vendredi, avril 26, 2024

Hero Siege

Test réalisé le 10 février 2014 par Killpower. Mise à jour 2022 tout en bas.

NOTES FINALES

Note de l'auteur
5
Note RPG
6

 Il y a des jours comme ça où j’achète un jeu sur Steam sans aucun préjugé, parce qu’il porte la mention RPG et juste pour voir ma collection de RPG’s geek s’agrandir. Et puis je le teste, j’y joue cinq minutes et je remballe le tout parce qu’en fin de compte, il n’a que peu d’intérêt ou que ce fut un achat coup de tête inapproprié. Alors quand je suis tombé sur Hero siege, quelle n’a pas été ma surprise de voir que ce jeu apéritif était aussi sympathique ! C’est clair que parfois, les achats compulsifs, ça a du bon. Et maintenant, place à l’action ! 

Le royaume de Tarethiel a été envahi par des hordes de l’enfer et vous devez le sauver en éliminant toute cette racaille à coups de calottes et de reliques. Oui, c’est aussi simple que cela ! Quatre personnages au choix au nom obscur qui pourraient s’interpréter ainsi : le barbare, l’archer, le magicien pyromane et l’assassin. Un cinquième personnage, mais ce n’est pas pour tout de suite, est prévu dans un patch futur : le pirate.  

Passe-moi le Pad !

La première chose à savoir est qu’il est plus pratique de jouer avec un gamepad qu’une souris et un clavier. Enfin… d’après mes essais. En effet, le stick gauche permet de se déplacer, le droit permet d’attaquer. Quant aux autres boutons, ils permettront d’utiliser la compétence active, de consommer un objet, d’ouvrir le magasin, d’ouvrir votre menu de compétences et de caractéristiques, et de boire une potion. Donc comme vous le constatez, vu le nombre d’actions possible, il vous sera difficile de faire tout cela sans un gamepad. Dommage. Mais il est vrai que le jeu est vraiment maniable ainsi, comme peut l’être Magicka par exemple. 

Il existe quatre environnements différents, correspondant aux quatre mondes qu’il va falloir nettoyer de viles créatures. Vous débarquez donc dans une arène rectangulaire en vue de profil, comme Binding of Isaac, mais un espace bien plus grand, avec quatre entrées possibles pour les ennemis correspondant aux quatre points cardinaux. Ils arrivent par vagues comme dans n’importe quel jeu de baston. L’objectif est donc d’annihiler ces vagues au corps à corps ou à distance selon votre personnage.

Mais cette arène n’est pas vide, elle comprend des éléments créés aléatoirement qui peuvent être entre autres du décor fixe ou destructible, des objets interactifs (statues, leviers, canons automatiques), des contenants et enfin des pièges. Ainsi, vous allez pouvoir utiliser tout cela pour vous aider dans votre basse besogne, non pas en le mettant en marche, car il fonctionne automatiquement, mais en vous plaçant de manière à attirer les ennemis dessus, dedans, ou devant. Il faudra tout de même faire très attention car si certains sont mortels pour vos adversaires, ils le sont d’autant pour vous.

Les ennemis, riches et variés, commandés par une IA béante de nullité, ne connaissent que la ligne droite et foncent sur vous. Tirés aléatoirement, ils peuvent être de différents niveaux (normaux, élites, rares à la manière de Diablo) et possèdent des compétences de plus en plus meurtrières selon leur degré de puissance. Ils sont alors plus durs à tuer, mais ils rapportent plus d’or, de vie et dXP. 

A l’instar de Zelda, les herbes sont destructibles et fournissent, comme tous les éléments destructibles, de l’or, parfois des clés pour les coffres normaux. Enfin, les éléments interactifs vont vous permettre d’activer des bonus ou des malus pour votre personnage. 

Après avoir éliminé plusieurs vagues d’ennemis, arrivent enfin le boss de fin de niveau, lui aussi aléatoire. Puis après la victoire, arrive l’apparition d’une relique et du portail permettant de passer au niveau suivant. Cette relique est en fait un objet de différentes formes (armes, gadgets, armures) qui va avoir une fonction active ou passive et qui va vous donner un bonus de combat, ou de défense et qui va définir votre façon de combattre. Ces reliques sont tout à fait délirantes pour certaines et funs, mais je pense qu’elles sont avant tout cheatées et déséquilibrent totalement la partie à votre avantage si vous les possédez, comme cela pouvait être le cas dans Binding of Isaac que je trouve trop mou pour ma part et trop simpliste dans ses niveaux, mais là n’est pas le sujet. Ces objets vous les garderez jusqu’à la mort de votre personnage, qui recommence alors au niveau 1 en gardant son évolution, ou qui disparaît si vous jouez en mode Hardcore (une vie unique pour toute la partie).

Voici quelques exemples de reliques que j’ai pu rencontrer dans mes parties endiablées : un dirigeable qui me suit partout et bombarde mes ennemis, une paire de bottes de feu qui grille directement mes ennemis s’ils marchent sur mes traces, une paire d’ailes qui me fait voler où je le souhaite, même en dehors du terrain dans les sous-terrains ou sur l’eau, une scie circulaire qui vole tout autour de moi, ou encore une hache qui me rajoute 100 en dégâts alors que j’ai 2 de base. Et je ne vous parle pas de ce terrible marteau rosse bonbon qui lorsque vous l’activez lâche des bonbons à la sauce Candy Crash qui explose tout ce qui est à portée de main ! Un avant-goût je vous dis de la centaine d’items possibles.

Passe-moi la hache !

Outre les niveaux en arène, il est possible de voir apparaître des niveaux sous-terrains, plus techniques qui demandent plus d’adresse avec énigmes simples et pièges à éviter. C’est à ce moment là que l’on respire et que l’on prend son temps, même si les pièges restent mortels. Entre la pierre qui tombe à un endroit précis de manière périodique, les pics qui sortent, les canons automatiques, on vous demandera aussi de pousser des blocs de pierre pour débloquer des passages et une fois de plus vous farcir (ou pas) un boss qui lâchera une relique. Que du bonheur en barre ! 

L’expérience sert à faire évoluer les quatre caractéristiques de votre personnage. Pour faire simple, elles correspondent aux dégâts faits, à la vitesse de vos attaques, à votre défense et enfin à vos points de vie. A chaque niveau passé, vous gagnez deux points de caractéristiques et un point de compétence. Cinq Compétences spécifiques à la classe de votre personnage qui se débloquent au fur et à mesure des niveaux atteints. La première au niveau 1, la seconde au niveau 6, la troisième au niveau 12, etc, etc jusqu’à la cinquième au niveau 24. Cela vous fait penser à Diablo, cela tombe bien moi aussi, même si l’arbre reste très réduit, il y a moyen de faire des choses. De toute manière, les développeurs sont les premiers à nous dire qu’ils se sont inspirés de Zelda et Diablo pour le jeu alors, autant les citer. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir passer un porteur de trésor que vous aurez bien du mal à abattre avant sa disparition dans un portail. 

En dehors de vos caractéristiques, il y a aussi l’accès au magasin directement à partir d’un bouton. C’est possible de le faire en pleine action si vous voulez mourir rapidement, car le jeu ne s’arrête pas pour autant. Contre votre or si chèrement récupéré en butant les hordes d’ennemis, vous pouvez acheter une potion spéciale donnant des bonus ou une clé pour ouvrir certains coffres précieux. La tension est donc maintenue car l’achat se fait rarement, sachant que l’on ne peut avoir qu’une potion sur soi et qu’il vous faudra réouvrir le magasin pour en acheter une autre.

Il est conseillé de prévoir le coup et d’en avoir une d’avance, même si vous en trouvez parfois dans les arènes, certaines cachent bien leur jeu et apportent des malus. Seulement voilà, le prix du magasin devient exhorbitant au fur et à mesure que votre héros monte de level.  

On trouve aussi en dehors de la partie, un magasin qui permet de débloquer des tenues pour tous vos personnages ou des objets pour commencer une partie. Tout ceci se paye en cristaux et ne vous inquiétez pas ce n’est pas un free to play. Il n’y a rien à payer en plus. On démarre avec 400 cristaux et c’est en butant les boss que l’on en récupère d’autres. Il faut savoir que ce jeu, sorti sur Androïd à la base, était gratuit et proposait de payer pour posséder des tenues particulières. Nulle obligation, mais si vous êtes des fashion-weeks et que vous souhaitez avoir le look qui tue au milieu des légions infernales, pourquoi pas ? 

Passe-moi les lunettes !

Graphiquement, on a à faire à du pixel animé très joli, même si la résolution non modifiable est assez basse. Les herbes ondulent, il y a même des effets de lumière, des mouches, des animations simples et avec les pièges actifs tout ceci paraît bien vivant. Les décors et créatures pixellisés sont  primaires, à la Battlepaths, mais tout à fait lisibles et efficaces, ce qui permet d’analyser rapidement la situation. Et c’est surtout quand l’action se met en route avec des éclaboussures de kilo-litre de sang  Cela frétille et j’ai rarement vu un jeu aussi nerveux avec tant de créatures (R.A.W. ?) réussir ce tour de force. C’est une espèce de vue de profil qui mériterait que l’on puisse reculer un peu, car trop proche du héros. Mais cela ne gène pas tant que cela, une flèche apparaît pour vous signaler où trouver les ennemis. 

Cela gicle tellement dans tous les sens que c’est parfois visuellement un sacré bordel et même l’ordinateur présente des mini-ralentissements de temps en temps. Mais qu’est ce que c’est jubilatoire ! HammerwatchDungeonland, et Castle Crusher peuvent aller se rhabiller, tellement ils deviennent mous en comparaison. Je trouve que les développeurs ont trouvé le bon équilibre et qu’à l’instar de Nuclear Throne, on a un rythme effréné efficace, mais continuel contrairement à ce dernier. 

Car en effet, on est en temps réel et pas au tour par tour, et cela va vite, très vite. Un petit goût de Magicka dans le mode arène, mais surtout un jeu qui fait penser aux bornes d’arcade des années 90 avec ses jeux en scrolling verticaux ou horizontaux qui allaient à deux cent à l’heure. Je m’en souviens encore et mes doigts aussi. 

Alors forcément avec quatre environnements, pensez-bien que la partie va rapidement se terminer si vous êtes assez habile, doué ou chanceux avec vos loots. Mais déjà, sans ces trois paramètres, la partie n’est pas si facile que cela, et c’est sans compter qu’après avoir fini le mode normal, le new game + débloque le mode cauchemar, puis le mode enfer. Une bonne raison de reprendre votre personnage à un niveau plus élevé et d’y retourner. 

Et comme les deux développeurs de Panic Art Studios sont contre les DLC, ils ont monté le prix sur Steam à 7€ au lieu des 5€ prévus en prétextant que bientôt il y aurait des améliorations pour le jeu sous forme de patchs. On veut bien les croire à la vue de l’arrivée d’un mode coop local en beta qui vous permet de combattre à deux, avec un pote uniquement avec deux gamepads (ils ont assuré que l’on pourra jouer bientôt en couplant le gamepad et le clavier). Dans les prévisions, on parle aussi d’une histoire à la “Zelda“, d’un multijoueur online à 4, d’un acte 5, d’arbres de compétences plus étendus avec de nouveaux skills actifs et bien sur du cinquième personnage : “le pirate”. Du bonus, que j’attends avec impatience ! 

Venu tout droit des téléphones portables et qui se jouait avec des sticks virtuels, Hero siege est un croisement entre le hack’n slash, le beat’them all et quelques règles de roguelike. Avec un rythme frénétique et addictif qui le rend indispensable pour tous les fans de bornes d’arcade, même s’il y a un déséquilibre au niveau des reliques, même si la durée de vie se limite à quelques heures, c’est un jeu à garder sous le coude à défaut de votre hache pour passer un bon moment seul ou à deux en coop local. Le genre de jeu pour passer des soirées d’enfer et pour lequel j’ai un vrai coup de coeur. Un 8/10 sans souci.

Et en 2022 cela donne quoi ?

Depuis 2014, ce jeu n’aurait dû que se bonifier avec le temps. On aurait pu en rester là, seulement voilà, deux paramètres essentiels sont entrés en jeu durant les années passées :

– Le premier est la réussite et les bonnes critiques qu’il a su s’attirer des joueurs de par son originalité et son style.
– Le second est d’un ordre tout à fait différent : Le studio à l’origine d’Hero Siege, Panic Art Studios, a commencé en 2011 avec le développement de quelques petits jeux mobiles. Hero Siege, leur produit phare, a commencé à devenir bien plus qu’un jeu mobile, car il se vendait trop bien, ce qui a permis à leur équipe de passer du statut de hobbyiste à celui de développeur, d’artiste et de designer professionnel au cours de la dernière décennie.

Conséquence de cela : durant ces années, on a vu apparaître moult petit DLC sous forme de Skins et de classes pour rentabiliser le jeu. Ils sont vendus à prix d’or encore aujourd’hui et si on veut une version complète il faudra payer le prix fort. Il n’y a pas eu de version Goty lors depuis sa sortie : 8 ans déjà !

Et pour cela ils n’ont fait que copier sur le ténor du genre : Diablo 3. On a ainsi vu évoluer l’équipement et les compétences, ce qui auraient pu être intéressant, mais le jeu s’est transformé petit à petit pour devenir avec le temps une simple copie des hack’n slash de renom que vous devez sûrement connaître.

Oubliez les arènes, et place à des niveaux qui se suivent via des téléporteurs et dans lesquels on va affronter des boss avec des donjons à niveaux (la tour noire avec ses 5 étages fait bigrement penser à un autre jeu…), des PNJ avec des quêtes pour monter de niveau, un mercenaire compagnon, des runes à encastrer, ou encore du Theorycraft. Les saisons sont arrivées et permettent aux joueurs de se lancer dans des challenges périodiques. Tout ce que vous pouvez trouver dans Diablo 3 se retrouve dans Hero Siege qui en est à sa version 3.0… Et au delà du niveau 100, vous poursuivrez votre personnage tout comme avec le système Parangon.

Heureusement, il est toujours possible de jouer en solo en mode hors ligne, et même à deux sur le même écran. Mais cela ne fait pas tout. La recherche des Reliques dans des donjons avec puzzles à disparu comme beaucoup d’autres choses…

Nous n’irons pas plus loin dans les explications, mais comprenez bien que la mutation du studio , sous l’effet (sous prétexte) du succès, a causé la transformation du jeu en une vulgaire copie et Hero Siege, version 3.0, a perdu le charme qui faisait son identité. On regrette donc cette mutation qui cause la disparition de son originalité dans un jeu qui a vendu son âme à Diablo ! Dommage…

Pour ceux qui découvrent le jeu, vous pouvez rajouter quelques points, mais attendez plutôt une version définitive pour l’acquérir, sinon il va vous coûter cher !

+ Un style graphique bien à lui.
+ Une durée de vie devenue conséquente

Note RPG 3 sur 5
Note testeur 05 sur 10

– Uniquement en anglais
– Trop de DLC (skin et classes, 8 ans après)
Hero Siege a perdu son identité et devient une copie des récents Diablo,

L'archiviste
L'archiviste
Administrateur de RPG jeux vidéo. Très vieux Joueur depuis le siècle dernier. Testeur et rédacteur amateur depuis 1999 de RPG, même les pires. Relecteur bénévole de traductions de nombreux jeux vidéos RPG. Ancien membre de RPGFrance et de Dagon's Lair.

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