samedi, avril 27, 2024

Aron’s Adventure

NOTES FINALES

Note de l'auteur
8
Note RPG
6

Sorti en avril 2021, Aron’s Adventure est décrit comme un action-RPG-aventure à la troisième personne, qui se déroule dans le royaume fantastique d’Elor. Une production indépendante qui a attiré ma curiosité, grâce à des vidéos prometteuses, même si on a droit à du low poly. Je me suis aperçu que la page Steam est la présentation du jeu avaient changé depuis la première fois où on vous en avait parlé en avril 2019 car on ne parle plus d’action-RPG, mais d’action-aventure un peu partout. Est ce légitime ? Réponse dans ce test.

De l’aventure ?

A la base, tout commence par la personnalisation de votre héros : sexe, couleur de peau, couleur des cheveux, nom et choix de la difficulté. Il y a un mode aventure, un mode défi pour les plus hardcore d’entre vous et un mode histoire est accessible si vous ne souhaitez pas vous embêter avec la difficulté. Il n’y a pas de classe de personnage car cela n’a aucune importance, vous le comprendrez par la suite.

Ensuite vient l’histoire : Un peuple dominé par un autre, qui arrive à retrouver la liberté grâce à des météorites tombées du ciel, qui donnent des pouvoirs. Quelques décennies plus tard, les derniers descendants sont tous morts et il semble, mais vous l’apprendrez par la suite, que vous êtes un élu. Mais pour cela vous devrez passer par plusieurs stades.

Le premier, c’est l’enfance. En effet, le tutoriel commencera alors que vous êtes un enfant. Oh, cela ne durera guère et c’est ponctué de nombreux cutscènes. Trop … aurais-je envie de dire car cela saccade l’action, qui amène l’histoire et qui présage une scénarisation poussée. C’est peut-être pour cela que l’on en voudrait moins. Mais ne vous inquiétez pas, par la suite, il y en aura moins, sauf vers la fin de l’histoire.


Ensuite, pour ne pas spoiler, disons que vous êtes lâché dans un premier grand niveau et que vous devrez le délivrer des forces hostiles en présence. Et pour cela, on passe par une phase d’apprentissage des techniques de combat que vous pourrez utiliser. Les capacités se débloquent au fur et à mesure de vos découvertes dans le monde avec des phases d’essai dans un monde virtuel, puis des phases de tests, parfois accompagnées de phases de plateformes. Par exemple, on vous apprend à utiliser la téléportation avec une flèche dans un tutoriel imaginaire, puis on vous donne des exercices d’application dans le monde d’Elor.

Ainsi, le monde ouvert va se résumer à vous promener avec ou sans votre monture, éliminer des campements ennemis, délivrer des camps amis, vous téléporter entre les feux de camps que vous aurez découverts pour gagner du temps et avancer dans un scénario linéaire en fin de compte. Vous croiserez aussi des failles (rifts) interactives dans lesquels vous vivrez des scènes de votre passé pour en apprendre davantage sur vous et sur cet univers, mais aussi pour gagner des points de compétences pour booster votre personnage.

Après avoir “nettoyé” cette première carte assez grande, nous voici pris dans une phase de puzzles et de plateformes. En effet, vous fuyez ce royaume à travers des grottes dont il faudra trouver la sortie pour passer ensuite par des falaises abyssales. Si l’atmosphère est toujours bien rendue, le jeu change complètement. Cette coupure surprenante de gameplay enrichit encore les possibilités du titre et fonctionne bien dans le cursus de l’histoire.


On se retrouvera au commande d’un château – et quel château ! – à accepter des missions dans des niveaux entièrement dévoilés ou presque, aussi grands que le premier, ou des niveaux plus petits à découvrir. Chaque nouveau niveau est intéressante, car il permet de résoudre un conflit comme une histoire parallèle avec des biomes et des atmosphères différents. Que du bonheur ! Même si les missions se résumeront souvent à des phases de combat, ou de plateforme, voire même de puzzles. Il est dommage qu’il y ait une course vers l’avant et qu’on ne puisse plus revenir en arrière dans ceux déjà visités. De toute manière, on notera qu’il n’y a pas de respawn des adversaires.

Les grands niveaux permettent instantanément de voir où se situent les quêtes à faire, et de marquer un lieu vers lequel on veut se déplacer ensuite. On découvre des feux de camps pour passer la nuit, car la gestion nuit/jour existe, et ils permettront aussi de se téléporter à travers la carte pour qu’il n’y ait pas de temps mort. Et puis le cheval galope vite aussi, même s’il n’est pas forcément à l’aise avec les reliefs. Heureusement, les chutes ne font pas de dégâts !

Le rythme du jeu peut se montrer haché aussi, car les ennemis ne sont pas partout sur la carte mais à des endroits assez éloignés, positionnés par paquet à côté de feu de camp et de coffres. Alors si vous marchez à pied, cela va être assez long. Surtout qu’on ne ramasse uniquement que quelques morceaux de bois et des pierres dans les environnements.

Sachez que vous aurez le plaisir de rencontrer des situations épiques, des scènes héroïques et très immersives, même si la fin est un peu trop orientée action et les graphismes sont limités…

Parlons donc des graphismes et de cet univers en low poly. Eh bien je me suis surpris à apprécier ce monde et son level design et à adopter ce type de graphismes, parce que l’univers d’Aron’s Adventure est bien rendu et vraiment de qualité. Les bâtiments sont tous visitables, et les environnements sont affectueusement détaillés, même s’ils ne sont pas forcément riches d’interaction. Par exemple, votre château est si grand et avec tant de détails que c’est un vrai délice de s’y promener même s’il n’y a en fin de compte, pas grand chose à y faire.

Alors, il y a bien encore des bugs de collision ou du clipping par endroits, des bugs mineurs de toute sorte, mais rien qui n’empêche de finir l’aventure. Vraiment c’est beau, c’est bien rendu et c’est immersif et une machine de moyenne puissance pourra faire tourner le jeu avec une profondeur de champ assez importante. Rien ne fléchira, même lorsque vous aurez une trentaine d’ennemis devant vous. Oui, car cela arrivera !

Du RPG ?

La partie RPG du jeu est pour ma part extrêmement décevante, car on ne peut pas dire qu’il y en ait… beaucoup. En fait les fonctionnalités proposées sont bien là, mais elles ne sont pas développées comme on aurait pu l’espérer. Cela manque de profondeur en quelque sorte, et pourtant il y avait moyen.

Les points de compétences permettent de débloquer uniquement des bonus de boost des compétences que vous avez apprises dans le jeu. Ainsi, si vous possédez la compétence Furtivité en étant allé dans le lieu d’apprentissage, vous pourrez améliorer la compétence avec des augmentations de pourcentage de réussites de 10, 20, 30% etc … Déjà que dans les Royaumes d’Amalur, je me plaignais de ces arbre de compétences pas assez profond, mais là on frise le ridicule !

Il n’y a donc pas de classe ou de spécialisation de votre personnage car logiquement vous possèderez toutes les compétences au moins de base, après vous être promené dans les différents niveaux d’apprentissage.

Il est possible de pêcher, cela se résume à cliquer sur un bouton, mais on ne peut pas dépecer les animaux sauvages que l’on tue. Il est possible de ramasser sur le sol du bois et de la pierre, mais pas de pioche ou de hache pour couper du bois, ce qui aurait donner une autre dimension au jeu.


Pourrait-on alors s’intéresser aux PNJ ? Ne rêvez pas. Si on nous propose différentes réponses possibles, toutes mènent au même résultat dans le sens où cela n’aura pas d’incidence sur votre aventure. Il y aussi des quêtes secondaires, bien habillées, mais à l’intérêt très limité car Fedex. Pourtant durant notre apprentissage, on nous appris à pister un renard, mais par la suite, ce genre de fonctionnalité n’a pas servi. En tout cas, pas à moi.

Mais alors le loot, le commerce et le crafting, cela donne quoi ? En clair, c’est peau de chagrin. Vous trouverez un UNIQUE commerçant dans chaque niveau qui vous proposera des denrées de première nécessité et un ou deux objets, mais vous ne pourrez pas revendre ce que vous avez. Des chevaux sont disponibles, mais à quoi cela peut servir de changer celui que l’on a.

Chaque nouveau grand niveau apportera son commerçant, ou encore sa table de craft, mais les objets à fabriquer sont peu nombreux et quand on connaît l’inventaire on comprend de suite que cela ne va pas aller loin. Parce que ce dernier se résume à une armure, une arme à distance, une arme de corps à corps et votre cheval. Ces dernières se résument à des lames à une main, avec ou sans bouclier, ou à deux mains, ce qui n’est pas très varié.

Donc on va fabriquer ses propres armes avec les matières premières, car particularité du jeu, vous ne looterez sur les ennemis, dans la nature ou dans les coffres, que des matières premières, de l’or ou encore des flèches.

Il est triste de voir un jeu si bien achalandé pour son action et ses éléments RPG, ne pas avoir creusé un peu plus de ce côté-là. C’est un regret pour ma part, j’aurai aimé plus. Mais c’est peut-être parce que je m’y suis beaucoup amusé.

Des combats ?

Et parlons en justement de ces combats : votre personnage est très réactif et les animations tout à fait correctes. Sachez que s’il ne possède qu’un coup pour attaquer en début de partie, cela s’améliorera par la suite, grâce aux apprentissages du maniement des armes au corps à corps et des armes à distance. Il est aussi possible d’esquiver en roulant, de parer, de tirer des flèches ou encore d’assassiner en mode furtif.

Votre personnage a une barre d’endurance, mais elle n’est pas handicapante et vous pourrez utiliser vos compétences assez souvent. Des ennemis qui sont souvent réunis par paquet dans les différents endroits que vous visiterez. Si au début, on peut avoir une appréhension sur les combats contre plusieurs ennemis, cela passe très bien, surtout avec le moyen de cibler un adversaire, ce qui permet de se focaliser sur certains, comme les boss.


Les ennemis d’ailleurs sont nombreux et variés, et lorsqu’ils attaquent, passent par une aura jaune quand ils donnent un coup simple, et une aura rouge pour un combo de coup ou un coup puissant. Il faudra donc anticiper leurs coups, ce qui donnent des combats nerveux et jouissifs. De plus, les adversaires peuvent se blesser entre eux, ce qui peut donner des rixes tout à fait amusantes.

Il vous faudra donc être attentif à ces changements de couleur pour ne pas trépasser. Sinon ce sera le game over et il faudra retourner à la précédente sauvegarde. On apprécie des ennemis de différentes corpulences – comme les trolls ou encore les géants – avec pour chaque boss des attaques personnalisées. Cela donne du challenge surtout au début de la partie.

On ne parlera pas du loot qui est automatique et se résume à des matières premières ou à de l’or et quelques flèches. Le problème de ce jeu est dans son évolution. Il est tout à fait possible de faire le premier niveau, avec l’arme de départ, sachant que le crafting vous permettra de fabriquer des épées plus puissantes, mais sans réel bonus de jouabilité. Tout au plus, le jeu deviendra plus facile, car il ne vous faudra qu’un ou deux coups avec la plus forte arme pour éliminer un ennemi qui vous demandez de mettre 5 ou 10 avec celle de départ. La difficulté sera donc assez inégale selon vos choix de matériel et changera avec les changements de niveaux.

Et le reste ?

Le maniement à la manette ou au clavier est parfait dans les deux cas, tout autant durant les phases de combats que durant les phases de plateformes, et on s’y fait rapidement. Mais on le répète : le jeu se basera plus sur votre habileté personnelle, plutôt que sur les compétences de votre personnage. Un peu comme les Royaumes d’Amalur, sauf que dans Aron’s Adventure, il n’y a pas de points d’expérience.

Votre personnage évolue comme dans une saga, mais il n’y a pas de points d’expérience à proprement parler ou de caractéristiques. Si au début de l’aventure vous trouvez les points de compétences en suivant les failles, avec vos formateurs sentinelles, ils seront donnés pendant votre formation. Vous débloquerez ainsi 5 types de combat au corps à corps (épée et bouclier, épée à deux mains, deux épées…) et vous ne pourrez avec qu’effectuer une charge ou un écrasement du sol qui produit des dégâts sur une zone. Tout joueur aura donc acquis les mêmes compétences, et seul le choix des armes changera votre façon de jouer. On apprend aussi les combos par la suite, avec la possibilité d’effectuer une suite de coup si on appuie sur le bouton de la manette/touche du clavier à bonne intervalle.

La musique est sympathique, les doublages en anglais tout du long et les bruitages sont parfaits. On appréciera aussi une traduction française des textes bien faites et sans faute, et c’est assez rare pour être soulignée. Même s’il reste encore quelques textes non traduits.


Si Aron’s Adventure m’a totalement emballé car il souffle un vent de fraîcheur avec une finition aux petits oignons et des possibilités qui laissent entrevoir le meilleur pour la suite, il est décevant pour sa partie RPG. On dirait que le développeur a répondu à un cahier des charges pour que le jeu soit estampillé RPG, mais il effleure juste les fonctionnalités à chaque fois.
Espérons qu’un second opus suivra, avec bien plus de profondeur dans tous les domaines. Aron’s Adventure est une belle réussite en tant que jeu d’action aventure épique avec une vingtaine d’heures de durée de vie, mais un action-RPG moyen. Voici donc la réponse à la question de notre introduction.

+ Un univers en low poly réussi
+ Très bonne traduction en français
+ Un scénario intéressant
+ Système de combats
+ Des situations épiques

Note RPG 3 sur 5
Note testeur 08 sur 10

Vous cherchez un RPG. Passez votre chemin, et divisez la note par 2.
– Des bugs encore
– Il faut aimer le jeu d’action couplé avec des phases de plateforme et des énigmes.
– De grands niveaux ouverts assez vides sans votre cheval.

L'archiviste
L'archiviste
Administrateur de RPG jeux vidéo. Très vieux Joueur depuis le siècle dernier. Testeur et rédacteur amateur depuis 1999 de RPG, même les pires. Relecteur bénévole de traductions de nombreux jeux vidéos RPG. Ancien membre de RPGFrance et de Dagon's Lair.

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