront largement le célèbre duo Christian Clavier & Georges Souris. Du côté de la durée de vie, les développeurs nous annoncent 50 heures de jeu, mais vous pourrez plutôt tabler sur une trentaine d’heures pour boucler une première fois l’équivalent des trois épisodes, ce qui reste très honnête, surtout pour ce prix.

Si vous cherchez un hack & slash à vous mettre sous la dent, cette édition Final Cut de The Incredible Adventures of Van Helsing pourrait bien vous satisfaire ! Un univers déjanté et soigné, des personnages attachants, une patte graphique réussie, on ne peut  vraiment lui reprocher que sa répétitivité qui est un sentiment courant dans le milieu du hack’n slash. La technique n’est pas parfaite et le manque de cohérence et de finitions de cette édition, pourtant retravaillée pour l’occasion, viennent malheureusement ternir le tableau sans pour autant faire de ce Van Helsing un mauvais jeu. S’il ne sort pas forcément des sentiers battus, le jeu arrive à nous surprendre avec quelques éléments bien amenés, tandis que d’autres, plus maladroits, seront à mettre de côté.

+ L’univers original et déjanté
+ L’humour omniprésent
+ Trois jeux pour le prix d’un
+ Offert si vous possédez les trois autres

Note RPG 3 sur 5
Note testeur 07 sur 10

– La technique un peu inégale
– Très répétitif
– Le manque d’uniformité entre les épisodes d’origine

S’abonner
Notifier de
guest
0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments