Contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, XCOM n’est pas la nouvelle production de Marc Dorcel… Non, c’est plutôt une licence vidéoludique dont les deux premiers épisodes étaient un cauchemar qui avait longtemps hanté les nuits de milliers de vieux briscards. C’est aussi et surtout un poinçon qui a profondément marqué le monde du RPG, puisque c’est lui qui a popularisé le système de tour par tour repris jusqu’à nos jours. C’est donc non sans émotion qu’on a accueilli le reboot de la série des mains savantes de Sid Meier’s Firaxis, et qu’on a osé le tester sur RPGFrance. Et bim le troll puriste ! 

Vigilo Confido, nous vous observons

 On ne peut pas dire que le remake bouscule radicalement les attentes, vu qu’il a le mérite de conserver les grandes lignes fondatrices des premiers UFO. Pour autant, ceci ne fut pas sans simplifications et raccourcis en tout genre. L’aspect gestion du titre en atteste, et bien qu’il soit globalement plaisant, il nous laisse un peu sur notre faim.

Comme vis-à-vis du fait d’imposer des choix qui n’émanent pas du bon sens, juste de la bête simplification : Si on est capable de construire une pelleté de vaisseaux high-tech Vulcain, qu’est ce qui empêche d’en faire de même avec le vulgaire Skyranger ? Ou pourquoi est–ce que les E.T. ne font aucune tentative pour attaquer la base XCOM qui leur met des bâtons dans les roues, ‘fin dans les réacteurs ? 

Vivons heureux, vivons à couvert.

Pourtant, c’est surtout au niveau des phases de combat que le constat de simplification devient le plus pesant. Pas de doute, les combats en tour par tour entretiennent la portée tactique et le challenge de la licence, et se permettent même quelques ajouts modernes comme le système de couverture et les killcam. En revanche, là aussi on est dépaysé par le système de 2 AP trop prohibitif ou encore le level design expéditif et redondant des cartes.

Aussi, le fait que les ennemis soient désormais introduits via une cutscene rend les rencontres prévisibles. De plus, on regrette que la gestion des membres de l’escouade soit aussi restrictive, puisqu’il est impossible de choisir, même prévoir, leurs classes. Pour finir, déplorons la gestion d’inventaire et de munitions qui est carrément absente, et les choix encore une fois absurdes dans la gestion des équipements… 

XConne : Ennemie d’la nonne

La version PC reste plus ou moins correcte dans son ensemble, offrant un lot nécessaire et suffisant d’options. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de penser que l’interface est finalement pensée pour le pad au vu de la maniabilité assez relative dans les menus et les tooltips. De même, la caméra ne manque pas de faire ses petites misères, que ce soit dans ses contrôles ou dans ses positionnements. Les bugs et les déficiences techniques sont aussi de la partie entre les projectiles qui traversent les décors, les tours des ennemis qui se bloquent, les textures qui dégénèrent et les retours au bureau sporadiques… 


Finalement, XCOM : Enemy Unkown ne déroge en rien à l’indésirable tradition des remakes et s’avère être une expérience assez différente de l’opus originel, moins viscérale, moins vicieuse et moins percutante. Pour autant, au vu de son envergure et de sa démarche, il reste véritablement une aubaine en 2012 qu’il serait incongru de cracher dessus. Il y aura certes ceux qui crieront “C’est une trahison, ils ont tué UFO ! ” et nous leurs répondrons : “Non, c’est une excellente licence qui tente de s’adapter aux goûts du jour pour survivre, sinon elle serait morte avec nous, les vieux joueurs qui ne représenterons pas l’avenir du Jeu Vidéo”.

Note RPG 1 sur 5
Note testeur 08 sur 10
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